Pour la première fois depuis décembre 2014, un smartphone équipé d’un stylet est lancé par Samsung. Bien sûr, il faut mettre de côté le défunt Note 7, retiré du marché à cause d’importants problèmes de batterie. Le Samsung Galaxy Note 8 arrive dans le sillage du Samsung Galaxy S8, lancé au début du printemps. Dire que ce dernier appareil nous a plu est un euphémisme, tant son design a démontré ce que devait être un smartphone en 2017. Le Note 8 reprend son écran bord à bord, son processeur Exynos 8895, avec deux nouveautés substantielles : un double capteur photo et un stylet (S Pen) plus performant que jamais.
Un S8 bodybuildé
Avec un écran de 6,3 pouces, le Samsung Galaxy Note 8 est un très grand format. Mais il profite d’une compacité exemplaire, à défaut de surpasser les ratios des Galaxy S8 et Galaxy S8 Plus. L’écran occupe 84% de la surface totale du smartphone, contre plus de 85% pour les deux déclinaisons du S8. L’optimisation de l’espace reste meilleure que celle du LG G6, dont l’écran occupe 79% de la façade.
Cependant, la légèreté n’est pas ce qui caractérise le mieux le Galaxy Note 8. Le smartphone pèse 195 grammes et mesure 0,86 mm d’épaisseur. Il est donc à la fois plus lourd et plus épais qu’un appareil comme l’iPhone 7 Plus. Cet « effet de bloc » est renforcé par des coins plus anguleux que ceux du S8. Grâce à une largeur moins importante – due au format 18,5:9 de l’écran – le Note 8 reste aisé à prendre en main.
Des finitions impeccables, quelques défauts ergonomiques
Une nouvelle fois, Samsung habille son smartphone d’une couche de verre. Un matériau qui a pour qualité de mettre en valeur les courbes de l’appareil et qui a pour défaut d’être une usine à traces de doigts. A l’arrière, les deux modules photo côtoient le capteur d’empreintes digitales, sur la partie supérieure. Comme le Galaxy S8, le Galaxy Note 8 s’avère inconfortable lorsqu’on tente de le déverrouiller avec son doigt, surtout lorsqu’on est gaucher.
C’est sur la tranche inférieure que l’on retrouve la prise jack, le connecteur USB Type-C ainsi que l’orifice abritant le stylet. Le haut-parleur est placé à quelques millimètres de ce dernier, sur la partie droite. Là encore, les gauchers ne sont pas avantagés. En jeu vidéo, notre index droit a eu tendance à recouvrir l’amplificateur, sacrifiant une bonne partie de la puissance sonore.
En dépit de ces quelques défauts ergonomiques, le Galaxy Note 8 est un smartphone aux finitions impeccables et dont la version noire – celle que nous avons pu tester – est particulièrement réussie. Esthétiquement, l’élément le plus clivant est le large cadre enveloppant le double module photo. Si vous n’appréciez pas le design du Galaxy S8 – il y en a – le Note 8 ne vous séduira pas davantage. Si vous êtes un fidèle de la gamme, vous devriez être aux anges.
Un excellent écran… bientôt détrôné par celui de l’iPhone X ?
Par défaut, l’écran Super Amoled de 6,3 pouces offre une définition Full HD+ (2220 x 1080 pixels), soit 392 ppp. Il est possible de faire monter cette résolution à 522 ppp en réglant la définition en Quad HD+. Une opération très dispensable, qui aura davantage d’impact (négatif) sur l’autonomie du smartphone que sur la qualité d’affichage.
D’après nos mesures, la dalle du Galaxy Note 8 se comporte exactement comme celle du Galaxy S8. Sa luminosité atteint les 550 cd/m². Un chiffre important, qui permet d’assurer un confort de lecture dans n’importe quelle situation, avec en prime un taux de contraste proche de l’infini. On pourra bientôt comparer la qualité d’affichage du Note 8 à celle de l’iPhone X, dont la luminosité de l’écran OLED monterait – selon Apple – à plus de 600 cd/m². Les tests colorimétriques du Note 8 révèlent une tendance à tirer vers le bleu. Une caractéristique très répandue parmi les appareils équipés d’un écran OLED.
Une surcouche bien fournie
Malgré sa sortie presque automnale, le Note 8 ne profite pas d’Android Oreo. La surcouche Samsung Experience est toujours basée sur Android Nougat. A l’arrivée, l’expérience utilisateur est proche de celles des Samsung Galaxy S8 et S8 Plus. Nous apprécions toujours les icônes Samsung, plus élégantes et plus modernes que celles qui accompagnaient les dernières versions de la surcouche.
Les fonctions introduites ces dernières années sont au rendez-vous, comme le Game Launcher qui permet – entre autres – de regrouper les jeux dans un même dossier et d’enregistrer ses parties en vidéo. Pour tirer parti de l’écran incurvé, un menu latéral est activé par défaut. Il peut afficher une liste d’applications ou de contacts personnalisés. Ces options ne sont pas nouvelles, mais sont particulièrement pertinentes avec un écran de cette taille.
On retrouve également Bixby, l’assistant vocal présenté par Samsung au printemps, qui n’est pour le moment disponible qu’en anglais. Heureusement, Google a eu la bonne idée de lancer la version française de son assistant il y a quelques semaines. Malheureusement, Samsung vous empêche de le lancer à l’aide du bouton situé sur la tranche gauche, strictement réservé à Bixby. Il faut donc appuyer longuement sur le bouton Home virtuel. L’opération n’est pas beaucoup plus complexe mais aboutit parfois au lancement de Google Assistant par inadvertance.
Sécurité : Apple met la pression
Comme sur le Galaxy S8, la sécurité passe par la reconnaissance d’iris, le capteur d’empreintes digitales ou la reconnaissance faciale. Trois solutions qui ont leurs qualités et leurs limites. Très sécurisée en théorie, la reconnaissance d’iris est souvent capricieuse. Déjà bien éprouvée, la reconnaissance d’empreintes digitales est pénalisée par un capteur très mal placé, aux côtés du double capteur photo. Il est difficilement accessible, à moins de prendre le temps de retourner le smartphone.
La reconnaissance faciale reste la solution la plus convaincante à nos yeux. Mais elle ne fonctionne pas dans le noir. Une limite technique qu’Apple prétend franchir avec son iPhone X. On peut espérer que Samsung parvienne également à résoudre le problème, notamment sur le Galaxy S9.
S Pen : retour gagnant
Les nouveautés majeures sont logiquement liées au S Pen, le stylet de Samsung. L’utilisateur peut s’en servir pour écrire des messages animés, avant de les partager. Une fonctionnalité proche de ce qu’avait lancé Apple avec iOS 10. Chez Samsung, ces messages – au format Gif – peuvent être envoyés à n’importe quel destinataire, sur n’importe quel appareil, en passant soit par le MMS, soit pas un autre service de messagerie. Une fonction qui n’a pas franchement changé notre quotidien.
Le stylet permet par ailleurs de prendre des notes à la volée, lorsque le smartphone est verrouillé. L’occasion de constater que le confort d’écriture du S Pen se rapproche du confort d’écriture sur une feuille de papier. La seule contrainte reste le format du smartphone, qui entraîne parfois quelques contorsions du poignet. Une fois enregistrées, les notes peuvent être affichées sur l’écran verrouillé – avec la fonction Always On – durant dix minutes.
Le fabricant met également l’accent sur l’utilisation du S Pen par les créatifs. Toujours à cause du format de l’appareil, inutile d’espérer faire du Galaxy Note 8 une tablette graphique. Mais le stylet aux 4096 points de pression et à la mine de 0,7 mm – comme sur le Galaxy Note 7 – est particulièrement précis, notamment pour jouer sur l’épaisseur de son trait.
Le S Pen permet de réaliser quelques croquis de bonne qualité. Pour ceux dont l’amour du dessin est plus fort que le talent, l’application PENUP permet de s’adonner au coloriage, puis de partager ses « œuvres ». Très attendu par les fidèles de la gamme, le stylet remplit toutes ses promesses avec brio. Reste à savoir si les autres y seront sensibles.
L’un des plus puissants
En déboursant 1009 euros, vous aurez un smartphone équipé du dernier processeur de Samsung (Exynos 8895) cadencé à 2,3 GHz, cette fois épaulé par 6 Go de mémoire vive. L’impact de ces 2 Go de RAM supplémentaires – par rapport au Galaxy S8 – devra être évalué sur la durée. Après de longs mois d’utilisation du S8, nous avons noté une meilleure réactivité lors de l’utilisation de nombreuses applications. Nous ne parlons pas ici de deux ou trois réseaux sociaux cumulés à une boîte mail, mais bien de l’ouverture consécutive de services de streaming, de jeux ou encore d’applications photo.
Nous avons soumis le Galaxy Note 8 à de nombreuses parties de l’un de nos jeux favoris : Riptide GP : Renegade. Très gourmand en ressources graphiques, le titre permet – pour le moment – de différencier les appareils, même équipés de processeurs haut de gamme. L’Exynos relève le défi, avec une expérience visuelle sublimée par le gigantesque écran du smartphone.
Nous n’avons que deux réserves pour les joueurs les plus exigeants. La première a déjà été évoquée plus haut et concerne l’emplacement du haut-parleur. En tenant le smartphone à l’horizontal, l’index droit peut avoir tendance à venir étouffer le son. La seconde concerne la concurrence. Si le Exynos 8895 est l’un des processeurs les plus puissants, nous lui préférons malgré tout le Snapdragon 835. Sur un OnePlus 5 comme sur un Nokia 8, la fluidité en jeu nous a semblé légèrement supérieure. Mais eux ne disposent malheureusement pas d’écran bord à bord.
Lire notre article dédié aux tests de puissance du Samsung Galaxy Note 8
Une batterie de taille réduite
L’an dernier, le Samsung Galaxy Note 7 nous avait déçus par son autonomie, en plus de sa fâcheuse propension à exploser. Son successeur est équipé d’une batterie de moins grande capacité – 3300 mAh contre 3500 mAh. C’est également moins que celle du Samsung Galaxy S8+, de même capacité que celle du Note 7. Nous étions donc dubitatifs avant de tester ce Note 8.
D’après nos tests d’autonomie polyvalente, qui permettent de prendre en compte des usages variés (vidéo, Web etc.), il a tenu 10h28. Un résultat honorable, mais bien inférieur aux 12h16 du Galaxy S8 et aux 13h00 du Galaxy S8+. Cette impression est confirmée par notre ressenti à l’usage. Sollicité normalement, le Galaxy Note 8 permet de survivre à une journée et à une soirée. Utilisé de façon plus intensive, il devra être rechargé en milieu de soirée.
Après une journée calme, nous sommes rentrés à la maison avec un appareil chargé à plus de 40%. Après une matinée chargée – et deux trajets de 35 mn avec GPS, le Note 8 avait déjà perdu 45% de son autonomie. L’endurance de ce dernier Note n’est donc pas une faiblesse, mais ne se range pas non plus dans la catégorie des points forts. En revanche, le système de charge rapide de Samsung permet de repartir pour une journée après à peine une heure de recharge.
Un mode portrait prometteur
Voir les photos prises avec le Samsung Galaxy Note 8 en haute définition
La présence du S Pen n’est pas l’unique raison qui pourrait pousser un client à mettre 100 euros supplémentaires pour s’offrir un Note 8 plutôt qu’un S8+. Pour la première fois, Samsung lance un smartphone équipé d’un second module photo. Avec Apple en ligne de mire, le fabricant opte pour une seconde optique avec focale plus resserrée, faite pour le portrait. Une promesse identique à celle du mode portrait de l’iPhone 7 Plus, lancé en fin d’année dernière.
Nous avons réalisé cinq clichés pour comparer les deux appareils, tout en ayant conscience des limites de ce test. Le Samsung Galaxy Note 8 est un smartphone de 2017 et l’iPhone 7 Plus est un appareil de 2016. Nous ne manquerons pas de comparer le Note 8 aux iPhone 8 Plus et iPhone X par la suite. Néanmoins, le mode portrait de l’iPhone 7 Plus étant aujourd’hui, selon nous, le plus convaincant, il permet de se faire un idée de la compétence de Samsung dans le domaine.
Nos premiers clichés montrent que le Sud-coréen a bien travaillé son sujet. Dans toutes les situations, le second capteur du Note 8 se montre supérieur à celui de l’iPhone 7 Plus avec un meilleur piqué, des couleurs plus vives (parfois trop) et un niveau de détails plus important. En basses lumières, la différence de qualité entre les deux concurrents s’accentue. Dans les prochaines semaines, il faudra voir si le smartphone de Samsung parvient aussi à dominer les iPhone 8 Plus et iPhone X.
Vient ensuite la partie logicielle, qui crée le flou d’arrière-plan et pour laquelle Apple s’est imposé de longues semaines de version bêta en 2016. A ce jeu, la maturité du Californien lui permet de prendre l’avantage. Sur les clichés du Note 8, la découpe autour du sujet est souvent trop nette, donnant parfois l’impression d’un photocollage. Les transitions sont plus douces sur les images produites par l’iPhone 7 Plus et il commet également moins d’erreurs d’interprétation.
Sur certains clichés, les algorithmes de Samsung sont pourtant efficaces. Sur l’image ci-dessous, ils analysent mieux les trois zones autour du pied de la chaise – l’herbe en premier plan, le bois, l’herbe en second plan – que ceux d’Apple. Prometteur mais imparfait, le mode portrait de Samsung est donc bien parti pour s’améliorer au fil des mises à jour logicielles.
Le roi de la rapidité
Le capteur principal (12 Mpix) est quant à lui identique à celui du Galaxy S8. Une bonne nouvelle puisque le S8 est actuellement à la première place de notre top 10 des meilleurs smartphones en photo. Le Galaxy Note 8 conserve toutes ses qualités, à commencer par sa folle vitesse de mise au point et de prise de vue, qui surpasse largement la concurrence.
La qualité photo est au beau fixe, avec un excellent piqué et une exposition parfaitement gérée. Les couleurs sont très vives, une habitude chez Samsung. Le capteur 12 Mpix permet d’obtenir un bon niveau de détails, même si les photos ne sont pas aussi riches que celles du HTC U11, champion dans le domaine de la qualité d’image.
Les clichés en basses lumières sont également très bons, d’une qualité très proche des autres champions, les LG G6 et HTC U11. Même dans la pénombre, les textures sont bien détaillées. Le niveau d’exposition est en revanche légèrement plus faible que sur les clichés pris avec le Galaxy S8. Une différence qui pourrait s’expliquer par des nuances dans le traitement logiciel. La qualité vidéo est elle aussi excellente, que ce soit en Full HD ou en 4K.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
