Samsung NX30 : la promesse
Nouveau venu en photo face à des marques parfois centenaires, Samsung est pourtant légitime dans le domaine des hybrides puisqu’il est arrivé second sur ce marché en 2009, juste après Panasonic. Troisième génération d’appareils hybrides haut de gamme, le NX30 n’est pas un hybride lifestyle ou familial : avec sa prise en main type reflex, il cible les photographes “sérieux”. Cinq ans après s’être lancé dans les appareils à optiques interchangeables, Samsung tient-il enfin son appareil phare ?
Samsung NX30 : la réalité
Samsung avait marqué son temps avec le NX10, le premier hybride à capteur APS-C de l’histoire, avec une excellente qualité de fabrication digne des meilleurs constructeurs japonais. Le NX30 ne faillit pas à cette réputation et s’avère très bien construit. Plutôt léger – 375g boîtier nu, 634g avec batterie et optique – il offre un toucher particulièrement agréable avec un revêtement doux mais pas mou. Même s’il est plus fin que celui de certains compétiteurs (GH4), l’écran orientable n’a rien de fragile et le toucher des boutons est franc et respire la bonne qualité. S’il est difficile de prédire comment un appareil va vieillir, après plus de deux semaines d’usages dont une chute et quelques balades dans un simple sac à dos, l’appareil est toujours impeccable.
Lightroom 5 livré
Aussi bien utilisé par les pros que par le grand public, Lightroom 5 est la référence des logiciels de traitement RAW, surtout parce qu’il est pratique et facile à prendre en main. Comme tous les hybrides de Samsung, le NX30 est livré avec la dernière version, ce qui est un vrai plus pour ceux qui ne disposeraient pas de ce précieux logiciel : quand on investit autant dans un tel appareil, il faut pouvoir développer soi-même ses fichiers RAW (le négatif numérique) pour en tirer pleinement parti.
Viseur électronique : bien, mais il y a mieux
Le viseur électronique orientable – une des nouveautés de ce modèle d’hybride haut de gamme – aurait pu être un peu mieux pensé : s’il est agréable de pouvoir viser en mode « Rolleiflex », le dispositif ne peut pas être bloqué dans une position. Ce qui fait que si la pression du contour de l’œil est trop forte, le viseur peut basculer voire rentrer complètement dans l’appareil – ce qui est désagréable pour la paupière. Soi-disant aussi défini que celui de l’Olympus OM-D E-M1, ce viseur OLED de 2,36 Mpix est cependant moins large et confortable que celui de l’Olympus – ce dernier est précédé d’un bloc optique 6 éléments de grande qualité, ce qui fait de lui la référence du genre.
Ergonomie type reflex
Si le très grand public apprécie les appareils miniatures, les photographes qui pratiquent de manière intensive pestent souvent contre les prises en main hasardeuses, la petitesse des boutons, etc. Le NX30 marque sa différence non seulement par rapport à ses petits frères d’entrée de gamme mais aussi par rapport à ses prédécesseurs, les NX10 et NX20. En effet, le grip est le plus marqué de toute l’histoire des NX, assez similaire aux reflex d’entrée de gamme de Canon et Nikon, même si le corps du boîtier est, absence de miroir oblige, bien plus fin. Le marché des hybrides a bien évolué et se segmente désormais en plusieurs formats, du plus compact à des dimensions quasi reflex pour les modèles experts.
Boutons format mini
Si la prise en main du NX30 est digne d’un reflex, il en va autrement de ses boutons, petits comme ceux d’un appareil compact. Certains sont même tellement enfoncés qu’on a parfois du mal à appuyer dessus – tel le bouton de lancement de l’enregistrement vidéo. L’aspect très épuré du NX30 se paye donc d’une légère fausse note ergonomique.
Jolies images jusqu’à 1600 ISO
Le capteur de 20,3 Mpix du NX30 est conçu par Samsung – un fait dont Samsung peut s’enorgueillir, la plupart des capteurs ASP-C du marché étant siglés Sony (même chez Nikon, Ricoh/Pentax, etc.). Le rendu des couleurs par défaut est plutôt agréable, ce qui prouve que Samsung travaille vraiment ses rendus de couleurs, jadis trop saturés. Si en plein jour les résultats sont très bons, il en va autrement en basses lumières : Samsung gère nettement moins bien la montée en ISO que le reste de la compétition et on perçoit bien le bruit numérique dès 1600 ISO. Une limite basse, quand on peut travailler jusqu’à 3200 voire 6400 ISO avec certains appareils concurrents – comme le Fujifilm X-T1 par exemple. Au-delà de 1600 ISO tout n’est pas perdu puisque les fichiers conservent beaucoup d’informations en RAW. On peut donc raisonnablement pousser jusqu’à 3200 ISO voire 6400 si on accepte de lisser fortement les détails et de perdre un peu en finesse de couleurs.
Une lenteur corrigée…
Longtemps les NX de Samsung se bloquaient juste après une rafale : dès que la mémoire tampon était pleine, l’appareil devenait temporairement inutilisable – il fallait attendre que toutes les images soient écrites sur la carte mémoire pour non seulement continuer à photographier, mais aussi pour rentrer dans les menus et effectuer un changement. Alléluia avec le NX30, puisque les ingénieurs coréens ont enfin corrigé ce faux pas : même si la reprise du shoot est lente, le NX30 n’est désormais plus bloqué.
Mais d’autres demeurent
Si l’appareil réagit plutôt bien aux différentes sollicitations – navigation dans les menus, rafale à 9 i/s, etc. – il a parfois du mal à maintenir le point. Aussi rapide que la compétition en plein jour, il gère moins bien la baisse de luminosité, un peu à la manière des boîtiers Fujifilm. Dans les faits, si le NX30 n’est pas un escargot, il est un peu plus lent que la majorité des appareils concurrents
Mode vidéo en progression
Si l’AF pompe souvent en vidéo, la qualité d’encodage est de très bon aloi (pas du niveau de Sony ou Panasonic quand même) et le NX30 dispose enfin – Ô miracle – d’une prise jack 3,5 mm pour brancher un microphone externe. Pour les reporters, le mode enregistrement dispose même d’un mode pause, ce qui permet notamment de tourner/monter dans un seul fichier, ce que propose rarement la compétition. Pas de 4K, pas de HDMI non compressé, pas d’AVCHD, etc. mais le mode vidéo est globalement bon. Servi par une bonne prise en main, il peut vraiment servir de caméscope d’appoint, ce qui n’est pas le cas de tous les hybrides, notamment les plus petits modèles qui sont moins stables.
Parc optique conséquent
Si Samsung est un challenger dans la photo, la marque a consacré de gros efforts pour se constituer un beau parc optique. Livré avec un classique 18-55 mm f/3.5-5.6, le NX30 peut profiter de nombreuses optiques de bonne qualité, comme le 30 mm f/2 (équivalent à un 45 mm) et le 60 mm f/2.8 Macro (un 90 mm) avec lesquelles nous l’avons testé. Si le 60 mm macro souffre d’un pompage de mise au point très notable – le phénomène est normal sur les optiques macro mais il est ici un peu amplifié par la faiblesse du NX30 dans ce domaine – le 30 mm est plutôt rapide et permet de s’approcher du shoot instantané. Du point de vue de la qualité d’image, le capteur 20,3 Mpix offre bien évidemment de bien meilleurs résultats avec ces optiques qu’avec l’optique kit ! Et si vous avez besoin d’aide pour choisir l’objectif de vos rêves, lisez donc notre guide « Quels objectifs choisir pour son appareil photo ? ».
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