Après un très réussi Gear Fit2 sorti l’an dernier, Samsung lui offre un successeur, ou plutôt un demi-frère. Le Gear Fit2 Pro bénéficie d’un écran Super AMOLED au format vertical, d’une batterie de 200 mAh et de 4 Go de stockage. Principalement destiné aux sportifs, le bracelet connecté embarque une puce GPS et un capteur cardio optique. Il est lancé à 229 euros.
Un design très sportif
A première vue, il est difficile de faire la différence entre le Gear Fit2 Pro et le Gear Fit2. Quelques millimètres rendent le premier légèrement plus imposant, mais les grandes lignes sont conservées : un format très allongé, avec un écran courbé et un bracelet en silicone. Le Sud-coréen a choisi une boucle traditionnelle, contre un système d’accroche par pression l’an dernier. C’est plus classique, mais c’est aussi plus pratique.
La version que nous avons testée est noire et rouge. C’est celle sur laquelle communique Samsung, comme pour mieux la différencier du Gear Fit2. Nous n’apprécions pas beaucoup ces tonalités, très sportives et trop tranchantes pour nous accompagner au quotidien. Heureusement, une version noire est également disponible. Un moyen d’accompagner le confort et la légèreté du bracelet (34 grammes) par un peu de discrétion.
Malgré les choix esthétiques potentiellement clivants de Samsung, nous ne pouvons qu’apprécier les finitions de l’appareil. Même sans utiliser de matériaux nobles, le fabricant apporte le soin du détail, notamment sur le bracelet. Sur la version testée, le silicone adopte un motif géométrique sur la partie extérieure et une texture ondulée sur la partie intérieure. Sans protubérance du capteur cardio, le Gear Fit2 Pro est agréable à porter.
Une configuration laborieuse
Le Gear Fit2 Pro arrive sur le marché en étant compatible avec iOS, ce qui n’était pas le cas du Gear Fit2. Un point essentiel quand on sait que ses plus gros concurrents – signés Fitbit ou Garmin, notamment – fonctionnent sur tous les smartphones.
Mais il faut être patient pour configurer le bracelet de Samsung. Sur un smartphone Android, vous devrez installer l’application Samsung Gear, puis coupler le bracelet en Bluetooth. Il faudra ensuite vous connecter à votre compte Samsung – une première fois, avant de télécharger un plugin dédié au Gear Fit2. Une fois cette étape terminée, le Gear Fit2 Pro fonctionnera enfin, mais ne servira pas à grand chose.
Pour exploiter les données, vous devrez télécharger l’application Samsung Health et vous connecter une seconde fois à votre compte Samsung. La configuration sur iOS est identique, à l’exception de l’installation du plugin qui se fait automatiquement. Samsung gagnerait à simplifier les choses en proposant une application unique, comme ses rivaux.
Lors de cette opération, nous avons rencontré un obstacle : il est impossible de configurer l’application Samsung Health sans carte SIM. Cela ne posera aucun problème à la majorité des utilisateurs, mais nous aurions apprécié ce degré de liberté. Le service technique de la marque nous a d’ailleurs confirmé que le bracelet n’est pas compatible avec les tablettes.
Navigation enfantine
En bon producteur d’écrans OLED – du moins en petit format, Samsung fait profiter le Gear Fit2 Pro de cette technologie, pour notre plus grand plaisir. La petite dalle de 1,5 pouce (216 x 432 pixels, 322 ppp) bénéficie ainsi d’un taux de contraste infini. Elle est donc idéale pour nous suivre en extérieur, y compris en plein soleil. Un atout de poids pour un produit dédié – entre autres – au sport en plein air. Par ailleurs, le format vertical choisi par Samsung est particulièrement adapté à l’exercice.
La navigation allie le tactile à deux boutons physiques, placés sur la tranche droite. Celui du haut est un simple bouton retour, celui du bas ouvre le menu principal. En effleurant l’écran d’accueil de droite à gauche, on fait défiler les principales informations comme le nombre de pas effectués, le rythme cardiaque ou la météo. D’autres widgets peuvent être ajoutés pour en afficher jusqu’à huit au maximum. Effleurer l’écran de gauche à droite permet d’afficher les notifications liées aux applis installées sur notre smartphone. La prise en main de cette déclinaison de Tizen – le système d’exploitation de Samsung – est donc très intuitive.
Spotify, l’appli qui fait la différence
Le menu principal permet quant à lui d’accéder à toutes les fonctions du bracelet comprenant un lecteur de musique, le suivi d’exercice ou encore le chronomètre. Il affiche aussi quelques applications partenaires, comme Speedo ON ou Spotify. La première est préinstallée, la seconde est disponible sur Galaxy Apps, le store de Samsung dédié aux objets connectés.
Si Speedo ON ravira les nageurs, c’est l’intégration de Spotify qui nous a réellement séduits. Grâce aux 2 Go de stockage disponibles après installation de l’OS, vous pourrez télécharger vos morceaux favoris, à condition d’être client du service de streaming. Pour cela, il suffit de connecter le bracelet à un réseau Wi-Fi et de choisir les titres à transférer. L’option permet de s’affranchir de son smartphone pour aller courir avec le bracelet et un casque Bluetooth.
Sans être abonné à Spotify, il est possible de transférer des morceaux « en dur » sur le Gear Fit 2 Pro, directement depuis l’application. L’offre serait parfaite avec l’arrivée d’une bonne application de podcast, permettant également de la lecture hors-ligne.
Un magasin en vrac
Pour installer l’application Spotify, encore faut-il la trouver. Pour cela, l’appli Samsung Galaxy Apps propose une catégorie regroupant les indispensables. On ne peut que vous conseiller de passer par cette voie tant le reste du store est pollué par des contenus inutiles. Pour offrir un semblant d’ordre, le store affiche des catégories aux noms vaseux comme « collaborations », « art » ou « interactif ».
Ne vous y méprenez pas : à chaque fois, elles vous offriront une liste de cadrans, parfois payants, dont la qualité du design oscille entre « passable avec une myopie avancée » et « exécrable ». Finalement, moins d’une dizaine de logiciels – comme MyFitnessPal, UA Record ou Lifesum – seront suffisamment pertinents pour être téléchargés. Pour le reste, c’est avant tout une histoire de (mauvais) goût.
Samsung Health encore en retrait
Pour suivre vos activités, il faudra basculer sur Samsung Health (anciennement S Health), l’application maison de la marque, que l’on retrouve aussi sur sa gamme de smartphones. Le design est plus convaincant qu’auparavant, avec un aperçu global de son activité sous forme de blocs, comme sur l’application Fitbit. Malgré cette excellente source d’inspiration, l’ensemble manque encore de cohérence.
A l’ouverture de l’application, les informations les plus importantes sont affichées, comme le niveau d’activité quotidien ou le nombre de pas effectués. Comme c’était déjà le cas sur S Health, l’aspect chronologique est trop éludé selon nous. Il faut d’ailleurs aller chercher le menu « Tendances » (un nom peu intuitif) pour retrouver un semblant d’historique de ses dernières séances de sport. En face, les logiciels de Garmin ou Fitbit proposent des résumés sous forme de calendriers, très utiles pour suivre ses progrès. A nos yeux, l’une des premières missions des bracelets connectés est d’afficher nos données pour mieux renforcer notre motivation. Un objectif à côté duquel passe en partie Samsung Health.
GPS + Cardio, duo (presque) gagnant
Nous avons testé le Gear Fit2 Pro en course et en natation. Avec à chaque fois du bon et du moins bon. Dans le premier cas, l’expérience a été très proche de celle du Gear Fit2. Associé à un GPS qui détermine rapidement notre localisation avant l’exercice, le capteur cardio optique permet de mieux quantifier notre effort, pour éventuellement adapter notre course.
Lors de deux courses de 50 minutes, les chiffres fournis par le capteur ont été proches de ceux d’une ceinture cardio, à moins de cinq battements par minute près. En revanche, le Gear Fit2 Pro a eu tendance à surévaluer notre fréquence cardiaque à chaque fois que nous activions l’écran, avant de redescendre à un chiffre plus réaliste après trois à quatre secondes. Ne ne pouvons donc que vous le conseiller pour des exercices d’endurance, avec de faibles variations d’intensité. A nos yeux, sa fiabilité reste moins bonne que celle de l’Apple Watch et des produits Garmin ou Fitbit.
Samsung nous gratifie de quelques outils utiles comme les programmes de coaching audio, accessibles depuis Samsung Health. En étant guidé à la voix, on pourra opter pour des exercices d’endurance, de vitesse ou se fixer des objectifs de temps ou de calories perdues. Pour en profiter, il faudra en revanche courir avec son smartphone.
Le produit se rattrape en natation, notamment avec sa capacité à suivre notre rythme cardiaque dans l’eau, ce que ne peut pas faire la Fitbit Ionic. Lors de notre exercice, le nombre de longueurs a été correctement évalué. La reconnaissance de nage est moins convaincante. Les algorithmes de Samsung ont transformé notre brasse en dos crawlé.
Sur son site, Samsung annonce une autonomie de trois jours. En usage classique, le bracelet a effectivement tenu près de trois jours, mais avec un usage modéré et une luminosité d’écran limitée. En mode « extérieur », l’endurance sera moins importante. En utilisant le GPS, le Gear Fit 2 Pro s’éteindra après six à huit heures, selon l’intensité lumineuse et l’usage des fonctions musicales. Comptez moins de deux heures pour le charger à 100%, toujours sur son socle de recharge propriétaire.
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