Il y a 8 ans, Samsung lançait le premier Galaxy Note. Smartphone géant avec son écran de 5,3 pouces (que l’on considérerait comme minuscule aujourd’hui), cet appareil a donné naissance au marché des « phablettes ». Presque une décennie plus tard, la gamme Galaxy Note s’est imposée comme une des plus complètes du marché. Malgré quelques déboires pyrotechniques, Samsung a fait de son produit un smartphone capable de répondre à pratiquement tous les besoins, reconnaissable entre mille grâce à son emblématique stylet.
Cette année, Samsung décline son nouveau fleuron en deux tailles. Successeur direct du Galaxy Note 9, le Galaxy Note 10+ est présenté comme le nouveau smartphone ultime de la marque coréenne. À 1109 euros, devient-il pour autant la nouvelle référence des mobiles haut de gamme Android ? Nous l’avons testé pour le savoir.
Format géant : des avantages et des inconvénients
Cette année, Samsung bat son record et intègre une dalle AMOLED de 6,8 pouces à son nouvel appareil. C’est tout simplement gigantesque. Incurvé sur les côtés et poinçonné en haut, cet écran ne laisse que très peu de place aux bordures et nous donne l’impression de tenir un appareil tout droit venu du futur.
Un tel écran sur un smartphone confère au Note 10+ un avantage immense par rapport à d’autres mobiles. Lire la presse sur le Note 10+ donne presque l’impression de lire un vrai magazine, regarder un épisode de série est aussi agréable que sur une tablette et la présence du stylet rend réellement pratique la prise de notes (on y reviendra plus tard). Ce sont les avantages d’un si grand écran même si, malheureusement, tout n’est pas parfait.
En effet, même si le Galaxy Note 10+ conserve à peu près les mêmes dimensions que le Note 9, sachez que le design bord à bord de son écran crée quelques problèmes regrettables. En premier lieu, ce smartphone est tout simplement inutilisable à une seule main. À moins de s’appeler Hulk, il est impossible d’atteindre les coins de l’écran sans faire appel à son autre patte. Plus ennuyeux, il n’est pas rare que la paume de la main vienne malencontreusement interagir avec le bord de l’écran. Dans certaines applications comme Instagram, on retourne par exemple sur la page d’accueil par erreur beaucoup trop souvent, ce qui est énervant. À vrai dire, il nous est souvent arrivé de regretter les 6,4 pouces du S10+ pendant notre test. Mais ce Note cible un marché de niche qui n’a sans doute pas peur d’une entorse du pouce.
Comme sur les S10, la caméra frontale du Note 10+ se cache dans un poinçon. Il y a cependant une différence de taille à prendre en compte, celui-ci ne se situe plus dans un coin de l’écran mais il est centré. Avantage, quand on fait des selfies, on n’a plus le regard qui part sur le côté. Inconvénient, il est plus difficile d’oublier la présence de ce poinçon, très visible.
Écran : Samsung excelle toujours
Sans surprise, Samsung reste le maître incontesté des écrans. La dalle Dynamic AMOLED du Galaxy Note 10+ est une pure réussite et nous séduit autant que celle des S10. Notre laboratoire a mesuré une luminosité maximale par défaut de 704 cd/m2 (elle est capable de monter à 804 cd/m2 en mode boost si vous voulez continuer à profiter d’un écran bien lisible en plein soleil) ainsi qu’un taux de contraste infini. Sans être le meilleur, le Galaxy Note 10+ affiche aussi des couleurs plutôt fidèles à la réalité : en témoigne le Delta E mesuré de 3,9 par défaut.
Rappelons également que le Galaxy Note 10+ dispose d’une dalle de définition Quad HD+ même si Samsung la configure en Full HD+ par défaut. Bref, nous avons ici un des plus beaux écrans du marché.
Pour terminer sur cette partie, précisons toutefois que le Galaxy Note 10+ n’est pas équipé d’un écran 90 Hz ou 120 Hz et se contente d’un traditionnel taux de rafraîchissement de 60 Hz. Sur un mobile aussi premium, nous aurions apprécié que Samsung fasse un effort, d’autant plus que l’entreprise en produit pour d’autres constructeurs comme OnePlus.
Design : un petit bijou
Le Note 10+ marque une évolution significative dans le design des smartphones Galaxy. Notons par exemple la disparition du bouton Bixby, qui fusionne désormais avec la touche de déverrouillage. Située sur la tranche gauche sous les boutons de volume, cette touche latérale unique permet de faire une multitude de choses. Démarrage rapide d’une application, appel de Bixby Voice, lancement de l’appareil photo ou extinction du mobile… À vous de la configurer. Si son nouvel emplacement oblige l’utilisateur à changer ses habitudes, nous sommes heureux de voir Samsung simplifier ses produits.
En haut et en bas, le Galaxy Note 10+ donne également une leçon de symétrie. Longtemps critiqué, Samsung aligne finalement tous les ports et prouve qu’il prête attention aux détails.
Au dos, le mobile a des airs d’œuvre d’art. Plus discret, son module caméra se retranche désormais dans le coin supérieur gauche et fait la part belle à un magnifique miroir de verre. Il faut reconnaître que ce dernier est sublime même s’il risque de déplaire aux amateurs de sobriété. En fonction de la manière dont vous le tenez, ce dos reflète des couleurs différentes. Seul bémol, ce miroir dorsal adore les traces de doigts et nous semble extrêmement fragile… La sagesse serait de le protéger par une coque, mais comment alors en profiter ?
Adieu prise jack, je t’aimais bien
Il serait impossible de ne pas en parler. Samsung, grand défenseur de la prise jack depuis qu’Apple a osé la retirer en 2016, abandonne finalement le célèbre port audio. C’est tête basse que la marque coréenne justifie cette décision. Samsung explique avoir eu besoin de place pour agrandir la batterie de son mobile et en a profité pour changer son moteur de vibrations. Sans être aussi plaisants que ceux des iPhone et des Pixel, les retours haptiques du Galaxy Note 10+ sont en effet bien plus précis que sur un Galaxy S10+. Nous acceptons donc ce sympathique lot de consolation même si, bien logiquement, l’absence de prise jack est regrettable. Samsung assume et n’a d’ailleurs pas pris la décision d’inclure un adaptateur dans la boîte.
Autre disparition qui ne manquera cette fois à personne, le Galaxy Note 10+ abandonne le capteur de fréquence cardiaque présent au dos des smartphones Samsung depuis le Galaxy S5. La logique voudrait qu’il soit réintroduit l’année prochaine sous la forme d’une nouvelle fonction du capteur d’empreintes ultrasonique.
Un stylet toujours plus malin
En apparence, rien ne change entre le stylet S-Pen du Note 10+ et celui de son prédécesseur. Il y a en réalité quelques nouveautés comme l’arrivée d’un accéléromètre et d’un gyroscope. Grâce aux « Air Gestures », on peut contrôler son mobile en effectuant des gestes avec le stylet. Il est par exemple possible d’augmenter le volume en l’agitant vers le haut, de passer d’un morceau à un autre en glissant vers la droite ou la gauche ou de zoomer dans l’appareil photo en effectuant un arc de cercle. En appuyant sur le bouton du stylet, on peut voir tous les gestes disponibles dans l’application en cours d’utilisation.
Les Air Gestures sont-elles vraiment pratiques ? Étrangement, nous les aimons bien. Si la majorité des utilisateurs risque d’ignorer leur existence, les autres pourraient leur trouver une utilité de temps en temps.
Autre nouveauté plus pratique, l’arrivée d’un système de reconnaissance d’écriture. Les notes que vous écrivez avec le stylet peuvent être converties en texte puis exportées dans Word ou l’application de votre choix. Il est aussi possible de les rechercher puisque le Note 10+ indexe leur contenu automatiquement. Ici, malgré quelques difficultés à reconnaître certains mots, nous sommes satisfaits. On préfère tout de même vous prévenir, mieux vaut avoir une belle écriture.
Enfin, dernière nouveauté plus anecdotique, AR Doodle permet de dessiner sur son visage à l’aide du S-Pen (voir image plus haut). Magie de la réalité augmentée, le dessin reste collé à votre tête et vous permet de réaliser des vidéos amusantes. Ce n’est pas une révolution, mais c’est indéniablement rigolo.
Performances : dans la lignée du Galaxy S10
Pour la première fois, un smartphone Galaxy Note ne recycle pas le processeur du dernier Galaxy S. La marque lance l’Exynos 9825, un nouveau processeur gravé en 7 nm qui succède à l’Exynos 9820. Nos benchmarks révèlent des différences très légères entre ces deux générations qui n’entrent pas vraiment en concurrence.
À lire aussi : Test labo : que vaut le processeur Exynos 9825 du Galaxy Note 10 ?
Autrement dit, le Galaxy Note 10+ fait partie des smartphones les plus puissants du marché et réalise toutes les tâches sans aucun problème. Le gain de performances par rapport au Note 9 est vraiment remarquable. Cette nouvelle puce a aussi pour avantage d’optimiser la consommation d’énergie grâce à sa gravure plus fine. Nous y reviendrons dans notre partie dédiée à l’autonomie.
Deux versions du Galaxy Note 10+ sont proposées par Samsung, une avec 256 Go de stockage, l’autre avec 512 Go. Les deux modèles sont extensibles par Micro SD et disposent de 12 Go de RAM, ce qui est évidemment beaucoup plus que ce dont vous avez besoin. Notons également l’arrivée de stockage UFS 3.0 plus rapide, la compatibilité Wi-Fi 6 et la présence d’un capteur d’empreintes ultrasonique. Au fur et à mesure des mises à jour logicielles, ce dernier s’est d’ailleurs finalement imposé comme le plus efficace du marché. Bref, le Galaxy Note 10+ est fidèle à la réputation de sa gamme, il est ultra-complet !
One UI 1.5 : des améliorations… et des régressions
Mentionnons brièvement les nouveautés de One UI, la surcouche utilisée par Samsung depuis début 2019. La plus marquante est l’arrivée d’un enregistreur vidéo d’écran. Samsung était en effet l’un des rares constructeurs à ne pas en proposer nativement. Voilà cette lacune corrigée. Le centre de notifications ajoute aussi un raccourci pour éteindre son smartphone au cas où vous auriez configuré le lancement de Bixby sur la touche latérale (au lieu de la fonction on/off).
Malheureusement, Samsung ne propose plus d’accès rapide aux différents appareils de son écosystème SmartThings. S’il était possible avec le S10 d’accéder à la télécommande de son téléviseur Samsung depuis le centre de notifications, il faut désormais naviguer dans les menus pour le faire sur le Note 10+. Voilà une régression que les utilisateurs de plusieurs appareils de la marque coréenne regretteront. Pour le reste, One UI est toujours aussi agréable à utiliser.
DeX : l’ordinateur dans l’ordinateur
Lancé avec le Galaxy S8, le mode DeX permet de transformer son smartphone en PC portable en le branchant à un écran. S’il fallait originalement un dock payant, la marque a depuis amélioré son système en le rendant accessible depuis n’importe quel adaptateur HDMI.
Avec le Note 10+, Samsung innove encore. Le mode DeX peut désormais être installé sur n’importe quel ordinateur. On peut par exemple brancher son smartphone à son Mac pour afficher ses applications Android en grand format ou transférer rapidement des fichiers.
La promesse est-elle à la hauteur de la réalité ? Oui et non. Certes, DeX fonctionne plutôt bien mais il y a encore de grosses limites. L’installation de DeX sur Mac rend par exemple impossible l’utilisation d’Android File Transfer. D’autre part, certaines applications saccadent beaucoup trop. On sent que l’optimisation n’était pas l’objectif premier du groupe coréen. Autrement dit, ce n’est pas la nouveauté de l’année.
Autonomie : le meilleur des Samsung
À l’intérieur du Note 10+, on trouve une batterie très haute capacité de 4300 mAh, en large augmentation par rapport aux 4000 mAh du Note 9. Le processeur Exynos 9825 gravé en 7 nm améliore aussi la consommation d’énergie. La recette du succès ?
Selon les mesures de notre laboratoire, le Galaxy Note 10+ est tout simplement le smartphone haut de gamme le plus endurant jamais sorti par Samsung. 15h32 d’autonomie polyvalente, 12h17 de visionnage streaming, 22h04 d’appels téléphoniques. C’est vraiment remarquable.
À lire aussi : Test labo : avec le Galaxy Note 10+, Samsung bat son propre record d’autonomie
Pendant nos quelques jours avec le smartphone, nous avons vraiment apprécié son autonomie. Là où un S10+ pouvait poser problème en cas d’utilisation intensive, le Note 10+ s’en sort haut la main. Sans dépasser la performance record du Huawei P30 Pro, il fait vraiment partie des smartphones haut de gamme les plus endurants.
Recharge : 25W par défaut, 45W en option
Petite révolution chez Samsung, la marque coréenne rejoint le petit cercle des constructeurs adeptes de la recharge ultra-rapide. Comme Oppo, Huawei, Xiaomi ou OnePlus, Samsung tente de minimiser le temps nécessaire à la recharge d’un smartphone grâce à un adaptateur secteur plus puissant. Celui fourni avec le Note 10+ est de 25W contre 15W autrefois.
Résultat, le Galaxy Note 10+ se charge vite. Là où il fallait presque 2h sur le Note 9, il faut seulement 1h01 sur un Note 10+ éteint et un peu moins d’1h10 sur un Note 10+ allumé. 30 minutes de charge suffisent à récupérer 66% d’autonomie.
Enfin, notons qu’un chargeur de 45W est proposé en option. La marque suggère dans ses publicités qu’une recharge en une demi-heure est possible avec cet accessoire vendu tout de même 49 euros. S’il est plus que regrettable qu’il ne soit pas offert avec un smartphone à plus de 1000 euros, reconnaissons que nous sommes curieux de vérifier ses performances. Notre test sera mis à jour quand la mesure sera effectuée par notre laboratoire. Le Galaxy Note 10+ est aussi compatible avec la recharge sans-fil 20W.
Photo et vidéo : un S10 avec un capteur ToF
Une fois n’est pas coutume, les efforts de Samsung sur l’appareil photo de son Galaxy Note sont minimes. La marque recycle tout simplement trois des appareils photo du S10 et ajoute un capteur ToF dédié à la mesure de la profondeur de champ ou des distances. On retrouve donc un appareil photo principal de 12 Mpix (ouverture variable de f/1.5 à f/2.4), un ultra grand angle de 16 Mpix (f/2.1) et un téléobjectif avec zoom x2 de 12 Mpix (f/2.1). Les plus observateurs remarqueront sans doute que l’ouverture de ces deux derniers est un peu plus grande que sur le S10 où elle était de f/2.2.
Sans surprise, le Galaxy Note 10+ fait donc partie des meilleurs smartphones en photo. Sans égaler le Huawei P30 Pro sur les photos de nuit et le zoom, ce smartphone dispose d’un autofocus parmi les plus rapides du marché, d’une incroyable fidélité des couleurs et d’une très bonne cohérence entre les différents capteurs. Difficile d’être déçu par la qualité de ses images.
L’application Appareil photo de Samsung est toujours aussi réussie. On passe facilement d’un mode à l’autre, le changement d’angle est rapide et quelques idées pratiques comme le mode Instagram sont un vrai plus. Grâce à celui-ci, on peut faire des Stories directement depuis l’appareil photo principal et les envoyer ensuite vers l’application.
Ne nous attardons pas trop sur la partie photo du Galaxy Note 10+ puisqu’elle est sensiblement identique à celle du S10. Vous pouvez retrouver notre test photo détaillé pour des informations plus complètes.
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Parlons maintenant des quelques nouveautés du Note 10+. La grande majorité d’entre elles concerne la vidéo. La fonction « Zoom-in-Mic » permet par exemple de zoomer sur une personne dans une vidéo pour se concentrer sur ce qu’elle dit… du moins en théorie. En réalité, nos tests ont surtout démontré que le smartphone se contentait d’augmenter le volume sonore dès que vous zoomez pendant un enregistrement. Peu importe qui parle, cela ne change pas grand-chose.
Grâce au capteur ToF, Samsung propose également un mode portrait vidéo. Ce dernier floute l’arrière-plan ou peut, par exemple, le passer en noir et blanc. Ici, nous sommes très satisfaits, cela marche très bien. Aurait-il été possible de le faire sans ToF ? Sans doute. La précision du détourage est-elle meilleure avec ? Très certainement.
Une autre fonction permise par le capteur ToF est la modélisation 3D. Ici, c’est un petit carnage. Pour accéder à la fonction, il faut se rendre dans l’appareil photo, ouvrir Bixby Vision, aller dans l’onglet « Jeu et exploration » et sélectionner « 3D Scanner ». Cette application est insupportable à utiliser et rate la modélisation à peu près 9 fois sur 10. Les rares fois où tout fonctionne comme prévu, l’objet 3D est déformé. Bref, Samsung n’aurait peut-être pas dû précipiter le lancement d’une telle fonction.
Enfin, la super stabilisation vidéo Samsung s’améliore sur le Note 10+. Toujours à activer manuellement, elle supprime tous les tremblements avec une facilité déconcertante. Comme le S10, le Note 10+ est très certainement un des meilleurs smartphones pour filmer.
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