Panasonic Lumix DMC-GF1 + 20 mm : la promesse
Marre des gros reflex, saoulé par les compacts et leurs petits capteurs ? Il y a un an à peine, à part quelques appareils un peu exotiques tels que le DP1 de Sigma, point de salut. En un an, Panasonic en est à son troisième appareil Micro 4/3, preuve s’il en est que le constructeur nippon croit en ce nouveau format. De taille plus réduite certes, les Lumix G1 et GH1 ressemblaient cependant trop à des reflex. Le GF1 est le premier vrai appareil Micro 4/3 de la marque qui ressemble à un compact et dont on peut changer les optiques. Un appareil qui rejoint l’Olympus Pen EP-1, appareil que nous avions déjà beaucoup aimé. La réplique de Panasonic saura-t-elle être à la hauteur ?
Panasonic Lumix DMC-GF1 + 20 mm : la réalité
Autant le Pen EP-1 surfait sur la vague vintage, Olympus ayant une longue histoire dans le domaine de la photographie, autant le GF1 est d’une sobriété sans bornes. Fidèle à l’austérité de la marque, l’appareil reprend le noir élégant des Lumix LX2 et LX3, avec un léger grip classieux en façade. Dommage que Panasonic ne soit pas allé plus loin en intégrant une surface antidérapante. Se positionnant comme un super compact, il propose une prise en main à mi-chemin entre le monde des compacts et celui des reflex. A choisir nous aurions préféré une approche plus «pro» à la Canon PowerShot G10 et G11, mais Panasonic a toujours eu une approche grand public.
Finition excellente
Grand public ne veut pas dire au rabais et la marque nippone le prouve une fois de plus : léché à souhait, ce GF1 est dans la lignée des compacts de luxe de la marque. Les matériaux sont de grande qualité, la construction robuste, l’appareil fait sérieux en main. L’écran garni de 470 000 pixels offre la même résolution que le TZ7 autant dire que c’est excellent. Mais la surface vitrée de l’écran, malgré un traitement antireflet, est moins facilement utilisable en plein soleil. Pour contourner ce handicap il faudra s’équiper d’un viseur électronique à placer sur la griffe flash. Coûtant le prix «pharaonique» de 200 euros, ce viseur dépanne, mais n’est pas aussi bon que ceux des G1 et GH1 et diminue surtout la compacité de l’appareil.
L’optique qui fait toute la différence
Le GF1 est un super compact basé sur l’électronique des G1 et GH1. Comme ses grands frères c’est un appareil à objectif interchangeable et, comme eux, il nous arrive avec un tout nouvel objectif, un 20 mm f/1.7 équivalent à un 40 mm en 24×36. Brisons direct le suspense : cette optique est excellente. Fixe, elle ne permet pas de zoomer (ce qui déroutera les novices et ravira les experts), mais c’est elle qui confère au GF1 tout son intérêt.
Epaisse de moins de 2 cm, elle maintient la compacité du GF1 et produit d’excellentes images. Son piqué est incroyable, les déformations nulles, son ouverture permet des shoots en basse lumière : mini mais costaud. Dommage qu’elle ne soit pas stabilisée, mais l’ouverture à F/1.7 aide cependant à contenir les flous de bougé en gagnant quelques vitesses. Un vrai bijou.
La technique au poil
Parti de pas grand-chose, Panasonic a su, en s’appuyant notamment sur le savoir-faire de Leica en optique, faire évoluer rapidement ses appareils et apprendre de ses erreurs. Jadis mauvais dans les basses lumières, le fabricant est aujourd’hui très à l’aise dans ce domaine et le GF1 le prouve bien. Le bruit numérique est très contenu par, notamment, un effet de lissage très perfectionné. On peut travailler à 1 600 ISO sans soucis.
La vitesse de mise au point de l’optique 20 mm est excellente, les vitesses de rafale sont bonnes (3i/s illimité en Jpeg et limité à 5 images en RAW), l’appareil réagit vite aux sollicitations. C’est le sans faute technique. Quid de la qualité des images ? Tout simplement excellente ! Colorimétrie, bruit numérique, etc. tout est au niveau de reflex équivalent. Le savoir-faire de Panasonic a aussi considérablement évolué sur le rendu des images et le GF1 sait rendre des images propres et réalistes, loin des résultats mou ou sur contrastés de certains constructeurs. Du beau travail.
Un parc optique qui s’étoffe
Parti avec un 14-45 mm (28-90 mm, F3.5-5.6) et un 45-200 mm (90-400 mm, F4-5.6), la gamme des optiques Panasonic compte désormais, outre le 20 mm (40 mm, F1.7) un ultra-grand-angle 7-14 mm (F4) et un transtandard silencieux pour la vidéo 14-140 mm (28-280, 4-5.8). On ajoute à ça le 14-42 mm (28-84 mm, F3.5-5.6) et le 17 mm (34 mm, F2.8) d’Olympus, et on commence à avoir une gamme d’optiques qui s’enrichit sérieusement.
Même si les prix, notamment du grand-angle 7-14 mm (1 200 euros !) sont toujours un frein à l’investissement dans ce segment intermédiaire entre les reflex et les compacts. Si l’argument du parc optique tient pour le GF1, il ne fait aucun doute que l’appareil montre toute sa quintessence avec les optiques peu encombrantes telles le 20 mm (40 mm) de base ou le 17 mm d’Olympus (presque un 35 mm). Car son atout choc face aux G1 et GH1 reste la compacité. Si le grand-angle passe encore, le 45-200 mm le transforme un peu en Cyrano de Bergerac atteint d’hypertrophie nasale, le déséquilibrant un poil.
Moins polyvalent qu’un reflex ou qu’un G1
La visée par l’écran a bien des avantages, mais elle aussi des inconvénients. Outre les problèmes de luminosité, on pense aussi à la photo d’action. Il est en effet plus commode de suivre un sujet au travers d’un viseur. Moins rapide que certains reflex et essentiellement basé sur du cadrage à l’écran, ce GF1 n’est donc pas taillé pour la photo sportive. Mais pour le reste, c’est un concurrent sérieux : paysage, portrait, photo de rue discrète, etc.
Vidéo HD de qualité, merci les optiques
Après nous avoir bluffé avec son 720p en AVCHD sur le TZ7, après avoir proposé le 1080p sur le GH1, Panasonic s’est contenté du 720p pour ce GF1. Loin de le regretter, le degré de qualité vidéo du capteur donne pleine satisfaction. D’autant qu’avec une ouverture à F1.7, les interviews de personnes prennent une dimension tout bonnement incroyable. Avec un gros zoom il faudra y aller doucement afin que l’appareil ne perde pas totalement le point, le capteur étant plus gros que celui des caméscopes.
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