Parmi les nouveaux marchés que Razer convoite, il y a celui des boîtiers pour PC de bureau, celui des PC portables pour les créatifs et les travailleurs nomades et… celui des écrans pour joueurs. Le Raptor 27 est le premier moniteur de la marque et, comme son nom le laisse présager, il opte pour une dalle 27 pouces.
Nous avons eu le loisir de le tester pendant de longues semaines, connecté à la fois à des PC mais aussi aux consoles de nouvelle génération Xbox Series et PlayStation 5. L’occasion de voir si cet écran au nom carnassier n’allait faire qu’une bouchée de la concurrence évoluant dans les mêmes eaux : 800 euros. On le trouve toutefois aux alentours de 700 euros sur la Toile. Mais même à ce prix-là, difficile de le recommander.
Pour un premier essai d’écran Razer a essayé de répondre à un cahier des charges très strict, dans l’air du temps et qui répondrait à tous les critères que les gamers attendent d’un appareil de ce prix.
La marque mise tout d’abord sur une dalle 27 pouces, mate dont le taux de rafraîchissement grimpe à 144 Hz maximum. C’est bien. La définition de l’image est de 2560 x 1440 pixels, c’est bien aussi. C’est parfait pour faire turbiner votre RTX 3060 Ti, votre 3070 ou encore une RX 6800 fraîchement acquise(s).
La marque a pris un soin tout particulier à réduire trois des quatre côtés du cadre en plastique autour de la dalle, pour que la surface d’affichage occupe le plus de place possible. Là encore, c’est bien joué. On apprécie, et Razer répond aux standards du moment.
De dos, il est plutôt… beau
À l’arrière, pour éviter de proposer un revêtement en plastique inesthétique, Razer mise sur le tissu comme on peut le voir ci-dessous. C’est original et suivant les installations des uns et des autres, cela permet de rendre moins laid un côté de l’appareil qui l’est généralement… beaucoup.
On continue d’admirer le dos du Raptor et on aperçoit les deux tranchées qui vont permettre de pouvoir régler l’écran en hauteur. C’est un must-have en matière d’ergonomie mais certains constructeurs – pourtant réputés dans la conception d’écran (comme Samsung) – ont parfois tendance à l’oublier.
En plus de pouvoir régler la hauteur du cadre, vous pouvez aussi ajuster son angle d’inclinaison. De peu vers le bas… mais bien davantage vers le haut comme le montre l’illustration ci-dessous. Et c’est dans cette position qu’il vaut mieux faire passer tous les câbles dans le premier orifice découpé dans le pied et destiné à cet effet.
Pied qui d’ailleurs, est pour le moins massif. Il est en métal noir bien épais et bien lourd donc vous n’avez aucune chance que l’écran ne bascule vers l’avant ou l’arrière inopinément.
Sur le papier, le rangement des câbles devait être révolutionnaire…
C’est en plaçant l’écran parallèle au plafond, que vous aurez ainsi accès aux deux entrées vidéo, respectivement 1 x HDMI (2.0) et 1 x DisplayPort (1.4), et aux deux connecteurs USB classiques (l’écran peut servir de concentrateur de prises).
C’est encore là que se cache la prise USB Type-C qui peut tout aussi bien transmettre des données, qu’alimenter un appareil et servir de sortie vidéo (DisplayPort). Vous viendrez enfin y brancher le bloc d’alimentation externe de l’écran.
Une fois que vous aurez fait passer tous les câbles dont vous avez besoin dans l’ouverture, vous allez pouvoir les loger dans le pied. Mais…. les insérer dans les chemins normalement faits sur-mesure est un vrai calvaire. Un tour de force même. Les câbles plats, c’est bien, ça évite les noeuds. Mais à faire glisser dans de fines rainures étroites, c’est une torture.
Il faut donc lubrifier les côtés des parois pour que le câble plat puisse y trouver sa place. Le rentrer de face ? Trop simple ! Ce ne sera qu’un côté après l’autre, en faisant appel à toute la force de vos phalanges. Autre conseil, ne les tendez pas à fond, laissez-vous un ou deux centimètres de plus car, une fois qu’ils sont dans leur logement, ils ne bougent plus. Si vous tirez dessus, vous endommagerez le revêtement. Et n’ayez crainte, quand vous repasserez le cadre à l’horizontale, d’eux-mêmes, les câbles se courberont vers le haut et seront invisibles.
Et comme on est dans l’écurie Razer, impossible de faire l’impasse sur quelques LED. Le pied propose une bande de diode à sa base. Il est possible de le désactiver dans le menu ou d’en régler les changements de couleurs en utilisant le logiciel maison Synapse.
Un menu OSD clair et complet
Le menu du Raptor 27 est un modèle du genre. Il est clair, simple et aucune fonction n’est cachée derrière un nom bizarre. On ne peut pas en dire autant d’Acer, Philips ou encore AOC.
On navigue dans les menus par l’intermédiaire du petit joystick qui se trouve à l’arrière, en bas à droite de l’écran. Pour sélectionner une entrée ou une option, vous lui appuyez sur la tête et, pour revenir en arrière vous l’inclinez vers la gauche.
Tous les réglages classiques s’y trouvent, des profils préenregistrés à l’activation du Picture-in-Picture (deux images de sources différentes projetées sur la dalle, coupée en deux) tout en passant par l’activation de la technologie Adapative Sync qui vous permettra de profiter du FreeSync sur les cartes AMD et d’un mode de compatibilité avec le G-Sync sur les GeForce de Nvidia.
Parmi les petits gadgets logiciels à activer dans le menu, il y a un indicateur du taux de rafraîchissement de la dalle en temps réel. C’est bien pratique pour voir le comportement de l’écran et de votre carte graphique lorsque vous activez les technologies mentionnées ci-dessus.
Sa dalle est rapide et fait bien illusion à première vue
Le Razer Raptor 27 est équipé d’une dalle IPS assez réactive car, en plus d’offrir une fréquence avérée de 144 Hz, son temps de réponse est de 13 ms (blanc à noir). C’est bien pour tous les types de jeu, surtout pour les FPS (jeux de tir à la première personne) et les jeux de combat. Nous avons toutefois observé un peu de rémanence, surtout en HDMI.
Pour profiter au mieux de la définition et du taux de rafraîchissement à grande vitesse, le mieux reste de passer en DisplayPort et là, les effets de rémanence sont bien moins visibles. Etrange.
À l’oeil nu, la dalle en met plein les mirettes. C’est un fait. Les rouges pètent à la figure, les verts sont luxuriants et les bleus, profonds à souhait. Mais… les gris, sont déjà moins convaincants. Si nous devions ne nous en tenir que là, nous dirions que Razer répond à la demande de la plupart des gamers : une image flatteuse, rapide et qu’on peut fixer pendant des heures. Surtout que comme l’électronique de la dalle répond aux normes VESA HDR 400 et HDR10, il est possible d’activer ces modes dans les jeux compatibles, et sur les consoles de génération précédentes (PS4 Pro/Xbox One X) et les nouvelles venues, pour admirer des explosions de couleurs à l’écran.
Notre première impression était assez bonne mais, nous nous doutions qu’il y avait un loup. Nous avons dégainé notre sonde. Et là, les choses se sont sacrément gâtées.
Le Raptor déchire les couleurs des pixels à pleines dents
Après avoir fait nos tests classiques à la surface de la dalle, premier constat : il y a une énorme fuite de lumière en haut à gauche de la dalle. Du genre de celle que l’on perçoit à l’oeil nu sans problème, avec une image sombre affichée.
En outre, la luminosité n’est pas terrible. En moyenne maximale, en mode par défaut, elle plafonne à 254 cd/m2 avec un pic à 286 cd/m2 au centre. Mais, sur toute la partie supérieure de l’écran, les blancs sont plus gris que… blancs. Le taux de contraste, lui, atteint difficilement 774:1 en moyenne maximale (un peu plus de 1000:1 uniquement au centre) : la faute à la fuite de lumière que nous évoquions plus haut. L’homogénéité est donc absolument lamentable, les écarts entre les teintes claires et sombres sont tellement grands qu’il est impossible de ne pas lui infliger une note de 0.
Au niveau de la colorimétrie, ce n’est pas génial non plus. En mode par défaut, nous obtenons un Delta E (norme 2000) de 3,63 en moyenne. Les rouges sont déformés, les verts aussi. Les gris sont tantôt rosés, tantôt blancs. Il n’y a que les bleus qui restent justes. On note toutefois que l’espace colorimétrique sRGB est conforme à ce qu’annonce Razer : 125%.
Si vous faites varier les profils préenregistrés, le Delta E s’affole : les valeurs oscillent entre 3,78 (FPS) et 5,81 (Streaming). Dans tous les cas, les couleurs les plus fausses demeurent les mêmes, les rouges d’abord, les autres ensuite et les bleus rattrapent le coup comme ils peuvent. Essayez de composer votre propre profil en mode Custom, ce sera toujours mieux que ceux concoctés par Razer.
Enfin, parlons du traitement HDR. Il est de qualité passable. Lors de nos tests avec les consoles next gen, il a fait ressortir le bon, comme le moins bon de certains créations vidéoludiques. C’est le risque. Mais, plus dérangeant, le passage trop violent de couleurs à d’autres ne se fait parfois pas du tout en douceur. Enfin, nous avons remarqué que, par moment, des trames verticales apparaissent à l’écran dans les interfaces souvent très figées des OS des consoles.
En clair, si vous avez prévu de jouer à des titres où les mouvements de caméra sont rapides, brusques et incessants : coupez le HDR dans le menu de l’écran comme à la source. Si, au contraire, vous vous divertissez avec des jeux calmes et plutôt contemplatifs, activez-là.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.