La mise en bouche avant le plat de résistance. Au dernier MWC de Barcelone, Sony a présenté ses tout premiers smartphones munis d’écran 21:9. Un bon moyen de se démarquer de la concurrence qui se fait de plus en plus rude. Avant le Xperia 1 haut de gamme qui arrivera en mai, le Japonais commercialise ce modèle d’entrée de gamme, vendu seulement 349 euros.
Pour arriver à ce prix-là, Sony a bien entendu rogné sur l’équipement. Si la dalle est bien au format 21:9 comme sur le Xperia 1, celle du Xperia 10 n’est pas OLED, mais bel et bien LCD. Le SoC est quant à lui le Snapdragon 630, un modèle milieu de gamme de Qualcomm datant de… 2017. Si l’âge de cette puce ne se fait pas trop sentir dans une utilisation quotidienne classique (Web, réseaux sociaux, applis d’actualités, etc.), on le remarque en revanche plus facilement sur les applications gourmandes en ressources.
Agréable pour les jeux 3D adapté au 21:9
Certains jeux 3D, notamment Asphalt 9, montre très clairement les limitations du SoC. L’affichage a parfois tendance à saccader, l’aliasing est très présent, tandis que certains détails du décor sont absents. Ce jeu reste tout à fait jouable, mais à condition d’accepter quelques dégradations graphiques bien visibles. Après quelques dizaines de minutes, le Xperia 10 a de plus tendance à bien chauffer, au niveau du double module caméra à l’arrière qui tombe juste sous la main. Cette dernière devra donc supporter une montée en température pas vraiment idéale pour une prise en main prolongée.
Dommage, car on apprécie particulièrement l’adaptation de certains titres à ce format d’écran 21:9, très immersif. Asphalt 9 s’affiche ainsi sans barres latérales noires, tout comme Arena of Valor. En revanche, il nous a été impossible d’installer Fortnite, pourtant annoncé durant la conférence de presse de Sony à Barcelone comme le premier jeu compatible 21:9. Sony nous a depuis confirmé qu’il ne tournera que sur le Xperia 1.
Heureusement, ce format a surtout été conçu pour le cinéma (c’est le même ratio que le CinemaScope). Autant dire que regarder un film sur le Xperia 10 constitue une excellente expérience, dépourvue de toute bande noire disgracieuse. Il n’en sera évidemment pas de même pour les séries, tournées habituellement au format télévisé 16:9.
L’écran 21:9 est par exemple très pratique lorsqu’il s’agit d’afficher deux applications en même temps. Ici YouTube en haut et Chrome en bas.
La forme de l’écran est quelque peu déroutante les premières fois où l’on manipule le Xperia 10. Le smartphone est de facto très allongé, d’autant plus que le bord supérieur est très large, et détonne à côté d’un modèle plus classique. Mais comme ce modèle reste étroit, la prise en main n’en est pas affectée. Au contraire, sur les applications affichant un flux (comme celle de Twitter ou des réseaux sociaux de manière plus générale), le format est même un avantage, car il permet de montrer plus d’informations sur l’écran.
Le retour du capteur d’empreintes sur la tranche
Malheureusement, l’ergonomie est mise à mal par la disposition des boutons, tous intégrés sur le côté droit. On apprécie pourtant le retour du capteur d’empreintes digitales sur le côté, toujours plus pratique que lorsqu’il avait été remisé à l’arrière du Xperia XZ2, par exemple. On est en revanche très déçu qu’il ne fasse plus office de bouton de déverrouillage, ce dernier se situant désormais au-dessus.
Pour déverrouiller le smartphone, il faut donc d’abord appuyer sur ce bouton et ensuite poser son doigt sur le capteur d’empreintes. En effet, l’écran doit être impérativement allumé pour que le capteur fonctionne. N’espérez donc pas déverrouiller l’appareil écran éteint en posant simplement le doigt sur le capteur. Pour parachever le tout, les deux boutons de volume sont situés en dessous du lecteur d’empreintes et sont ainsi difficilement accessibles sans avoir à faire glisser le téléphone dans sa main. Dommage.
Le Xperia 10 a également du mal à marquer des points en matière d’autonomie. Rien de plus logique avec un SoC quelque peu dépassé et plus gourmand que les modèles actuels. En usage polyvalent, on obtient ainsi un résultat pas vraiment à la hauteur d’un smartphone de 2019 avec seulement 9 h 15 d’autonomie. Un résultat qui autorise à peine une petite journée d’utilisation sans avoir besoin de recharger l’appareil. À titre d’indication, le labo de 01net.com a mesuré un temps de charge complète de la batterie de 2 870 mAh de 2 h 09.
Un double module caméra
Reste enfin la question de la photo dont on sait qu’elle est souvent délicate avec Sony. Concepteur d’une grande majorité des capteurs utilisés par toutes les marques concurrentes, la société japonaise n’a pourtant jamais réussi à faire qu’un de ses smartphones soit une référence en photographie. Contrairement à sa division photo qui est devenue une réelle référence sur le marché des appareils dédiés.
Bien évidemment, il ne faut pas attendre de miracles d’un appareil commercialisé à 350 euros. Toutefois, comme beaucoup d’autres modèles dans cette gamme de prix, il réalise des photos de tout à fait bonne qualité en haute luminosité. Évidemment, la donne n’est pas la même dès que la lumière se fait plus rare. Là, la qualité baisse de manière significative, notamment à cause d’un lissage trop présent qui atténue le bruit numérique, mais aussi tous les détails. Enfin, la vidéo est globalement de bonne facture, mais souffre toutefois d’une stabilisation qui pourrait être bien meilleure.
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