Sony ne représente plus grand-chose sur le marché du smartphone. En France, où les constructeurs les plus importants (Samsung, Apple, Xiaomi, etc.) vendent plusieurs millions d’appareils chaque année, Sony en vend moins de 100.000. La marque japonaise, encore incontournable sur de nombreux secteurs (téléviseurs, PlayStation, etc.), ne semble entretenir sa division smartphones un peu par fierté, sans plus vraiment y croire.
Pourtant, les Xperia sont de bons smartphones. S’ils souffrent de certains défauts assez contraignants (comme leurs prix en décalage total avec le reste du marché), les mobiles de Sony arrivent généralement à se distinguer grâce à certaines de leurs caractéristiques. 01net.com a testé le Xperia 5 III (à prononcer « X-Peria Mark Trois »), le dernier mobile « compact » du constructeur japonais. Son tarif de 999 euros, lui, n’est malheureusement pas compact.
Ne pas faire comme tout le monde
Pour justifier ses faibles parts de marché, Sony dit assumer le fait de commercialiser des « produits spécialisés ». Selon lui, les Xperia ne se destinent pas à monsieur et à madame tout le monde mais à des consommateurs avertis, à la recherche d’une caractéristique spécifique. C’est ce qui permet à Sony d’expliquer sa politique tarifaire. Il ne réfléchit pas comme ses concurrents et peut donc augmenter les prix de ses smartphones, même si les précédents modèles n’ont pas rencontré le succès escompté, du moins selon lui.
Rien qu’esthétiquement, les Xperia ne ressemblent pas aux autres smartphones. À l’heure du poinçon et de la caméra invisible, Sony n’élimine toujours pas les bordures d’écran. Le Xperia 5 III est un téléphone qui s’étire en longueur, ce qui peut être troublant lors du premier essai. Heureusement, il est assez étroit et tient donc très facilement en main. Le design du mobile est très agréable, d’autant plus que ses 163 grammes l’avantagent face à la concurrence (dommage que son dos glisse beaucoup, il est parfois tombé tout seul d’une table).
Autre particularité, le Xperia 5 III est doté de plusieurs boutons physiques. En plus des indispensables touches de volume et du bouton de déverrouillage, le smartphone de Sony dispose d’une touche réservée à Google Assistant et d’une autre dédiée à l’appareil photo. Un choix étonnant en 2021.
On remarque aussi que le slot pour changer de carte SIM se retire avec un ongle plutôt qu’avec un trombone, qu’il peut accueillir une Micro SD et que, dans la bordure supérieure, on trouve un vestige d’un autre temps : une LED qui clignote quand vous recevez un message. Autre résurrection : la prise jack. Le Xperia 5 III pourrait séduire quelques abonnés à un service de streaming musical lossless. Aucune de ces caractéristiques n’est vraiment révolutionnaire mais, si vous êtes à la recherche d’un appareil qui clignote quand vous avez raté une notification, Sony n’a que très peu de concurrents.
Il y a d’autres éléments sur lesquels Sony ne fait pas comme tout le monde. En photo, par exemple, un mode « Pro » permet de prendre des photos avec des réglages manuels. Sony a aussi eu l’idée de faire vibrer le téléphone en fonction du son émis par les haut-parleurs ce qui, selon nous, n’est pas du tout convaincant. Nous conseillons de désactiver cette fonction.
Un petit écran format cinéma
Malgré son prix XXL, le Xperia 5 III est le petit smartphone de Sony. Avec son écran de 6,1 pouces au format 21:9, le terminal est incroyablement facile à manipuler. Il tient bien en main puisque sa surface d’affichage ne s’étend qu’en hauteur. Sony utilise une dalle OLED LTPS au taux de rafraîchissement maximal de 120 Hz (avec un point de départ à 60 Hz). L’idée du constructeur est de vous permettre de regarder les films dans leur format originel, même si de plus en plus de productions sont tournées en 16:9 ou en 18:9. Le format cinéma du Xperia 5 III a aussi l’avantage de lui permettre d’afficher deux applications simultanément sans les rendre inutilisables. On s’y fait franchement vite.
Selon les mesures du laboratoire de 01net.com, l’écran du Xperia 5 III dispose d’une luminosité maximale de 630 cd/m2, ce qui est satisfaisant la plupart du temps, mais sans doute trop peu pour un appareil à 999 euros (on dépasse normalement les 800 cd/m2 à ce prix, l’écran du Xperia est un peu faible pour l’été). La fidélité des couleurs de l’appareil, malgré les promesses de Sony, est moyenne (Delta E = 5,61 par défaut, 3,11 en mode créateur).
Une autonomie étrangement décevante
Sur ce point, nous sommes assez partagés. Avec une batterie de 4500 mAh, le Xperia 5 III a réalisé de bons scores à nos tests d’autonomie. 15 h 59 d’autonomie polyvalente, 12 h 18 de streaming vidéo, 23 h 59 en communication… C’est franchement satisfaisant, d’autant plus que les autres Xperia étaient vraiment moins bons.
Cependant, notre utilisation réelle du produit nous laisse perplexes. Même en veille, le Xperia 5 III semble perdre de l’autonomie bêtement. En dix jours, nous l’avons retrouvé à trois reprises à 0% alors que nous l’avions laissé à 30% quelques heures auparavant. Il faut recharger le smartphone tous les soirs au risque de ne pas avoir de batterie le lendemain. L’activation du 120 Hz joue certainement un rôle, le Xperia 5 III consomme trop.
Niveau recharge, nous sommes aussi déçus. Il faut 1h51 au smartphone pour passer de 0 à 100%, ce qui nous semble beaucoup à l’ère de la recharge ultra-rapide. À 999 euros, Sony a aussi jugé intelligent de priver le Xperia 5 III de recharge sans-fil pour réserver cette caractéristique à ses appareils les plus haut de gamme comme le Xperia 1 III. Ce n’est pas juste pour les consommateurs.
Un appareil photo pro… mais lent
Pour se distinguer sur le marché, Sony joue beaucoup la carte de la photographie. Le constructeur japonais tente de réduire la frontière entre les téléphones et ses appareils photo à l’aide du logiciel… ce qui évidemment ne mettra pas tout le monde d’accord. L’interface de l’application Appareil photo du Xperia 5 III, qui permet de choisir entre le mode « Basic » et le mode « Pro », en est l’illustration.
Au dos du Xperia 5 III, on trouve trois capteurs de 12 Mpix. L’un sert à l’ultra grand-angle (équivalent 16 mm), le second aux photos du quotidien (24 mm) et, enfin, le troisième offre deux niveaux de zoom. Il peut basculer entre du 70 et du 105 mm, ce qui permet donc d’obtenir du zoom x3 ou du zoom x4,3. Il n’est pas possible de choisir une position alternative, on peut seulement passer de l’un à l’autre.
Le gros problème du Xperia 5 III est sa lenteur. Souvent, particulièrement la nuit, l’application Appareil photo est très peu réactive et met trop de temps à prendre une photo. Ce n’est pas du tout digne d’une expérience haut de gamme. En voulant répliquer le feeling de ses appareils photo, Sony nous fait perdre du temps. Cela gâche la partition photo du Xperia 5 III qui, vous l’avez sans doute constaté, prend des photos de bonne qualité la plupart du temps. Quand il fait trop sombre, il se rate en revanche totalement. La gestion des couleurs est convaincante, mais le résultat est flou.
Des caractéristiques haut de gamme… mais 999 euros ?
Enfin, terminons par les caractéristiques. Sous les entrailles du Xperia 5 III, on trouve le processeur Snapdragon 888 couplé à 8 Go RAM. Le smartphone est évidemment compatible 5G et, heureusement, fait tourner toutes les applications sans problème. Le contraire serait étonnant.
Seule question : cela vaut-il 999 euros ? Le Xperia 5 III est arrivé sur le marché tard et, désormais, on trouve des appareils équipés de cette puce à des tarifs bien inférieurs. Au vu des lacunes du smartphone sur certains points (comme la lenteur de ses appareils photo), le prix de 999 euros nous semble une nouvelle fois injustifié.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.