Commercialisé 1309 euros, le Samsung Galaxy Note 20 Ultra n’est pas seulement le smartphone (non-pliant) le plus cher de la marque coréenne, c’est aussi le plus abouti. Dans la lignée du Galaxy S20 Ultra, auquel il emprunte la quasi-totalité de ses caractéristiques, ce mobile revendique le titre de « meilleur smartphone du marché ». Son prédécesseur direct, le Galaxy Note 10+, occupe d’ailleurs toujours la première place de notre classement des stars de la téléphonie à ce jour. Le pari est-il réussi ? Vous allez voir que, pour la seconde fois cette année, Samsung parvient à nous décevoir sur certains points.
Géant comme à son habitude, mais pas plus que le S20 Ultra
Sans surprise, le Galaxy Note 20 Ultra est un smartphone XXL. C’est en même temps ce qui a fait le succès de cette gamme qui, depuis la toute première génération, se veut plus grande que la concurrence. Les amateurs de petits appareils sont donc invités à passer leur chemin, ce smartphone ne leur plaira certainement pas. Les autres, s’ils n’ont pas peur de tenir un appareil difficilement utilisable d’une seule main et ce, tout au long de la journée, risquent de tomber amoureux du design de ce smartphone.
Samsung a vu les choses en grand, nous le disions, et pas seulement par la taille. La dalle Dynamic OLED choisie par le Coréen, incurvée sur les côtés, mesure 6,9 pouces et propose une définition Quad HD+. Pas besoin de vous dire qu’il est difficile de trouver mieux sur le marché même si, étrangement, ses caractéristiques sont identiques à celles du Galaxy S20 Ultra. Il est rare que le Galaxy Note ne soit pas le plus grand des produits Samsung. On imagine que passer au-delà des 7 pouces est une étape que le constructeur n’a pas osé franchir. Peu importe, que ce soit pour regarder des vidéos, consulter les réseaux sociaux ou jouer (en local ou grâce au cloud-gaming), le smartphone offre une expérience royale. On comprend les amoureux des écrans géants.
Le dos de l’appareil, mate pour la version que nous avons pu tester (Mystic Gold), est un régal pour les yeux. Cette couleur procure vraiment un sentiment de luxe à son utilisateur et nous prouve une nouvelle fois que Samsung, longtemps raillé pour ses choix esthétiques discutables, fait désormais partie des meilleurs.
Si vous comptez utiliser l’appareil sans coque, sachez tout de même que la protubérance de son module caméra risque de vous faire changer d’avis. Posé sur une surface plane, le smartphone bascule à chaque fois que vous souhaitez interagir avec son écran. Pire, en cas de réception d’un appel, son vibreur est si violent qu’il pourrait réveiller un bébé dormant profondément en un rien de temps… Nous sommes ici dans l’illustration parfaite de l’erreur de design qui, dans un objectif purement esthétique, oublie la pratique. C’est dommage.
Un écran ultra lumineux
Samsung règne en maître sur les écrans. Équipementier au service de la plupart des grandes entreprises, le Coréen a pour habitude de se réserver les meilleures dalles ou bien à Apple, son meilleur ennemi.
C’est sans surprise que l’écran du Galaxy Note 20 Ultra assure l’une des luminosités les plus fortes du marché. Le laboratoire de 01net.com a ainsi mesuré 1030 cd/m². Avec un tel résultat, l’appareil est utilisable confortablement en toutes situations. Sur une plage, sur un support GPS ou dans la rue, l’écran restera parfaitement lisible.
Côté fidélité des couleurs, le smartphone s’en sort royalement si l’utilisateur configure le mode d’affichage « naturel » dans les réglages (Delta E = 2,41 selon nos mesures). Par défaut, le mode « vif » est assez décevant pour du haut de gamme (Delta E = 5,32). Il rend les images très vives, trop clinquantes selon nous.
Ecran à 120 Hz : Samsung s’auto-bride
Avec sa gamme Galaxy S20, Samsung est passé au 120 Hz. Ce doublement de la fréquence de rafraîchissement des écrans de nos smartphones (60 Hz auparavant) permet d’améliorer grandement la fluidité de navigation. À l’utilisation, c’est un véritable plaisir, on remarque immédiatement la différence. Cette technologie avait néanmoins d’importantes conséquences sur la batterie des smartphones de la marque… Ainsi, les S20 n’étaient pas franchement endurants.
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Pour pallier ce problème, Samsung a eu une idée : faire machine arrière. Sur un Galaxy Note 20 Ultra, il est impossible de forcer le taux de rafraîchissement à 120 Hz. La marque nous oblige à choisir entre 60 Hz ou un nouveau mode adaptatif qui oscille automatiquement entre 120, 60, 30 et 10 Hz. C’est une IA qui décide. Nous trouvons ce choix plus que critiquable. Samsung a construit sa réputation sur la liberté totale qu’il accorde à ses utilisateurs en opposition à Apple. En bridant ses téléphones pour corriger les défauts dont il est responsable, la marque revient sur ses promesses. D’autant plus que, nous y reviendrons plus tard, les résultats espérés en termes d’endurance ne sont pas vraiment au rendez-vous.
Le S-Pen reste le point fort des Note
Avec le grand écran, le stylet est l’autre point indissociable de la gamme Note. Toujours rangé en bas du smartphone, à gauche de son port USB-C, ce dernier permet de prendre des notes, de dessiner ou de tout simplement piloter l’appareil. Samsung l’a bien amélioré au fur et à mesure des années et s’attaque cette fois-ci aux problèmes de latence.
S’il y avait autrefois un décalage de 42 millisecondes entre le moment où vous posiez le stylet sur l’écran et l’apparition de l’encre virtuelle sur l’écran, il n’y en a, cette année, plus que 9. Vous trouvez cela anecdotique ? Ce changement marque selon nous une véritable rupture technologique. Pour la première fois, celui qui aime beaucoup écrire peut parfaitement concevoir d’abandonner son carnet papier pour son smartphone. Tout semble plus réaliste même si, comme nous vous le disions plus haut, l’impossibilité de poser le téléphone sur une surface plane sans qu’il se mette à osciller dès qu’on le touche (à cause de son module caméra) peut rapidement donner envie de retourner au papier. Saluons tout de même les progrès de Samsung, désormais au niveau d’Apple avec son iPad Pro et son Pencil.
En revanche, nous devons nous avouer assez déçus par l’expérience logicielle conçue autour du S-Pen. Samsung promettait monts et merveilles avec cette génération, comme une meilleure gestion de l’OCR ou une synchronisation dans le cloud mais les changements sont encore trop minimes… Par exemple, impossible de consulter ses notes à distance depuis un navigateur web, d’écrire dans le champ titre avec le stylet ou de basculer rapidement du clavier tactile à l’écriture manuscrite. Samsung aurait tout intérêt à revoir toute sa surcouche One UI pour la rendre compatible avec le S-Pen à tous les niveaux. Nous aimerions pouvoir écrire à la main un SMS plutôt que de toucher les touches du clavier virtuel avec le stylet.
Un appareil photo polyvalent
En photo, Samsung n’a pas vraiment cherché à se renouveler. Le module caméra du Galaxy Note 20 Ultra reconduit quasiment à l’identique tous les capteurs du Galaxy S20 Ultra, sans évolution majeure. On retrouve ainsi un capteur principal géant de 108 Mpix (construit sur le module du nona-binning, ce qui permet de fusionner neuf pixels en un pour obtenir des images de 12 Mpix), un ultra grand-angle (f/2.2) relié à un capteur de 12 Mpix et un zoom périscopique x4 (f/3.0) relié à un capteur de 12 Mpix. On trouve aussi un capteur laser dédié à l’autofocus, en remplacement du capteur ToF des S20, ce qui rend l’appareil bien plus rapide.
Ce que nous apprécions avec ce smartphone, c’est sa polyvalence. L’ultra grand-angle, le capteur de 108 Mpix et le téléobjectif réunis sur un unique appareil offrent d’immenses possibilités. De x0,5 à x20, la qualité est vraiment plus que convaincante. Au-delà en revanche, on est rapidement déçu… Dommage que Samsung ait retiré une couche de stabilisation à son zoom périscopique, ce qui explique que son agrandissement maximal soit de x50 plutôt que x100, comme sur le S20 Ultra.
Comme d’habitude avec Samsung, les photos sont vraiment réussies. Le savoir-faire de la marque est au rendez-vous-même si, une nouvelle fois, le capteur de 108 Mpix a la fâcheuse tendance de lisser un peu trop certains visages et éléments de décor selon nous. Rien d’alarmant cependant. Si vous souhaitez voir plus de photos prises avec l’appareil, en attendant des analyses plus poussées dans nos tests et comparatifs photo, voici un lien Google Photos vous permettant d’accéder à toutes nos prises de vue.
Doté au minimum de 256 Go de stockage interne, extensible par Micro SD, le Galaxy Note 20 Ultra est pour le coup très bien équipé. Si vous comptez prendre des photos en résolution native 108 Mpix ou filmer en 8K, cela pourrait vous servir.
Exynos 990, capteur d’empreintes, recharge… Où est l’innovation ?
L’impression que nous a souvent livré, durant ce test, le Galaxy Note 20 Ultra est que Samsung n’avait pas franchement envie de se surpasser. Le numéro 1 du smartphone, dont la position sort plus que jamais renforcée dans un monde où Huawei s’effondre, ne s’essaie à rien de nouveau et reproduit sans le moindre remord les erreurs du passé.
Le plus décevant est la réutilisation du processeur Exynos 990 en Europe, une puce vivement critiquée au lancement des S20 pour ses performances inférieures à celles du Snapdragon 865 et sa gestion de l’autonomie calamiteuse. Alors que nos voisins américains ont eux la chance de bénéficier d’un Snapdragon 865+ avec leurs Galaxy Note 20 Ultra, nous autres Européens renouvelons l’expérience Exynos 990. Le Note 20 Ultra est donc moins puissant que d’autres smartphones Android comme le Oppo Find X2 Pro ou le Xiaomi Mi 10 Pro… Ce n’est franchement pas à la hauteur d’un géant comme Samsung.
Bien sûr, précisons que nos critiques envers l’Exynos 990 ne signifient pas que cette puce est mauvaise. Compatible 5G et Wi-Fi 6, ce SoC fait tourner toutes les applications les plus courantes sans le moindre ralentissement. On peut d’ailleurs jouer sur ce smartphone sans le moindre problème. Il est juste dommage de ne pas vendre le même produit dans tous les pays.
Autre élément à déplorer, pourquoi Samsung, seul constructeur au monde à utiliser le capteur d’empreintes ultrasonique de Qualcomm, se contente une nouvelle fois d’utiliser la première génération de cette technologie qui ne fonctionne que sur une petite surface ? Depuis fin 2019, Qualcomm propose aux constructeurs un capteur géant capable de fonctionner sur toute la partie basse de l’écran et nous avait même confié travailler avec Samsung pour que la marque l’intègre rapidement à ses appareils. En un an et demi, rien n’a évolué à ce niveau chez le Coréen qui a beau offrir une bonne expérience aujourd’hui, pourrait devancer tout le marché s’il le souhaitait… Enfin, côté recharge, le bloc de 25W fourni par Samsung avec l’appareil ne fait pas vraiment rêver face aux chargeurs de plus de 100W d’Oppo ou Xiaomi. Il faut 1h12 pour recharger la batterie de 4500 mAh de l’appareil contre une demi-heure pour ses rivaux chinois. C’est là-aussi satisfaisant, mais pas incroyable.
Autonomie : le point faible de l’appareil
Mise à jour 15 septembre : nous avons ré-effectué nos tests avec un second exemplaire, ce qui nous a permis d’identifier une défaillance avec le premier modèle envoyé par Samsung. Le Galaxy Note 20 Ultra n’est pas très endurant, mais n’est pas le pire du marché. Nous regrettons notre erreur et avons mis à jour notre test en conséquence.
Malheureusement, l’autonomie du Galaxy Note 20 Ultra n’est pas au rendez-vous. Le smartphone n’a résisté que 11h52 à notre test d’autonomie polyvalente, ce qui est inférieur au Galaxy S20 Ultra que nous qualifions déjà de peu endurant en début d’année. En streaming vidéo, Samsung, qui est un habitué des très bons résultats, n’arrive pas à dépasser les 10h42. Au quotidien, nous avons été très déçus par le Note 20 Ultra. On tient par miracle la journée mais ce n’est clairement pas l’expérience que devrait délivrer un tel appareil, surtout à ce niveau de prix.
Enfin, en communication, nous avons pu téléphoner 16 heures et 11 minutes d’affilée avec le Note 20 Ultra. La plupart des mobiles concurrents dépassent les 24 heures.
Encore une fois, Samsung est victime de son processeur maudit, l’Exynos 990. Nos confrères américains ne se plaignent pas de l’autonomie de leurs Note 20 Ultra, ce qui nous laisse penser que seuls les modèles européens sont victimes de ce problème. Espérons qu’en 2021, Samsung prenne de meilleures décisions… comme équiper tous ses appareils d’un processeur Snapdragon.
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