Devant la nouvelle montée en puissance d’AMD de ces dernières années, Dell a renoué des liens étroits avec le concepteur de processeurs Ryzen. Après avoir intégré le plus puissant des Ryzen Threadripper dans son énorme Area-51 R3, il était naturel que les Ryzen 5, 7 et 9 de série 3000 (et bientôt les 4000 ?), plus sages, prennent place dans le plus petit boîtier des machines à tête d’alien, l’ Aurora.
Pour bien le différencier des versions Intel (Aurora tout court), il se prénomme Aurora Ryzen Edition sur le site de Dell. Il est bien entendu possible d’en personnaliser les entrailles comme vous le souhaitez et en fonction de votre budget. Dell nous a envoyé un modèle qui coûte aux alentours de 2050 euros, hors promotion en cours, et dont le prix peut légèrement varier suivant les cours des composants.
Aurora : il n’a presque pas changé
Il a beau être la dixième révision (R10) de l’Aurora, ce PC de bureau à encombrement réduit (il n’est pas aussi mini que l’est le NUC9 Extreme Kit d’Intel) ne connaît plus d’évolution depuis un moment. Entre le R9 – la version en Intel Core i7-9700K – et celle-ci, c’est copie conforme.
Dell se sert de l’arrivée des nouveaux composants Intel pour PC de bureau (les Comet Lake-S) pour changer le numéro de versions. Mais cela n’impacte que par effet de bord les Ryzen Edition qui continuent d’utiliser les Ryzen 5, 7 et 9 de série 3000, faute de nouvelles puces à l’horizon.
En comparant les fiches techniques globales des modèles Intel et AMD, une petite différence attire notre attention… roulement de tambour : il y a une prise USB 2.0 plein format en plus sur les Ryzen. Soit 6 en tout auxquelles viennent s’ajouter 6 USB 3.1 Gen 1 et 1 USB 3.1 Gen 2 présente à côté de l’USB Type-C à l’arrière (aussi de Gen 2). Vous êtes tranquilles pour un moment.
On dénombre aussi plusieurs connecteurs audio analogiques et numériques (S/PDIF) et enfin une prise réseau. Sachez enfin que le module Wi-Fi est de type ac (Wi-Fi 5) par défaut mais qu’il est possible d’opter pour du Wi-Fi 6 sur le site de Dell, moyennant un peu moins de 20 euros.
Pour le reste, nous sommes en terrain connu donc nous n’allons pas refaire l’inventaire des forces et faiblesses de cette superbe machine. Pour les connaître dans les moindres détails, nous vous invitons à lire notre précédent test.
Les atouts et les défauts sont conservés
Le R10 a tous les atouts du R9… et les mêmes défauts. Il n’y a toujours pas de filtres à poussière à l’avant, sur le dessus, au plancher ou encore sur la paroi gauche du boîtier, tous pourtant bien ajourés pour laisser passer de l’air. Nous avions déjà formulé ce regret au mois de mars, nous réitérons.
C’est d’autant plus regrettable que Dell propose maintenant, quasi systématiquement, le choix entre deux solutions de ventilation. La première, la moins chère, est traditionnelle, comme sur notre unité de test. Et la seconde est de type watercooling, moins sujet à l’encrassement bien que la dissipation des calories soit, in fine, toujours assurée par un ventilateur et un radiateur (généralement silencieux).
Le refroidissement classique risque de plus rapidement s’encrasser que le watercooling et aura vite tendance à se transformer en vrai repère à « moutons ». Cela va nuire à l’efficacité du dispositif et pourra, aussi, occasionner du bruit. D’ailleurs, nous avons relevé 48,4 dB maximum en plein pic d’activité. C’est énorme !
Avec des filtres à poussière, le nettoyage reste obligatoire (qui veut jouer longtemps, fait le ménage dans sa config’ – Aymeric Siméon) mais ils permettent de ne pas le faire de façon trop récurrente.
Une configuration passe-partout
A l’intérieur de notre boîtier se trouvent un processeur Ryzen 3700X, 16 Go de mémoire DDR4 de type HyperX à 2933 MHz, un SSD M.2 (PCIe, NVMe) de 256 Go sur lequel Windows a posé ses valises, un disque dur classique de 1 To pour le stockage et une carte graphique Nvidia GeForce RTX 2070 Super que le site de Dell nous annonce comme overclockable, comme celle du modèle testé précédemment, en passant par les outils logiciels préinstallés par le constructeur.
Nous sommes donc aux commandes d’une petite bête de course, une configuration qui sera à la fois à l’aise pour le jeu, la création numérique et qui vous permettra de faire de streaming de vos parties sans le moindre souci.
Précisions – avant de passer à la partie performances – que, tous les composants sont standards. Il est facile de faire des ajouts de matériels après achat. Deux disques durs 3,5 pouces (ou des SSD 2,5 pouces avec un peu de bricolage) peuvent être placés dans la tour, tout comme de la mémoire vive DDR4 en sus. Il sera aussi possible de troquer la carte graphique Nvidia, le jour -lointain- où elle sera dépassée pour le jeu en Full HD et en 1440p.
Le Ryzen est bon joueur, mais pas archi-gamer
Ennemis jurés sur le papier, le Ryzen 3700X et le Core i7-9700K du R9 ont le même nombre d’unités de calcul physiques (8) qui turbinent à 3,6 GHz. La seule grosse différence, c’est que celles du 9700K ne sont pas hyperthreadées (il n’a donc pas 16 canaux de traitement d’informations, à raison de deux par cœur). Le Core i7 propose toutefois une vitesse supérieure de traitement dans certaines circonstances : jusqu’à 4,9 GHz en mode Turbo contre 4,4 GHz dans le même mode pour le Ryzen 7.
Comme les Aurora R9 et Ryzen Edition ont la même quantité de mémoire DDR4, la même carte graphique et que seule la quantité de SSD change, on peut donc dire que ces deux bestioles ont des plates-formes très similaires. Vous voyez où nous voulons en venir ? Allez hop, un petit duel rapide.
Le Ryzen 7 3700X parvient à conserver son concurrent dans le rétroviseur au classement général. Dans l’exécution et le traitement des applications de productivité, la puce rouge s’impose. En revanche, dès qu’il faut créer du contenu digital, l’écart n’est plus si prononcé.
Le mode Turbo du processeur Intel s’enclenche de façon répétée et parvient à maintenir la cadence à vive allure, parvenant presque à pallier le manque d’hyperthreading.
Les deux premiers tests 3D Mark (à gauche) mettent d’abord la puissance de la carte graphique à l’épreuve en mode DirectX 11. Et celle-ci ne « va pas bien loin » si le processeur n’est pas capable de l’alimenter en information assez rapidement. Comme on le voit, le Ryzen fait mouche et tient tête à la puce Intel.
Dans le troisième test – 3D Mark Time Spy – nous n’avons pris que le score obtenu par les processeurs quand il s’agit de travailler sur des scènes 3D en DirectX 12 et de calculer des effets physiques et autres. Là encore, les rouges l’emportent.
En revanche, dans notre dernier test – Unigine Superposition en Full HD Medium – là, les deux machines sont presque à égalité. Ce test très complet soumet la plate-forme cible à des conditions de rendus 3D bien plus proches des jeux actuels. Superposition demeure moins violent que les tests 3D Mark tout en étant un bon indicateur de ce qui nous attend ensuite.
Rappelons en préambule que la RTX 2070 Super de Nvidia n’est à l’aise qu’en Full HD et 1440p. Et pour que notre affirmation trouve une justification immédiate, jetez un œil aux deux graphiques de droite. Ce sont les scores obtenus par les deux plates-formes dans The Division 1 et Rise of the Tomb Raider, à fond -ou pas loin- dans les deux cas, sur un écran 4K.
On obtient 50,3 images par seconde (ips) contre 50,7 sur le troisième graphique, 57,5 ips contre 58,9 sur le second. En clair, c’est fluide puisque le palier des 30 ips est dépassé. Mais en cas de scènes pleines de polygones et d’effets complexes, ce sera la chute libre.
En revanche, les deux graphiques de gauche montrent les compétences des deux Aurora en Full HD, dans les mêmes jeux, avec les mêmes réglages graphiques. La barre des 100 ips est dépassée dans tous les cas.
Non représentées ici, les performances en 1440p. Comptez 15% à 25% de performances en moins dans nos deux jeux, suivant les réglages. Quoi qu’il en soit, cet Aurora est prêt pour l’arrivée de l’adaptation de Death Stranding ou encore d’Horizon Zero Dawn (ci-dessous) sur nos machines et fera tourner les AAA à venir en 2021, sans vraiment de soucis, en Full HD, avec plein de détails.
Si l’on oppose maintenant les prestations générales des configurations, c’est clair : les cœurs d’AMD ne fracassent pas tout sur leur passage dans les jeux, tout hyperthreadés qu’ils soient. La configuration Intel prend même la tête sur Tomb Raider comme pour montrer que les Core restent les meilleurs processeurs pour le jeu, même quand ils sont – sur le papier – moins complets que leurs concurrents.
Les Ryzen d’AMD n’ont jamais été de grands joueurs. Les premières générations étaient même assez décevantes sur ce plan-ci. Toutefois, entre les Ryzen 1000 et les 3000, rien à voir, il y a de nets progrès et AMD tient le bon bout.
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Un refroidissement bruyant, une consommation contenue
Avant de conclure ce test avec la consommation, précisons que nous avons surveillé de près le comportement du processeur AMD refroidi par le ventilateur. Nous le disions plus haut, il est bruyant mais il est efficace. Le processeur Ryzen 7 3700X s’est toujours maintenu à 3,6 GHz ou au-delà pendant toutes nos phases de test, plus ou moins stressantes pour l’ensemble des composants.
La consommation maintenant. Au repos, la machine AMD consomme presque 50 watts et l’Intel, 42,8 watts. En stress intense, semblable à une phase de jeu bien musclée, l’Aurora Ryzen Edition monte jusqu’à 345 watts environ quand l’Aurora R9 (avec son Core i7-9700K), lui, engloutit plus de 435 watts : nous ne nous attendions pas à trouver AMD en position de force ici. C’est bien !
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