C’était l’une des grandes nouveautés du dernier Computex 2019. L’Asus ZenBook Pro Duo UX581G souhaite incarner le futur du PC portable pour celles et ceux qui travaillent beaucoup, qui créent énormément et qui ont besoin de disposer d’une configuration à écrans multiples. Ainsi, ce ZenBook Duo embarque non pas un, mais deux écrans. Le premier de 15,6 pouces est à sa place habituelle. Le second, un peu plus petit (14 pouces), bouscule les touches du clavier vers le bord inférieur du plateau afin d’être à portée de rétine. Il a comme des airs de Project Precog, le portable du futur selon Asus ce Pro Duo.
Est-ce une (super) vitrine technologique et/ou un super outil de travail ? C’est la question à laquelle nous allons répondre dans ce test. Notre cobaye est le modèle UX581GV-H2003T qui coûte la rondelette somme de 3300 euros.
Une version commercialisée 3000 euros est aussi disponible dans le commerce, équipée de deux fois moins de mémoire. C’est sa seule différence.
Il y a quelques semaines, nous recevions le ZenBook Pro Duo et nous vous le faisions découvrir en images, avec nos premières impressions. Aussi, nous invitons-vous à aller consulter notre précédent article si vous souhaitez avoir un tour complet du propriétaire car nous ne reviendrons que très peu sur tout ce que nous avions déjà abordé.
Nous le pressentions, le ZenBook Pro Duo UX581G est aussi bien une démonstration du savoir-faire d’Asus qu’une vraie machine de travail. Le constructeur taïwanais a appris des erreurs commises sur la génération précédente qui intégrait un petit écran tactile sous le touchpad. Pas très pratique à utiliser et limité dans ses possibilités, le ScreenPad de première génération était un beau brouillon pour le ScreenPad Plus, le second écran de ce nouveau Pro Duo.
A lire aussi – Test : Asus ZenBook Pro 15, un tueur de MacBook Pro qui a encore quelques progrès à faire
ScreenPad, il revient et il est plus grand
Le ScreenPad Plus conserve sa surcouche logicielle, mais il est maintenant possible d’interagir plus facilement avec elle. On y accède en tapotant le côté gauche de la dalle. Le petit menu apparaît immédiatement et il est possible d’y glisser-déposer toutes les icônes des programmes que l’on souhaite garder à portée de main. Auparavant, pour ajouter une appli à ce petit portail, il fallait en passer par un moteur de recherche poussif et aussi flexible qu’une barre en acier trempé.
Comme la précédente mouture, le ScreenPad Plus peut se transformer en grosse TouchBar, façon MacBook Pro. Mais, cette année encore, ce qui coince, c’est que le nombre d’applis qui exploitent cette facette de l’écran ne sont pas légion. Une quinzaine à tout casser. C’est ce qui nous pousse à penser qu’il ne faut pas forcément voir ce large écran tactile comme une barre de raccourcis pour applis compatibles, mais bien comme un second à écran à part entière.
La preuve, après quelques jours d’utilisation, nous avions même complètement oublié l’existence de l’interface créée par Asus tant sa valeur ajoutée n’est pas une évidence. Pire, nous y avions disposé nos icônes et organisé l’ouverture de nos applis/fenêtres comme nous l’aurions fait sur notre propre poste de travail.
Nous sommes même parvenus à prendre l’habitude de jongler avec les boutons du clavier qui permettent de transférer une fenêtre du petit vers le grand écran. Et pourtant, les débuts ont été chaotiques.
Nous le précisions dans notre premier article, le ScreenPad Plus est un écran 14 pouces tactile, affichant une définition appelée 4K par Asus mais qui, en réalité, se cantonne au 3840 par 1110 pixels. Son revêtement mat empêche que l’image de l’écran principal vienne s’y refléter – c’est bien vu ! – mais il n’entrave pas la prise de notes ou la retouche d’image à la pointe du stylet.
Bien entendu, nous avons soumis cet écran à notre protocole de test habituel. Sa luminosité maximale moyenne est de 290 cd/m2 et son taux de contraste, de 1074:1.
L’écran principal est impressionnant
La dalle 15,6 pouces 4K HDR du Pro Duo va plaire aux créateurs, photographes et autres monteurs vidéo. Brillant et tactile, certes, il ne partait certes pas très bien, mais attendez la suite. La technologie d’affichage n’est autre que de l’OLED dont les contrastes sont infinis (99999:1). La luminosité s’établit à 390 cd/m2 en moyenne maximale et la fidélité des couleurs est bonne puisque nous avons relevé un Delta E à 2,7 (plus on est proche de 0 mieux c’est). Il ne parvient pas dans ce domaine à faire jeu égal avec le MacBook Pro 15 2019 (Delta E de 2,1) ou encore avec le dernier Dell XPS 15 (Delta E de 1,15) mais il se défend bien. Enfin précisons qu’il répond aux certifications colorimétriques DCI-P3 à 100% et sRGB à 133%.
Peu importe le travail graphique à effectuer, le film que vous allez regarder ou encore les jeux que vous ferez tourner sur la machine, le ZenBook Pro Duo vous met une claque visuelle assez sévère, pas de doute.
Un bon clavier, un touchpad moins convaincant
Avant d’évoquer la puissance des chevaux qui se trouvent sous le clavier, parlons de ce dernier justement. Comme sur le très gamer Zephyrus S d’Asus, l’ensemble des touches du Pro Duo se situe sur le devant du plateau intérieur. Des touches qui sont rétroéclairées (blanc) et dont l’intensité peut être réglée selon plusieurs modes. La course est plutôt moyenne, le toucher est agréable et le bruit, maîtrisé. Mais les touches sont assez proches les unes des autres, plus que sur un clavier traditionnel. Il faut donc s’y habituer pendant quelques heures, le temps d’être parfaitement à l’aise.
Que vous fassiez de la bureautique à tour de bras, que vous vous serviez de raccourcis dans les logiciels de production ou, encore, que vous vous autorisiez quelques moments de détentes en faisant tourner un jeu, il est à l’aise partout sans se distinguer dans un domaine en particulier.
Pour accroître davantage le confort d’utilisation, Asus a eu la bonne idée de livrer un repose-poignets amovible dans le carton. Assorti à la machine, il est d’une fabrication plutôt quelconque. Il a toutefois le mérite d’exister, beaucoup apprécieront ce support supplémentaire. Comme on le voit sur la photo ci-dessus, le touchpad remplace le pavé numérique physique. Toutefois ce dernier est toujours là. Tactile, il n’apparaît que si vous le sollicitez (en tapotant dans le coin supérieur droit).
Vous vous en doutez, les boutons de clics se situent sous la surface de glisse. Surface qui n’est pas très grande et qui, on s’en rend rapidement compte, ne sert qu’en cas d’urgence. Nous vous recommandons clairement l’utilisation d’une souris externe. Surtout que cela vous permettra d’afficher le pavé numérique virtuelle de façon permanente pour vous adonner à des séances de tableurs endiablées.
Il a de quoi répondre au moindre de vos désirs
Pour répondre aux besoins de toutes les applications, des plus communes aux plus spécialisées comme les logiciels de retouche ou les jeux, Asus mise sur une configuration musclée. Pour le calcul, le processeur Intel Core i7-9750H répond présent, épaulé dans sa mission par 32 Go de mémoire vive DDR4. Vient ensuite la GeForce GTX 2060 de Nvidia qui va se faire un malin plaisir d’afficher les textures et les polygones de vos éventuels jeux.
Voir le graphique en plus grand sur Flourish (l’Asus est en bleu)
Pour les titres AAA récents, un conseil, évitez la définition native de la dalle car la 4K et la 2060 ne font pas toujours bon ménage. Privilégiez le Full HD, c’est une valeur sure. Normalement en Haut voire en Très Haut, ça passe sans problème. Nous avons atteint plus de 60 images par seconde dans différents tests de jeux récents DX11 et DX12 en Full HD.
Pour les anciens jeux ou les titres eSport, à vous de voir la définition et le profil des graphismes qui offrent le meilleur rapport qualité/performance. La 4K s’envisage sérieusement dans les titres peu gourmands en ressources ou qui fonctionnent sur des moteurs un peu anciens (Dirt 3 turbine à 160 images par seconde en Full HD, 120 en 4K). Quoi qu’il en soit, sachez qu’en Full HD comme en 4K, on peut jouer sans le moindre problème. Il suffit juste d’effectuer quelques réglages graphiques pour que la magie opère. Rappelons au passage que la RTX 2060 peut également se montrer une très bonne alliée pour les applis compatibles GPGPU, c’est-à-dire qui se servent de la puissance de la puce 3D et du processeur principal pour accélérer moult traitements, encodages et autres conversions dans les logiciels de créations.
Dans ces conditions d’utilisation (comme en jeu), la soufflerie de la machine risque de se mettre rapidement à l’oeuvre. Elle peut atteindre un pic de 44,2 dB soit autant que chez bon nombre de PC portables de jeux. En utilisation bureautique, c’est le silence complet ou presque : 28,5 dB.
Faute de repose-mains, nous n’avons pas vraiment pu faire nos mesures usuelles de température sur le dessus de la machine. En dessous, sachez que le thermomètre monte à 42°C maximum ressentis.
Pour installer et archiver à toute vitesse, Asus mise sur un 1 To de SSD. Il est impossible d’ajouter une unité de stockage supplémentaire dans le boîtier donc, si vous saturez le SSD, il faudra faire appel à un disque externe. Cela tombe bien, il y a quelques connecteurs USB à disposition. En revanche, Asus a fait l’impasse sur la prise réseau et ça c’est regrettable. Et si la marque espère sauver les meubles en brandissant l’étendard attestant la présence du Wi-Fi 6, c’est loupé.
Pas léger, un peu épais mais il a de bons poumons
Avec 2,4 kilos sur la balance (contre 1,8 pour le MB Pro) et une épaisseur de 2,7 cm (versus 1,55 sur le MB Pro), le ZenBook Pro Duo ne va pas être facile à loger dans un petit attaché-case. Si vous voulez le transporter, il faut prévoir un bon sac à dos. Et ne pas oublier d’inclure les 810 grammes de l’adaptateur, surtout si vous partez un moment. La machine peut consommer jusqu’à 191 watts en pointe et la batterie ne tiendra pas très longtemps en usage intensif.
Cependant, avec seul l’écran principal actif, nous avons mesuré l’autonomie maximale (polyvalente) de l’appareil à 6 heures maximum. En streaming vidéo, on descend à 4 h 30. Pour un PC portable de ce gabarit, c’est bien.
En allumant le second écran et en réglant sa luminosité sur 200 cd/m2, l’autonomie passe à 3 h 54 en utilisation polyvalente. En lecture vidéo à distance, l’UX581G reste au-dessus du seuil des trois heures (3h22). Nous sommes surpris : nous nous attendions à bien pire.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
