Connu pour ses smartphones à l’excellent rapport qualité-prix, Xiaomi s’est déjà construit une belle communauté d’utilisateurs. Les « Mi Fans », comme la marque les appelle, se sont habitués à MIUI, un système d’exploitation dérivé d’Android qui offre plus de fonctions de personnalisation. Mais avec le Mi A2, ce n’est pas à eux que Xiaomi s’adresse.
Équipé d’un écran 5,99 pouces au format 18:9, d’un processeur Snapdragon 660 et d’un double module caméra, le Xiaomi Mi A2 se distingue, en effet, par son système Android One, proche de l’Android Stock. Dépourvu de toute surcouche, le smartphone est donc conçu pour séduire de nouveaux clients, qui ne connaissent pas forcément la marque mais qui apprécient l’OS de Google. Son prix sous la barre des 300 euros dans notre version de test (4 Go/32 Go) le rend particulièrement attractif sur le secteur du milieu de gamme.
Un Xiaomi qui ressemble… à un Xiaomi
Esthétiquement, le Mi A2 ne se démarque absolument pas d’autres appareils comme le Redmi Note 5 ou le Redmi S2… ce qui n’est pas plus mal dans la mesure où le design Xiaomi est la plupart du temps une réussite. Dos en aluminium, capteur d’empreintes à l’arrière, écran 18:9… une seule différence notable se fait remarquer : le Mi A2 est équipé d’un port USB-C, et non pas d’un port Micro USB comme sur les Redmi. Ce n’est pas toujours le cas sur les smartphones à moins de 300 euros et on s’en félicite.
D’une définition Full HD+, l’écran de 5,99 pouces du Mi A2 s’avère globalement de bonne qualité. Le laboratoire de 01net.com a mesuré une luminosité certes un peu juste de 420 cd/m2 pour une consultation de l’écran en plein soleil mais ce défaut est largement contrebalancé par un excellent taux de contraste de 1953:1. Notons néanmoins que l’adaptation automatique de la lumière est parfois un peu violente, variant sans aucun effet de transition et qu’à l’écran les gris tirent vraiment trop vers le bleu.
Android One, l’expérience pure de Google
Comme son prédécesseur le Mi A1, le Mi A2 laisse les commandes du logiciel à Google. La version d’Android 8.1 fournie avec le téléphone reprend les codes esthétiques utilisés par les Pixel, comme les dossiers ronds ou les réglages simplifiés. Tout est plus simple à utiliser, et surtout plus universel. Seules quatre applications Xiaomi sont préinstallées (la télécommande infrarouge, Mi Drop, le gestionnaire de fichiers et un système de feedback). Elles peuvent complètement être ignorées par l’utilisateur, s’il le souhaite.
Autre avantage d’Android One, le Mi A2 devrait recevoir Android Pie avant la fin d’année. La marque nous a confirmé que l’appareil serait dans les premiers servis, devançant les appareils sous MIUI. En acceptant de rejoindre le programme Android One, Xiaomi s’engage par ailleurs à fournir deux années de mises à jour majeures, et trois de mises à jour de sécurité. De quoi rassurer l’utilisateur.
Point fort d’Android One, la stabilité des appareils qui en sont équipés. Cet Android sans surcouche consomme moins de ressources, ce qui rend la navigation extrêmement fluide. En optant pour le processeur Snapdragon 660, le plus puissant des milieux de gamme, Xiaomi donne également un vrai coup de boost à son smartphone, capable de réaliser tout type de tâche sans sourciller. Le Mi A2 est un bonheur à utiliser, et ne peut qu’être recommandé pour ses performances de navigation. Ceux qui se méfient un peu des logiciels chinois seront là encore rassurés.
Sur le modèle 32 Go qui nous a été prêté par Xiaomi, 14,30 Go sont occupés par le système, soit près de 45% de l’espace total. Si vous êtes un gros consommateurs de données, on ne peut que vous recommander d’opter pour le modèle 64+4 Go vendu 30 euros supplémentaires. D’autant plus que le Mi A2 n’a pas de port Micro SD.
Autonomie en berne
Avec ses smartphones, Xiaomi nous avait habitués à d’excellentes autonomies. Notre laboratoire avait ainsi enregistré, à notre test polyvalent, une belle performance de 11h40 pour le Redmi S2, équipé de la même batterie de 3000 mAh que le Mi A2. Avec ce dernier, c’est beaucoup plus décevant.
Selon nos mesures, le Xiaomi Mi A2 livre une autonomie polyvalente de seulement 8 heures et 16 minutes. Autrement dit, il est plus que recommandé aux utilisateurs intensifs de se balader avec un chargeur externe dans le sac pour éviter la panne sèche… En communication, même constat, le Mi A2 s’éteint au bout de 18 heures et 40 minutes. C’est bien moins que la plupart de ses concurrents.
Comment expliquer ce manque d’endurance ? Si la piste d’une mauvaise optimisation d’Android One a un temps été envisagée par 01net, les résultats du Mi A1 l’an passé (10h52 en autonomie polyvalente) ont tendance à nous montrer que ce n’est pas le cas. Espérons qu’une mise à jour future vienne résoudre ce problème… Mais pour l’instant, cette endurance médiocre joue contre le smartphone.
Photo : des promesses non tenues
Lors de la présentation du Mi A2 à Madrid, Xiaomi avait insisté sur les incroyables photos de nuit qu’était capable de réaliser son nouveau smartphone. Grâce à un double module caméra de 12 et 20 Mpix (ouverture f/1,75), et à ses photosites de grande taille (de 1,25 ou 2 µm en fonction du capteur utilisé), la marque promettait des prouesses en basses lumières. Nous avons testé l’appareil en mode automatique puis manuel, et nous n’en sortons absolument pas convaincus.
La nuit, les photos du Mi A2 sont tout simplement floues et granuleuses. Si la gestion de la lumière et des couleurs s’avère plutôt correcte, il se plante sur tout le reste, y compris l’autofocus qui manque de rapidité.
Dès qu’il y a un peu plus de lumière, le Mi A2 réalise des photos nocturnes de meilleure qualité, sans atteindre l’excellence pour autant.
De jour, c’est en revanche très bon. Les couleurs sont belles et réalistes, l’autofocus est rapide… Il n’y a pas grand-chose à redire. Seul bémol : le double module caméra ne servant pas au mode portrait, l’effet bokeh proposé par le téléphone est d’ordre numérique, avec un détourage peu convaincant.
Bref, si vous privilégiez avant tout la fonction photo, mieux vaut vous tourner vers un autre appreil que le Mi A2, très loin d’être exceptionnel dans ce domaine malgré les promesses de Xiaomi.
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