Le succès européen qu’a pu connaître Huawei fait des envieux. Xiaomi, Oppo, OnePlus, Realme, Vivo, Meizu, Nubia… De nombreux constructeurs chinois tentent depuis déjà quelques années de conquérir de nouveaux marchés comme la France, généralement en jouant la carte du bon rapport qualité-prix. Certains comme Xiaomi s’en sortent d’ailleurs particulièrement bien. L’auto-proclamé « Apple chinois » totalise déjà 10% des ventes françaises de smartphones en 2020, ce qui est une prouesse pour une entreprise fraîchement débarquée.
Déjà présent sur le marché français du smartphone grâce à des marques comme Alcatel ou BlackBerry, le chinois TCL a décidé de sortir de l’ombre. Au CES de Las Vegas, la célèbre marque de téléviseurs avait dévoilé ses TCL 10L, 10 Pro et 10 5G, trois mobiles spécialement conçus pour le marché international. Nous avons testé en avant-première le moins cher d’entre eux, le TCL 10L, commercialisé 249,90 euros. Il sera officiellement lancé en magasin avant la fin de l’été.
Un design pour le moins original
Le TCL 10L a beau être un smartphone grand format (son écran mesure 6,53 pouces), il reste très léger. À l’heure où la plupart des appareils dépassent allègrement les 200 grammes, ce smartphone de seulement 180 grammes est un véritable plaisir à utiliser. On sent que la marque chinoise a particulièrement soigné le design de son appareil là où elle aurait pu se contenter de copier Apple ou Samsung comme beaucoup d’autres. La conception du TCL 10L ne plaira cependant pas à tout le monde – son quadruple module caméra horizontal est assez déroutant et le bouton Google Assistant peut souvent être déclenché par erreur -, mais nous ne pouvons que nous réjouir de voir un nouvel acteur tenter d’apposer sa patte sur le marché.
Côté discrétion, TCL aurait néanmoins pu mieux faire. Si vous utilisez le smartphone en extérieur sans coque, sachez que son dos reflète la lumière de façon assez agressive. Un phénomène de diffraction affiche plusieurs arcs en ciel sur l’appareil, ce qui peut éblouir dans certaines conditions. D’autres constructeurs chinois, comme Honor, ont déjà expérimenté de type de procédé dans le passé.
Côté équipement, malgré sa finesse (0,85 cm), le TCL 10L propose une prise jack en complément d’un port USB Type-C. Le capteur d’empreintes digitales (carré), présent au dos, juste en dessous du module caméra, s’avère très rapide. Côté audio, dommage que le smartphone se contente d’un haut-parleur mono à la qualité sonore très moyenne..
On attendait bien mieux de l’écran
TCL étant l’un des plus grands fabricants d’écrans au monde, nous espérions en toute logique que la marque chinoise frappe fort avec ses smartphones. Malheureusement, l’écran de l’appareil a beau être joli à regarder -la caméra frontale se cache en toute discrétion dans un poinçon et on apprécie les bordures fines qui font la part belle à l’affichage-, la dalle LCD de 6,53 pouces du TCL 10L est une franche déception. Dans les mesures d’écran du smartphone, notre laboratoire n’a pas réussi à aller au-delà d’une luminosité de 416 cd/m2 -c’est l’une des mesures les plus faibles parmi celles relevées ces derniers mois- tandis que le taux de contraste de 1323:1, assez correct, reste néanmoins aussi inférieur à la moyenne. Au niveau de la fidélité des couleurs, TCL s’en sort en revanche relativement bien (Delta E de 3,23), même s’il n’existe pas de profil « naturel » qui permette d’obtenir des couleurs encore plus justes. Bref l’écran du TCL 10L en jette au premier regard, mais cette bonne image est vite ternie, lors d’un usage en extérieur à cause de la faible luminosité de la dalle. Dommage pour TCL, le pro du domaine.
Autonomie : peut franchement mieux faire
Comme nous l’écrivions plus haut, le TCL 10L est un smartphone très léger. Conséquence directe de ce choix, le smartphone embarque une batterie de « seulement » 4000 mAh, ce qui est moins que chez ses rivaux les plus valeureux, vendus au même prix, comme le Redmi Note 9 Pro de Xiaomi.
Selon nos mesures en laboratoire, le TCL 10L n’est donc pas ce qu’on peut appeler un smartphone endurant. L’appareil n’a résisté que 11h10 à notre test d’autonomie polyvalente, ce qui est quasiment 20% de moins que la moyenne des smartphones de sa catégorie depuis un an. Ce résultat est équivalent à celui du Pixel 4 XL, un smartphone pas franchement réputé pour son endurance… Nous constatons les mêmes problèmes en streaming vidéo (9h52), domaine dans lequel le TCL 10L se contente d’un résultat très moyen. En appel (écran éteint donc), c’est bien mieux puisque le smartphone assure 28h34 d’affilée, mais ce n’est malheureusement pas l’usage le plus couru de nos jours. À l’utilisation, il faudra sans doute recharger son mobile tous les soirs.
Niveau recharge aussi, TCL semble avoir deux ans de retard sur ses rivaux. Il faut 2h28 pour recharger intégralement l’appareil avec le chargeur fourni dans la boîte contre environ 1 heure pour beaucoup de ses rivaux aujourd’hui.
Une expérience logicielle vraiment horripilante
Attaquons le point le plus sévère de ce test, l’expérience utilisateur. Le smartphone a beau être équipé d’un bon processeur – certes un peu daté, le Snapdragon 665 de Qualcomm – et de 6 Go de RAM, la navigation manque totalement de fluidité. En effet, de nombreuses applications mettent plusieurs secondes à s’ouvrir, des bugs d’animation apparaissent très souvent et la surcouche utilisée par TCL s’avère trop lourde selon nous. Beaucoup d’applications inutiles sont préinstallées, le lanceur semble avoir du mal à afficher les icônes (il y a une légère latence) et les réglages manquent parfois de clarté. Que fait notamment le sous-menu «NXTVISION» au milieu des paramètres «Affichage» et «Écran d’accueil» ? Et pourquoi les réglages développeurs s’appellent «dvlpmnt» ?
Plus ennuyeux encore, la surcouche TCL UI semble avoir quelques soucis avec la langue française. Le volume d’appel est nommé « volume d’appeler », on nous invite souvent à « effectuer » ou à « effectuez » des actions sans réelle cohérence, certains caractères d’un même mot sont séparés par un retour à la ligne et de nombreuses explications manquent de clarté. TCL reproduit des erreurs déjà commises par certains de ses compatriotes comme Xiaomi ou Oppo avant lui, ce qui risque de frustrer les futurs propriétaires d’un TCL 10L. Mais rappelons que la marque est nouvelle sur le marché du smartphone et qu’il ne faut donc pas l’enterrer trop vite. Le second essai ne pourra qu’être meilleur.
Découvrez le super Bluetooth
Pour se faire remarquer, TCL mise sur du « super Bluetooth ». Équipé de quatre émetteurs, le TCL 10L peut se connecter à quatre appareils simultanément. Cela vous permet d’être quatre à écouter un morceau en même temps et, à notre grande surprise, le système fonctionne plutôt bien. Il n’y a pas grand chose d’autre à dire sur cette technologie, elle tient sa promesse, tout simplement.
Des photos correctes
Au dos du TCL 10L, on trouve un quadruple module caméra. Le smartphone dispose d’un appareil photo principal (ouvrant à f/1.8) rattaché à un capteur de 48 Mpix et d’un ultra grand-angle rattaché à un capteur de 8 Mpix (f/2.2). Les deux autres modules servent à la mesure de la profondeur de champ ainsi qu’à la prise de photo en macro… et sont donc dispensables. Comme d’autres marques, TCL cède à la facilité, multipliant les capteurs, quitte à en intégrer deux quasiment inutiles.
De jour, le smartphone s’en sort plutôt bien… à condition qu’il n’y ait pas trop de lumière. En effet, à notre grande surprise, le TCL 10L rate ses réglages automatiques et prend des photos surexposées. De nuit, le smartphone a aussi du mal avec les variations de lumière. Ce n’est guère étonnant à ce niveau de prix, c’est néanmoins décevant.
En photo, le TCL 10L se comporte donc comme un smartphone d’entrée de gamme classique. Le résultat est convenable, sans être impressionnant.
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