Pour contrarier la conquête européenne de Xiaomi, le groupe chinois BBK Electronics qui se cache déjà derrière Oppo, OnePlus et Vivo, a lancé la marque Realme. En plus de créer la confusion avec la gamme Redmi de son meilleur concurrent (grâce à une habile prosonomasie), cette nouvelle marque propose des smartphones d’entrée de gamme ultra compétitifs.
Mais, dans le monde des smartphones d’entrée de gamme, Xiaomi règne en maître absolu. Sa gamme Redmi Note a su trouver le parfait équilibre entre design dans l’air du temps, performances correctes et remarquable autonomie… tout en restant sous la barre des 200 euros. Le Redmi Note 8T, dernier modèle en date alors que le Redmi Note 9 vient tout juste d’être annoncé, excelle dans à peu près tous ces domaines. Il s’agit encore aujourd’hui de l’un des smartphones préférés de la rédaction de 01net.com.
Commercialisé un peu moins de 230 euros, le Realme 6 est un modèle d’entrée de gamme qui compte bien venir faire de l’ombre aux Redmi. Peut-il y parvenir ? En voici le test complet
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Ecran 90 Hz à prix record
Pour vous donner envie d’acheter son smartphone, Realme a eu l’idée de proposer dans son mobile d’entrée de gamme des fonctions habituellement exclusives aux appareils les plus chers. Ainsi, le Realme 6 devient le premier smartphone vendu moins de 300 euros, équipé d’un écran au taux de rafraîchissement de 90 Hz. Ce réglage lui permet d’afficher plus d’images par seconde qu’un smartphone classique (60 Hz) afin d’améliorer la fluidité de navigation.
Malheureusement pour Realme, nous ne sommes pas totalement convaincus par l’expérience. Si le 90 Hz a su faire ses preuves sur d’autres mobiles, sur ce smartphone, la claque ne se montre pas à la hauteur de nos attentes. À cause d’animations logicielles parfois saccadées, la magie du 90 Hz n’est pas là. De plus, l’écran LCD du mobile écope d’une luminosité inférieure à celle des mobiles la concurrence (431 cd/m2 selon nos mesures contre 631 cd/m2 sur le Redmi Note 8T, par exemple) pour un taux de contraste sans caractère exceptionnel de 1390:1. La qualité d’affichage n’est clairement pas renversante et au final, le 90 Hz a beau être agréable pour lire un article, il ne révolutionne pas ici l’expérience utilisateur.
Un design plutôt réussi
Pourtant, esthétiquement, le Realme 6 présente de nombreuses qualités. Son écran bord à bord n’a pas d’encoche. La caméra frontale est dissimulée dans un poinçon en haut à gauche, façon Galaxy S10 ou Honor 20. Cela donne l’impression d’avoir un appareil au design vraiment moderne malgré son petit prix. Le dos du smartphone, en plastique imitation verre, reflète la lumière sous la forme de vagues colorées. C’est plutôt joli. Realme a vraiment soigné cette partie.
Pour déverrouiller le mobile, en plus d’une technologie de reconnaissance faciale ultra rapide, mais non-sécurisée, on trouve sur le bord droit du Realme 6 un capteur d’empreintes capacitif. Facilement accessible du pouce, celui ci est très efficace. Nous lui reprochons tout de même d’être trop sensible. Quand vous rangez le Realme 6 dans votre proche, il vibre pensant que vous tentez de le déverrouiller. Et gare à ne pas poser la paume de votre main sur le capteur trop de fois au risque de verrouiller le mobile.
Le Realme 6 a tout de même un gros défaut : son encombrement. Si son écran d’une diagonale de 6,5 pouces s’avère assez classique pour un grand smartphone, son épaisseur de 9,2 millimètres l’est moins. Il n’est pas très facile à manipuler d’une seule main. C’est d’autant plus regrettable que sa batterie de 4200 mAh reste très classique en termes de capacité, contrairement au Realme C3, notre champion de l’autonomie, qui se distinguait par sa batterie de 5000 mAh.
Une autonomie décevante…
Justement, parlons de l’autonomie du Realme 6. Comme d’autres constructeurs, la jeune marque chinoise est tombée dans le piège du taux de rafraîchissement plus élevé. Le 90 Hz consomme tant que le mobile n’a résisté que 10h06 à notre test d’autonomie polyvalente ce qui, disons les choses franchement, n’est vraiment pas terrible. C’est tout juste suffisant pour tenir une journée entière en l’utilisant occasionnellement, beaucoup moins si vous passez beaucoup de temps sur votre téléphone. La différence par rapport à son prédécesseur, le Realme 5, est tout de même de 8 heures (alors que ce dernier était moins cher). Même constat en streaming vidéo où l’autonomie mesurée de 9h52 du Realme 6 est inférieure à la concurrence. Il n’y a qu’en communication, quand l’écran est éteint, que le Realme 6 enregistre une excellente autonomie avec plus de 40 heures passées au téléphone.
En basculant l’écran sur du 60 Hz, on remarque un léger gain d’autonomie. Il n’y a néanmoins rien de vraiment impressionnant, l’Helio G90T, le processeur milieu de gamme Mediatek du smartphone consomme sans doute trop.
… Mais une recharge très rapide
Heureusement, Realme a eu la bonne idée de doter son smartphone d’entrée de gamme d’une fonction de recharge ultra-rapide. Grâce à son chargeur de 30W, l’appareil passe de 0 à 100% d’autonomie en une heure tout rond. 23 minutes suffisent pour récupérer 50% d’autonomie. Ici, c’est un avantage indéniable. Cinq minutes passées sur le chargeur permettent de récupérer 13 précieux pourcents.
Une expérience mitigée
Équipé du processeur Helio G90T de MediaTek, le Realme 6 enregistre, selon nos tests de benchmarks, d’excellents résultats. Le problème est que MediaTek est soupçonné de truquer ces derniers… ce qui nous oblige à les prendre avec beaucoup de réserves. À l’utilisation, le Realme 6 se montre performant, sans plus. Les animations saccadées dont nous vous parlions plus tôt prouvent que le smartphone est souvent dépassé par les requêtes de son utilisateur, ce qui donne un peu trop l’impression d’utiliser un appareil low-cost. Par exemple, si vous passez trop vite d’une application à une autre, son ouverture peut prendre du temps ou provoquer un défaut d’affichage. Le vibreur du mobile, extrêmement low-cost, est beaucoup trop ferme et manque de discrétion face à ce qui se pratique chez certains concurrents.
D’ailleurs, parlons de Realme UI, la nouvelle surcouche des smartphones Realme. Ce fork de ColorOS, la surcouche d’Oppo, réussit l’exploit de récupérer tous les défauts de sa source d’inspiration sans y ajouter la moindre qualité. L’interface est confuse, les menus manquent de clarté (avec quelques fautes d’orthographe, rares heureusement) et l’expérience utilisateur est… mitigée. C’est dommage, Oppo a fait de son côté d’immenses progrès en quelques mois… qui ne semblent pas profiter à realme. Le nombre d’applications préinstallées sur le mobile est important, sans être colossal -on s’étonne de voir Opera en navigateur par défaut !- et, plus anecdotiquement, nous nous amusons encore de cette alerte système qui nous recommandée de supprimer des applications inutiles… dont celles préinstallées. Pour 229 euros, voire plus selon la capacité de stockage choisie, les utilisateurs méritent mieux.
Une bonne surprise en photo
Avant d’aborder le chapitre de la photo, précisons qu’en raison du confinement, nous n’avons pas pu réaliser toutes les photos habituellement nécessaires à nos tests. Notre avis sur les capacités photographies du Realme 6 est donc à prendre avec réserve, nous n’avons, par exemple, pas pu prendre nos photos de mire (télétravail oblige) et nous n’avons pas vraiment pu le confronter à des conditions difficiles de nuit.
Ceci dit, la configuration du Realme 6 est intéressante. Le smartphone arbore un quadruple module caméra avec, c’est désormais la mode, deux capteurs que l’on peut considérer inutiles. En effet, un module dédié au mode portrait et un autre dédié au mode macro sont surtout là pour gonfler la la fiche technique du téléphone. Les deux capteurs principaux, l’un de 64 Mpix associé à l’objectif grand-angle principal et l’autre de 8 Mpix lié à un ultra grand-angle sont les seuls qui comptent vraiment.
De jour, nous devons nous avouer très satisfaits de la qualité photo du Realme 6. Le smartphone s’en sort honorablement et réussit à restituer la réalité avec une très bonne fidélité. Nous n’en attendions pas autant à un tel niveau de prix. Les photos issues du capteur principal reposent sur le principe du pixel-binning, ce qui signifie que le capteur de 64 Mpix donne des images de 16 Mpix (64/4).
La nuit, à notre grande surprise, c’est aussi plutôt positif. Si nous n’avons pas eu l’opportunité de pousser le smartphone dans ses retranchements dans des conditions nocturnes, nous remarquons que le Realme 6 s’en sort honorablement dans une rue éclairée. Pour un smartphone d’entrée de gamme, c’est vraiment très bien.
Enfin, l’ultra grand-angle remplit sa mission sans faire de miracles. Les coins sont un peu trop déformés selon nous mais la qualité est globalement au rendez-vous.
Pour son prix de 229 euros, en photo, le Realme 6 s’en sort donc très bien. Selon nous, il fait d’ailleurs mieux que le Redmi Note 8T de Xiaomi.
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