Le ROG Strix Scar 18 de 2023 continue la tradition de la gamme, qui est de proposer des ordinateurs portables gamers massifs qui tiennent presque des « all in one ». Il s’agit d’un ordinateur « transportable » en somme, qui a l’avantage de ne pas prendre autant de place qu’une tour classique et ne vous réclame d’investir qu’une seule fois. Les sacrifices en transportabilité sont récupérés sur la fiche technique : pour son édition 2023, le ROG Strix Scar 18 que nous testons ne fait aucune concession. Qu’il s’agisse de l’intégration d’un CPU Intel Core i9-13980HX, de 32 Go de RAM LPDDR5 à 4800 MHz ou de la toute dernière carte graphique NVIDIA RTX 4090 version portable, la configuration fait baver même les monteurs de PC du dimanche. Mais la question reste toujours la même : le PC portable a-t-il vraiment les moyens de développer toute cette puissance ?
Design
Vous l’avez compris : le ROG Strix Scar 18 est un PC massif. Il faut dire qu’en mettant en avant une diagonale de 18 pouces, il n’avait aucune chance d’être autre chose qu’imposant. Cependant, il réussit malgré tout à être bien plus transportable qu’on ne l’aurait imaginé. À 3,08 kilogrammes pour une hauteur de 3,37 centimètres, on est tout de même loin d’être devant les monstres en plastique de certaines autres gammes, qui nous disent sans l’ombre d’un doute qu’elles n’ont misé que sur les performances.
Le ROG Strix Scar 18 est au contraire assez… sobre. Éteint, on ne voit finalement qu’un châssis intégralement noir fait d’un plastique épais et doux au toucher, dont le côté gamer n’est finalement représenté que par une petite bande ROG glossy. C’est à l’allumage de la machine que l’effet se dissipe, puisque nous pouvons profiter de larges bandes LED sur tous les côtés de l’appareil, qui viennent nous offrir le vomi de licorne que l’on apprécie pour le gaming. Ces LED sont évidemment personnalisables, comme toujours, mais la grande nouveauté en 2023 est d’en retrouver une à l’arrière de l’appareil. C’est d’ailleurs pour cela que tout le contour du ROG Strix Scar 18 est fait d’un plastique transparent, qui ronpt quelque peu avec le style de sa coque, mais n’est pas déplaisant pour autant.
Ce qui est plus techniquement embêtant est le placement de sa connectique. Le ROG Strix Scar 18 est bien loti, mais pour un PC aussi imposant, on aurait apprécié que certaines prises (notamment d’alimentation) déménagent à l’arrière pour être plus facilement cachées sur un bureau. On retrouvera pourtant ce port sur le côté gauche, en compagnie d’un port Ethernet 2.5G, un HDMI 2.1, un Thunderbolt 4, un USB-C 3.2 Gen 2 et un combo jack. À droite, on retrouve deux ports USB A classiques, en 3.2 Gen 2 également. Peut-être aurait-il été judicieux d’inclure un lecteur de carte SD, tant cette configuration pourra plaire aux créatifs, mais on ne boudera pas notre plaisir face à une sélection aussi large.
Il en va de même pour la configuration du clavier. Si ses touches sont des chiclets classiques, leur résistance, leur espacement et leur distance d’activation sont excellents. Les joueurs les plus exigeants auront certainement un clavier mécanique au bureau, mais ne seront pas non plus dépaysé en déplacement. Grâce à la large diagonale du PC, ROG a aussi pu intégrer un pavé numérique au format traditionnel et cinq touches de raccourcis qu’il est possible une nouvelle fois de personnaliser. Au même titre que les LED, bien sûr. On aurait apprécié que le pavé tactile soit plus grand encore, mais sa diagonale reste très confortable à l’usage.
Ouvrir le ROG Strix Scar 18 est à la portée de tous, par le biais de quelques vis cruciformes. Il vous sera dès lors possible de changer vos deux mémoires de stockage (M.2 grand format en PCIe 4.0), ou les deux barrettes de RAM SO-DIMM pour une capacité maximale de 64 Go.
Ecran
Le Rog Strix Scar 18 (2023) s’équipe d’une dalle IPS LCD d’une diagonale de 18 pouces, qui supporte une définition 2560 x 1600 pixels, soit un ratio 16:10, pour un taux de rafraîchissement de 240 Hz et un support du HDR avec une luminosité annoncée à 500 cd/m². L’affichage est traité anti-reflet, a un temps de réponse gris à gris de 3 millisecondes et est compatible avec NVIDIA G-Sync. Le constructeur met en avant une certification Pantone pour une couverture à 100% de l’espace DCI-P3. De quoi plaire aux gamers, mais aussi aux créatifs.
Nos tests réalisés par le 01lab nous montrent plutôt une luminosité moyenne de 403 cd/m², pour 450 cd/m² au centre de l’écran, et un contraste un brin trop bas à notre goût de 1009:1. Reste qu’avec son revêtement mat, la brillance est mesurée à 50 GU uniquement. Le delta E00 mesuré en mode par défaut est à 3,08, ce qui est dans la moyenne des ordinateurs portables actuels, mais le mode Display P3 proposé par le constructeur descend à un plus respectable 2,72. Ses angles de vision sont également très bons.
En jeu, c’est évidemment le taux de rafraîchissement de 240 Hz couplé à NVIDIA G-Sync qui prime. Il est de bon ton de le retrouver ici, qui plus est dans une définition Quad HD qui permet d’avoir le meilleur rapport performance/affichage sur une diagonale de 18 pouces. La 4K serait superflue, surtout au détriment de la fréquence, et ROG a fait le bon choix en ce sens. Si l’on aurait aimé retrouver une luminosité de 500 cd/m² en moyenne plutôt que sur des pics lumineux, elle reste suffisante pour apprécier du contenu HDR en mobilité confortablement.
Les bordures autour de l’écran sont aussi maîtrisées, ce qui est un plus, quand le ratio 16:10 est le parfait milieu entre une expérience portée vers la bureautique (3:2) et vers la consommation multimédia (16:9). On ne fera donc pas la fine bouche : l’écran du ROG Strix Scar 18 reste un bonheur à utiliser.
Performances
Dans notre configuration de test, le ROG Strix Scar 18 de 2023 nous offre un Intel Core i9-13980HX, soit la toute dernière génération d’Intel avec 24 cœurs — 8 cœurs performance et 16 cœurs efficients — avec une fréquence en mode turbo de 5,6 GHz. Le processeur est ici couplé à 32 Go de RAM DDR5 à 4800 Mhz, mais surtout d’une Nvidia GeForce RTX 4090 à 16 Go de GDDR6 et au TGP de 175 W. De quoi le dire clairement : si un ordinateur doit nous prouver la puissance de cette nouvelle puce graphique, c’est bien celui-ci.
Sans surprise, nos tests de synthèse montrent un avantage conséquent pour ce nouveau couple star de 2023 face à des machines gamers déjà bien installées de 2022. On remarquera surtout l’avancée d’Intel sur ce Core i9 ultra-premium, qui est loin de rougir face à AMD. Le duel entre les deux acteurs est toujours plus intéressant à suivre, alors que la génération 7000 devrait elle aussi s’exprimer sous peu dans des configurations similaires.
Le plus intéressant est évidemment à voir du côté de nos tests pratiques. Nous retrouvons bien les performances avancées par NVIDIA sur cette GeForce RTX 4090, qui fait un sacré bond en avant par rapport à la génération 30… grâce principalement au DLSS3, qui intègre la fonctionnalité Frame Generation permettant de doubler ses FPS. Une fonctionnalité qui est exclusive à cette série 40, et qui en fait la plus grande force. Reste que sans l’apport du DLSS, Cyberpunk 2077 poussé à fond arrive tout de même à tirer un honnête 33 FPS de moyenne, qui n’était atteint par la RTX 3080 Ti mobile que grâce au DLSS2 sur la même définition. On parle donc bien d’une puissance multipliée par 2 en moyenne par rapport au champion mobile de NVIDIA de la génération précédente.
Sur le gaming plus classique et contemporain, les performances de God of War (un jeu très délimité) et Marvel’s Spiderman Miles Morales (un jeu open world) prouve que même sans utiliser les technologies DLSS, la RTX 4090 a de quoi suivre sans problème en 1440p… Mais pas assez pour profiter pleinement de l’écran 240 Hz sans faire de sacrifice. Tout cela nous donne surtout envie de voir le DLSS3 arriver sur God of War, mais il faudra certainement attendre que sa suite Ragnarok arrive sur PC pour cela.
Quant à profiter à fond des 240 Hz, on pourra compter sur les jeux de la génération précédente, représentés par Shadow of the Tomb Raider. Sur Blender, nous avons également pu constater une vitesse de rendu de 26,47 secondes pour Monster Under the Bed sous Cycles, et de 9 minutes et 11 secondes pour la démo 3.4 sous Eevee en utilisant les drivers Studio.
La carte en version mobile est surpuissante, c’est un fait. Nous reste tout de même quelque chose en travers des dents : la nomenclature mobile, qui s’est affranchie depuis quelque temps du nom « mobile » bien qu’elle n’avance naturellement pas les mêmes performances. Difficile de ne pas tiquer lorsque l’on voit que la RTX 4090 mobile offre peu ou prou les mêmes performances que la version bureau de la RTX 4070 Ti quand cette dernière soutient une définition 4K. On n’en tiendra pas rigueur au ROG Strix Scar 18 évidemment, mais nous ne pouvons nous empêcher d’être nostalgiques d’un temps où la différenciation était plus claire pour le grand public. La règle historique reste la même : les versions mobiles ont des performances d’une à deux gammes en dessous de leur nom. Rien d’étonnant donc à ce que la RTX 4090 mobile se comporte comme une 4070 Ti, qui était censée être une 4080 auparavant.
Mais cette différence s’explique tout de même par le fait qu’un usage mobile est bien différent, surtout en matière de gestion thermique et de bruit. Et c’est là que le ROG Strix Scar 18 impressionne le plus. Bien qu’il doit consommer beaucoup, son attitude au repos est exemplaire : les ventilateurs sont inaudibles, les températures très bonnes. Et en pleine charge, la soufflerie est loin de produire le son d’un PC gamer lambda, tout en offrant une température maximale au châssis de 48°C. La RTX 4090 mobile n’est pas étrangère à tout cela, elle qui reste à 43,7°C en idle pour 76,5°C mesurés au maximum en pleine charge.
Le mode Turbo du constructeur, qui déploie la pleine puissance des ventilateurs pour soutenir les performances maximales du CPU et du GPU, est également excellent : il permet même de faire baisser les températures générales ! C’est dans ce cadre que l’on retrouve d’ailleurs ce fameux TGP de 175W, quand le mode performance sur lequel nous avons fait nos tests nous offre plutôt une consommation maximale de 162 W du GPU pour 286 W au total. Le design thermique et la gestion de la consommation de ce ROG Strix Scar 18 est un véritable délice, à un petit détail près : dans notre modèle de test, l’un des ventilateurs fait de petits bruits de grattement dérangeants lorsque l’ordinateur commence à le faire tourner davantage. Difficile de déterminer en l’état si ce souci n’est dû qu’à une petite obstruction malencontreuse sur notre machine, ou un problème plus général.
Autonomie
Le ROG Strix Scar 18 (2023) est équipé d’une large batterie de 90 Wh, le maximum permis aujourd’hui, et d’un gros bloc d’alimentation de 330 W. Nous avons bien affaire à un PC gamer, même le constructeur met en avant le fait que l’ordinateur est aussi compatible avec la norme Power Delivery, ce qui vous permettra de recharger le PC avec une alimentation classique jusqu’à 100 W. Mais attention : ça ne suffira pas à propulser l’ordinateur à pleine puissance, ni à profiter de la recharge rapide qui permet de recharger 50% de la batterie en 37 minutes dans nos tests.
Sur l’autonomie, on n’attend jamais de ces PC qu’ils soient des champions. Normal, puisque le moindre jeu lancé les fera décéder en 1 heure 30 en moyenne. Cependant, sur de la bureautique simple, le ROG Strix Scar 18 nous donne une belle surprise en arrivant plus ou moins dans le haut du panier des PC gamers, particulièrement ceux de sa catégorie. 6 heures et 8 minutes en bureautique prouve qu’il pourrait décemment être utilisé sur une après-midi complète sans avoir à réclamer son chargeur ; voilà qui peut potentiellement sauver une après-midi de boulot.
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