En 2019, Samsung a vendu plus de 295 millions de smartphones. Ce nombre pharaonique reflète la puissance du premier constructeur mondial qui, grâce à ses nombreuses gammes, propose des produits adaptés à toutes les catégories sociales. Parmi eux, ceux de la famille Galaxy A sont très certainement les plus populaires grâce à leurs prix situés entre 159 et 659 euros, hors subvention.
Dans cette gamme A, il y a de fortes chances que le Galaxy A51 soit l’un des best-sellers de 2020. Successeur du Galaxy A50, ce smartphone mise sur son écran OLED immersif pour se distinguer de la concurrence. À 379 euros, que vaut-il réellement ?
Un incroyable écran OLED
Samsung est le roi des écrans. Par l’intermédiaire de sa division Samsung Display, le Coréen fabrique les dalles de très nombreux constructeurs, à commencer par celles utilisées par Apple. Cela lui confère un avantage de taille sur ses concurrents puisque la famille Galaxy accède plus aisément à des dalles de dernière génération. Par conséquent, les smartphones Samsung milieu de gamme profitent généralement de meilleurs écrans que ceux de certains smartphones haut de gamme concurrents.
C’est donc sans surprise que le Galaxy A51 excelle dans ce domaine. D’une diagonale de 6,5 pouces, son écran Super AMOLED est l’un des plus magnifiques que nous avons pu essayer ces derniers mois. Comme avec son Galaxy Note 10, Samsung dissimule la caméra frontale du A51 dans un petit poinçon en haut de son écran, façon œil de cyclope. Le résultat est splendide, le Galaxy A51 dispose ainsi d’un écran bord à bord digne de mobiles vendus deux à trois fois plus cher. D’ailleurs, saluons le passage de Samsung au format 20:9 plus allongé. Le mobile dispose d’un grand écran mais son étroitesse rend la prise en main agréable.
Bien sûr, le laboratoire de 01net.com a vérifié que ce joli design ne servait pas à dissimuler des résultats techniques médiocres. On vous rassure sur ce point, Samsung écope d’une mention très bien. L’écran Full HD+ du A51 livre une luminosité maximale de 637 cd/m2 pouvant même atteindre les 690 cd/m2 si besoin, par exemple si vous utilisez votre mobile au soleil. C’est tout simplement excellent. Même chose pour la fidélité de ses couleurs qui semblent bien plus naturelles que sur son prédécesseur. Notre laboratoire confirme d’ailleurs ces impressions, notre sonde a mesuré un Delta E de 2,33 pour le nouveau Galaxy A51, ce qui est très satisfaisant. Cette amélioration s’explique notamment par le fait que Samsung a décidé de changer la configuration d’affichage par défaut. OLED oblige, le taux de contraste est bien entendu infini. Pour regarder des vidéos, c’est un pur régal.
Face à des concurrents comme le Xiaomi Mi 9T, le Oppo Reno ou le Huawei Nova 5T, le Samsung Galaxy A51 s’en sort mieux en tous points dans le domaine de l’affichage.
Des performances problématiques
En apparence, le Galaxy A51 est donc prometteur. Malheureusement pour Samsung, au fur et à mesure de nos jours d’utilisation, nous avons constaté que cet appareil présente trop souvent des dysfonctionnements. Son processeur Exynos 9611 ne semble clairement pas offrir assez de puissance pour les applications utilisées -ou même pour Android 10- sur un smartphone en 2020.
Par exemple, lorsque l’on souhaite accéder au centre de notifications sur ce mobile, il y a parfois d’importants ralentissements. Une simple animation de volet déroulant semble trop énergivore pour ce Galaxy A51, ce qui nous inquiète quant à sa capacité à résister aux épreuves du temps. Autre observation, cette fois-ci liée à la mémoire vive (4 Go de RAM), le Galaxy A51 n’arrive pas à garder en cache une carte Google Maps lorsque l’on passe d’une application à une autre. Ouvrir l’appareil photo peut aussi prendre parfois 5 à 6 secondes… Tout ce temps d’attente est frustrant, surtout quand on compare le Galaxy A51 à des appareils vendus moins cher et qui sont bien plus réactifs. Nous avons eu envie régulièrement de le balancer contre un mur (ce que nous n’avons pas fait, rassurez-vous).
Lorsque le Galaxy A51 bugge trop, la seule solution que nous avons trouvée consiste à redémarrer le smartphone. Cela le rend un peu plus dynamique… jusqu’au prochain bug. On peut toujours espérer qu’une future mise à jour de One UI, la surcouche utilisée par Samsung, corrige ces problèmes, mais à l’heure actuelle et malgré une mise à jour sortie début février, il n’en est rien.
D’ailleurs, le laboratoire de 01net.com s’est rendu compte que le processeur Exynos 9611 du Galaxy A51 offrait des performances légèrement inférieures dans les benchmarks à celles relevées avec l’Exynos 9610 du Galaxy A50, son prédécesseur. Si ces différences sont peu flagrantes (de l’ordre de 1%), elles révèlent que Samsung n’a pas vraiment essayé de passer à la vitesse supérieure avec son nouveau smartphone. L’Exynos 9611 est sans doute un Exynos 9610 recyclé, ce qui montre que Samsung, sur ce point, s’est un peu trop reposé sur ses lauriers.
L’autonomie se montre décevante
Là encore, offrons à Samsung le bénéfice du doute. Les résultats d’autonomie du Galaxy A51 sont si décevants que nous espérons vraiment qu’une mise à jour logicielle corrigera rapidement tout cela.
En attendant, sachez que le Galaxy A51 n’a résisté que 11h38 au test d’autonomie polyvalente du laboratoire de 01net.com. C’est 2h30 de moins que son prédécesseur, pourtant équipé d’une batterie de même capacité (4000 mAh). Le constat est identique en communication avec une autonomie mesurée de 17h11, contre 20h59 sur le A50. On relève en revanche une amélioration du côté streaming. Le Galaxy A51 peut ainsi enchaîner 11h08 de vidéos, contre 10h38 pour le A50. Pas mal pour les amoureux de Netflix.
À l’utilisation, le Galaxy A51 confirme les résultats de notre laboratoire. Il nous a été difficile de terminer la soirée dès lors que nous avions beaucoup sollicité l’appareil en journée. Avec une utilisation plus modérée (au travail lorsque l’on passe beaucoup de temps sur son ordinateur par exemple), on termine la journée avec 20-30% d’autonomie restante. Notons que le temps de recharge du smartphone est de 2h05, toujours selon notre laboratoire. Rien d’incroyable.
Un capteur d’empreintes un peu lent
Pour déverrouiller son Galaxy A51, Samsung propose d’utiliser le capteur d’empreintes digitales situé sous l’écran. De technologie optique, ce dernier n’est clairement pas de dernière génération. Comme le Galaxy A50 de l’an passé, il ne reconnaît pas l’utilisateur à tous les coups, ce qui le contraint à s’y reprendre à plusieurs reprises. Si la patience est une de vos qualités, vous devriez survivre à cette expérience. Dans le cas contraire, nous vous recommandons tout de même d’utiliser un code ou un schéma. C’est old school, mais efficace.
Quatre appareils photo… dont deux peu utiles
En retournant le Galaxy A51, il est difficile de passer à côté du quadruple module caméra de ce smartphone. C’est dans un bloc rectangulaire que sont regroupés les quatre appareils photo du mobile, dans un design version « plaque de cuisson ». Cela divise forcément, mais on finit par s’y faire.
Ainsi, le Galaxy A51 arbore un quadruple module caméra. Samsung cède en réalité à une mauvaise habitude de l’industrie qui consiste à multiplier les capteurs juste pour des raisons « marketing ». En effet, deux des quatre modules de ce A51 ne sont franchement pas indispensables.
On trouve au dos du mobile un capteur de profondeur de 5 Mpix (qui sert à améliorer le mode portrait) et un objectif macro (f/2.4) associé à un capteur de 5 Mpix. Si ce dernier peut se révéler pratique dans certaines circonstances -par exemple pour photographier un insecte-, il n’apporte rien de vraiment utile au quotidien.
Ainsi, les deux véritables objectifs du Galaxy A51 sont un grand-angle (ouvrant à f/2.0) et un ultra grand-angle (ouvrant à f/2.2, capteur de 12 Mpix).
Le capteur principal du Galaxy A51 est d’une définition de 48 Mpix mais s’appuie sur le procédé du pixel-binning pour livrer des photos de 12 Mpix. De jour, la qualité de ces dernières est plutôt satisfaisante même si on manque rapidement de détails lorsqu’on zoome. De nuit, le smartphone souffre d’un gros problème de vitesse. Il lui faut tellement de temps pour capturer une image que capturer un sujet immobile est presque mission impossible. L’ouverture de cet objectif limitée à f/2.0 est forcément un peu pénalisante malgré un bon traitement algorithmique. C’est dommage, mais la plupart des photos prises sur le mobile restent toutefois exploitables.
Enfin, le second appareil photo vraiment utile du Galaxy A51 est un ultra grand-angle (capteur de 12 Mpix). Celui-ci nous déforme quelque-peu les angles mais réussit plutôt bien sa mission. Les algorithmes de Samsung permettent d’avoir de bonnes images.
Le Galaxy A51 ne nous convainc pas par ses performances et son autonomie mais nous surprend agréablement par ses capacités photographiques. Pour du milieu de gamme, Samsung s’en sort honorablement. On ne peut reprocher au téléphone que les lenteurs de son application Appareil photo.
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