Officiellement présent en France depuis un peu plus d’une année, Xiaomi a déjà réussi à percer sur un marché pourtant bien compliqué. Son Redmi Note 7 règne sur l’entrée de gamme tandis que son Mi 9 fait mal aux fleurons de ses concurrents haut de gamme. L’entreprise brille par sa capacité à casser les prix sans détériorer l’expérience, ce qui a de quoi impressionner.
Avec son Mi 9T, Xiaomi s’attaque une nouvelle fois au marché milieu de gamme après de premières tentatives un peu décevantes (avec le Mi 9 SE ou Mi A2). Commercialisé à partir de 329,90 euros pour une version 6 Go de RAM/64 Go de stockage, ce nouveau mobile est la version européenne du Redmi K20, un smartphone populaire en Chine. C’est aussi le premier mobile de Xiaomi équipé d’une caméra-selfie pop-up, cachée dans un tiroir mécanique.
Un écran OLED pour un prix raisonnable
Jusqu’à aujourd’hui, les constructeurs chinois ont toujours réservé l’OLED à leurs smartphones les plus chers. Seuls les Mi 8, Mi 9 et Mi Mix 3 disposent de cette technologie chez Xiaomi, certes plus coûteuse mais aussi bien meilleure (elle offre notamment un contraste infini). Après le Mi 9 SE, le Mi 9T est le deuxième smartphone milieu de gamme de Xiaomi à arborer un écran OLED. Le nouveau smartphone de la marque s’appuie par ailleurs sur une dalle Full HD+ de 6,39 pouces sans bordures et sans encoche, ce qui permet de bénéficier d’un confort optimal lors du visionnage de contenus multimédias. Il faut reconnaître que c’est très plaisant, surtout si vous aimez jouer.
Belle surprise, l’écran du Mi 9T s’avère aussi de très bonne qualité. Notre laboratoire a mesuré une luminosité maximale de 616 cd/m, excellente pour une dalle OLED. À l’utilisation, on remarque, en revanche, que Xiaomi a implémenté un système de boost qui sature énormément les couleurs lorsqu’on utilise le smartphone sous les reflets du soleil. Résultat, l’écran est plus lisible mais moins riche de détails (le texte perd en finesse).
Sans surprise, le taux de contraste est bien infini tandis que la fidélité des couleurs déçoit quelque peu dans le mode d’affichage par défaut (Delta E de 5,73 mesuré par notre labo). Heureusement, on peut améliorer les choses en optant pour un affichage chaud dans les réglages (le Delta E passe alors à 4,89). On reste cependant loin des stars du marché comme Samsung et Apple.
Comme évoqué précédemment, le module photo frontal du Mi 9T se cache dans un tiroir mécanique. Lorsque vous prenez un selfie, la caméra se dresse comme par magie en haut de l’écran. Convaincant ? Pas vraiment. À la différence de celui du OnePlus 7 Pro, le tiroir mécanique du Mi 9T est lent et bruyant, ce qui est très pénalisant pour la reconnaissance faciale (voire la spontanéité des clichés). On attend beaucoup trop longtemps et le choix de Xiaomi d’illuminer les contours de la caméra frontale et de jouer un petit son « high-tech » à chaque ouverture est largement contestable. Heureusement, on peut désactiver tout cela dans les réglages à condition de bien fouiller (Réglages / Paramètres supplémentaires / Effets de la caméra frontale). La marque a tout de même eu la bonne idée d’utiliser la lumière du pop-up comme indicateur LED à la réception d’une notification. Si le tiroir clignote en bleu, vous avez sûrement reçu un message.
Un dos au design original
Au dos, le Mi 9T reflète la lumière de manière très étrange. Au milieu, le mobile est d’une couleur noire absolue tandis qu’à gauche et à droite, on a le choix entre des effets de bleu ou du rouge selon le modèle choisi. C’est très joli et cela attirera sûrement les regards dans les transports en commun.
Notons que le Mi 9T est moins lourd que les autres smartphones équipés d’un tiroir mécanique (qui dépassent habituellement les 200 grammes). Notre balance indique que le smartphone pèse 191 grammes, ce qui est tout à fait convenable pour une utilisation normale. On apprécie également la présence d’une prise jack en complément du port USB-C. Cette dernière se fait de plus en plus rare aujourd’hui et tout le monde n’a pas encore acheté de casque Bluetooth.
Mauvais capteur d’empreintes
C’est désormais inévitable, le Mi 9T dispose d’un capteur d’empreintes sous l’écran de technologie optique. Malheureusement (et sans doute pour raisons économiques), le mobile n’utilise pas un capteur de dernière génération. Résultat, il y a encore quelques erreurs de reconnaissance. Il n’est pas rare de devoir s’y reprendre à deux ou trois reprises avant de déverrouiller son mobile avec succès. C’est d’autant plus regrettable que, comme évoqué précédemment, la reconnaissance faciale du Mi 9T est lente à cause du pop-up. Finalement, on en préfère presque le bon vieux code ou schéma…
Un processeur puissant
Si vous connaissez Xiaomi, vous savez probablement que ses smartphones ne déçoivent que très rarement en termes d’efficacité. Avec le Mi 9T, la marque chinoise ne déroge pas à la règle et embarque un processeur Snapdragon 730 couplé à 6 Go de RAM dans son mobile. Autrement dit, il s’agit du dernier processeur Qualcomm dédié aux smartphones milieu de gamme, un SoC très performant. Nous n’avons expérimenté aucune lenteur lors de l’utilisation du mobile tandis que des titres basiques comme FIFA, Dr. Mario et Real Racing 3 tournaient à la perfection.
Au niveau du stockage, Xiaomi propose 64 Go (329,90 euros) ou 128 Go (349,90 euros). En l’absence d’un port d’extension Micro SD, nous vous conseillons d’opter pour le modèle à la plus grande capacité.
Bien sûr, le Mi 9T utilise la surcouche MIUI dans sa version 10.3 en complément d’Android Pie. Très inspirée d’iOS, cette dernière s’est bien améliorée ces dernières années même si certains auront du mal à supporter certains des logiciels préinstallés par la marque. On vous conseille par exemple de désactiver le « scanner antivirus » que Xiaomi déclenche à chaque premier démarrage d’une application. Ouvert en plein écran, ce dernier est aussi intrusif qu’inutile. Le système Play Protect d’Android suffit largement. Rappelons aussi que si MIUI ne vous plaît pas, Xiaomi propose aussi le Mi A3, un mobile sous Android One.
Encore une belle autonomie
Équipé d’une batterie de 4000 mAh, le Mi 9T est aussi un smartphone très endurant. Nos tests en laboratoire ont mesuré une autonomie polyvalente de 13h26, une autonomie en streaming vidéo de 12h47 et, enfin, une autonomie en communication de 26h58.
Enfin, notre laboratoire a également testé le temps de recharge du Xiaomi Mi 9T. Avec un temps de 1h51 obtenu avec le chargeur fourni par défaut, on est sur un résultat assez classique pour un mobile Android équipé d’une batterie de 4000 mAh. À moins de 350 euros, il ne fallait de toute manière pas s’attendre à de la recharge ultra-rapide.
Un triple module caméra décevant
Au dos du Mi 9T, on trouve un triple module caméra. Disposé à la verticale, il contient un appareil photo principal de 48 Mpix (f/1.8), un ultra grand angle de 13 Mpix (f/2.4) ainsi qu’un téléobjectif de 8 Mpix (f/2.4) avec zoom optique x2. Cette configuration a logiquement de quoi séduire et les photos de jour sont globalement réussies mais la saturation des photos réalisées avec le smartphone gâche un peu l’expérience. Les couleurs arborent trop facilement des couleurs pétantes, ce qui est assez déplaisant.
En basses lumières, il y a malheureusement un peu de grain, ce qui n’est pas forcément un défaut majeur mais le smartphone gère mal la lumière et n’offre pas assez de détails selon nous. Encore une fois, les couleurs sont trop flashy.
Enfin, nous avons voulu tester le mode super ralenti de Xiaomi qui, comme sur les appareils Samsung, permet de réaliser des vidéos à 960 images par seconde. Sur 19 tentatives, nous avons relevé… 19 échecs. Non, ce n’est pas une erreur, le logiciel de Xiaomi est tout simplement inutilisable. L’utilisateur n’a qu’une fraction de seconde pour réaliser agir et doit donc être très réactif. Contrairement aux mobiles Samsung, le Mi 9T n’offre pas de système de détection de mouvement pour faciliter l’expérience. C’est dommage.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.