Après un Mi A2 en demi-teinte, Xiaomi est de retour avec le Mi A3, un smartphone qui fonctionne comme lui avec Android One. En plus d’aider Xiaomi à attirer une nouvelle clientèle non-friande des surcouches asiatiques, ce smartphone a la lourde responsabilité d’être suffisamment bon pour plaire… sans l’être trop. Pour maintenir au top le niveau de ses ventes de smartphones classiques sous MIUI (qui intègre les services de la marque), Xiaomi a en effet tout intérêt à ne pas proposer son meilleur modèle sous l’OS de Google. Le verdict est donc connu avant même que l’appareil soit testé. Le Mi A3 est un bon smartphone… qui ne marquera pas l’année 2019. Voilà ce que dit notre test complet.
Des vagues de lumière
Les fans de Xiaomi le savent déjà, le Mi A3 est la version européenne du Mi CC9, un mobile « fashion » à destination de la jeune génération. Le design de l’appareil est une excellente surprise. Son dos en verre reflète la lumière sous la forme de très élégantes vagues qui nous surprennent à chaque fois. Très sincèrement, il s’agit peut-être d’un des looks les plus réussis de ces derniers mois.
Xiaomi fait-il en matière de style un sans faute ? Malheureusement, la face avant du mobile n’a pas le droit à autant de louanges. La bordure inférieure du Mi A3, sous son écran, est extrêmement imposante. Cette dernière ruine toute la symétrie du smartphone. Quelle déception.
Consolons-nous en mentionnant la présence d’un port USB-C et d’une prise jack sur le Mi A3. Autre point important, le smartphone dispose d’un port infrarouge. Piloter sa télévision, son climatiseur ou son garage est donc possible avec l’appareil et l’application Télécommande Mi.
Un capteur d’empreintes sous l’écran
L’une des nouveautés notables du Mi A3 est l’apparition d’un capteur d’empreintes optique sous l’écran plutôt que capacitif au dos du mobile. Sans être la plus rapide du marché, cette technologie s’avère très efficace sur le Mi A3. Certes, il faut laisser son doigt sur l’écran environ deux secondes mais le taux de réussite est bien plus grand que sur la plupart des mobiles vendus à ce prix. Là encore, nous sommes séduits.
De très bonnes performances
Dans la lignée de son prédécesseur équipé du processeur milieu de gamme Snapdragon 660, le Mi A3 embarque son successeur, en l’occurrence le Snapdragon 665, couplé à 4 Go de RAM. Les améliorations sont légères mais offrent au smartphone d’aussi belles performances que l’année dernière. Nous avons joué sur le mobile à des titres simples comme Dr. Mario ou Animal Crossing sans contraintes tandis qu’une utilisation courante (réseaux sociaux, YouTube etc.) se déroule sans tracas.
Android One oblige, le Mi A3 n’utilise pas la surcouche MIUI de Xiaomi. L’interface est identique à celle des Pixel et ne plaira pas forcément à ceux qui aiment la personnalisation. En revanche, il est difficile de faire plus simple. Si vous cherchez un smartphone à offrir à votre grand-père ou grand-mère, ce mobile a certainement de très grandes qualités. Autre avantage d’Android One, la marque fournira plusieurs mises à jour majeures d’Android dans les années à venir à commencer par Android Q dans les prochaines semaines. Les mises à jour de sécurité seront, de leur côté, envoyées à un rythme mensuel.
Xiaomi soigne l’autonomie
L’an passé, le Xiaomi Mi A2 avait réussi à toutes les épreuves à l’exception de celle de l’autonomie. Avec sa batterie de 3000 mAh, le smartphone passait trop rapidement dans le rouge et souffrait d’une concurrence bien trop supérieure.
Cette année, Xiaomi nous prouve qu’il sait écouter les critiques. Le Mi A3 embarque une batterie de 4030 mAh et, selon les tests de notre laboratoire, dispose d’une autonomie de folie. Notre test d’autonomie polyvalente (qui reproduit une utilisation quotidienne classique) a duré 15h38 sur le smartphone, c’est presque deux fois plus que les 8h16 du Mi A2. En streaming vidéo (13h19) et en communication (20h55), les améliorations sont tout aussi notables. Le Mi A3 est un smartphone capable de tenir deux jours loin de toute prise secteur à condition de l’utiliser raisonnablement.
L’écran, le maillon faible
Attaquons la partie la moins flatteuse de ce test. Rappelons le problème de départ qu’a dû se poser Xiaomi : « comment proposer le meilleur smartphone Android One sans que celui-ci n’entache nos ventes traditionnelles ? ». Si l’an passé l’autonomie n’avait pas fait l’objet d’un grand travail d’optimisation, la marque sacrifie cette année l’écran. Si l’OLED remplace le LCD et offre désormais un taux de contraste infini, la dalle de 6,01 pouces utilisée par Xiaomi se contente d’une définition HD+. Non, vous ne rêvez pas, l’entreprise capable de proposer un Redmi Note 7 Full HD+ à 199 euros, ne fait pas de même sur un produit pourtant vendu plus cher… Si ce choix a certainement un avantage du point de vue de la batterie, épargnée, difficile de ne pas remarquer la différence de qualité à l’œil nu. Utiliser le Mi A3 le soir peut rapidement fatiguer les yeux… Cela faisait longtemps qu’un smartphone ne nous avait pas laissé une si mauvaise impression en termes de finesse d’affichage.
Pire, les mesures de notre laboratoire témoignent des autres lacunes de l’écran du Mi A3. En effet, sa luminosité maximale n’est que de… 382 cd/m2. C’est tout simplement la pire mesure enregistrée par 01net.com sur cette catégorie depuis le début de l’année 2019. Nul besoin de vous dire qu’il peut être compliqué de lire son écran lors qu’on est à l’extérieur, sous les rayons directs du soleil. La comparaison avec n’importe quel autre smartphone Xiaomi est cruelle… Heureusement que les noirs infinis de la technologie OLED compensent un peu ce défaut. Enfin, la fidélité des couleurs, qui n’est malheureusement pas ajustable, est de son côté aussi une déception. Nous avons relevé un Delta E de 5,72 qui, sans être catastrophique, n’est clairement pas exceptionnel.
Pas de NFC et des composants médiocres
Comme si tout cela ne suffisait pas, quelques composants du Mi A3 nous ont franchement déçus. Déjà, parlons de la réactivité de l’écran. Si les smartphones Xiaomi ne nous posent aucun problème d’habitude, ce Mi A3 peut vite nous énerver lorsque l’on tape un long mail. Les touches ne remarquent pas toujours que vous les touchez et il faut recommencer plusieurs fois. Autre point frustrant, le vibreur du mobile semble tout droit sorti du début des années 2000. Il est mal calibré et beaucoup trop puissant. Enfin, le Mi A3 n’est pas compatible NFC. À l’heure de l’apogée du paiement sans mobile et des titres de transport dématérialisés, il est difficile de justifier cette absence.
Triple module caméra
Pour finir, le Mi A3 dispose d’un triple module caméra disposé à la verticale. Ce dernier inclut un grand-angle (f/1.79) en 48 Mpix, un ultra grand-angle (f/2.2) en 8 Mpix et un capteur dédié à la profondeur de champ. Ici, nous sommes plus partagés. Si nous trouvons la qualité des photos réalisées avec le Mi A3 largement convenable à ce niveau de prix, le smartphone est toutefois victime de très nombreuses lenteurs. L’autofocus met beaucoup trop de temps à se faire et le zoom manque de stabilisation.
De jour, les photos réalisées par le Mi A3 sont réussies. Les couleurs ne sont ni trop fades ni trop vives, preuve que Xiaomi a particulièrement adapté le produit à l’occident. Même l’ultra grand-angle s’avère plutôt satisfaisant malgré une dégradation de la qualité sur les bords de l’image.
La nuit, c’est évidemment moins bon. Les clichés manquent de détails et la gestion de la lumière n’est pas parfaite. On vous laisse vous faire votre idée mais cela n’a rien de catastrophique. Beaucoup de smartphones vendus plus chers font moins bien.
Pour conclure, disons que l’appareil photo n’est pas le pire inconvénient du Mi A3. Sans être parfait, Xiaomi s’en sort admirablement bien. En vidéo, l’absence de stabilisation optique se fait sentir et fait du Mi A3 une caméra très moyenne.
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