Après « deux » vient généralement… « trois ». Dans la famille des PC portables gaming Strix Scar d’Asus, on suit la logique et après avoir proposé un Strix Scar 2 convaincant mais perfectible sur bien des points, le constructeur revient avec la troisième version. Encore un proverbe ? « La troisième, c’est la bonne ». Enfin généralement. Et c’est tout ce qu’on souhaite à cette machine de jeu 15,6 pouces, qu’Asus nous a envoyée dans une référence haut de gamme (G531GW-AZ102TT) afin de la passer à l’épreuve de nos tests et de connaître notre jugement. Une belle bête qui coûte la bagatelle de 3000 euros et qui, on l’espère, parviendra à justifier son prix.
Le Scar III G531GW nous a surpris à plus d’un titre. A commencer par son design. On aime ou pas mais, il faut reconnaître que le travail de refonte entrepris entre la version 2 et la 3 est vraiment bien réalisé. Ce G531 nous fait presque penser à une machine de marque concurrente, sertie d’une tête d’alien sur le dos de l’écran.
C’est plus particulièrement la partie du boîtier ressemblant à un petit trottoir et présente au-dessus du clavier qui nous y fait penser. Car, pour le reste, pas de doute, c’est un Asus ROG. Le logo en forme d’oeil est bien là, on retrouve la bande de LED RGB qui court sur trois des quatre côtés du boîtier, les touches multicolores, un revêtement imitation fibre de carbone sans oublier la forme du bord inférieur de l’écran, caractéristique de cette famille de PC portables.
Passé à la toise et sur la balance, le Strix III affiche la couleur : 36 cm de large pour 2,9 cm de haut (écran fermé) et 2,31 kg. Un poids auquel il faut ajouter celui du chargeur, de 800 grammes.
Compte tenu de l’épaisseur de la machine, Asus a pu garnir le flanc gauche de bon nombre de prises : 3 USB classiques et une sortie casque. A l’arrière, sur le dos du bourrelet, se trouvent 1 USB Type-C pouvant aussi servir de sortie vidéo (DisplayPort), un HDMI plein format et une prise réseau 10/1000. C’est aussi là que l’adaptateur secteur viendra se brancher.
Asus a réussi à dégager le côté droit de la machine des connecteurs, laissant le champ libre à l’utilisation d’une souris gaming externe, sans risquer de heurter une prise alors qu’on effectue de grands moulinets dans un jeu.
Car si vous pensiez utiliser le touchpad pour coller des headshots à vos adversaires, ce n’est pas son rôle ici. Il ne vous servira qu’en situation de mobilité, pour faire un peu de surf ou lancer un film. N’en attendez pas plus de sa part.
Comprenez-nous bien, il est agréable à utiliser et il servira surtout de pavé numérique tactile plus que de dispositif de pointage. En effet, on peut passer d’une fonction à l’autre en un tour de main, comme sur quelques autres PC de la marque, plus orienté productivité et création, comme le Zenbook Pro Duo par exemple.
Le clavier, pour sa part, est très bon. Nous n’avons rien de particulier à lui reprocher… Allez, si quand même. Le positionnement du bouton de mise en marche n’est pas optimal. Il est trop près de la touche Suppr à notre goût. Nous l’avons heurté une ou deux fois lorsque nous tchattions avec des coéquipiers, provoquant au passage la mise en veille de la machine (et un cri de rage de notre part). Il nous a fallu nous acclimater à la disposition du piano mais, ensuite, tout est rentré dans l’ordre.
Mais qu’est-ce que c’est que ce gadget ?
Le côté droit n’est toutefois pas vierge de toute interface. On y trouve un drôle d’accessoire, orange, qui vient se glisser sur le côté de la machine.
C’est le KeyStone, une sorte de clé NFC sur laquelle sont stockés un ou plusieurs profils de réglages et qui donne même accès à une partie du SSD, sécurisée de façon logicielle, où on peut archiver des documents un peu sensibles par exemple.
Le rôle principal de cette curieuse clé est avant tout de vous permettre de déplacer tous vos réglages personnalisés (rétroéclairage clavier par exemple) d’un Strix (Scar ou Hero III) à un autre. Bon, pourquoi pas. Mais les probabilités que vos connaissances ou partenaires de jeu aient le même ordinateur de gaming que vous sont toutefois réduites. Et qu’ils vous le prêtent pour jouer, encore plus minces !
Bref, le KeyStone est l’accessoire gadget vraiment dispensable du Strix III et nous n’avons franchement pas pu lui trouver d’intérêt gaming. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir cherché. En revanche, comme clé virtuelle pour déverrouiller le « coffre fort » qui peut contenir des données sensibles, pourquoi pas.
Une dalle Full HD à grande vitesse
L’écran 15,6 pouces de ce modèle de Scar III livre une fiche technique impressionnante. Mais les machines vendues à des prix inférieurs n’en profitent pas systématiquement, consultez bien ce document avant l’achat, surtout si c’est une dalle à 240 Hz qu’il vous faut. Oui, vous avez bien lu.
A bords très fins, la dalle mate Full HD, est donc rafraîchie à 240 Hz. Et pour enfoncer le clou, Asus annonce un temps de réponse de 3 ms (gris à gris), lorsque vous activez la fonction d’overdrive dans le logiciel maison, l’Armoury Crate (voir plus bas).
C’est sans doute l’écran IPS le plus « rapide » que nous ayons jamais vu sur un PC portable. Avant d’y afficher les pixels et polygones de nos jeux préférés, nous l’avons soumis à nos tests de colorimétrie, de luminosité et de taux de contraste. Tous ont été effectués en utilisant le profil d’écran par défaut (Default), sachant qu’Asus propose pas moins de sept paramètres préprogrammés (Cinema, FPS, etc.)
En matière de colorimétrie, le deltaE mesuré s’élève à 3,04. C’est un peu mieux que la moyenne des dernières machines éprouvées ces derniers mois (3,24) mais bien trop éloigné de 0 pour prétendre assurer une excellente fidélité des couleurs. On s’en contente parfaitement dans les jeux mais les puristes de la photographie, par exemple, devront sans doute opérer un calibrage avec une sonde pour l’utiliser comme outil de travail.
La luminosité maximale moyenne du panneau IPS a été mesurée à 298 cd/m2, ce qui est correct mais nous nous attendions à mieux vu le prix de la machine. Le taux de contraste, lui, monte à 1137:1, c’est déjà mieux. Cela se traduit par un bon rendu des zones sombres et des couleurs assez vives.
Dans le feu de l’action, le taux de rafraîchissement de la dalle fait merveille, l’impression de fluidité est vraiment grisante et c’est un régal de jouer aux FPS (la spécialité de la famille Scar), les jeux qui profitent le plus des 240 Hz. Dans les autres titres, tout dépend des mouvements de la caméra et de leur importance pour mener les actions à bien mais, clairement, des écrans comme celui-ci méritent de devenir le standard sur les PC portables gaming.
Strix III : du jeu à plein, des évolutions possibles
Asus a su composer une configuration véloce, justifiant le prix très élevé de la machine (3000 euros, on le rappelle). La puissance de feu est colossale comme en témoigne la consommation qui pourra dépasser les 200 watts sans trop se forcer.
C’est un processeur de neuvième génération, le Core i7-9750H, qui va se charger de la partie calcul pure et dure et la Nvidia GeForce RTX 2070 (non Max-Q) sera, elle, à la manoeuvre quand il faudra afficher les textures, les effets et les éventuels rendus ray tracing de vos jeux de prédilection. Titres qui seront à installer sur le SSD M.2 NVMe de 1 To, la seule mais véloce unité de stockage de la bête.
Et comme Asus a eu la bonne idée de prévoir un emplacement libre pour un disque au format 2,5 pouces dans le boîtier, vous pourrez étendre la capacité d’archivage du Strix III.
Autre composant que l’on pourra faire évoluer au besoin, la mémoire. De type DDR4, elle est présente à hauteur de 16 Go dans la configuration testée, soit deux barrettes de 8 Go.
Facilement accessibles une fois l’arrière du Strix III démonté, les deux emplacements qui hébergent les modules DDR4 pourront en accueillir de nouveaux, de plus grosse taille quand les jeux ou les applications l’exigeront. Pour le moment, avec 16 Go, il y a largement de quoi faire tourner la majorité des programmes, tant vidéoludiques que de production multimédia.
D’ailleurs, dans nos tests, le ROG Strix III est à la hauteur de ses prétentions. Il obtient une bonne note en matière de performances globales (3,6 sur 5). Dans les jeux les plus anciens, à fond, en Full HD, les scores oscillent entre 174 et 262 images par seconde. A titre indicatif, son score graphique dans 3D Mark Cloud Gate s’établit à presque 95 000 points, autant dire qu’il ne fera qu’une bouchée de beaucoup de jeux (Strix en jaune ci-dessous).
Les titres plus récents ne lui posent pas trop de soucis non plus : nous avons relevé entre 86 et 109 images par seconde dans The Division dans les profils Haut et Ultra, légèrement pimentés par nos soins. Dans Rise of the Tomb Raider, l’Asus se maintient au-dessus du palier des 100 images par seconde, tant en DirectX 11 que 12, avec les graphismes à fond. Dans le graphique ci-dessus, le Strix III est en violet et se place dans le quatuor de tête, à quelques encablures du Zephyrus S 17,3 pouces vendu dans les mêmes eaux.
Activité, température et bruit : une interface de contrôle complète
Pour garder un oeil sur l’activité des composants de la machine mais, aussi, paramétrer quelques fonctionnalités, Asus fait appel à son logiciel maison, l’Armoury Crate.
C’est là que vous pourrez modifier le profil de comportement du système (Silencieux, Performance, Turbo, etc.) qui conditionne aussi l’activité de la ventilation. Mais nous y reviendrons. Toujours via l’interface, vous aurez plusieurs indicateurs d’activité et de température des composants clés de la machine que sont le CPU, le GPU ainsi que les fréquences appliquées sur la mémoire DDR4. Il est bien entendu possible d’associer des profils à des applications pour, par exemple, minimiser l’activité des composants au maximum lorsque vous faites du traitement de texte ou que vous regardez un film sur un service de VOD. Et, à l’inverse, le ROG pourra se déchaîner dès qu’un jeu ou une application de retouche sera exécuté.
C’est aussi via l’Armoury Crate que vous pourrez changer l’éclairage du clavier ou encore avoir accès à des optimisations audio.
Nous évoquions l’activité de la ventilation étroitement liée à l’utilisation des profils, il est donc temps de parler du bruit généré par le système de refroidissement. Sachez qu’il se compose de deux ventilateurs, d’un important réseau de tuyaux de cuivre ainsi que de quelques plaques adhésives isolantes. Il y a tout ce qu’il faut pour évacuer les calories par les différentes ouvertures latérales et arrières du Strix III.
En utilisation normale, nous avons relevé un bruit maximal de 30 dB. En activité soutenue, en revanche, la donne change, avec des pics à 47,6 dB enregistrés. Du côté du thermomètre, nous avons mesuré 25,8°C sur les repose-paumes contre 55,2°C sous la machine, après plusieurs longues minutes de stress intense. Toutefois, il faut reconnaître que tout cet arsenal réfrigérant remplit correctement sa fonction, nous n’avons constaté que de très légers effets de throttling au niveau du CPU. Le Core i7 a dû passer à 2,4 GHz (au lieu de 2,6) sur ses 6 coeurs après plus de 10 minutes de surcharge de la plateforme.
ROG Strix III : bonne endurance pour un gamer
L’autonomie n’est pas franchement le point fort des PC portables gamers. Toutefois, ces derniers mois, nous avons eu plusieurs bonnes surprises. Certaines références étaient capables de tenir plusieurs heures sur batterie pour peu qu’on ne lance pas de jeu, bien sûr. Le ROG Strix III nous a surpris : il tient un peu plus de 4 heures en streaming vidéo contre plus de 7 heures en autonomie polyvalente. La batterie se recharge à 50% en 33 minutes et, entièrement, en 2 h 24, ce qui n’est pas si mal pour une machine de ce type.
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