AKG K3003 : la promesse
Cela ressemble à une blague : « Tu sais combien coûtent ces écouteurs intra-auriculaires ? » La réponse peut surprendre puisque le prix est de… 1 000 euros ! Sont-ils en or, en platine ? Non, ils sont en acier brossé. D’accord, ils sont inoxydables et façonnés à la main dans une manufacture autrichienne. Mais, en dehors de cette finition soignée (c’est la moindre des choses), que valent-ils du point de vue de la qualité acoustique ?
AKG K3003 : la réalité
Embouts de silicone hypoallergénique en trois tailles et fournis en double, télécommande sur le câble de l’écouteur droit, fil tressé pour qu’il ne s’emmêle pas : la présentation de ces K3003 est exceptionnelle. Elle l’est jusqu’à l’étui en cuir gris épais, du meilleur effet. Même si – faisons un peu la fine bouche – les découpes et coutures de ce denier ne sont pas du niveau des grands maroquiniers parisiens.
Ces trois voies nous laissent sans voix
Là où les autres modèles n’utilisent qu’un transducteur (dispositif transformant le signal électrique en son), voire deux pour les haut de gamme, le K3003 n’en aligne pas moins de trois. Certes, c’est toujours moins que les huit du Jerry Harvey JH16, que nous n’avons pas pu tester.
L’un est un classique transducteur dynamique (semblable à une enceinte classique mais miniaturisée. Les deux autres, à armature équilibrée, comportent une pièce mobile maintenue par électromagnétisme. Cet assemblage, d’une grande précision, est souvent utilisé dans les appareils d’aide auditive. L’intérêt du dispositif est d’éliminer tout stress sur le diaphragme chargé de produire le son. Cette technique permet d’améliorer à la fois la tessiture et le rendement du haut-parleur. De fait, ces K3003 jouent fort, très fort !
Grâce aux trois voix et à l’extraordinaire réponse en fréquences, les moindres détails de la musique ressortent. Le grain de la voix de la chanteuse ou du chanteur, ses prises de respiration, la réverbération qui entoure la guitare, le ballet des cymbales dans un titre de jazz… tout apparaît de manière limpide et bien déliée. Les aigus, notamment, sont cristallins sans jamais être criards, et le reste du spectre est particulièrement équilibré. Tout au plus certaines oreilles trouveront-elles que l’ensemble manque de basses.
Trois profils sinon rien !
Qu’à cela ne tienne, il suffit de changer les membranes. Comment ? En les dévissant, tout simplement, et en leur substituant l’une des deux autres paires fournies. Grave, équilibré et aigu : trois embouts proposent chacun une coloration sonore légèrement différente. Dans la pratique, les hautes fréquences étant déjà très audibles, les embouts gris et surtout les noirs ont remporté tous les suffrages. Cela dit, cette précision extrême a son revers. Elle peut se révéler un peu fatigante à la longue tant elle sollicite l’auditeur, qui redécouvre véritablement certains morceaux.
Reste l’épineuse question du prix. Est-ce que les K3003 valent leurs 1 000 euros ? On peut avancer l’argument qu’une montre à 1 000 euros ne donne pas beaucoup mieux l’heure qu’une autre à 30 euros. C’est toute la question du luxe, de ses vertus d’excellence et d’innovation et parfois de son obscénité, qui est ici posée.
Dernière précision : ces écouteurs possèdent une petite rallonge pour les adapter à toutes les sources et une télécommande pour régler le volume ou changer de piste.
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