Si nos smartphones ont définitivement évincé les appareils photo numériques compacts à petit prix, ils sont aussi aujourd’hui beaucoup utilisés pour filmer. Avec des images globalement convenables sur des appareils milieu de gamme ou tout bonnement excellentes – avec l’arrivée en masse de la vidéo 4K – sur des modèles premium. Les smartphones sont devenus de petits caméscopes de poing redoutables. A un détail près toutefois, la stabilisation de l’image qui leur fait souvent encore cruellement défaut. Et c’est là qu’entrent en jeu les perches stabilisées, aussi appelées « gimbals ». Nous avons reçu pour test le Feiyu SPG, un modèle distribué par PNJ Cam à 299 euros. Un prix plutôt élevé, que le constructeur justifie notamment par le fait que ce SPG est compatible avec une grande variété de smartphones… et d’action-cams.
Bilan mitigé sur les accessoires fournis
Premier contact avec la perche : ça coince un peu ! C’est plus spécifiquement le contenu de la boîte qui nous dérange. D’abord, en plus du câble micro USB, nous aurions aimé trouver un adaptateur secteur pour recharger la batterie du SPG. En l’état, il faut se contenter de la recharge (parfois très lente) via le port USB d’un ordinateur. On pourra recourir au chargeur de son smartphone (et même à une batterie externe) à condition de ne pas perdre le câble micro USB livré. En effet, le connecteur n’est pas très large pour bien s’enficher dans la prise de recharge de la perche.
Une critique qu’on peut toutefois modérer par le fait que l’autonomie de cette perche est tout à fait convenable. Elle peut varier en fonction des mouvements de l’utilisateur et du poids du smartphone, mais nous l’avons estimé à environ 7h en utilisation. Autant dire que votre smartphone ou votre action-cam rendra sûrement l’âme avant.
Toujours du côté des accessoires, le Feiyu SPG est livré avec un étui en tissu sur lequel nous avons un avis mitigé. Positif d’abord : à l’inverse d’une boîte rigide, cette sacoche permet de le ranger facilement dans un sac (par exemple) sans rajouter trop de poids. La perche pèse tout de même 420 grammes à elle seule et il faut ajouter 60 grammes pour l’étui.
Mais négatif aussi : cet étui souple ne protégera pas efficacement le SPG d’un choc important, lors d’une chute de bagage par exemple. A noter toutefois que ce stabilisateur nous a accompagné dans notre sac à dos – plutôt bien chargé – pendant plusieurs jours et qu’il n’a pas souffert des affres du quotidien dans les transports en commun. Néanmoins à 299 euros, on aurait aimé un étui de meilleure qualité, aussi petit, mais dans une matière un peu plus robuste.
En revanche, on apprécie la large ouverture du support de ce stabilisateur. Comprise entre 4,5 cm et 8 cm, elle est capable d’accueillir un large éventail d’action-cams et de smartphones. Nous avons en l’occurrence testé cette perche avec une action-cam Garmin Virb Ultra 30 ainsi qu’avec un Samsung Galaxy S6, un Galaxy S8 et même le « monstrueux » Huawei Mate 9.
Précisons également qu’il est possible de visser le manche du SPG sur un trépied ou une rallonge grâce à un pas de vis prévu à la base de la poignée de cette mini-perche.
Une installation simple et rapide
L’équilibrage de la perche se fait assez facilement grâce à une molette présente sur le SPG. Cette étape, obligatoire sur ce type de stabilisateur, consiste à installer le smartphone dans le support puis trouver le point d’équilibre avec la perche éteinte.
La deuxième étape de l’installation consiste à connecter le smartphone en Bluetooth pour piloter l’enregistrement depuis le bouton présent sur le SPG. Évidemment, cette opération ne concerne pas les action-cams, sur lesquelles il faudra toujours activer l’enregistrement manuellement.
A ce stade de l’installation, on remarque que l’écran au dos de notre action-cam est partiellement masqué par le support. Il faudra donc y aller au feeling (ce qui n’est pas franchement compliqué, surtout lorsqu’on filme en grand-angle), ou utiliser le retour d’image sur le smartphone (ou l’action-cam, si vous disposez d’un modèle proposant cette fonction).
Des vidéos plutôt bien stabilisées
Les vidéos filmées avec les différents smartphones cités plus haut sont globalement bien stabilisées. Nous avons d’abord testé le SPG en marchant. Les mouvements de rebond correspondant à la foulée de nos pas sur le sol – à un rythme d’ailleurs plutôt soutenu – sont très bien gommés par le stabilisateur. Le smartphone reste bien à l’horizontale alors que notre main qui tient la perche opère des mouvements plutôt brusques.
Le résultat lorsque l’on descend des escaliers est assez impressionnant également. Évidemment, dans ce cas de figure on relève à l’image des secousses verticales, mais c’est autrement meilleur que quand on tient le smartphone en main.
Quel que le soit le tournage réalisé avec le SPG, le joystick qui répond à la pression du pouce permet de réaliser des mouvements de caméra fluides, plus ou moins rapides. Une pression douce fait tourner le support lentement alors qu’une plus importante ordonne un mouvement rapide. Il faut toutefois prendre le « coup de pouce » car la sensibilité du joystick nécessite d’y aller vraiment doucement pour les mouvements lents. Quoi qu’il en soit, le SPG s’avère très agréable à utiliser lors de l’enregistrement de vidéos certes « posées », mais faites à bout de bras. Filmer un paysage ou même une personne sans tressautement de l’image devient un jeu d’enfant.
Il y a un autre point fort non négligeable : la robustesse des moteurs. Alors qu’on secoue pourtant assez violemment la perche, le smartphone bouge évidemment, mais la stabilisation finit par remettre l’image bien droite.
Quelques fonctions et des lenteurs
Le plus compliqué dans l’utilisation du Feiyu SPG, c’est de maîtriser ses quelques fonctions – une question d’habitude – et de s’accommoder de ses lenteurs. Les fonctions tout d’abord. En plus du joystick, la perche intègre un autre bouton permettant d’activer différentes fonctions. En l’occurrence, une pression rapide permet de passer du mode libre à un mode dit « lock » dans lequel la ligne de mire du smartphone est verrouillée. On peut ainsi tourner et bouger avec la perche, le cadrage reste sensiblement inchangé, à condition de ne pas aller au-delà des limitations mécaniques des moteurs intégrés dans le stabilisateur. Une double pression rapide sur le bouton permet de revenir sur un mode libre et trois pressions rapides font tourner le smartphone à 180 degrés. Une configuration qui permet de se filmer, façon selfie, avec une belle stabilité. Enfin, quatre pressions rapides sur le bouton réinitialisent complètement la perche à sa position 0.
Les lenteurs rencontrées sur le Feiyu SPG peuvent se montrer plus agaçantes. Lorsqu’on souhaite changer rapidement de cadre en se tournant, le stabilisateur réalise lui des mouvements plus lents. Il faut donc lui laisser le temps de tourner, lui aussi, pour obtenir le bon cadrage. Une contrainte qu’on s’approprie avec le temps et qui, finalement, permet de réaliser des vidéos plus agréables à regarder.
Une application qui ne fonctionne pas
L’application mobile, compatible iOS et Android, est censée justifier en partie le prix de 299 euros du SPG. Sa principale fonction est d’offrir le contrôle de l’orientation de la perche depuis l’écran tactile du smartphone. En l’occurrence, si la perche est installée sur un trépied, il devient possible de faire tourner sa tête, à distance. Mais il y a un hic. Si cette appli est bien disponible sur les stores d’Apple et Google, elle n’a fonctionné sur aucun des six smartphones avec lesquels nous l’avons testée. (5 sous Android et un iPhone 6 Plus) . Sur Android, la perche est vue par l’application, mais il est impossible de s’y connecter et sur iOS, le smartphone ne voit même pas la perche alors que l’iPhone y est bien connecté en Bluetooth.
Après plusieurs jours et plusieurs sollicitations, nous n’avons eu aucune explication, ni solution de la part de Feiyutech, si ce n’est que l’entreprise travaille sur une mise à jour de l’application.
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