Montres, stylos ou encore édition spéciale du Huawei Mate 10 Pro, la marque Porsche Design propose un ensemble de produits qui rappellent la célèbre marque de voitures allemandes. Attention, pas d’amalgame ici, ce ne sont pas les designers de bolides qui sont à l’origine de ces créations. Voilà ce qui explique l’absence de l’emblématique écusson sur les produits exploitant la licence.
L’un des derniers arrivants au catalogue, c’est le Book One, un PC portable hybride aux airs de Surface Book de Microsoft. Il n’est disponible que dans une seule configuration (c’est simple), plutôt musclée, coûtant presque 2800 euros (2795 euros pour être exact). Si vous souhaitez craquer après lecture du test, direction l’une des boutiques Porsche Design ou encore l’enseigne Bleujour, également vendeur du Book One. C’est d’ailleurs celle-ci qui nous a fait parvenir ce dernier pour notre test.
Bel appareil que ce Book One de Porsche Design : c’est l’un des premiers PC portables hybrides qui combine à la fois les propriétés physiques d’un « convertible » et d’un « détachable ». En clair, l’écran tactile 13,3 pouces du Book One peut pivoter à 360° pour venir se positionner au dos du clavier ; et il peut également se désolidariser complètement du clavier et être utilisé comme une simple tablette Windows 10 grande taille. Pas mal !
Le Book One est donc un vrai contorsionniste et peut s’utiliser comme on le souhaite : en PC ultraportable classique, comme une tablette ou encore en mode « tente » (position de « V » inversé) ou en mode « support » (touche du clavier contre la table, écran tourné vers l’utilisateur).
Carrosserie high tech
Pour mettre ses atouts ergonomiques en valeur, rien ne vaut un boîtier à la finition irréprochable. Bords arrondis, lignes fuselées, le Book One se pare d’alliage d’aluminium et d’acier anodisés, finement découpés et usinés. Des lignes qui sont clairement inspirées par les éléments de « carrosserie » des bolides allemands !
Sans parler des charnières de l’écran qui font penser à des rouages mécaniques, un peu comme ceux que l’on pourrait trouver dans un moteur. Celles-ci sont aussi en métal, bien évidemment, et sont solidaires de la partie qui sert à accueillir la tablette.
L’ardoise tactile est maintenue en trois points par un système d’électro-aimants qui n’est pas sans rappeler celui du Microsoft Surface Book.
Pour l’éjecter, il suffit d’une pression un peu longue sur le petit bouton situé sur le flanc droit de la partie clavier. A noter, cette touche fonctionne que la machine soit éteinte ou allumée, ce qui est fort pratique.
Le Book One pèse son poids… et est déséquilibré
Posé sur la balance et apposé contre la toise, le Book One adopte les standards d’encombrement en vigueur dans le monde du convertible ou de l’ultraportabilité (31,14 x 22,6 cm).
Ensemble, tablette et clavier accusent toutefois un poids assez élevé de 1,56 kg et une épaisseur maximum de 1,78 cm en position fermée. En comparaison, les derniers convertibles Spectre x2 (12 pouces) de HP ou le très récent Asus ZenBook Flip S pèsent respectivement 1,13 kg et 1,11 kg et embarquent peu ou prou la même configuration. On précisera tout de suite que, contrairement à ces deux concurrents, le Book One embarque deux batteries, une dans le clavier et l’autre dans la tablette.
Tablette qui, seule, pèse tout de même plus de 760 grammes. Ainsi, lorsque celle-ci est solidaire du clavier et que l’angle d’ouverture de l’écran ne dépasse pas 110°, tout va bien, la machine reste en place, qu’elle soit posée sur une table ou sur les genoux. Mais si on pousse trop l’écran vers l’arrière, la partie clavier ne parvient plus à contrebalancer le poids de l’ardoise. L’ensemble bascule dangereusement et, entrainé par son poids, tombe à la renverse ! Ainsi, pianoter du texte machine posée sur les genoux devient un exercice un peu dangereux… pour le Book One.
Clavier, touchpad, doigts ou stylet, le choix des armes
Poursuivons notre analyse ergonomique en précisant que le clavier est de bonne taille, occupe bien le plateau interne mais offre un confort de frappe assez dur. Précisons aussi que les touches séparées sont rétroéclairées (trois intensités possibles) mais que le faisceau lumineux est assez faiblard. Pire, on ne distingue pas clairement les petits pictogrammes relatifs aux raccourcis activables au moyen des touches Fn + F1 à F12.
Le touchpad, de son côté, possède une surface de glisse généreuse, bien proportionnée et agréable à arpenter du bout des doigts.
Si vous êtes un fervent adepte de l’écriture manuscrite, sachez que le Book One est livré avec un stylet utilisant la technologie Wacom. Son corps est un peu anguleux mais tient bien en main. La mine offre plusieurs milliers de points de pression, il est ainsi possible de tracer des traits plus ou moins épais sans passer par un réglage spécifique dans l’appli de prise de note ou de dessin choisie. Nous n’avons presque pas constaté de latence entre le moment où nous imprimions un geste à la surface de l’écran et sa matérialisation sous forme de lignes sur Paint.
Connectique honnête
Deux prises USB 3.0 plein format se trouvent sur le flanc gauche du clavier, ainsi qu’une prise USB Type-C. Celle-ci sert à la fois d’interface de transfert de données et accueille l’embout de l’adaptateur secteur (au format prise) pour la recharge de la batterie.
Un second connecteur Type-C (compatible Thunderbolt) se trouve sur la tablette et se voit doté des mêmes fonctions. Pour les adeptes du travail sur deux écrans, sachez qu’un adaptateur USB Type-C vers HDMI est livré dans le carton.
Enfin, dernier élément de connectique présent, le lecteur microSD, bien pratique pour étendre les capacités de stockage de la machine ou, par exemple, vider les photos prises au moyen d’un smartphone.
Beaucoup de (beaux) pixels
Passons maintenant à nos tests techniques purs et durs. Comme d’habitude, nous ouvrons le bal avec l’évaluation de l’écran 13,3 pouces tactile. La dalle choisie par Porsche Design est de type IPS et affiche l’interface de Windows et de vos applications en QHD+ (3200 par 1800 pixels). Résultat, il faut obligatoirement jouer sur l’échelle de Windows 10 et l’augmenter à 150% minimum pour ne pas se fatiguer la rétine (icônes minuscules, caractères trop petits). Reste que, de notre point de vue, une telle quantité de pixels sur un écran de cette diagonale ne sert pas à grand-chose, à part faire « riche » sur une fiche technique, surtout si l’on s’en sert principalement pour travailler.
Qui dit écran tactile dit vitre de protection. Celle du Book One est particulièrement brillante et adore conserver les traces de doigts. Et si d’ordinaire, jouer sur l’angle d’inclinaison de l’écran est une bonne idée pour se débarrasser des parasites lumineux, comme nous l’expliquions plus haut, ici mieux vaut éviter !
Après passage sous la sonde, la dalle de cet ultraportable est plus lumineuse que celle des concurrents actuels, avec une valeur maximale moyenne de 406 cd/m2. Le taux de contraste n’est pas en reste puisque dépassant les 1120:1. En clair, peu importe le contenu que vous visionnez sur l’écran : le rendu des couleurs est de bonne qualité. En outre, nous n’avons pas décelé de gros défauts colorimétriques, hormis un très léger voile bleu, souvent visible sur les écrans IPS dernière génération.
Une motorisation classique d’ultraportable haut de gamme
Sur le Book One, tous les composants se trouvent derrière l’écran 13,3 pouces. Le menu se compose ici d’un processeur Intel Core i7-7500U qui se charge des calculs et des graphismes (comme souvent sur les ultraportables), de 16 Go de mémoire et de 512 Go de SSD. Sur le papier, l’ensemble a tout pour réussir mais nous avons remarqué quelques petits ralentissements inexplicables dans des applis usuelles (navigation, traitement de texte). Ou encore des sorties de veille parfois un peu difficiles, avec obligation de redémarrer la machine sauvagement à la main. Et ce, que la tablette soit ou non connectée au clavier. Malgré nos investigations, nous n’avons pas constaté d’effets de throttling ou d’autres manifestations matérielles pouvant expliquer cela. Mystère.
En comparant les résultats obtenus par le Book One à ceux obtenus par d’autres hybrides concurrents actuels (plus abordables), nous nous sommes rendus compte que le Porsche Design est un peu à la traîne. Surtout lorsqu’il s’agit de mobiliser les ressources graphiques, même sommairement. Difficile pour le contrôleur 3D intégré au Core i7 d’afficher avec aisance des images 3D complexes sur autant de pixels.
HearthStone tourne en définition native, les très vieux titres passent sans souci jusqu’en 1080p. Cependant, n’espérez pas arpenter les planètes de Star Wars Battlefront II, blaster au poing, ou encore les plages du débarquement de Call of Duty : WWII avec ce Porsche Design. Vous seriez très déçus.
Reste que le Book One a vocation à s’illustrer dans les applis bureautiques, les activités web et le multimédia (de Full HD à 4K) à bonne dose. Il peut aussi se permettre quelques incursions dans le monde de la retouche ou du développement de photos numériques ou du montage vidéo.
Chose appréciable, même en stressant tous les composants, la ventilation reste très silencieuse : 33,4 dB maximum ont été mesurés (29 dB au repos). Corolaire, dans ces conditions, le mercure grimpe en flèche. Nous avons relevé presque 50°C au dos de l’ardoise. C’est bien trop chaud !
Heureusement que la batterie du clavier est là
Dernier mais néanmoins important test de notre protocole, celui de l’endurance. Le Book One a été soumis à nos épreuves usuelles : la lecture vidéo en boucle (enregistrée sur le SSD) avec la luminosité au maximum et notre scénario d’autonomie polyvalente, avec l’écran réglé à 200 cd/m2. Nous avons fait plusieurs cycles et une fois tous les résultats compilés, il apparait qu’en conjuguant la puissance des deux batteries, le Book One tient 8 h 51 en lecture vidéo 480p, 7 h 10 avec un film en 1080p. En autonomie polyvalente (mélange d’ouverture/fermeture de fenêtre, traitement de texte, tableur, lecture de vidéos streamées, etc.), le couple de batterie tient 8 h 36. De bons scores, assurément.
En revanche, dès qu’on désolidarise la tablette du clavier, la musique n’est plus la même, surtout en autonomie polyvalente où on tombe à 2 h 22 minutes maximum. En lecture vidéo, on gagne une poignée de minutes de rab mais guère plus. Bref, n’espérez pas pouvoir exploiter la tablette seule trop longtemps, gardez le chargeur à portée de main ou, à défaut, la partie clavier pour éviter de tomber en panne sèche au mauvais moment !
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