Avec son processeur Snapdragon 710, son grand écran Full HD+ et sa batterie haute capacité de 4045 mAh, le Realme 3 Pro offre, sur le papier, une fiche technique très prometteuse. Il s’agit pourtant d’un simple smartphone d’entrée de gamme commercialisé à partir de 199 euros, sa configuration la plus onéreuse n’excédant pas les 249 euros. Il nous rappelle évidemment le Xiaomi Redmi Note 7, le mobile qu’il compte bien détrôner sur le plan du « meilleur rapport qualité-prix ».
Vous avez un budget de 200-250 euros et cherchez un nouveau smartphone ? Le Realme 3 Pro pourrait vous intéresser. Nous l’avons testé.
Un style très classique
Ne nous attardons pas sur le design du Realme 3 Pro. Le groupe BBK recycle les chaînes de production de ses autres marques (Oppo, Vivo, OnePlus) pour nous proposer ici un modèle on ne peut plus classique… pour 2019. On trouve à l’avant un écran LCD de 6,3 pouces avec une encoche en forme de goutte d’eau et, au dos, du verre qui affiche un dégradé de couleur. C’est assez réussi, même si l’effet waouh s’est clairement évaporé au fil du temps. On imagine que ce coloris devrait toutefois séduire les jeunes.
Que vaut techniquement l’écran du Realme 3 Pro ? Notre laboratoire a mesuré des résultats qui globalement s’avèrent proches de ceux du Redmi Note 7, son principal concurrent. Si la luminosité maximale de 479 cd/m2 du Realme s’avère convenable dans la plupart des conditions, elle reste un chouïa inférieure aux 510 cd/m2 du smartphone de Xiaomi (rien de flagrant à l’oeil nu). En revanche, le 3 Pro dépasse son rival dans nos autres tests. Il affiche des couleurs plus proches de la réalité (Delta E = 3,31 contre 4,96 pour le Xiaomi) et dispose d’un meilleur taux de contraste (1807:1 contre 1643:1). Pour un smartphone à moins de 250 euros, c’est plus que correct… d’autant plus qu’il s’agit d’une dalle Full HD+. Certains constructeurs lésinent souvent sur la définition, se contentant de HD+.
En main, le Realme 3 Pro est plutôt agréable d’utilisation. Dommage que son épaisseur de 8,3 mm le rende un peu plus volumineux que certains de ses concurrents malgré un poids plutôt « léger » de 172 grammes.
Seul véritable bémol, le Realme 3 Pro fait l’impasse sur la connectique USB Type-C au profit… d’un port Micro USB. Quelle mauvaise surprise à l’heure où presque tous les constructeurs ont définitivement adopté le port réversible. Même Samsung s’y est mis sur sur son entrée de gamme, le Galaxy A40 (259 euros). On déplore vraiment cette décision mais nous nous consolons en appréciant le maintien de la prise jack sur ce 3 pro.
Pour tout… sauf téléphoner
C’est un défaut assez rare pour un smartphone de 2019. En appel, la qualité sonore laisse à désirer. S’il n’est pas étonnant de voir Realme se contenter d’un haut-parleur mono bas de gamme à ce niveau de prix, nous sommes très surpris par la mauvaise qualité atteinte ici. Nous avons souvent dû demander à notre interlocuteur de répéter sa phrase tant cette dernière était inaudible. Ce problème est d’ailleurs semble-t-il amplifié par une mauvaise réception du réseau, qui crée de l’instabilité lorsque que vous marchez en téléphonant. Si vous n’appelez qu’occasionnellement, cela ne devrait pas trop vous gêner. Sinon, on ne vous recommande vraiment pas le Realme 3 Pro.
Des performances jamais atteintes à ce prix…
Avec son processeur Snapdragon 710 et sa mémoire vive de 4 ou 6 Go, le Realme 3 Pro offre une configuration similaire aux Oppo Reno (499 euros) et Nokia 8.1 (399 euros). Pas besoin de vous dire qu’autour de 250/250 euros, c’est tout simplement du jamais vu.
Le Redmi Note 7 nous avait déjà surpris par sa fluidité de navigation, le Realme 3 Pro fait encore mieux. On ne croirait pas utiliser un smartphone d’entrée de gamme puisque tout fonctionne toujours très rapidement. Pour s’authentifier tout aussi vite, il dispose au dos d’un capteur d’empreintes digitales et propose aussi de la reconnaissance faciale.
… gâchées par une surcouche decevante
Où se cache le défaut ? Malheureusement, il y en a bien un. Le logiciel du Realme 3 Pro n’a pas réussi à nous convaincre. En attendant la finalisation de sa propre surcouche (prévue pour la fin d’année), la marque utilise ColorOS, le système d’Oppo. Mauvaise copie d’iOS, cet environnement est rempli de trop nombreuses options, d’applications pré-installées, de fautes de frappe et n’est pas toujours très élégant. Les logiciels intégrés pas défaut, comme l’application Messages, sont à des années lumières de la qualité d’un Android Messages. Il est évidemment possible de les remplacer mais on reste déçu par cette première mauvaise impression. À côté, la surcouche MIUI de Xiaomi offre une expérience bien plus agréable, bien que parfois elle aussi surchargée.
Citons par exemple un drôle de bug de ColorOS version Realme : la navigation gestuelle ne permet de retourner en arrière. Un peu handicapant pour utiliser Android.
Autonomie et recharge : le sans-faute
Avec sa batterie haute capacité de 4065 mAh, le Realme 3 Pro était prometteur. Nos mesures le confirment… le smartphone a tenu 12h58 à notre test d’autonomie polyvalente, 10h53 en streaming vidéo et 22h27 en communication. Nous avons pu utiliser le smartphone 2 jours sans avoir besoin de le recharger le soir, ce qui est très positif. Le Realme 3 Pro surpasse le Redmi Note 7 dans ce domaine.
Plus étonnant, Realme propose de la recharge rapide… malgré Micro USB. C’est suffisamment rare pour le souligner. Il faut 1h17 au smartphone pour retrouver 100% de son autonomie avec le chargeur fourni dans la boîte, ce qui est vraiment excellent surtout avec une batterie de cette capacité. C’est le sans-faute.
Un appareil photo satisfaisant, sans plus
En photo, le Realme 3 Pro se montre moins ambitieux que le smartphone de Xiaomi. Il n’est pas équipé du capteur Sony de 48 Mpix mais d’un double module caméra assez classique, avec un capteur principal de 16 Mpix (f/1.7) et d’un capteur de profondeur de 5 Mpix.
A l’usage, la qualité est assez correcte. Sans battre des records, le Realme 3 Pro s’en sort très bien, notamment de jour. Même si nous lui reprochons tout de même des couleurs un peu trop vives.
En revanche, la nuit, le smartphone rencontre assez inévitablement quelques difficultés. Mauvaise gestion de la lumière, apparition de halos lumineux… C’est clairement moins bien que ce que peut produire un Redmi Note 7. Pire, l’auto-focus est très lent et gâche l’expérience.
Bref, le Realme 3 Pro n’entrera pas dans la catégorie des meilleurs smartphones photo. Heureusement pour lui, il a d’autres qualités à faire valoir, comme ses bonnes performances générales.
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