Présenté en grande pompe à la conférence Dell du Computex 2017, l’Inspiron Gaming Desktop est un PC de bureau pour joueur qui turbine aux processeurs AMD Ryzen 7. C’est aussi l’ordinateur de bureau qui confirme « le retour » du texan dans le gaming, autrement qu’au travers du prisme de son autre marque – ô combien connue des gamers, Alienware.
Pas de doute, cet Inspiron Gaming Desktop a le look d’un PC de jeu mais en a-t-il vraiment les tripes ? La version que nous testons coûte un peu plus de 1400 euros mais les prix commencent à partir de 780 euros (avec un Ryzen 3). Précisons qu’il est impossible de faire varier le moindre composant, quelle que soit la référence choisie.
Après plusieurs PC portables très orientés casual gaming, Dell se remet à faire des PC de bureau dédiés au jeu occasionnel, sous son propre nom. De loin, cet Inspiron Gaming Desktop a clairement un petit quelque chose d’Alienware, LA marque de luxe de machines de jeu. Mieux, on pourrait presque dire qu’il en a l’étoffe car les composants présents à l’intérieur du boîtier moyen tour, dont la moitié inférieure est ajourée, ont de quoi faire tourner plus que correctement un très grand nombre de titres. Mais nous y reviendrons un peu plus tard.
Solide et pas trop imposant (45,8 x 21,6 x 43,7 cm), le boîtier de ce PC ne souffre d’aucun défaut extérieur. Les matières plastiques sont de bonne qualité, les petites LED présentes dans le châssis ne laissent aucun doute quant aux orientations de la bête et toute la partie ajourée est tout aussi « esthétique » que fonctionnelle. C’est par là que l’air frais s’infiltre à l’intérieur de cet Inspiron.
A l’avant comme à l’arrière, Dell voit les choses en grand en proposant une connectique très étoffée. Il y a de quoi brancher souris et clavier externes gaming (USB ou PS/2), une webcam pour se filmer en train de jouer et diffuser ses péripéties sur n’importe quel service adapté et un casque (USB ou analogique). Vous avez (déjà) des périphériques USB Type-C ? Pas de souci, il y aussi une prise en façade qui n’attend qu’eux ! Enfin, le lecteur de carte SD fera le bonheur des photographes en herbe qui pourront vider leurs clichés sur le disque dur de la machine en un tour de main.
L’absence d’antenne externe laisserait penser que le Wi-Fi a été oublié… que nenni ! Les connexions sans-fil sont tout à fait possibles, un petit module (pour PC portable) compatible avec toutes les normes jusqu’au 802.11 ac est directement branché à la carte mère. Enfin, que les nostalgiques du DVD soient rassurés, un lecteur/graveur achève de compléter le tableau. Les gourmands que nous sommes auraient toutefois adoré avoir un lecteur Blu-ray, pour se faire une bonne toile, en Haute Définition, entre deux sessions de jeux éprouvantes.
On aurait surtout apprécié que Dell glisse un ensemble souris/clavier un peu plus gamer que celui proposé par défaut, vraiment trop basique pour une machine de cet acabit.
Beaucoup de coeurs et tout ce qu’il faut pour bien jouer en Full HD
Cela faisait bien longtemps que nous n’avions pas eu de PC turbinant à l’AMD entre les mains. La sortie des processeurs à huit coeurs, les Ryzen 7, a permis au grand concurrent d’Intel de revenir dans la course à la puissance de calcul. Mieux, AMD a même contraint Intel à bousculer ses grilles tarifaires puis à accélérer la sortie des tous nouveaux Core de 8ème génération, les Coffee Lake-S.
A l’intérieur de l’Inspiron Gaming Desktop, c’est le Ryzen 7 1700X (8 coeurs/16 threads à 3,4 GHz, 3,8 GHz en Turbo) qui est à la manoeuvre, refroidi par un dispositif watercooling vraiment très discret. A ses côtés, une seule barrette de 16 Go de mémoire DDR4 occupe l’un des deux emplacements, l’autre demeure vacant pour doubler la mise au besoin. Il est d’ailleurs bizarre (et regrettable) que Dell n’ait pas opté pour une carte mère à quatre emplacements DDR4, surtout quand on sait que le contrôleur mémoire des Ryzen adore avoir plein de barrettes à se mettre sous la dent.
Juste à côté de l’emplacement DDR4 vide se trouve un emplacement pour SSD au format M.2 (PCIe/NVME). Une bonne nouvelle pour ajouter plus de stockage ultrarapide dans ce petit monstre, déjà équipé d’un module M.2 de 256 Go. Ce dernier se trouve juste en dessous de la carte graphique, la GeForce GTX 1060 (6 Go GDDR5) dans notre configuration de test.
Bien entendu, un disque dur plus traditionnel (1 To) est présent dans la machine, pour archiver toutes vos précieuses données et y installer quelques jeux (bien sûr). Il est même possible d’en ajouter un second. Ce dernier pourra prendre place dans le berceau vacant et extractible. Prévoyez tout de même un câble SATA pour carte mère car la générosité de Dell ne va pas jusqu’à en fournir un en sus.
Avec le Ryzen 7 et la GeForce GTX en charge de faire tourner les jeux, il y a de quoi se faire plaisir tant en Full HD (1920 par 1080 pixels) qu’en 1440p (2560 par 1440 pixels) avec les derniers canons sortis ou à venir. C’est d’ailleurs en Full HD que la carte Nvidia donne tout ce qu’elle a dans le GPU et avec talent. Ainsi, avec un niveau de détail calé sur «High» dans The Division ou Rise of the Tomb Raider, une moyenne comprise entre 70,7 et 75 images par seconde (ips) est atteinte, garantissant de beaux graphismes et une très bonne jouabilité. Passer en «ultra» engendre une perte moyenne de 10 à 20 ips, certaines scènes 3D complexes peuvent donc faire trébucher la carte et se manifester par des ralentissements gênants.
Si vous êtes amateur de titres plus anciens ou moins gourmands en ressources matérielles (Counter Strike : GO, les MOBA du moment, Rocket League, etc.), le palier des 100 images par seconde est atteint voire parfois… largement dépassé en Full HD (173,8 ips dans Dirt 3). Même la 4K peut s’envisager, à condition d’affiner les niveaux de détails avec finesse et doigté et accepter de sacrifier la beauté sur l’autel de la grandeur d’image.
Ryzen 7, un choix judicieux pour jouer ?
Les plus pointilleux pourront toujours rappeler qu’entre un Ryzen 7 à 8 coeurs et un Core i7-6700K voire 7700K, ce sont ces derniers processeurs, pourvus de 4 coeurs, qui offrent le meilleur rendement dans les jeux. C’est tout à fait vrai. Surtout s’ils sont couplés à une carte graphique haut de gamme, comme la GTX 1080 par exemple. En revanche, s’ils sont associés à la GTX 1060, issue du milieu de gamme, les performances sont assez similaires (10 ips de différence en moyenne), sur une grande majorité de jeux.
En outre, la profusion de coeurs du Ryzen 7 est un avantage pour tous ceux qui souhaitent streamer leur partie de jeu vidéo en ligne via Twitch, YouTube Gaming et consorts. Un domaine dans lequel les Core i7 ont tendance a parfois montrer quelques signes de faiblesse, surtout lorsqu’on diffuse un flux en qualité assez élevée (720p).
Enfin, petit point sur le bruit généré par la configuration. Lorsque l’on mobilise l’ensemble de la machinerie, les quatre ventilateurs de la machine (watercooling, GPU, avant du boîtier, alimentation) commencent à se faire entendre. On passe ainsi d’un calme olympien mesuré à 33 dB à des ronronnements, mesurés à plus de 37 dB. Rien de trop méchant quoi qu’il en soit.
Un montage à soigner
Maniaques du montage et d’agencement interne propre, nous ne pouvons pas dire que Dell nous a agréablement surpris. Certes, il y a de gros passe-câbles noirs dans la machine où les fils sont ramassés mais nous, nous aurions préféré que le texan fasse un effort pour les camoufler un peu mieux. La photo ci-dessus illustre très bien notre propos. Cela pendouille, se chevauche, il n’y a pas de petits serre-câbles pour coincer toute cette joyeuse pelote de fils…
Seul lieu où dissimuler toute cette câblerie : entre le plateau de la carte mère et le panneau latéral droit. Problème, il est impossible d’ouvrir ce dernier sans démonter une bonne partie du boîtier au préalable. En outre, vu la proximité du dit-plateau et du panneau, faire passer des câbles à cet endroit semble périlleux… mais pas impossible. Il aurait juste suffi de faire quelques ouvertures dans l’acier de la structure pour que ce soit pratique. Bref, quoi qu’il en soit, l’aménagement interne laisse à désirer et n’est pas satisfaisant en l’état. Carton jaune sur ce point !
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