C’est désormais une tradition, Samsung décline tous les ans son smartphone le plus haut de gamme en une version « + », plus grande et généralement mieux équipée. Le Galaxy S10 ne déroge pas à cette règle et vient cette année accompagné d’un Galaxy S10+, cette fois-ci quasiment identique. En effet, les deux smartphones n’ont pour seules différences que la capacité de leur batterie, leur appareil photo frontal et, évidemment, la taille de leur écran.
Le Galaxy S10+ est-il un meilleur smartphone que le Galaxy S10 ? Nous l’avons testé pendant plusieurs jours. On le trouve à partir de 1009 euros dans la version de base que nous avons testée (8 Go de RAM, 128 Go de stockage, dos en verre) mais une édition « Performance » (12 Go de RAM, 1 To de stockage, dos en céramique) peut faire grimper les prix jusqu’à… 1609 euros.
Grand smartphone pour grand confort
Historiquement, Samsung a toujours été friand des terminaux géants. Les Galaxy Note étaient les premières « phablettes » du marché et ont inspiré tous les constructeurs, à tel point que les grands écrans sont aujourd’hui devenus la norme. Le S10 fait figure d’exception avec son format compact, le S10+ est pour sa part une « phablette » à part entière. Son écran de 6,4 pouces est très grand et rend l’utilisation du smartphone à une main un peu compliquée, malgré des efforts intéressants sur le logiciel pour y remédier et malgré le format relativement contenu du boîtier. En revanche, quel bonheur pour profiter à fond de ses contenus multimédias !
Que ce soit pour lire la presse, regarder un épisode de série ou tout simplement parcourir les réseaux sociaux, l’écran du Galaxy S10+ est extrêmement plaisant. Il dissimule son double module caméra frontal dans le coin supérieur droit de l’écran, baptisé par Samsung « Infinity-O ». On a ainsi l’impression que l’écran s’étend sur l’intégralité de la surface du boîtier. Une claque visuelle.
Le poinçon se fait-il pour autant oublier ? Un peu moins que sur le S10, sur lequel il est plus discret puisque ce modèle n’embarque qu’un seul module photo. Notre cerveau parvient toutefois à faire abstraction du large poinçon du S10+ au bout d’un moment mais il est bien là. C’est dommage, on se serait franchement passé du second capteur photo frontal.
Sur les côtés, l’écran du S10+ est incurvé, comme sur les autres modèles haut de gamme de Samsung, du S8 au S10, à l’exception du S10e. C’est toujours aussi joli, mais cela peut parfois poser problème. Le grand écran du S10+ nous contraignant à utiliser l’appareil à deux mains, il lui arrive parfois de croire que celle qui le tient fermement veut lancer une fonction, ce qui n’est pas le cas. Un peu énervant.
Le dos du S10+ est strictement identique à celui du S10. En verre, il abrite un triple module caméra et un capteur de rythme cardiaque dans une protubérance rectangulaire, peu dérangeante en main. Elle a pour avantage d’empêcher le smartphone de glisser, le protégeant d’une éventuelle chute. Excellente surprise, le S10+ ne pèse que 175 grammes, ce qui est relativement peu pour un appareil de cette taille.
Seul bémol, les boutons latéraux du smartphone (alimentation / volume haut et moins / Bixby) sont un peu trop haut pour être accessibles facilement du pouce ou de l’index ce qui, une nouvelle fois, contraint à manipuler le smartphone à deux mains. Notons aussi qu’en bas de l’écran, il y a toujours une petite bordure physique, plus grande que sur un iPhone XS Max. Dommage.
Le deuxième meilleur écran… derrière le S10
D’une définition Quad HD+ (réglée en Full HD+ par défaut), l’écran Dynamic AMOLED de 6,4 pouces utilisé par le Galaxy S10+ est d’excellente qualité. Le laboratoire de 01net.com a mesuré une luminosité maximale (hors pic lumineux) de 733 cd/m2, la deuxième meilleure mesure jamais enregistrée pour un smartphone avec écran OLED derrière… le Galaxy S10. Samsung gâte les utilisateurs cette année.
Par défaut, le Galaxy S10+ bénéficie d’une meilleure fidélité des couleurs que le S9+. Nous avons mesuré un Delta E de 3,56, satisfaisant sans être époustouflant (plus il est proche de zéro, mieux c’est). En revanche, configuré en mode « basique », le S9+ faisait un peu mieux avec un Delta E de 3,19. On apprécie tout de même que la marque coréenne choisisse pour la première fois un mode « naturel » par défaut plutôt qu’un mode « vif ». C’est moins clinquant mais plus juste.
Pour en savoir plus : Écran du Galaxy S10 : du jamais vu selon nos tests
Les meilleurs composants du marché
Ce qui est bien avec Samsung, c’est que la marque ne récupère que très rarement les composants de l’année d’avant. Le Galaxy S10+ bénéficie des dernières normes sans éliminer des fonctions historiques (prise jack, port Micro SD…), ce qui le rend compatible avec à peu près tous les appareils du marché et même ceux à venir. Il s’agit, par exemple, du premier smartphone au monde compatible Wi-Fi 6, la future norme de réseau sans-fil qui devrait s’imposer dans les prochains mois. Sa puce NFC est également capable de stocker des titres de transport sans faire appel à la carte SIM, afin de remplacer, par exemple, un pass Navigo, même lorsque le smartphone est éteint.
Le Galaxy S10+ est également très bien équipé. Ses haut-parleurs stéréo sont suffisamment puissants pour le transformer en petite enceinte domestique. Il dispose aussi d’un emplacement double SIM et résiste évidemment à l’eau (certification IP68). Son processeur Exynos 9820 lui confère d’excellentes performances, sans atteindre certes, dans les benchs, celles d’un Snapdragon 845 ou d’un A12 Bionic. Mais à l’utilisation, ce S10+ est d’une efficacité redoutable, tout fonctionne très bien.
Pour en savoir plus : Premiers tests : le Galaxy S10 est-il le smartphone le plus puissant grâce à l’Exynos 9820 ?
Fonctionnnant avec Android Pie, le Galaxy S10+ utilise la nouvelle de surcouche de Samsung : One UI. Celle-ci rafraîchit considérablement l’interface et rend le smartphone particulièrement plaisant à utiliser. On a d’ailleurs découvert une nouvelle astuce lors de notre test de l’appareil. Pour passer rapidement d’une application ouverte à une autre, il suffit de glisser son doigt sur la touche accueil lorsque la navigation gestuelle est activée. Très efficace.
Petite astuce que je découvre à l'instant sur les #GalaxyS10, la "navigation gestuelle" de One UI permet de rapidement retourner à l'app précédente en glissant du milieu vers la droite. Comme sur n'importe quel appareil Android Pie, on peut ensuite défiler rapidement. pic.twitter.com/5MEqaleyiW
— Nicolas Lellouche (@LelloucheNico) March 10, 2019
One UI est-il pour autant parfait ? Non. Comme notre test complet de la surcouche le révélait il y a quelques semaines, Samsung a encore de nombreux domaines sur lequel il peut s’améliorer. Les réglages sont encore beaucoup trop nombreux, certaines options figurent en double et Bixby est beaucoup trop présent. Les emojis de Samsung sont aussi bien moins jolis que ceux de Google et il est impossible de les modifier.
Le meilleur des capteurs d’empreintes
Mise à jour juillet 2019 : Au fur et à mesure des mois, Samsung a considérablement amélioré le capteur d’empreintes ultrasonique de son Galaxy S10+. Extrêmement rapide, il ne se trompe plus comme autrefois. Bref, le paragraphe ci-dessous n’est plus franchement valable : le capteur ultrasonique de Samsung est très certainement le meilleur capteur d’empreintes du marché.
Comme le S10 normal, le S10+ bénéficie d’un capteur d’empreintes ultrasonique, le premier de son genre. Cette technologie développée par Qualcomm permet, en théorie, un déverrouillage sécurisé et extrêmement rapide, capable même de fonctionner sous l’eau. En réalité, il est extrêmement capricieux. Il faut parfois recommencer deux à trois fois le déverrouillage pour obtenir un résultat positif, alors que l’on suit la procédure à la lettre (ne pas appuyer longtemps et se satisfaire d’un simple appui). C’est tellement agaçant que nous avons fini par l’abandonner, au profit de la reconnaissance faciale 2D. Moins sécurisée, cette dernière a pour avantage d’être beaucoup plus rapide. Prudence tout de même si vous avez un frère ou une sœur qui vous ressemble un peu trop. L’ultrasonique fait un joli flop pour sa grande première. Espérons qu’une mise à jour logicielle vienne l’améliorer.
Pour en savoir plus : Galaxy S10 : on a testé son capteur d’empreintes ultrasonique, aussi innovant… que capricieux
Une excellente autonomie
Avec sa batterie d’une capacité de 4100 mAh, le Galaxy S10+ avait tout pour battre des records d’autonomie. Le laboratoire de 01net.com n’a pas été déçu. À notre test d’autonomie polyvalente, auquel sont soumis tous les smartphones que nous testons, l’appareil a tenu 14h08, un résultat en nette progression face aux 12h34 du S9+. C’est aussi bien mieux que le petit S10 (12h01). À noter que cette mesure a été réalisée avec un écran réglé en définition Full HD+, celle activée par défaut. Dès que l’on passe sur du Quad HD+, la batterie se vide inévitablement un peu plus vite.
Pour recharger le S10+, il faut 1h40. Samsung ne propose pas la recharge ultra-rapide de ses concurrents, ce qui est regrettable. Certains concurrents comme Oppo sont capables de recharger intégralement leurs appareils en 33 minutes et nous aurions adoré voir Samsung s’en inspirer. Ce sera pour l’année prochaine !
Selfie : deux capteurs pour pas grand-chose
À l’avant du S10+, on trouve un double module caméra. Il contient un appareil photo de 10 Mpix (f/1.9) capable de filmer en 4K et un capteur de profondeur de 8 Mpix (f/2.2). Nous l’évoquions plus haut, le poinçon du smartphone occupe de fait plus de place que celui du S10, ce qui le rend moins discrèt. Ce choix est-il justifié par des selfies incroyables ? Malheureusement non. À vrai dire, on ne voit aucune différence entre le mode portrait des égo-portraits du S10 et celui du S10+. Le détourage est bon, sans faire d’étincelle.
Nous aurions franchement préféré un second capteur ultra grand angle dédié aux selfies de groupe, à l’image de ce que propose le Pixel 3 de Google. Cela aurait pu justifier la présence d’un poinçon plus grand. En l’état, le second capteur occupe surtout de la place inutilement et rend le petit S10 plus séduisant. Notons que, la nuit, les selfies du Galaxy S10+ ne sont pas d’une très bonne qualité…
Un excellent appareil photo
Une fois n’est pas coutume, le Galaxy S10+ n’a pas un meilleur appareil photo que le Galaxy S10. Les deux appareils disposent du même triple module caméra, ce qui les met donc à égalité. On trouve un capteur grand-angle classique de 12 Mpix (ouverture variable f/1.5 et f/2.4 pour faire rentrer plus de lumière), un zoom optique x2 et un ultra grand angle de 16 Mpix (f /2.2) qui couvre 123 degrés.
La qualité de l’appareil photo du S10+ est excellente. Les couleurs sont justes, le niveau de détails est incroyable et l’autofocus est très rapide. Dommage que Samsung ne propose pas de vrai mode nuit et se contente d’une petite amélioration logicielle liée à son « optimiseur de scène », son assistant basé sur l’intelligence artificielle. Le constructeur se fait ici dépasser par Google et Huawei, malgré d’excellentes photos.
L’ultra grand angle est, une nouvelle fois, la bonne surprise de ce Galaxy S10+. Les photos sont aussi réussies qu’amusantes et offre au smartphone un vrai avantage sur ses concurrents. Difficile de s’en passer une fois qu’on l’a utilisé. Nous ne remarquons que très peu de distorsion dans les angles, la preuve que Samsung a particulièrement soigné sa copie logicielle.
Le triple module caméra du S10+ étant le même que celui du S10, notre conclusion est ici identique. Samsung propose l’offre la plus complète du marché en plus d’une excellente application. L’appareil photo du S10+ n’est peut-être pas le meilleur dans tous les domaines mais il offre le plus large éventail de possibilités. La marque reprend le dessus sur Huawei, en attendant d’éventuelles nouveautés avec les futurs P30 et Mate 30.
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