Un OnTrac plus traditionnel pour faire oublier le Zone. Commercialisé depuis un peu plus d’un an, ce dernier avait beaucoup fait parler de lui ; la faute à une « visière », sorte de protubérance se plaçant devant la bouche et le nez pour filtrer l’air qu’on respire. Rien de tout ça avec ce second modèle qui affiche un design beaucoup plus sobre (et un prix plus bas, à 500 euros). Cela ne veut toutefois pas dire discret pour le constructeur britannique spécialisé dans l’électroménager.
En effet, l’OnTrac est un casque audio massif, avec un poids à l’avenant : 451 grammes. On est ici clairement dans la tranche haute du marché. L’AirPods Max d’Apple pourtant considéré lui aussi comme lourd affiche « seulement » 387 grammes sur la balance. On est donc très loin de l’une des références de la catégorie, le Bose QuietComfort, qui avec 238 grammes fait figure de poids plume à côté.
On aurait d’ailleurs aimé que le modèle de Dyson soit aussi confortable que celui du constructeur américain ; il n’en est rien. Ce presque demi-kilo pèse beaucoup sur la tête, et cela après seulement quelques dizaines de minutes. Le haut du crâne peut souffrir — malgré l’excellente qualité des mousses —, tout comme les cervicales. Ceux qui ont des oreilles un peu plus grandes que la moyenne trouveront certainement que les oreillettes ne sont quant à elles pas assez larges. Ce confort approximatif est malheureusement l’un des points faibles de l’OnTrac.
Une personnalisation de l’apparence
Au contraire, sa finition est tout simplement irréprochable. Dyson ne déroge ainsi pas à sa réputation. Les ajustements sont parfaits, les plastiques sont épais et le métal est omniprésent (ce qui explique en grande partie son poids). Cela est d’autant plus à saluer qu’une bonne partie du casque est démontable pour permettre sa personnalisation. Aussi bien les coussinets que les caches des écouteurs peuvent ainsi se retirer — facilement et sans outils — pour être remplacés par des versions d’autres couleurs. Ce sont ainsi sept paires de chaque qui sont disponibles à l’achat, au prix de 49 euros.
Notre version gris métallisé de test était ainsi livrée avec des accessoires bleu et saumon. Une fois installés, on doute un peu de la pertinence esthétique de l’ensemble, mais même si les goûts et les couleurs sont subjectifs, d’autres combinaisons plus sobres sont bien sûr possibles. L’OnTrac attire également beaucoup les traces de doigts sur toutes les parties brillantes.
Pour protéger l’appareil, Dyson le livre avec un étui pour le moins… étonnant. Plutôt qu’une housse se fermant complètement grâce à une fermeture éclair, il s’agit de deux plaques reliées par des élastiques. Quand le casque n’est pas en place, ce système a l’avantage de prendre très peu de place puisque les deux parties sont collées l’une contre l’autre. En revanche, quand le casque y est inséré, il s’avère bien mal protégé. L’arceau et la partie basse des oreillettes restent en effet exposés aux chocs. Étonnant de proposer une solution aussi peu efficace pour un casque à 500 euros. Exactement la même philosophie qu’Apple avec l’étui tout aussi sommaire de son AirPods Max à presque 600 euros.
Des commandes pas toujours faciles
Dyson fait également dans l’originalité concernant le système de commande de son casque, en choisissant un principe de joystick qu’on ne voit plus beaucoup sur les casques. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien tant il n’est pas évident de lui faire faire ce qu’on désire. Grâce à lui, on peut commander la lecture/pause (appui court), le déclenchement de l’assistant vocal sur son téléphone (appui long), le changement de piste audio (droite ou gauche) et le volume sonore (haut et bas). Mais en manipulant avec son pouce ce joystick placé sur la tranche arrière de l’écouteur droit, on rate régulièrement son coup, changeant par exemple de piste au lieu d’augmenter le volume. Même chose pour la surface tactile disposée sur le même écouteur. Un double tapotement permet de passer du mode réduction de bruit active au mode transparent. Là non plus, les mouvements ne sont pas toujours bien reconnus. Agaçant.
L’application MyDyson n’ajoute quant à elle pas beaucoup de fonctions supplémentaires. On peut y contrôler directement la réduction de bruit, y consulter en temps réel l’exposition au bruit de nos tympans, mais surtout changer d’égalisation. Les possibilités sont loin d’être infinies puisque seulement trois présélections sont proposées : optimisée (par défaut), amplification des basses et neutre. Aucun réglage manuel n’est malheureusement possible. On ne trouvera ainsi pas grand-chose d’autre dans cette application, si ce n’est la possibilité d’activer ou pas le capteur de proximité ; celui-ci permettant de mettre la musique en pause lorsqu’on retire le casque.
Ce peu de fonctionnalités dans l’application nous permet de constater les manques technologiques de l’OnTrac. Simplement Bluetooth 5.0, il ne propose pas de connexion multipoint. On fera donc aussi l’impasse sur le Bluetooth LE Audio qui gère par exemple le codec LC3 lossless. On se contentera pour cela du seul LHDC (en plus des classiques, mais destructeurs SBC et AAC). Le port USB-C ne permet pas non plus de le connecter à une source USB-C. Au mieux, on pourra le faire avec un câble USB-C vers jack, non fourni.
Audio et réduction de bruit au diapason
Malgré toutes ces limites, le second casque du spécialiste des aspirateurs se pose comme une référence audio. Ce n’est pas vraiment une surprise, tant le Zone avait déjà impressionné sur ce point. Dyson enfonce ici le clou avec ses deux drivers de 40 mm à large bande (6 Hz à 21 kHz quand la concurrence va globalement de 20 Hz à 20 kHz). Avec l’égalisation « Optimisée » par défaut, les basses sonnent puissantes et sont, qui plus est, réactives, preuve de la bonne conception de ces drivers. Jamais elles ne saturent, même sur les morceaux les plus riches en fréquences graves. Les médiums sont tout aussi flatteurs, restituant par exemple les voix de manière très chaleureuse. Un léger reproche pourrait être fait aux aigus, victimes d’un léger voile, mais qu’on a vite fait d’oublier après quelques minutes d’écoute. Saluons également la très belle ampleur de la scène sonore qui compense l’absence de toute technologie d’audio spatialisé. Dans ces conditions, on pardonne bien vite cela.
Dyson maîtrise également parfaitement la réduction de bruit active. Très efficace, celle-ci nous plonge sans difficulté dans une bulle de silence très appréciable. Même si on est encore un peu en dessous des maîtres du genre (Apple, Bose et Sony), notamment sur les bruits graves, le constructeur britannique montre ici qu’il a presque su se hisser à leur hauteur. Parfait pour ne pas entendre le bruit de son aspirateur. Avec une telle performance, il est encore plus frustrant de constater que l’utilisation de l’OnTrac en guise de kit mains libres est en revanche catastrophique. Déjà à la peine dans une pièce silencieuse (la voix manque de corps), le casque est tout simplement inutilisable dans cet usage dès que du bruit se fait entendre alentour. Dès lors, la voix est tout simplement inintelligible, complètement bourrée d’artefacts qui peinent à émerger au-dessus des sons environnants.
On finira par se consoler grâce à une autonomie tout simplement record : 52 heures avec réduction de bruit activée (55 heures annoncées par le constructeur). C’est tout simplement ce qui se fait de meilleur sur le marché. Le poids de l’OnTrac aura au moins permis d’y caser de puissantes batteries.
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