Avec son Galaxy Z Flip l’an passé, Samsung a ressuscité les téléphones à clapet. Une décennie après leur disparition, ces monuments de la téléphonie mobile se sont modernisés grâce à une technologie encore nouvelle : les écrans pliants. Samsung, pionnier en la matière, a rendu possible le fait de plier un smartphone en deux pour le transporter plus facilement, dans un encombrement similaire à celui d’un poudrier. Le résultat nous avait vraiment séduits, même si tout n’était naturellement pas parfait, première génération oblige.
Un an et demi plus tard, voilà le Galaxy Z Flip 3 (oubliez le 2, Samsung a souhaité aligner le nom de cet appareil sur celui du Galaxy Z Fold 3, son autre mobile pliant). Avec son nouveau design, son écran de couverture plus grand, sa robustesse améliorée, sa résistance à l’eau et ses caractéristiques techniques plus élitistes, cette nouvelle itération du téléphone à clapet 2.0 est une amélioration sur tous les aspects. Pour lui donner encore plus de chance de réussir, Samsung a réalisé un ultime changement : une baisse de prix. À 1059 euros, le Galaxy Z Flip 3 est le premier smartphone pliant au monde commercialisé à un prix « normal » pour un téléphone haut de gamme. Est-ce assez pour enfin propulser cette nouvelle catégorie ? Nous avons testé le Samsung Galaxy Z Flip 3 pendant une dizaine de jours.
Un format tellement pratique au quotidien !
Après quelques heures d’adaptation, nous avons très facilement adopté le Galaxy Z Flip 3. Le nouveau design proposé par Samsung est si réussi que nous avons rarement été aussi fiers de poser un smartphone sur une table, comme si nous souhaitions montrer à notre entourage à quel point notre compagnon connecté était plus cool que le leur. Fermé, l’aspect carré et bicolore du Galaxy Z Flip 3 est véritablement sublime. Transporter ce petit appareil entre deux doigts, d’un endroit à un autre, procure un vrai plaisir. Même chose lorsqu’on le sort de la poche arrière de son jean, d’une veste ou d’un sac, il nous est impossible de ne pas être satisfaits par le côté ultra compact et pratique de cet appareil. La meilleure sensation est sans doute celle du dépliage. Même après plusieurs jours avec le Galaxy Z Flip 3, on continue d’apprécier le moment où l’écran se déplie pour devenir aussi grand que celui d’un vrai smartphone.
Avec son Galaxy Z Flip 3, Samsung mise clairement sur la « coolitude ». Décliné en plusieurs coloris et compatible avec plein d’accessoires originaux, le nouveau mobile pliant de Samsung veut clairement séduire une clientèle plus « branchée » et plus jeune. Rien que le fait de pouvoir répondre à un appel en dépliant son téléphone ou d’avoir la possibilité de raccrocher en le refermant, dramatiquement si on le souhaite, est selon nous un véritable argument commercial. Au risque de nous répéter, ce Galaxy Z Flip 3 est vraiment cool ! Il sera dur pour nous de revenir à des téléphones « plats ».
Le nouvel écran de couverture change tout
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne faut pas forcément déplier le Galaxy Z Flip 3 pour pouvoir l’utiliser. Comme son prédécesseur, le smartphone de Samsung dispose d’un « écran de couverture » destiné à l’affichage des notifications et de l’heure. Cependant, contrairement à son prédécesseur, le Galaxy Z Flip 3 dispose d’un écran de couverture qui fonctionne vraiment. Ça peut paraître anecdotique, mais ça change toute l’expérience selon nous.
En effet, l’an passé, le « Cover Display » du Galaxy Z Flip mesurait 1,1 pouce et, comme nous le signalions dans notre test, n’était pas loin d’être inutilisable. À part pour lire l’heure (et encore, il fallait avoir une bonne vue), cet écran était beaucoup trop petit pour que l’on puisse lire le contenu d’une notification. À chaque fois que notre Galaxy Z Flip vibrait, nous devions forcément le déplier pour l’utiliser. De quoi rendre le concept de Samsung assez bancal. Cette année, Samsung rectifie le tir.
Plus grand (1,9 pouce), l’écran du Galaxy Z Flip 3 offre pile ce qu’il faut pour rendre l’expérience enfin utile. L’heure, affichée en grand, est enfin facile à déchiffrer. Les notifications, à gauche, peuvent être affichées sous la forme d’une liste que l’on peut faire défiler comme sur son smartphone. On peut aussi accéder à des mini-applications pour consulter la météo, changer le morceau en cours de lecture, enregistrer un mémo vocal ou lancer un minuteur. Grâce à ce changement en apparence anodin, Samsung réinvente complètement la manière dont on utilise son smartphone. Plus besoin de l’ouvrir à chaque fois, la majorité du temps, un coup d’œil à l’écran de couverture suffit. Finalement, on passe moins de temps sur son smartphone. Le deuxième essai de Samsung est le bon et permet au Z Flip de s’imposer comme un smartphone vraiment unique !
Comme l’an passé, l’écran de couverture du Galaxy Z Flip 3 permet aussi de réaliser des selfies ou de prendre des vidéos. Il peut aussi offrir un retour en direct à la personne que vous photographiez pour qu’elle ait le temps de se recoiffer avant qu’il ne soit trop tard, mais on ne voit pas la photo en entier, ce qui est dommage (cela reste largement mieux que sur un Xiaomi Mi 11 Ultra).
Si nous devions donner quelques conseils à Samsung pour l’améliorer le Z Flip l’an prochain, nous lui suggérions d’ajouter le support de Google Assistant à l’écran de couverture (il n’y a que Bixby aujourd’hui, mais il répond oralement sans rien afficher à l’écran) ainsi que la possibilité d’ajouter des mini-applications tierces, pourquoi pas celles dédiées à Wear OS ? Autre fonctionnalité que nous aurions bien aimé avoir, la possibilité de faire basculer une vidéo en cours de lecture sur le grand écran vers le petit écran, dans une sorte de Picture-in-Picture. Il serait aussi souhaitable de pouvoir répondre à un message sans avoir à déplier l’appareil, peut-être en dictant du contenu ? Aujourd’hui, on ne peut que consulter ses notifications.
Enfin, nous trouvons aussi dommage que le fait de déverrouiller le smartphone quand il est fermé (en posant notre doigt sur son capteur d’empreintes latéral) nous oblige à le déverrouiller une nouvelle fois après l’avoir déplié. Samsung peut sans doute améliorer le tout avec une mise à jour.
Un grand écran digne des Galaxy S
D’une diagonale de 6,7 pouces, l’écran du Galaxy Z Flip 3 n’est pas aussi grand que ce que l’on pourrait l’imaginer. En effet, contrairement aux autres smartphones de cette taille, le Galaxy Z Flip 3 s’étire en hauteur, ce qui rend sa prise en main assez facile (il est étroit) tout en offrant un grand écran parfaitement adapté à la lecture de contenus au format 21:9 (ou aux fils d’actualité des réseaux sociaux). En conséquence, on a des bandes noires sur les côtés dès que l’on regarde un contenu au format 16:9. On finit par s’y habituer, mais c’est à prendre en compte. Ce format est aussi pratique si vous aimez afficher deux applications en même temps.
Avec un taux de rafraîchissement 120 Hz cette année, l’écran du Galaxy Z Flip 3 n’a plus aucun écart avec ceux des smartphones haut de gamme. Selon le laboratoire de 01net.com, lorsqu’il est poussé au maximum, l’écran du Z Flip 3 affiche une luminosité moyenne de 924 cd/m2. C’est énorme ! Encore plus impressionnant, sous une forte lumière, il peut monter provisoirement à 1111 cd/m2. Samsung a clairement choisi une dalle haut de gamme utilisable en toutes circonstances, ce qui n’était pas le cas l’an passé où le format pliant avait eu raison de la qualité d’affichage. Côté fidélité des couleurs, Samsung fait moins bien qu’avec ses autres smartphones haut de gamme (Delta E de 4,85 par défaut, 2,58 en mode naturel), mais reste au très haut niveau.
Ce qui vient gâcher l’expérience reste la matière qui recouvre l’écran. Le pli, situé au milieu, est visible dès que l’on se penche un peu sur le côté de l’appareil. Heureusement, en face, il est suffisamment discret pour être oublié. Plus regrettable, le plastique qui recouvre le verre pliant de l’appareil s’abîme facilement et reflète beaucoup la lumière. Nous avons commis l’erreur de glisser une fois le smartphone dans notre poche sans le refermer, le plastique s’est immédiatement rayé. Heureusement, la plupart du temps, l’appareil est fermé et recouvert d’un verre Gorilla Glass Victus très solide. Ne faites juste pas la même erreur que nous.
Le premier téléphone pliant étanche
Pour beaucoup de personnes, les smartphones pliants sont fragiles. Pour les rassurer, Samsung mise sur de l’aluminium renforcé, un écran en verre pliant plus résistant et, c’est une nouveauté importante, de l’étanchéité. Pour la première fois, un smartphone pliant peut être plongé dans l’eau à plus de 1,5 mètre de profondeur, ce qui est une vraie prouesse technologique au vu de la sophistication de sa charnière. Pour vérifier les dires de Samsung, 01net.com a eu l’idée (saugrenue ?) de plonger le smartphone dans un aquarium. Le bilan est positif, l’appareil y a résisté sans aucun problème. En revanche, il lui a fallu deux jours pour pouvoir être rechargé avec un câble. Son port USB Type-C a mis du temps à sécher. Heureusement, il y a la recharge sans-fil.
Mieux qu’un poisson rouge, le Galaxy Z Flip 3 🐠 Le test et la vidéo arrivent bientôt sur @01net ! pic.twitter.com/UEh6ReWqQn
— Nicolas Lellouche (@LelloucheNico) August 24, 2021
Attention, sa certification IPX8 le protège de l’eau… mais pas de la poussière. Dans une tempête de sable, si la charnière du smartphone est ensevelie, pas sûr que le smartphone survive. Ce scénario nous semble toutefois peu probable.
Samsung pousse son « Flex Mode »
L’an passé, avec son Galaxy Z Flip, Samsung avait introduit le « Flex Mode ». Il permet d’utiliser le smartphone à moitié plié, comme s’il s’agissait d’un ordinateur portable. Très peu d’applications sont compatibles, mais, quand cette option est disponible, il est vrai qu’elle était vraiment pratique. Sur YouTube par exemple, la vidéo bascule en haut de l’écran pour que l’on puisse regarder une vidéo sans avoir à tenir l’appareil.
En un an et demi, Samsung n’a quasiment réussi à convaincre aucun développeur. Cependant, le constructeur a eu une excellente idée : permettre à n’importe quelle application de bénéficier d’un « Flex Mode » manuel. Dans les réglages expérimentaux du Z Fold 3 (rubrique Labs), on peut décider de rendre une application faussement compatible avec le « Flex Mode ». Quand on plie le smartphone, l’application bascule en haut et donne accès à des réglages rapides en bas (volume, luminosité, etc.). Résultat, un Netflix ou un Messenger (lors d’un appel vidéo) deviennent compatibles avec le « Flex Mode ». Bien vu !
Des caractéristiques au top…
Pour baisser les prix, Samsung aurait pu être tenté par une baisse des caractéristiques (le razr pliant de Motorola dispose par exemple d’une puce milieu de gamme).
À 1059 euros, pour notre plus grand plaisir, la marque coréenne a décidé que ses clients devaient bénéficier du top du top. On trouve donc à l’intérieur de ce mobile le processeur Snapdragon 888 de Qualcomm, 8 Go de RAM, 128 ou 256 Go de stockage, le support de la 5G, une compatibilité avec la recharge sans-fil, de bons haut-parleurs stéréo et un système de retours haptiques efficace. La fiche technique du smartphone correspond vraiment à celle d’un smartphone haut de gamme même si, une nouvelle fois, Samsung reste derrière la concurrence niveau recharge. En plus de ne pas fournir de chargeur dans la boîte (ce qui rend l’emballage très compact), Samsung limite la puissance maximale que peut recevoir le Z Flip 3 à 15W. C’est trop peu pour recharger rapidement l’appareil (1h47 selon nos mesures).
… mais une trop mauvaise autonomie
En revanche, au niveau de l’autonomie, Samsung prend presque un carton rouge. À notre grand désespoir, le Galaxy Z Flip 3 est un smartphone que nous avons dû recharger tous les jours en début de soirée pour ne pas tomber en panne, sa batterie de 3300 mAh n’étant pas à la hauteur. Certes, notre utilisation est intensive et certaines personnes pourront s’en contenter, mais on ne peut s’empêcher de penser que Samsung s’est raté sur ce point. La faute à un processeur trop gourmand en ressources, à de la 5G énergivore et à un écran 120 Hz qui consomme beaucoup, le Galaxy Z Flip 3 n’a tenu que 9h48 à notre test d’autonomie polyvalente, ce qui est le pire score pour un smartphone haut de gamme récent. Même constat en streaming vidéo (8h29) ou en communication (20h11) où Samsung arrive loin derrière la concurrence. C’est franchement très dommage, le Galaxy Z Flip 3 était presque parfait. Il reste possible d’améliorer l’autonomie en forçant un affichage 60 Hz (on gagne environ 1 heure), mais on fait alors une concession regrettable.
Si, comme nous, vous passez beaucoup de temps sur votre mobile, il vaut peut-être mieux éviter cette génération. On vous conseille tout de même de ne pas renoncer au Z Flip 3 en lisant ce paragraphe, essayez le d’abord. N’oubliez pas que vous avez 14 jours pour le renvoyer et vous faire rembourser.
Une qualité photo signée Samsung
Abordons brièvement la qualité photo du Galaxy Z Flip 3. En plus d’un capteur frontal de 10 Mpix accessible lorsque le smartphone est déplié, le mobile dispose de deux capteurs de 12 Mpix dédiés au grand-angle (f/1.8) et à l’ultra grand-angle (f/2.2). Si certains regrettent logiquement l’absence d’un zoom ou d’un capteur géant, nous sommes dans l’obligation de reconnaître que Samsung fait toujours un super travail en matière d’optimisation. Plutôt que de vous proposer plusieurs dizaines de photos de cet article, nous vous proposons ce lien Google Photos pour voir de quoi est capable le Galaxy Z Flip 3. Il ne se rate que très rarement.
Cliquer-ici pour consulter un album de photos prises avec le Samsung Galaxy Z Flip 3
Alerte canicule
Enfin, terminons ce test par un point assez rare, la température du smartphone. Le Galaxy Z Flip 3 chauffe beaucoup plus que la plupart de ses concurrents. Le haut de l’écran, où loge la puce Snapdragon, a atteint les 46,1 degrés lors de nos mesures. En main, même si nous le tenons la plupart du temps par le bas, on ressent une chaleur supérieure à la moyenne. Ce n’est pas forcément agréable et l’on se demande dans quelle mesure cela ne pourrait pas être problématique sous une forte température. La finesse du smartphone une fois déplié et le matériau utilisé (du verre) expliquent sans doute pourquoi l’appareil chauffe tant.
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