En juin 2018, Vivo annonçait le Nex, un appareil au design étonnant. Premier smartphone avec un écran bord à bord sans encoche, il cachait sa caméra frontale dans un petit tiroir motorisé se soulevant dès que nécessaire. Une drôle d’idée qui n’a pas vraiment convaincu, du fait de sa complexité et d’une suspicion de fragilité.
Quelques mois plus tard, Vivo dévoile une nouvelle alternative pour la création d’un écran bord à bord. Pas de slider ou de poinçon comme chez certains concurrents, mais un second écran au dos de l’appareil qui permettra de réaliser ses selfies avec le capteur principal. Le smartphone embarque toujours les meilleurs composants du marché et s’essaie même à une nouvelle génération de capteur d’empreintes sous l’écran, bien plus rapide.
Un écran acheté, un écran offert
Répondons de suite à la question que vous vous posez sûrement : « à quoi peut bien servir un second écran sur un smartphone ? » Ici, il sert principalement aux selfies. En effet, en l’absence de caméra frontale, pas d’autre choix que d’utiliser l’appareil photo principal du smartphone pour réaliser des égoportraits ou des appels vidéo. Le second écran affiche alors l’application en cours d’utilisation (Appareil photo, Instagram, Snapchat…) et permet à l’utilisateur de prendre son cliché comme depuis n’importe quel autre appareil.
Étrangement, retourner son smartphone n’est pas aussi contraignant qu’on pourrait le penser au premier abord. Dès que l’on a besoin de la caméra frontale, on utilise l’écran 5,49 pouces au format 16:9 au dos. Quand on veut regarder une vidéo, lire un article ou jouer à un jeu, on choisit plutôt celui de 6,39 pouces au format 19,5:9. Le meilleur des deux mondes. L’immersion est totale sur le grand écran, que l’on utilise logiquement plus. Le second sert plutôt à la réalisation des tâches ponctuelles.
Mais ce second écran ne se limite pas exclusivement aux selfies. On peut afficher n’importe quelle application et l’utiliser normalement. Pour passer d’un écran à l’autre, il existe deux possibilités. Un glissement latéral avec trois doigts sur la dalle principal permet de transférer l’application en cours d’utilisation sur l’autre écran, tandis qu’un appui sur le bouton Vivo à gauche de l’appareil permet de débuter une autre tâche sur le second moniteur. On peut donc imaginer avoir une vidéo d’un côté et un réseau social de l’autre.
Deux écrans pas suffisamment exploités
Malheureusement, cette fonction a une grosse limite. Il est impossible de conserver les deux écrans allumés en même temps. C’est dommage puisque nous aurions adoré que la vidéo en cours de lecture (un match en direct par exemple) continue pendant que nous répondons à un message. Ici, un appui sur le bouton Vivo la met systématiquement en pause. Vraiment regrettable.
Autre utilisation possible du second écran, permettre à la personne que vous prenez en photo de voir son image en temps réel (voir photo d’illustration de l’article), une utilisation vraiment maligne. Dans les réglages, Vivo mentionne aussi un mode jeu pour afficher des gâchettes sur l’écran secondaire, comme sur la PS Vita, mais aucun jeu ne semble compatible aujourd’hui. On doute que cela change.
Bref, ce second écran s’avère assez peu utile. Une caméra frontale dans un tiroir ou dans un slider nous semble par ailleurs beaucoup moins contraignante. Vivo réussit ici surtout une démonstration technologique mais ne révolutionne rien. Cet écran reste gadget.
Le problème de la coque de protection
Conséquence du second écran de ce Vivo Nex, il est impossible de protéger le dos du smartphone avec une coque. Pour pallier ce problème, la marque propose un bumper dans la boîte qui permet au smartphone de rebondir en cas de chute. Ce n’est pas aussi efficace qu’une vraie coque mais ça devrait tout de même faire l’affaire. Dommage que celle-ci soit un véritable aimant à poussière.
Des écrans qui manquent de luminosité
Le laboratoire de 01net.com a analysé les deux écrans du Vivo Nex Dual Display Edition. À l’avant, on trouve une dalle AMOLED de 6,39 pouces dont la luminosité maximale ne dépasse pas les 424 cd/m2. Au dos, toujours une dalle AMOLED, mais cette-fois ci de 5,49 pouces. Sa luminosité maximale est pratiquement identique, atteignant les 428 cd/m2. Dans les deux cas, c’est vraiment insuffisant sur un modèle haut de gamme. Ces derniers passent très souvent la barre des 500 cd/m2, voire du 700 pour les meilleurs appareils. Autrement dit, n’espérez pas profiter des deux écrans du Vivo Nex en plein été. Sous les rayons directs du soleil, il sera difficile de voir convenablement.
Enfin un bon capteur d’empreintes sous l’écran
Premier à avoir proposé un capteur d’empreintes sous l’écran avec le Nex, Vivo innove de nouveau avec cette version équipée d’un « capteur d’empreintes photoélectrique de cinquième génération ». Grâce à ce dernier, il suffit de 0,29 seconde au capteur pour identifier votre empreinte, ce qui nous rapproche de la vitesse d’exécution des capteurs classiques. On prend enfin du plaisir à utiliser cette technologie. Il était temps !
Au dos du smartphone, l’appareil photo principal et le module ToF (Time-of-flight, le capteur qui mesure la distance à l’objet) reproduisent le fonctionnement du Face ID d’Apple et proposent une « reconnaissance faciale 3D ». Celle-ci est très rapide et probablement bien plus sécurisée qu’un capteur traditionnel.
Une belle puissance de feu
La fiche technique du Nex Dual Display devrait en faire rêver plus d’un : Snapdragon 845, 128 Go de stockage et pas moins de… 10 Go de RAM. Oui, une quantité de mémoire vive énorme pour un smartphone, qui frôle presque le ridicule. Pas besoin de vous dire que l’appareil est surpuissant et vient à bout de n’importe quelle tâche facilement. Petite précision néanmoins importante, il n’y a pas de NFC sur ce Vivo Nex. N’espérez pas payer votre café ou prendre les transports en commun avec ce smartphone.
Dommage que sa surcouche, Funtouch OS, soit aussi peu adaptée au monde européen. En plus de reproduire l’interface d’iOS sans atteindre son niveau de fluidité (centre de contrôle, forme des notifications et des icônes, Spotlight), elle contient quelques éléments douteux ici, comme des thèmes présentant des femmes dénudées. Pas très sérieux. Si vous êtes prêt à fermer les yeux sur cette surcouche assez insolite, l’appareil ne devrait pas vous décevoir. Tout fonctionne très bien.
Une endurance remarquable malgré le double affichage
Selon le laboratoire de 01net.com, le Vivo Nex Dual Display Edition n’est pas pénalisé par ses deux écrans. Le smartphone offre une très généreuse autonomie polyvalente de 14h27, de quoi tenir largement passer le cap de la journée loin de toute prise et approche la journée (23h) en communication. Ne pas avoir deux écrans allumés simultanément aide certainement l’appareil à soigner son endurance.
Un bon appareil photo
Au dos du Vivo Nex, on trouve un triple module camera. Un appareil photo principal de 12 Mpix (f/1.79), un secondaire de 2 Mpix (qui ne sert qu’à modifier l’effet de profondeur du mode portrait) et un capteur ToF (capable de modéliser des objets en 3D). Ce triple module caméra sert aussi aux selfies qu’au photos classiques quand on utilise l’écran dorsal.
De jour comme de nuit, le Vivo Nex est un très bon appareil photo. De jour, notamment le piqué se montre excellent. Dommage que les visages soient un peu trop lissés selon nous, une caractéristique à même de séduire la clientèle chinoise. La vitesse de son autofocus s’avère aussi un peu décevante en basses lumières, il est difficile de capturer un objet en mouvement, ce qui peut rendre la photo floue.
Le mode portrait du Nex s’avère satisfaisant, sans réellement impressionner. Le détourage est approximatif et l’effet de lissage est, encore une fois, trop présent. On a du mal à distingue les nuances de la peau.
En photo, le Vivo Nex Dual Display Edition s’en sort donc relativement bien, sans pour autant exceller.
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