Voilà neuf ans que Moustache n’avait pas renouvelé son vélo de ville. C’est chose faite avec un Lundi 27 qui change bien plus qu’il en a l’air. S’il a fallu neuf ans à Moustache, contre trois à quatre ans en moyenne, pour se décider à renouveler son modèle urbain, c’est tout sauf anodin. Le Lundi est l’un des premiers VAE lancés par la marque vosgienne, un an après sa création.
Son design, en rupture à l’époque, se devait d’incarner une stratégie non moins radicale pour le monde du vélo : le choix du tout électrique. Le Lundi 26 a incarné à lui seul le style Moustache pendant des années. Une esthétique originale, un coloris distinctif et bien sûr une gamme 100% électrifiée.
Design : on ne change pas une icône si facilement
Dès lors, retoucher à ce modèle qui a tout d’une icône pour Moustache, est un risque. C’est sans doute la raison pour laquelle le constructeur n’a pas radicalement changé le style de son vélo. Le guidon très relevé en forme de « V » et le cadre ouvert à l’enjambement très bas, sont deux caractéristiques de la précédente génération que l’on retrouve dès le premier coup d’oeil. Dans les faits, sur ce Lundi 27 le cadre descend légèrement plus bas pour abaisser davantage encore le centre de gravité. Le changement le plus important est à l’arrière. Sur la première version du vélo, le porte-bagages permettait de loger la batterie du vélo. Dans ce Lundi 27, la batterie est complètement intégrée dans le tube diagonale. Le résultat est doublement intéressant : d’un point de vue esthétique d’une part, mais surtout au niveau de l’équilibre du vélo et des sensations qu’il procure. Nous y reviendrons.
Le soin du détail et des finitions
Les vélos de Moustache sont réputés pour la justesse de leurs finitions. Le Lundi 27 ne déroge pas à la règle et bénéficie d’une qualité de fabrication remarquable. Il y a bien sûr le cadre en aluminium poli, un standard pour du haut de gamme. Mais il y a surtout quelques détails qui en disent long sur le soin apporté à la confection du vélo. En effet, les ingénieurs de la marque Vosgienne ne se sont pas contentés d’assembler les pièces issues de différents fournisseurs sur un cadre dessiné préalablement. Lorsque cela a été nécessaire, Moustache à ré-usiné certaines pièces pour des raisons esthétiques, comme c’est le cas avec la plaque qui cache le bloc moteur. Il l’a également fait pour améliorer l’aspect pratique ou la durabilité du vélo, par exemple au niveau du logement de la batterie. Celle-ci vient se placer dans le cadre à triple cavité mais l’emplacement prévu est plus grand que celui nécessaire à l’insertion de la batterie. Pour quelle raison ? Pour permettre à l’utilisateur, s’il le souhaite d’opter pour une batterie de plus grande capacité. Il en va de même pour la fixation de la batterie. Moustache à modifié le standard de fixation Bosch pour pouvoir intégrer sa batterie plus facilement et la faire descendre un peu plus bas le long du tube.
Ce soin du détail se retrouve également dans les garde-boues tubulaires, c’est à dire qu’ils ont été moulés de la même manière que les tubes du cadre et, surtout, dans le même matériau. Enfin, on apprécie également la petite « pâte » en aluminium qui finit sa course juste au-dessus du dérailleur et qui protège ce dernier en cas d’utilisation de sacoches latérales.
En revanche, il est un point sur lequel Moustache n’est pas parvenu à présenter un meilleur bilan, celui du poids. Avec ses quasi 24 kg, le Lundi 27.3 affiche le même résultat à la pesée que son aîné de 9 ans. Or, depuis quelques mois, la plupart des fabricants de VAE ont entamé une chasse aux kilos. Certes, les VAE urbains, du fait de leur équipement, sont les vélos les plus lourd, mais malgré cela le fait que Moustache n’ait pas réussi à « maigrir » en près de dix ans est une forme d’échec.
Un équipement de haut niveau
Pour un VAE vendu à près de 3 000 euros dans sa version de base, le cycliste est en droit d’attendre un équipement de qualité. Moustache ne déçoit pas sur ce point et reste plutôt conservateur dans ses choix. Les freins à disques hydrauliques (180/160 mm) et la transmission sont signés Shimano, sauf sur la version la plus haut de gamme, le Lundi 27.5 qui opte pour une transmission Enviolo TR 380.
Quant à l’afficheur qui complète le couple moteur/batterie, c’est l’Intuvia de Bosch qui a été choisi. Celui-ci présente deux avantages. D’une part il offre un grand écran très lisible, et surtout, il peut être retiré de son socle pour être emporté partout. Jusqu’ici seul l’afficheur très haut de gamme de la marque allemande, le Kiox offrait cette possibilité. Or en ville, lorsque le vélo doit être garé en extérieur, cette faculté de pouvoir retirer en une seconde une pièce aussi vitale de son vélo nous paraît essentielle.
Enfin, au niveau de l’équipement nécessaire à l’environnement urbain, le Lundi 27 ne souffre d’aucune lacune. Son éclairage LED intégré manque sans doute un peu de puissance, mais il permet tout de même d’être vu. Quant aux porte-bagages (celui à l’avant est en option), ils sont non seulement solides mais disposent aussi des attaches QL3 et MIK HD qui permettent de venir clipper dessus plusieurs accessoires, que ce soit un porte-bébé ou une sacoche latérale.
Autonomie : merci Bosch
La version de notre vélo de test, le Lundi 27.3, est équipée d’une batterie de 500 Wh de Bosch. Une version légèrement moins chère (2799 euros), le 27.1, embarque une batterie de capacité inférieure (400 Wh) ainsi que le moteur d’entrée de gamme de Bosch, l’Active Line Plus. Dans notre cas, le couple Performance Line et la batterie de 500 Wh nous ont permis de rouler 110 km avec une seule charge. C’est considérable d’autant plus que nous avons oscillé entre les niveaux d’assistance « Tour » et « Sport ». Bien évidemment, l’autonomie est fonction du gabarit du cycliste mais aussi du type de parcours, de la pression des pneus, de la température, etc. Autant de facteurs variables ne peuvent donner lieu à une estimation précise. Néanmoins après plus de 200 km parcourus en Moustache 27.3, l’autonomie nous apparaît comme l’un des points forts de ce VAE urbain.
Sensations de conduite : le plaisir dans le confort
Le Lundi 26 était particulièrement apprécié pour ses sensations de conduite malgré le déséquilibre occasionné par le placement de sa batterie. Son successeur, se devait de ne pas décevoir sur ce point, et c’est le cas. À son guidon, le cycliste se retrouve sur un vélo très maniable et qui favorise une conduite coulée. C’est également au bout de quelques kilomètres que l’on comprend l’apport du guidon en « V » cher au Lundi. Celui-ci favorise une position très droite et permet au cycliste de garder la tête haute et ainsi d’avoir une meilleure vision de la route.
Côté confort, le bilan du Lundi 27 est étonnement positif. Sans système de suspension (fourche ou cadre), il aurait été logique que le VAE urbain de Moustache souffre sur un bitume accidenté ou lors des franchissements de trottoirs. Il n’en est rien. Sa selle suspendue et ses très larges pneus (27,5 x 2,4) suffisent dans les faits à amortir la grande majorité des chocs.
Enfin, on ne peut évoquer les sensations de conduite du dernier-né de Moustache sans s’attarder sur l’efficacité de son moteur Performance Line. Son assistance progressive est particulièrement bien dosée. À tel point que le moteur de Bosch parvient à se faire oublier. Les quatre niveaux d’assistance offrent des sensations vraiment différentes et si le mode « Turbo » paraît un peu surdimensionné pour la ville, il permet concrètement de franchir les difficultés les plus élevées sans la moindre impression d’effort. Pour notre part, le bon compromis entre pratique sportive et assistance s’est retrouvé dans le mode « Tour » mais c’est là l’avantage d’un vélo électrique, chaque utilisateur est libre de choisir l’assistance qui lui semble la mieux adaptée à sa pratique.
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