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Test : FamiliBox, un boîtier Wi-Fi imparfait pour contrôler le surf de vos enfants

Dotée d’une application mobile, cette solution permet de facilement gérer le filtrage de contenu au sein du foyer familial. Mais la performance technique n’est pas toujours au rendez-vous.

L'avis de 01net.com

Agévol FamiliBox

Les plus

  • + Design de l'application mobile
  • + Notifications temps réel
  • + Installation matérielle très rapide

Les moins

  • - Déconnexions intempestives
  • - Installation logicielle un peu pénible
  • - Listes de filtrages perfectibles

Note de la rédaction

Note publiée le 31/05/2017

Voir le verdict

Fiche technique

Agévol FamiliBox

Normes Wi-Fi 802.11b, Wi-Fi 802.11g, Wi-Fi 802.11n
Voir la fiche complète

La société française Agévol propose, depuis quelques mois, une solution de contrôle parentale originale. Baptisée FamiliBox, il s’agit d’un petit boîtier qui se branche sur le modem-routeur de votre fournisseur d’accès et qui génère un second réseau Wi-Fi dédié à vos enfants.
L’objet embarque toute une panoplie de fonctionnalités qui permettent de bloquer l’accès à certains contenus et de limiter la connexion à certaines heures de la journée, et cela pour chacun de vos enfants. Le produit se veut simple d’usage et performant. La réalité est évidemment un peu différente.

La bonne nouvelle, c’est que le branchement matériel ne pose aucun problème : il suffit de connecter le câble Ethernet entre la FamiliBox et le modem-routeur. Le ou la chef(fe) de famille doit ensuite télécharger sur son smartphone l’application FamiliBox (disponible pour Android et iOS) qui lui permettra de paramétrer le nouveau réseau Wi-Fi en lui donnant un nom et un mot de passe. Mais ce n’est pas tout.
Pour que le contrôle parental fonctionne, il faut également installer un certificat de sécurité racine sur tous les terminaux de vos enfants, smartphones ou ordinateurs. Une procédure un peu pénible. A noter que si votre enfant utilise plusieurs navigateurs sur son ordinateur, il faudra installer un certificat racine pour chacun d’eux. On s’éloigne un peu de l’intuitivité espérée.

Une fois surmontée cette phase d’installation, on arrive au paramétrage du filtrage. L’application mobile permet de créer les comptes utilisateurs, de leur attribuer un code de connexion et de les classer dans l’une des quatre groupes prédéfinis : Enfants, Pré-adolescents, Adolescents et Parents. Ce dernier n’est pas soumis à filtrage et, en fait, il ne sert à pas grand-chose. Comme il est possible de garder le réseau Wi-Fi initial, il suffit de redéfinir son mot de passe WPA/WPA2 pour que les enfants n’y aient plus accès et le transformer en réseau strictement parental.

Listes blanches, listes noires

Pour les « Enfants » et « Pré-adolescents », le filtrage procède par liste blanche, c’est-à-dire que l’enfant ne pourra se connecter à un site que si celui-ci a été explicitement autorisé. On peut par exemple commencer par un petit ensemble de sites et élargir au fur et à mesure, en fonction des besoins de l’enfant.

Pour les « Adolescents », la FamiliBox applique le principe de liste noire. L’enfant peut surfer sur tout, sauf sur les sites qui lui ont été interdits. Le produit intègre, pour cela, toute une série de listes de filtrage classées par catégorie que l’on pourra activer ou désactiver par une simple coche : boissons alcoolisées, drogues, partage de fichiers, jeux d’argent, hacking, porno, etc.

Pour chaque groupe d’utilisateurs, il est également possible de définir des plages horaires. Ce qui évitera que votre enfant ne reste scotché trop tard sur la Toile. L’application mobile permet, par ailleurs, de bloquer n’importe quel utilisateur à n’importe quel moment.

Autre fonctionnalité bien pratique : l’alerte automatique. Dès qu’un de vos enfants tente de se connecter sur un site qui lui est théoriquement interdit, vous recevrez une notification sur votre smartphone. L’application permet alors de confirmer le blocage du site ou, au contraire, de l’autoriser. Les listes de filtrage se mettent à jour en conséquence. Pour le coup, tout paraît simple et efficace.

Des filtres perfectibles

Concernant les listes noires, nous avons constaté une certaine disparité dans leur qualité. Ainsi, les sites de la catégorie « Relations amoureuses » sont correctement filtrés, mais ce n’est pas le cas pour les contenus de type « Hacking et sécurité ». Nous avons pu sans problème nous connecter sur hackforums.net et sur divers sites de piratage de contenus (cpasbien-torrents,fr, zetorrents,com, nyaa.se…).   

Pour réaliser son filtrage, le boîtier procède par ailleurs à une interception des flux HTTPS. C’est d’ailleurs pour cela qu’il faut installer sur chaque terminal le fameux certificat racine. Cette technique n’est pas choquante a priori, elle est même utilisée dans beaucoup d’autres produits, comme les antivirus par exemple. Sans elle, FamiliBox ne pourrait pas faire de filtrage d’URL. Mais elle commence à être assez décriée par des experts car elle a tendance à abaisser le niveau de sécurité des connexions Internet, comme l’a récemment montré l’étude d’un groupe de chercheurs.

En d’autres termes, la FamiliBox risque de rendre votre réseau domestique un peu plus vulnérable. D’une certaine manière, on combat le mal par le mal. A noter, par ailleurs, que cette technique du certificat racine n’est visiblement pas totalement au point car pour certains sites, comme Meetic.fr, il nous fallait quand même ajouter explicitement une exception de sécurité. 

Un réseau plus contrôlé mais… pas très bon

Là où le produit est moins satisfaisant, c’est au niveau des performances réseau. Le boîtier abaisse considérablement la bande passante. Dans notre configuration (une Freebox v5 sur fibre optique), le débit descendant est passé en moyenne de 55 Mbits/s sans FamiliBox à 20 Mbits avec Familibox. Le débit ascendant, quant à lui, est passé de 50 Mbits/s à 15 Mbit/s. Ce sera sans doute suffisant pour votre enfant, mais c’est toujours mieux de le savoir.

Ce qui est nettement plus problématique, c’est que le navigateur se déconnecte régulièrement sans raison apparente, pour se retrouver sur la page de connexion de la FamiliBox. Pour pouvoir reprendre leur session de surf, les utilisateurs sont obligés de rentrer à chaque fois leur code, ce qui est très lassant à la longue et risque donc de générer des crises de nerf au sein de la famille.

Il faut aussi bloquer les éventuels échappatoires

Enfin, il faut aussi être conscient qu’un filtrage parental n’est réellement efficace que s’il n’existe pas d’alternatives de connexion. Si vos enfants ont déjà un smartphone avec abonnement 4G non filtré, ce dispositif les fera doucement rigoler. Il faut également veiller à interdire les installations logicielles sur tous les appareils de vos enfants pour qu’ils ne puissent pas installer en douce un VPN, car ce type de logiciel permet de court-circuiter le filtrage de la FamiliBox. Nous avons pu le constater avec les logiciels gratuits PrivateTunnel (disponible sur PC ou Mac) et Opera VPN (disponible pour smartphone).

Bref, on voit que la problématique du filtrage parental est loin d’être simple. Et la solution proposée par FamiliBox est – comme beaucoup d’autres – loin d’être parfaite.

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