Le Laptop est le seul véritable ultraportable classique de la gamme Surface. La Surface Pro 7 est plus une tablette qui peut se transformer en PC et le Surface Book 2 est clairement un hybride à écran détachable. Ici, nous sommes dans une configuration classique : un écran qui ne joue pas les contorsionnistes ou les détachables et un clavier qui, sous ses touches, accueille toute la configuration matérielle.
La troisième version du Laptop de Microsoft se décline en deux tailles d’écran, 13,5 et 15 pouces. Pour rappel, la première est motorisée par une plate-forme Intel de 10e génération et se décline en plusieurs modèles/configurations. La seconde, elle, a privilégié une mécanique AMD avec des puces spécialement dessinées pour ses besoins.
Nous avons reçu en test un exemplaire du 13,5 pouces, en couleur sable (rose en fait), vendu 1750 euros. Un prix relativement contenu par rapport à la concurrence, mais nous aurons l’occasion d’y revenir lors du test. Précisons aussi qu’à l’heure où nous écrivons ses lignes, de nombreuses promotions sont en cours sur le store en ligne de Microsoft et que le prix de notre version affiche un prix de 1486 euros.
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Ce Laptop est un PC ultraportable comme on les aime. Au moins, au premier contact et à l’utilisation, nous avons l’impression d’être face à une réelle machine de travail. En outre, le design et les lignes sont vraiment à notre goût. Rien n’a changé ? Détrompez-vous ! Il n’y a plus systématiquement « d’alcantara » sur le clavier. Une matière que nous n’appréciions pas vraiment et qui nous donnait l’impression d’avoir – pardon Microsoft – un morceau de revêtement d’intérieur de voiture sous les paumes. Son absence est un changement majeur – et bienvenu – à nos yeux.
Et pour Microsoft cela fait aussi une grosse différence. Le plateau intérieur n’est plus d’un seul tenant (unibody) et en cas de réparation, il n’y a plus besoin de saccager le clavier pour atteindre les composants. Il suffit de décoller les petits patins situés sous la machine pour trouver des vis, les ôter avec le bon tournevis et ensuite s’armer de patience. Car l’ouvrir n’est que la première étape d’un long voyage…
Le rose, on aime… ou pas
Soyons francs : nous ne sommes pas du tout amateurs de la couleur sable rose du boîtier. Toutefois, il faut bien reconnaître que le Surface Laptop 3 gagne en personnalité avec son éventail de nouvelles finitions et, étrangement, le rose lui sied à ravir.
Le seul élément esthétique qui gâche un peu la fête et ressort trop, c’est le cadre noir de 10 mm tout autour de la dalle tactile. Microsoft n’a fait aucun effort à ce niveau depuis la seconde mouture. Pourquoi ne pas avoir affiné les bords, comme sur le Dell XPS 13 ou, dans une moindre mesure, comme sur certains ordinateurs Acer ou HP ? Certains diront que ça lui donne un petit côté « ordinateur à la pomme ». Soit… mais tout de même.
Si l’on s’attarde un peu sur quelques données chiffrées, on se rend rapidement compte qu’en matière de largeur et de profondeur, la toise n’a pas bougé. L’épaisseur, elle, est revue à la baisse : de 1,6 cm sur le Laptop 2, on passe à 1,46 cm sur le troisième.
En revanche, le Laptop 3 a pris un tout petit peu de poids, puisqu’ici l’aiguille indique 1,28 kg contre 1,24 auparavant. L’alimentation secteur de 65 watts, en revanche, est plus lourd ; son poids était de 210 grammes sur notre version de test précédente contre 286 grammes aujourd’hui.
Il est bon mon clavier, il est bon !
Attardons-nous tout de suite sur le confort d’utilisation de la machine, et particulièrement du clavier rétroéclairé (trois intensités disponibles). Ce dernier est vraiment bon, légèrement différent de celui que l’on trouve sur le Surface Laptop 2. Il offre un toucher moins plastique et a indéniablement un petit quelque chose en plus sur lequel nous ne sommes pas arrivés à mettre le doigt (justement). Reste que lors de la saisie de ce test sur le piano du Laptop, la sensation de frappe que nous avons éprouvée était bonne. Presque aussi bonnes que celles procurées par les touches du Dell XPS 13.
Nos doigts n’ont pas eu trop de mal à se faire à la disposition des touches, bien que celle de mise en marche ne soit pas tout à fait là où nous l’attendions. Si vous la heurtez par accident en voulant appuyer sur Suppr ou faire un retour arrière, vous allez rapidement le savoir : la machine passe en veille immédiate. Il suffit toutefois de « retapoter » dessus pour que le Laptop se rallume tout de suite.
Bien que l’écran 13,5 pouces soit tactile, nous n’avons pas réussi à l’utiliser à la place du touchpad. Poser les doigts sur un écran d’un PC ultraportable, ce n’est définitivement pas quelque chose que nous faisons spontanément. Bref.
Difficile de louper le touchpad, car il occupe une bonne place sur le plateau intérieur. Il mesure 11,4 cm de long pour 7,6 cm de haut. Mais nous ne l’avons pas effleuré par erreur une seule fois pendant nos quelques heures de test. C’est suffisamment rare pour que nous le mentionnions.
Bien entendu, comme le pavé tactile des ordinateurs Apple, il réagit à une multitude de mouvements à un ou plusieurs doigts effectués à sa surface et que Windows 10 (ici Pro) sait interpréter. Une fois bien dans les doigts, ces gestes s’utilisent assez naturellement pour défiler, agrandir, passer d’une appli ou d’une page web à une autre. Mais pour faire de la bureautique pendant de longues heures ou pour faire un peu de retouche photo, mieux vaut adopter une souris externe. Filaire ou sans fil, peu importe, il y a tout ce qu’il faut pour la connecter.
L’USB Type-C rejoint les flancs du Laptop
Microsoft a bouleversé ses habitudes pour embrasser la norme USB Type-C. Une prise vient s’ajouter à l’USB 3.0 plein format. Toutes deux résident sur le côté gauche de la machine, aux côtés de la prise casque. Sur le côté droit du Laptop 3, la prise d’alimentation propriétaire demeure.
Allez, sur le prochain Surface Laptop, on y croit, Microsoft passera à l’USB Type-C (Thunderbolt) pour nourrir la batterie de son poulain. Surtout que nous avons de bons arguments en ce sens : cela permettrait de réduire un peu la taille du chargeur, mais, surtout, de troquer la prise USB présente sur l’adaptateur et qui ne sert qu’à recharger un autre appareil, contre une prise réseau filaire.
Car, pour se connecter à la Toile, le Laptop n’offre pas beaucoup de choix : en passer par le module Wi-Fi 6 (qui remplace le Wi-Fi 5). Si vous avez des périphériques Bluetooth, la norme passe de 4.2 à 5 sur le SL3.
Un bien bel écran tactile
Microsoft n’a eu de cesse de vanter les mérites de l’écran 13,5 pouces – toujours au format 3:2 – lors de la conférence sur le Surface Laptop 3.
La dalle continue de proposer une définition pour le moins exotique, 2256 par 1504 pixels, assez bien digérée par Windows à condition que vous augmentiez un peu l’échelle de l’interface de l’OS. Par défaut, l’échelle se règle sur 150%, mais 125 suffisent largement.
En outre, dans le panneau de configuration relatif à l’Affichage, vous pouvez aussi faire évoluer le profil colorimétrique entre « sRGB » et « Amélioré ». Ne vous attendez pas à une révolution rétinienne entre les deux, mais il y a de légères différences. Précisons aussi que l’écran prend en charge le HDR à condition que le chargeur secteur soit branché et l’option activée dans Windows.
Voir le comparateur sans HDR (à gauche) avec HDR (à droite) sur Flourish
Après avoir effectué nos mesures, voici les résultats obtenus par le Surface Laptop 3. Le profil colorimétrique choisi était le sRGB et le HDR, désactivé.
La luminosité moyenne est de 370 cd/m2 avec un pic de 388 cd/m2 au centre (un légère baisse par rapport au 2). La moyenne se situe d’ordinaire dans ses eaux-là, donc, sur ce plan, le SL3 ne se distingue pas par rapport à la concurrence. L’intensité du rétroéclairage permet toutefois de lutter contre les reflets que la vitre brillante prend un malin plaisir à attraper (sans parler des traces de doigts).
Quant au taux de contraste, nous l’avons évalué à 1370:1 et, là aussi, l’ultraportable de Microsoft se situe pile dans la moyenne (en baisse aussi par rapport au 2). Toutefois, en matière d’homogénéité, il marque un très bon score (0,007) ce qui se traduit par un bon rapport rendu lumière/couleur/ombre à l’écran.
Les couleurs, justement, sont très justes avec un deltaE mesuré à 1,72, ce qui est vraiment bien pour un PC ultraportable. C’est le rouge qui joue les trouble-fêtes en étant un peu plus présent et saturé que le vert ou le bleu. Mais comme d’ordinaire, nous sommes plus aux alentours de 2,6 chez les concurrents, difficile de jeter la pierre au Laptop 3. De même, la température se maintient à 6500K presque tout le temps et le gamma oscille entre 1,9 et 2,1.
Au final, l’écran du Surface Laptop 3 tient la plupart de ses promesses et convient aussi bien à ceux qui accordent de l’importance à la justesse des teintes et à la précision des rendus qu’aux utilisateurs qui, simplement, veulent avoir un bon écran sous les yeux pour travailler et profiter de contenus multimédia.
Le Surface Laptop 3 13 pouces, l’un des meilleurs ultraportables du moment
Avec la récente sortie des processeurs basse consommation de 10e génération d’Intel, Microsoft pioche logiquement dans le nouveau catalogue de puces. C’est un Core i7-1065G7 qui se trouve sur la carte mère. Il se charge des calculs, mais aussi de l’affichage par le biais de son contrôleur graphique Intel Iris Graphic Plus. À son service, 16 Go de mémoire LPDDR4x soudés oeuvrent à fluidifier l’exécution de programmes, tous installés sur le seul et unique SSD de la machine, de 256 Go. Pour le prix de la configuration, nous nous attendions à en avoir le double. Dommage.
Malgré ce handicap de stockage, le Surface Laptop 3 se révèle très convaincant pour toutes les applications usuelles et même un peu spécialisées. Un peu de retouches de grands clichés, quelques rapides montages vidéo et même une petite partie de jeu vraiment peu gourmand en ressources 3D sont à sa portée. En Full HD toutefois pour conserver un débit d’images compris entre 30 et 50 ips. Dans la définition native, on plafonne rapidement à 30 ips au mieux et à quelques images au pire.
Nous avons comparé les prestations du Surface Laptop 13 à celles du très récent XPS 13 2-en-1 équipé du même processeur et l’avons mis face au XPS 13 classique. Puis, nous avons mis en miroir les performances obtenues avec le Laptop 2 en Core i5 et 8 Go de mémoire testé en début d’année, dans des conditions similaires. L’occasion de voir si, en montant en gamme à tous les niveaux, une grosse différence apparaît.
Afficher en plein écran le graphique des scores de PC Mark 10 des derniers ultraportables
En témoignent les graphiques ci-dessus, le Surface Laptop 3 est meilleur que le Dell XPS 13 2-en-1 et fait jeu égal avec le XPS 13 2019 que nous avons eu en test il y a quelques mois et qui était toujours équipé en Core i7 de 8e génération. Il n’y a que sur la partie 3D que le Surface Laptop 3 nous a surpris. Il vient se hisser quasiment au niveau de l’Envy 13 x360 et de son Ryzen dopé à la partie 3D Radeon Vega, laissant loin derrière la configuration du Dell XPS 13 2-en-1.
Afficher en plein écran le graphique des scores 3D Mark des derniers ultraportables
Nous ne voyons qu’une seule explication à cela : Microsoft a boosté le Core i7 en agissant sur le TDP configurable. C’est une fonctionnalité des processeurs basse consommation d’Intel, il est possible de faire varier leur consommation à la hausse ou à la baisse afin de faire battre leurs coeurs plus vite. Ainsi, au lieu de consommer 15 watts et de turbiner à 1,3 GHz par défaut, le 1065G7 du SL3 engloutit jusqu’à 25 watts et le compteur grimpe jusqu’à 1,5 GHz. Par effet de bord, la partie graphique arrive aussi à maintenir des fréquences de fonctionnement (gérées dynamiquement) plus élevées.
Pour le vérifier, nous avons mis nos logiciels sondes sur le coup. Après plusieurs tests, ils nous ont confirmé que la puce tournait à 1,5 GHz, sans faillir, même en cas de forte sollicitation de notre part. Microsoft a bien caché son jeu et le processeur ne « throttle » pas d’un pouce.
Dernier petit tour de comparatifs pour la route, les Surface Laptop 2 et 3 face aux MacBook Air 13 2019 et MacBook Pro 13 2019 reçus à la rédaction pour test et passés sous Windows 10 pour intégrer nos bases de données.
Afficher le graphique du duel des Microsoft Surface Laptop vs MacBook Air/Pro d’Apple en plein écran
Proposé au même prix que le MacBook Pro 13 en Core i5/16 Go/256 Go, le Surface Laptop 3 13 pouces lui grille la politesse sur tous les tests. Nous entendons déjà les défenseurs de la pomme nous rétorquer que les MacBook sont conçus pour fonctionner sous macOS et qu’il n’est pas forcément judicieux de comparer un MB à un PC. Apple le fait toutefois assez régulièrement en comparant son iPad Pro à un PC, pourquoi ne pas faire l’inverse avec des machines qui se ressemblent ?
Dopé mais pas en surchauffe
Nous le disions plus haut, le processeur a le droit à un surplus d’énergie pour fonctionner plus vite que sa vitesse normale. Et il le fait sans être victime de throttling. En clair, il n’abaisse pas ses fréquences par manque de refroidissement et donc, éviter le coup de chaud.
Microsoft semble avoir pris les mesures pour éviter qu’un tel phénomène se produise en améliorant significativement le système de dissipation de la machine. L’ensemble des bouches d’évacuation se trouvent sous l’ordinateur et la ventilation demeure efficace tout en restant assez silencieuse : 35,5 dB au maximum relevés (contre 28,7 dB en inactivité). Sous la machine, nous n’avons pas non plus relevé de gros pics de chaleur, le point le plus chaud atteint 43,3°C. La garantie de pouvoir travailler ou de visionner un film avec la machine sur les genoux.
Endurance très correcte, recharge ultra rapide
En marge de la présentation du Laptop 3, Microsoft avait évoqué le fait que la batterie de l’appareil était capable de se recharger très rapidement. Nous l’avons effectivement constaté : 1 h 54 lui suffit pour être de nouveau à 100%, 35 minutes pour être rechargée à moitié.
Nous avons soumis le Laptop 3 à nos traditionnels tests d’autonomie, le premier en streaming vidéo et le second, en utilisation plus polyvalente, plus variée. Nous obtenons 7 h 30 dans le premier et 8 h 13 dans le second, de quoi travailler une journée pas trop chargée en laissant le chargeur à la maison ou au bureau.
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En matière d’autonomie vidéo, le SL3 est dans la moyenne pas de souci, mais pas en ce qui concerne la polyvalente. Le Laptop fait bien moins que la plupart des machines puisque notre temps médian se situe aux alentours de 8 h 36.
Voir le graphique des autonomies en plein écran
Nous ne pouvions pas achever notre test et nos exercices de comparaison sans mettre en perspective l’endurance du Surface Laptop 3 face à la compétition. Nous avons repris notre exemplaire de Surface Laptop 2 comme référent mais gardez bien à l’esprit que le processeur n’était pas du tout du même acabit (Core i5 sur le 2, Core i7 ici).
- Le Dell XPS 13 (violet) garde sa couronne de PC portable Windows le plus endurant, le Surface Laptop 3 ne peut pas rivaliser mais sa prestation n’est pas du honteuse.
- Le MacBook Pro 13 s’impose face au Surface Laptop 3 mais là encore, ces deux-là ne sont pas tout à fait sur le même pied d’égalité en matière de classe de processeur puisque notre modèle de MacBook est armé d’un Core i5. Toutefois, en faisant une rapide projection (une règle de trois, en fait), l’ordinateur à la pomme – avec i7 – resterait devant le SL3. Mais de peu.
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