Retrouvez la grande histoire des Samsung Galaxy S
Ecrire le mot « réinventé » sur une affiche publicitaire pour mettre en avant le Samsung Galaxy S9 est pour le moins audacieux, tant il semble inspiré de son prédécesseur. Ce terme ambitieux concerne avant tout le nouveau module caméra, à ouverture variable. Une première sur le marché du smartphone. Pour le reste, le Galaxy S9 reprend ce qui avait fait le succès du Galaxy S8, à savoir un écran Super Amoled de 5,8 pouces pouces au format 18,5:9 et des finitions en verre. Il profite du processeur Exynos 9810, cadencé à 2,7 GHz, de 4 Go de mémoire vive et de 64 Go de stockage – extensible en microSD. Le Samsung Galaxy S9 est lancé à 859 euros.
En plus de ce test, des articles dédiés à la qualité photo, aux performances, à la qualité d’affichage, à la surcouche logicielle, aux AR Emoji et à la fonction Super-ralenti sont également en ligne.
Un conservatisme bienvenu
Différencier le Samsung Galaxy S9 du Galaxy S8 revient à jouer au jeu des sept différences. Sauf qu’il y en a moins. En mettant de côté de légers écarts dans les dimensions – le S9 est à peine plus épais que le S8, la seule évolution concerne l’emplacement du capteur d’empreintes digitales, déporté sous le module caméra. Ce nouvel emplacement permet d’y accéder avec davantage de facilité que sur le Galaxy S8, bien que le doigt puisse parfois effleurer la vitre de l’appareil photo.
Tout le reste est strictement identique à ce que nous avait proposé Samsung l’an dernier, à savoir superbe, mais glissant. La façade comme la partie arrière sont bombées, offrant l’une des prises en main les plus confortables du marché. Le bouton d’alimentation est toujours placé sur la tranche droite, les boutons de réglage du volume se logent sur la tranche gauche. Quelques millimètres plus bas, on retrouve un bouton Bixby toujours aussi inutile : à cette heure, l’assistant vocal de Samsung n’est toujours pas disponible en français.
Regrettons-nous le conservatisme du sud-coréen ? Certainement pas, dans la mesure où nous adorons toujours autant le design de ses derniers Galaxy S. Il y a moins d’un an, l’entreprise popularisait le facteur de forme le plus innovant depuis dix ans. Il serait injuste de lui reprocher de se reposer sur cet acquis. Surtout lorsqu’il a la bonne idée d’intégrer une prise casque aux côtés du port USB Type-C. Grâce à un écran qui occupe près de 85% de la façade, le Galaxy S9 est l’une des références en matière d’élégance.
Un écran redoutable
Sur le papier, l’écran du Samsung Galaxy S9 a tout pour figurer parmi les meilleures dalles du marché. Il ne déçoit pas, bien au contraire. Comme à son habitude, Samsung intègre un écran Super Amoled, ici avec une diagonale de 5,8 pouces et une définition Full HD+ (2220 x 1080 pixels, 426 ppp). Dans les paramètres, il est possible de faire grimper la définition à 2960 x 1440 pixels, soit une résolution de 568 ppp. Une opération que nous jugeons parfaitement inutile, dans la mesure où elle réduit les performances et l’autonomie du smartphone, sans apporter de réelle différence à l’œil nu.
Par le passé, les écrans Super Amoled ont parfois péché par une fidélité des couleurs perfectible. Ce temps est révolu. Avec son iPhone X, Apple a montré qu’il était possible d’atteindre l’excellence dans le domaine avec un écran OLED. Samsung riposte avec une dalle extrêmement bien calibrée… après un petit passage du côté des réglages. Par défaut, les couleurs sont bien trop vives, avec un blanc qui tire vers le bleu. Le mode d’écran « basique » permet de retrouver des couleurs plus chaudes et plus justes. Le delta E descend alors à 2,09, contre 2,93 pour l’iPhone X. Une belle prouesse.
Grâce à la technologie Super Amoled, l’écran du Galaxy S9 profite d’un taux de contraste infini, rendant la lecture très confortable en intérieur comme en extérieur. Il est bien aidé par une luminosité de 514 cd/m², ce qui est inférieur à celle du Galaxy S8 (548 cd/m²) et à celle de l’iPhone X (585 cd/m²). A ce jour, les Samsung Galaxy S9 et iPhone X se partagent probablement les meilleurs écrans du marché.
De maigres innovations logicielles
Sur le site de Samsung, n’espérez pas en découvrir beaucoup sur les nouveautés logicielles : la surcouche Samsung Experience – basée sur Android Oreo – n’en contient que peu. En dehors de quelques évolutions visuelles, Samsung mise sur deux éléments pour se distinguer : les AR Emoji et Bixby. Les premiers ont déjà eu droit à leur propre article. Notre point de vue est plutôt simple à résumer : il s’agit d’une copie ratée des Animojis d’Apple.
Afin de se différencier de l’Américain, Samsung propose à l’utilisateur de créer un avatar « réaliste », dessiné après une analyse de son visage. L’idée aurait pu être séduisante, si l’expérience n’avait pas abouti à des doubles virtuels totalement uniformisés, pénalisés par une animation beaucoup trop imprécise. Il est également possible de choisir des avatars plus enfantins, façon Apple. Là encore, c’est raté. Qui a envie de se réincarner en un personnage qui semble avoir été généré par une intelligence artificielle en 1996 ?
Une réalité pas vraiment augmentée
Bixby évolue également pour proposer de la traduction ou de l’analyse d’image en temps réel. La première fonction est déjà disponible à travers de multiples applications, notamment Microsoft Traducteur (intégré au Huawei Mate 10 Pro). Nos tests d’analyse d’image montrent que la fonction n’est pas encore au point.
Face à un iPhone X, le Samsung Galaxy S9 a identifié… un Samsung. Face à un appareil photo Panasonic, il a hésité entre un Nikon et un Canon. Face à une souris estampillée Microsoft, il a vu un produit Logitech. Notre collègue Jean-Sébastien Zanchi (chauve et barbu), sera ravi d’être identifié comme Ryan Gosling. A défaut d’une fonction Bixby vraiment utile, Samsung aurait pu nous autoriser à dédier son bouton à d’autres applis. Ce n’est toujours pas le cas.
Nous aurions aussi apprécié que Samsung propose une surcouche plus épurée, à l’image de celle de OnePlus. Avec la suite Microsoft, la suite Google et les applications Samsung, l’utilisateur fait face à une quantité impressionnante de doublons, qui ne seront jamais utilisés. Nous avons par ailleurs souffert d’une interface trop sensible, qui nous a souvent amenés à déplacer des applications ou déclencher des actions sans le vouloir.
Un capteur d’empreintes enfin utilisable
La grande avancée ergonomique du Galaxy S9 est le déplacement du capteur d’empreintes digitales, désormais sous le module caméra. L’emplacement est nettement plus intuitif que sur le Galaxy S8. Nous avons utilisé cette méthode de reconnaissance biométrique en association avec la reconnaissance faciale et la reconnaissance d’iris. Concernant ces dernières, une fonction baptisée Intelligent Scan permet au smartphone d’opter pour l’une ou pour l’autre, selon les conditions lumineuses. Mais Samsung ne revendique pas le même niveau de sécurité que Face ID.
Après quelques jours d’usage, le capteur d’empreintes digitales s’est désactivé sans explication. Il nous a fallu éteindre puis rallumer le smartphone pour le réactiver. Nous avons contacté Samsung, déjà alerté par d’autres utilisateurs. Le fabricant a confirmé qu’il s’agissait d’un problème logiciel. On peut donc espérer qu’il sera résolu lors d’une prochaine mise à jour.
Le smartphone Android le plus puissant du marché
Alors que le Snapdragon 845 est réservé à la version américaine du Samsung Galaxy S9, la version française est équipée de l’Exynos 9810, cadencé à 2,7 GHz. La puce est épaulée par 4 Go de mémoire vive et 64 Go de stockage extensible en microSD. Après une semaine de test, quelques heures de jeu vidéo et de nombreux benchmarks effectués, le S9 ressort incontestablement comme le smartphone le plus puissant de l’univers Android.
En Full HD+ (configuration par défaut), la niveau de fluidité est exemplaire. Il atteint celui de smartphones bénéficiant d’une surcouche plus légère, comme le HTC U11+ et le OnePlus 5T. L’expérience utilisateur reste très bonne en Quad HD, mais souffre de ralentissements mineurs, qui pourraient devenir plus importants au fil de l’utilisation du smartphone. Face à la négligeable différence visuelle, nous ne pouvons que recommander d’utiliser la définition par défaut.
L’autonomie comme semi-déception
En jeu, le Galaxy S9 montre de réels progrès par rapport au Galaxy S8. Nous avons soumis le smartphone à plusieurs heures de Riptide GP : Renegade, un titre dont le niveau de détails graphiques peut être paramétré. Avec la meilleure qualité d’image possible, le Samsung Galaxy S8 était moins performant que certains appareils comme le OnePlus 5T. Le Samsung Galaxy S9 offre une meilleure expérience. Grâce à son ratio d’affichage record et à une qualité sonore en nette amélioration, l’immersion est totale. Nos mesures de benchmarks – accessibles dans l’article dédié au sujet – confirment ces impressions, mais placent le S9 légèrement en retrait de l’iPhone X.
Comme le Samsung Galaxy S8, le Galaxy S9 est équipé d’une batterie de 3000 mAh. Hélas, le composant ne permet pas d’assurer le même niveau d’endurance que le modèle sorti en 2017. D’après nos tests d’autonomie polyvalente, le S9 s’est éteint après 11h18 d’utilisation, contre 11h17 pour l’iPhone X. La performance est très honorable, mais elle reste moins bonne que celles du Galaxy S8 (12h16) et du Huawei Mate 10 Pro (14h22). Au cours de notre semaine de test, nous n’avons jamais été à court de batterie avant la fin de journée. Par deux fois, nous avons cependant terminé la soirée à moins de 15% d’autonomie restante.
L’appareil photo, réinventé. Vraiment ?
A mesure que les années passent, les fabricants de smartphones sont contraints d’aller chercher des innovations toujours plus pointues. Cette fois, Samsung « réinvente » l’appareil photo en proposant deux ouvertures différentes (f/1.5 et f/2.4), selon le niveau de luminosité ambiante. Une révolution ? Pas franchement. Un pas en avant ? Oui, mais bien aidé par un savoir-faire déjà bien présent.
A première vue, il est parfois difficile de distinguer les photos prises par un Galaxy S8 de celles d’un Galaxy S9. Mais en y regardant de plus près, on constate que le travail de Samsung porte ses fruits. Dans de bonnes conditions de lumière, l’ouverture à f/2.4 permet de récupérer davantage de netteté qu’avec le S8, déjà excellent. Nous avons surtout été bluffés par la plage dynamique du capteur.
A contre-jour, dans la pénombre ou avec une lumière directe, le Galaxy S9 ne perd rien. Alors que tous les autres smartphones affichent des zones très sombres, aucun détail n’est sacrifié. A l’arrivée, le rendu est plus neutre et moins contrasté que sur le S8. Cette plage dynamique offre surtout des fichiers exceptionnels pour ceux qui aiment s’amuser à retoucher leurs photos. En basses lumières, l’ouverture à f/1.5 permet de récupérer davantage de détails que sur le S8, déjà l’un des meilleurs dans l’exercice.
Avec une vitesse de mise au point toujours au-dessus de la mêlée et des couleurs à la fidélité exemplaire, le Samsung Galaxy S9 est à nos yeux le meilleur smartphone en photo du marché. En bonus, Samsung offre une fonction de Super-ralenti (à 960 images par seconde) intéressante, bien qu’encore perfectible. Limitées à de la HD, les séquences souffrent souvent d’une qualité d’image médiocre. Pour davantage de détails, des articles plus complets sur la qualité photo et sur la fonction de Super-ralenti sont en ligne.
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