Sur la planète smartphones, les constructeurs chinois dominent désormais l’entrée de gamme. Parmi eux, Xiaomi, Huawei et Honor ont cassé les prix et les marques traditionnelles -même celles détenues par un actionnaire chinois comme c’est le cas pour Wiko- en font les frais. La petite marque marseillaise a perdu de sa splendeur et ne domine plus aussi facilement l’entrée de gamme qu’auparavant, en dépit de son rachat à 100 % par le groupe chinois Tinno.
Après une série View 2 plutôt réussie, Wiko est de retour avec une troisième génération. Commercialisé très précisément 179,99 euros, le Wiko View 3 est un mobile aux caractéristiques plutôt intéressantes. Nous l’avons testé et vous donnons notre avis sur ce smartphone.
Design : un peu trop rétrograde
Nous sommes en 2019, tous les constructeurs de smartphones ont adopté un écran bord à bord et de l’USB-C. Tous ? Non ! Une petite entreprise gauloise résiste encore et toujours au dernier cri. Avec son View 3, Wiko propose un design assez proche de celui qu’il avait déjà sorti en 2018. Son écran a beau arborer une encoche arrondie, ses bordures restent malheureusement trop épaisses. En bas surtout, il reste un menton de 8 bons millimètres, ce qui est énorme. Le smartphone se recharge toujours en Micro USB, ce qui est de plus en plus rare même à ce niveau de prix.
De définition HD+, l’écran LCD de 6,26 pouces du View 3 s’avère de bonne qualité selon nos tests en laboratoire. Sa luminosité maximale de 509 cd/m2s’avère convenable, son taux de contraste de 1849:1 se montre même très satisfaisant tandis que ses couleurs sont presque fidèles à la réalité (Delta E honorable de 4,54 mesuré) bien que l’on trouve mieux ailleurs. Les pixels se voient certes un peu si l’on colle l’écran du smartphone sous son nez (sa résolution n’est que de 274 ppp), mais Wiko aurait clairement pu faire pire. La qualité d’affichage du View 3 ne déçoit pas.
À l’utilisation, le Wiko View 3 semble plus dodu que la plupart des smartphones concurrents, même si son épaisseur de 8,5 mm reste très acceptable. Ajouté à cela un poids qui dépasse les 170 grammes, le tenir plusieurs minutes d’affilée est assez fatiguant, ce qui gâche un peu l’expérience. On trouve à l’arrière un capteur d’empreintes digitales assez réactif.
Une expérience gâchée par de mauvais choix
Dès sa configuration, le Wiko View 3 est source de frustration. La marque tente de collecter un nombre de données incalculable sur l’utilisateur afin de lui créer un compte. Malgré les refus, les fenêtres un peu trop curieuses s’accumulent et vous demandant, par exemple, votre sexe.
Pire, Wiko fait le forcing sur ses applications partenaires. Des fenêtres s’ouvrent, vous suggérant d’installer des logiciels comme Pages Jaunes ou Puzzle Pets, avec ces applications cochées par défaut. Il vous faut donc les décocher une à une pour éviter la pollution. Après cette opération, en passant au menu suivant, une deuxième puis une troisième fenêtre apparaissent. On croirait presque que cela ne va jamais finir. Cette expérience des plus agaçantes vient gâcher le premier contact avec ce View 3 et vous fait rapidement comprendre que Wiko compte sur votre inattention pour gagner de l’argent.
Enfin, la surcouche utilisée par Wiko est aussi un peu trop intrusive. Bien qu’assez simple à utiliser (elle est basée sur de l’Android pur), ses menus offrent de très nombreuses options souvent mal traduites. Plus l’étonnant, l’application Smart Assist présente sur l’écran d’accueil vous suggère d’utiliser un anti-virus et scanne toutes vos applications. Nous ne sommes pas sûrs que ceci soit vraiment utile. On note aussi de très nombreux bugs liés à la rotation du smartphone qui refuse bien trop souvent de s’effectuer.
Un smartphone plutôt réactif
Tout cela est d’autant plus regrettable que le Wiko View 3 n’est pas un mauvais smartphone. Équipé du processeur MediaTek Helio P22 et de 3 Go de RAM, l’appreil avait plutôt de quoi nous inquiéter lorsque nous avons lu sa fiche technique. Heureusement, la réalité est toute autre. Sa navigation s’avère plutôt fluide et l’appareil offre une bonne expérience utilisateur. En revanche, le temps d’ouverture des applications est bien plus long que la moyenne. Il vaut mieux ne pas avoir trop d’applications ouvertes d’un coup. Jouer sur le mobile est par ailleurs possible mais n’espérez pas jouer à un titre gourmand en ressources comme PUBG. Il y aura inévitablement trop de latence.
Notons que le vibreur du Wiko View 3 est l’un des plus désagréables testé par nos soins cette année. Il est si fort que l’on croirait tenir une manette de PS4. de quoi réveiller un enfant endormi. Wiko a clairement choisi un composant low cost. Saluons tout de même la décision de la marque d’embarquer 64 Go de stockage interne extensible par Micro SD. C’est généreux de sa part.
L’autonomie se montre à la hauteur
Autre point fort du Wiko View 3, son autonomie. La batterie de 4000 mAh du mobile lui offre une autonomie polyvalente (qui mêle divers usages du quotidien) de 14h08, selon notre laboratoire, largement suffisante pour tenir une journée entière voire deux. En streaming, on peut regarder des vidéos pendant 12h28 d’affilée avant de voir le mobile s’éteindre. Enfin, en communication, l’appareil est également très bon avec une endurance mesurée de 28h31.
Le Wiko View 3 se contente d’une recharge classique (non rapide). Comptez 2h26 pour récupérer 100% d’autonomie.
Un appareil photo correct… mais lent
Au dos du Wiko View 3, on trouve un triple module caméra. À moins de 200 euros, c’est encore une caractéristique rare. Le marque a choisi d’utiliser un module principal de 12 Mpix, un ultra grand angle de 13 Mpix et un capteur dédié à la profondeur de champ pour le mode portrait.
Pour un smartphone d’entrée de gamme, le Wiko View 3 ne s’en sort pas trop mal de jour. Cela devient en revanche un peu plus compliqué la nuit où l’on observe de grosses difficultés à gérer les variations de lumière ou la balance des blancs. Le vrai problème du mobile est la lenteur de son autofocus, la prise de photo prend parfois plusieurs secondes. Résultat, les photos nocturnes peuvent être floues.
Basculer entre les modes s’avère tout aussi lent. En appuyant sur le bouton dédié, il faut parfois attendre 5 secondes avant de voir le nouveau mode s’afficher. Les photos en ultra grand angle sont correctes, sans plus. Il y a clairement une marge de progression au niveau des déformations présentes dans les angles.
En soit, le Wiko View 3 ne s’en sort pas trop mal. Pour un budget de 179 euros, il est difficile de lui reprocher quoi que ce soit.
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