Presque dix ans après l’apparition du premier Galaxy S, Samsung commercialise non pas un, non pas deux, mais trois nouveaux modèles dans sa gamme phare, dont un « petit » Galaxy S10e au tarif plus abordable que celui des S10 et S10+ (759 euros avec 128 Go de stockage). Positionnée en face de l’iPhone XR d’Apple côté prix mais plutôt de l’iPhone XS côté gabarit, cette déclinaison pourrait bien séduire les personnes qui regrettent le temps où les smartphones se faisaient oublier dans une poche et pouvaient être manipulés d’une seule main. Disposant d’une solide fiche technique, le S10e (« e » pour « essential ») fait un quasi sans-faute, comme nous allons le montrer dans ce test.
Une excellente prise en main… à un détail près
Non seulement le Galaxy S10e s’avère compact – au regard de la tendance actuelle -, mais il est en plus léger (150 g. contre 177 g. pour l’iPhone XS). Il est même aussi léger que le Pixel 3 (148 g.) qui est pourtant équipé d’un écran vraiment plus petit mais avec un boîtier de dimensions quasi identiques. Résultat, on l’utilise avec plaisir sans jamais ressentir de fatigue au niveau de la main ou du poignet. Malgré sa finition impeccable, on regrette en revanche les traces de doigts qui marquent facilement le revêtement brillant du dos.
A la différence des deux autres modèles de la gamme, ce smartphone ne bénéficie pas d’un lecteur d’empreinte ultrasonique. La touche d’allumage du mobile, située sur sa tranche droite, renferme donc le capteur d’empreinte digitale, qui se montre d’une fiabilité et d’une réactivité imbattables (cela nous change du capteur sous l’écran capricieux du S10). Placée très haut, cette touche aurait toutefois mérité d’être positionnée 1 cm plus bas, histoire de tomber naturellement sous le pouce. La reconnaissance faciale est également proposée, mais elle nous est apparue moins pratique (elle ne fonctionne notamment pas dans le noir) et moins sécurisée.
A l’instar des S10 et S10+, le capteur photo avant de 10 Mpx prend place dans la partie supérieure droite de l’écran, au sein d’un poinçon. Une solution plus discrète que la large encoche de nombreux smartphones concurrents. Cette perforation se fait rapidement oublier, surtout si l’on utilise l’interface sombre proposée par Samsung. Cependant, tout n’est pas encore parfait. Ainsi, lorsque le téléphone est utilisé en mode horizontal, il arrive que le poinçon masque une donnée dans l’interface d’un jeu ou même la touche « retour » de Netflix. Heureusement, il suffit de poser le doigt sur le fameux « trou » pour revenir à la page précédente. Nul doute que les applications tierces finiront par s’adapter au fur et à mesure des mises à jour.
Notez enfin que le smartphone a bénéficié d’une certification IP68 qui le rend étanche. Il embarque en outre un port micro SD pour étendre la capacité de mémoire jusqu’à 512 Go, et même une prise jack (et oui !). De réels atouts face à des concurrents qui ont abandonné ces fondamentaux.
Un écran plat, zéro défaut
Avec son écran Full HD Dynamic AMOLED de 5,8 pouces au format 19:9, le Galaxy S10e arbore une très belle surface d’affichage. Certes, il ne dispose pas comme ses aînés de bords incurvés (voilà qui réjouira les détracteurs de ce type de design), mais il a pour lui une dalle d’aussi bonne qualité ou presque, qui compte tout de même pour 83 % de la façade, avec de très fines bordures. Les couleurs qui s’affichent sont fidèles et ce, par défaut (avec un Delta E de 3,32, tout juste situé entre celui du S10 et du S10+), tandis que la dalle, qui « se contente » d’une définition Full HD+ offre une excellente luminosité maximale (646 cd/m² relevé en laboratoire) et même minimale (l’oeil n’est pas agressé la nuit).
Technologie OLED oblige, le niveau de contraste « infini » contribue au rendu d’image optimal. Même s’il n’égale pas tout à fait le fabuleux écran incurvé Quad HD+ du Galaxy S10, celui du S10e offre, bel et bien lui aussi, un affichage flatteur. Equipé d’un film anti-rayures, l’écran du S10e bénéficie enfin, également du traitement anti-lumière bleue présent chez ses grands frères.
Une expérience multimédia très réussie
Doté de la même puce Exynos 9820 que le Galaxy S10, couplée à 6 Go de RAM (contre 8 Go pour le S10), le modèle « e » profite d’une solide configuration technique. Il n’a jamais été pris en défaut durant nos tests. Faites-lui faire ce que vous voulez (jeux gourmands en ressource, vidéos…), il s’exécutera immédiatement, sans jamais marquer de signe de faiblesse. Soulignons une légère tendance du téléphone à chauffer dès lors que plusieurs applications tournent en simultanée ou après plusieurs minutes de jeu (Fortnite). Heureusement, cette petite chauffe n’altère en rien ses excellentes performances.
Comme nous l’avons déjà largement expliqué dans le test du Galaxy S10, One UI, la nouvelle interface logicielle de Samsung, est une véritable réussite tant elle est efficace. Plus simple à appréhender et moins envahissante que la précédente surcouche du fabricant, elle est en effet très pratique à utiliser au quotidien.
L’expérience utilisateur et multimédia offerte par le S10e est donc une réussite. Elle est en prime épaulée par un bon rendu audio général (haut-parleur stéréo et sortie casque), ce qui ne gâche rien. Notez que le téléphone est livré avec des écouteurs filaires AKG de très bonne facture.
Un double capteur photo performant
Contrairement aux deux autres modèles de Galaxy S10, qui embarquent 3 capteurs photo, le S10e embarque « seulement » un double module. Malgré une configuration moins sophistiquée (il ne bénéficie pas du téléobjectif avec zoom optique), on peut aisément affirmer qu’il s’agit là d’un appareil photo de poche très efficace. À ce niveau de prix, on n’en attendait pas moins. D’ailleurs, précisons que ces deux modules sont strictement identiques à ceux présents sur les autres S10, en l’occurrence un capteur grand angle 12 Mpix (ouverture variable f/1.5 ou f/2.4 en fonction des conditions lumineuses) et un ultra grand angle de 16 Mpix (angle de vision de 123 degrés, ouverture f/2.2).
De jour, le capteur principal (grand angle) délivre des clichés réussis, avec un niveau de détails élevé et une bonne gestion des couleurs. Comprenez naturelles et non pas saturées, comme ce put être un temps le cas chez Samsung. Le Coréen reste le roi de l’autofocus et son S10e bat des records de vitesse.
Le second capteur, pourvu d’un objectif ultra grand-angle de 16 Mpx, permet de photographier facilement des paysages et des groupes. Le résultat de ce module est globalement excellent, malgré une petite perte de piqué et une légère déformation de l’image inévitable.
En basses lumières, l’appareil s’en tire également plutôt bien, même s’il ne parvient pas toujours à égaler le rendu d’un Google Pixel 3. Le S10e gère très bien les variations de lumière lorsqu’il bascule sur l’ouverture f/1.5, ce qui offre des résultats agréables. Dommage que l’ultra grand angle ne profite pas du même niveau de réalisme, les images sont un peu moins précises.
Au quotidien, on apprécie le comportement de l’appareil photo. Vif et réactif lors des prises de vue, il repose en prime sur une application dédiée complète et intuitive.
Un mot sur le mode vidéo qui réserve, lui aussi, de belles surprises notamment grâce à la qualité de sa stabilisation. Celle-ci s’avère toutefois un peu moins efficace en mode 60 images par seconde.
Une autonomie correcte, mais sans plus
Il faut le dire, le S10e ne brille pas particulièrement par son endurance. Equipé d’une batterie de 3 100 mAh, il offre une autonomie juste correcte (11h35 mesurées en utilisation polyvalente et 11h10 en streaming vidéo). Il fait d’ailleurs un peu moins bien que le S10 mais offre sensiblement les mêmes résultats perfectibles qu’un Honor 10 ou un iPhone XR.
En pratique, si le téléphone tient une journée complète, il peut aussi lui arriver de manquer d’énergie en début de soirée dès lors qu’il est utilisé de manière un peu plus soutenue…
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