C’est la « star » des smartphones Xiaomi ! Il se vend chaque année par palettes entières, et a permis au constructeur chinois de devenir, en quelques années, l’un des plus importants acteurs en France. La recette du Redmi Note est simple : un rapport qualité prix détonnant, et l’intégration de technologies que l’on trouve habituellement dans des smartphones beaucoup plus chers.
Ce Redmi Note 11 ne déroge pas à la règle. Du point de vue du design, pas de grande surprise : il reprend le format et les lignes de son prédécesseur. L’écran fait toujours 6,43 pouces, le dos est toujours en plastique, la caméra selfie toujours intégrée sous forme de poinçon… Tout juste remarque-t-on, à l’arrière, un bloc photo légèrement modifié par rapport à celui de la génération précédente.
Ergonomie : un smartphone étonnamment complet
Bonne nouvelle, Xiaomi n’a pas non plus rogné sur l’équipement du smartphone, plutôt solide pour un terminal à ce prix. On apprécie notamment la présence de deux espaces SIM et d’un port MicroSD, idéal notamment pour étendre la mémoire un peu faiblarde (64 Go sur notre modèle de test). La prise jack, qui a malheureusement disparu de la plupart des terminaux haut de gamme, est également bienvenue. On a aussi le droit à un capteur d’empreinte situé sur la tranche, sur le bouton de verrouillage, qui marche d’ailleurs à la perfection. On se retrouve même avec quelques gadgets dont la marque a le secret, comme un émetteur infrarouge associé à une application de télécommande. En revanche, on se passera ici de recharge sans-fil et bien sûr… de 5G. Le Snapdragon 680 qui anime cet appareil est une puce 4G seulement.
L’ensemble est en tout cas une réussite du point de vue du design et de la conception : malgré son prix, le smartphone est fin, bien fini, et peut facilement passer pour un terminal bien plus onéreux !
L’écran : les joies contrastées de l’AMOLED 90 Hz
Xiaomi avait déjà apporté l’écran AMOLED et son contraste infini à la génération précédente. Cette fois, c’est une autre techno qui fait sa première apparition sur un mobile si peu cher : une dalle à rafraîchissement rapide.
Certes, on n’atteint pas les 120 Hz des smartphones haut de gamme, mais les 90 Hz de l’écran du Redmi Note 11 sont déjà fort appréciables. L’option n’est pas activée par défaut – elle consomme clairement plus de batterie -, mais apporte un confort visuel indéniable une fois enclenchée. Reste à savoir si vous préférerez profiter de ce petit raffinement ou bénéficier de la meilleure autonomie possible. De notre côté, on a clairement privilégié la seconde option.
Pour le reste, la dalle est tout à fait correcte. Le contraste infini apporté par la technologie Oled est forcément appréciable, notamment pour la consultation de vidéos. Nous avons relevé un Delta E – qui mesure la fidélité des couleurs – à 5,55, ce qui est loin d’être exceptionnel, mais pas choquant à l’utilisation. La luminosité, mesurée par notre labo à 695 cd/m2 , est dans la moyenne des téléphones d’entrée de gamme : on est loin des smartphones haut de gamme, certes, mais c’est toutefois largement suffisant pour voir l’écran correctement, même en plein soleil, à condition de pousser le rétroéclairage à fond.
Performances : poussif, mais on s’y fait
Bon. Autant le dire d’emblée, le Redmi Note 11 n’est pas un monstre de puissance. Les résultats de nos différents benchs le prouvent, comme vous pouvez le constater dans le tableau ci-dessous, qui le compare à des smartphones bien plus puissants (et plus chers).
Le coupable est tout trouvé : il s’agit du Snapdragon 680, la puce qui l’anime. Récent et gravé en 6 nm, ce SoC d’entrée de gamme est plus moderne et légèrement mieux cadencé que le Snapdragon 678 qui équipait le Redmi Note 10 (2,4 GHz contre 2,2 GHz). En revanche, son architecture est quelque peu différente et son GPU (Adreno 610) est étrangement moins performant que celui du modèle de l’année dernière (Adreno 612). Cela explique sans doute les performances légèrement inférieures que l’on constate sur certains scores.
Mais ne se fier qu’aux chiffres serait ici une erreur. Car au quotidien, le Redmi Note 11 offre une copie tout à fait honnête. La navigation dans l’interface d’Android est la plupart du temps fluide, même si on sent clairement des accrocs, notamment lorsque l’on souhaite profiter de la vue multitâche ou qu’on bascule rapidement d’un programme à l’autre. Le lancement d’applications est aussi un peu longuet, mais est-il si grave que cela d’attendre une seconde de plus pour voir s’ouvrir l’interface de Twitter ou de Google Maps ? En réalité, pas vraiment.
Ce qui est plus gênant, et que l’on constate après quelques minutes d’utilisation seulement, c’est le manque de RAM et la gestion draconienne des programmes en mémoire. Le Redmi Note 11 que nous avons essayé ne dispose que de 4 Go. Ce n’est pas beaucoup dans le monde Android et l’OS, sans doute pour privilégier (l’excellente, voir plus bas) autonomie du smartphone, a tendance à « tuer » très vite les applications en tâche de fond.
Résultat : les chargements longuets que nous évoquions plus haut sont très, très souvent de la partie quand on switche d’une appli à une autre. Là encore, ce n’est pas rédhibitoire, on s’y fait, mais on est clairement loin des performances d’un smartphone mieux doté.
MIUI et le problème du bloatware
Arrêtons-nous quelques instants sur l’OS et la surcouche MIUI de Xiaomi. Le Redmi Note 11 tourne sous Android 11 et MIUI 13, la version la plus récente de sa surcouche. La première chose à faire après avoir configuré le smartphone est de le mettre à jour (nous le testons en version 13.0.5) afin d’éradiquer un bon nombre de bugs et fluidifier la navigation.
MIUI est en tout cas une surcouche propre et bien optimisée. Elle ne dépayse pas trop lorsqu’on est habitué à un Android « pur », et ressemble bien moins à une copie d’iOS qu’autrefois. Tant mieux.
Ce qu’on aime moins, c’est la ribambelle de logiciels intégrés qui vous demandent tous de vous soumettre à un partage de données avec Xiaomi ou des partenaires pour pouvoir en profiter. C’est par exemple le cas de Météo, de Xiaomi Videos, de l’application de prise de notes… et on en passe. Pire, certaines applications, comme celle baptisée Sécurité, par exemple, intègrent des publicités qu’il n’est a priori pas possible de couper.
Lors de la configuration du smartphone, on vous conseille donc de bien faire attention à ce que vous acceptez, et, dans la plupart des cas, de refuser des services qui, de toute façon, ne vous serviront à rien, voire pollueront votre expérience. C’est notamment le cas de l’exécrable fonction Carrouseli, qui utilise les services de Taboola pour vous proposer une photo (souvent de chat) et un lien vers des contenus (en général) de piètre qualité. Tout en récoltant vos données personnelles au passage. Beurk. C’est sans doute la rançon d’un bon téléphone à 200 euros…
Pas de miracle en photo, mais une partition correcte en plein jour
À l’arrière du smartphone, on distingue quatre modules photo, mais deux d’entre eux sont anecdotiques. Il y a d’abord un capteur de profondeur (2 Mpix) qui sert essentiellement à améliorer les portraits, et un capteur macro, de 2 Mpix également, qui n’a pas grand intérêt au quotidien.
Soyons clairs : la photo n’est pas le point fort du Redmi Note 11, même si vous pourrez obtenir des clichés honnêtes dans de bonnes conditions lumineuses.
Le module principal dispose d’un tout petit capteur (1/2.76 pouces) de 50 Mpix ( f/1.8, 26 mm) qui donne des résultats très corrects en pleine lumière, des clichés plutôt bien exposés, étonnamment détaillés, à la colorimétrie réussie… malgré certaines aberrations liées à un traitement numérique brutal.
La petitesse du capteur fait que les choses se corsent en revanche sérieusement de nuit : les clichés deviennent alors très bruités, perdent beaucoup en détails : le smartphone a du mal à faire la netteté.
Quant à l’ultra grand angle, il n’est pas fameux, de jour comme de nuit, avec d’importantes déformations de l’image dans les coins, un bruit très présent, y compris avec une lumière parfaite. En basse lumière, les clichés sont carrément difficilement exploitables.
En vidéo, la copie est loin d’être parfaite également. C'est même un peu cata. Le smartphone se contente d’un enregistrement 1080p en 30 images par seconde. Difficile de demander mieux à ce prix, et on s’en contente volontiers. En revanche, nous avons constaté de nombreux soucis lors de nos prises de vue, notamment des accrocs récurrents dès que l’on veut effectuer un panorama, par exemple.
Une autonomie exceptionnelle !
On termine avec ce qui est selon nous le grand, voire l’immense point fort de ce smartphone : son autonomie. D’après nos mesures, le Redmi Note 11, armé de sa grosse batterie de 5 000 mAh, se classe parmi les tout meilleurs smartphones de ce point de vue, avec 18h59 en autonomie polyvalente, un bench qui singe une utilisation classique du smartphone.
Nos deux semaines avec le téléphone dans la poche ont confirmé cet excellent constat. Si on se contente d’une utilisation raisonnable (surf, consultation de mails, navigation, réseaux sociaux, quelques photos), le Redmi Note 11 permet de tenir aisément plus de deux jours sans passer par la case recharge. C’est vraiment appréciable, d’autant que Xiaomi n’a pas oublié la charge rapide, avec une charge complète en 1h07 et une charge à 50 % en 25 minutes. Top !
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