Dans les grandes villes ces dernières semaines, difficile de ne pas avoir entendu parler du Oppo Reno 2. Pour faire parler de son nouveau smartphone vedette, la marque chinoise mise sur de très nombreuses publicités (dans les abribus notamment) et a noué d’importants partenariats avec les opérateurs qui mettent en avant son smartphone au même titre qu’un Samsung Galaxy S10 ou un Huawei P30 Pro. L’objectif pour Oppo est de remédier à son manque de notoriété en France en attirant l’attention des consommateurs qui ne connaissent pas la marque.
À 499 euros, le Reno 2 est-il un bon smartphone ? Grâce à son design tout en maîtrise et à son quadruple module caméra, l’appareil part avec de solides atouts et pourrait être sous de nombreux sapins ce Noël. Est-ce pour autant une bonne affaire ? Nous avons testé le Oppo Reno 2 pour répondre à cette interrogation.
Un design réussi, commun à la gamme
Sans surprise, le Reno 2 s’inspire fortement du design de ses prédécesseurs (le Reno et le Reno 10x Zoom). Ce smartphone présente de ce point de vue deux qualités : son écran intégralement bord à bord ainsi que son dos dépourvu de toute protubérance malgré le quadruple module caméra. Pour éviter les bords, Oppo a eu l’idée de cacher la caméra frontale du Reno 2 dans un tiroir mécanique en forme d’aileron de requin. Voilà l’originalité de ce mobile qui, avec cette particularité ne ressemble à aucun autre. Cela attirera forcément la curiosité de vos amis et fera sourire au premier abord. Mais c’est finalement assez anecdotique et sur le long terme, on finit par l’oublier.
Si les avantages d’un écran bord à bord ne sont plus à présenter (citons tout de même l’incroyable confort de visionnage notamment permis par son format allongé 20:9), c’est le dos du Reno 2 qui nous fait aimer cet appareil. Fait de verre et incurvé sur les côtés, ce dernier épouse parfaitement la paume de la main et permet d’oublier le poids relativement élevé du mobile (194 grammes). Mais sa vraie force c’est le fait que son quadruple module caméra ne dépasse absolument pas du boîtier (même pas d’un milliùètre). Face à l’iPhone 11 Pro, le Huawei P30 Pro ou leGalaxy S10, on a le sentiment qu’Oppo maîtrise totalement son design. Le smartphone est stable une fois posé sur une table, c’est très appréciable. Le revers de la médaille est sans surprise que ce Reno 2 peut facilement glisser et tomber d’une table qui ne serait pas parfaitement horizontale. L’ajout d’une simple coque de protection apporte une solution à ce problème.
Enfin, mentionnons la présence d’une prise jack à côté du port USB Type-C du smartphone. C’est une caractéristique qui se fait de plus en plus rare.
Un écran plus lumineux… sans record battu
Lorsqu’Oppo nous a présenté son Reno 2, la marque chinoise a particulièrement insisté sur le nouvel écran plus lumineux de son smartphone. En utilisant une dalle OLED de dernière génération, Oppo semblait vouloir surpasser Samsung et Apple, les meilleurs dans ce domaine. Il n’en est malheureusement rien, l’écran de 6,5 pouces du Reno 2 est lumineux, sans plus. Notre laboratoire a mesuré une luminosité maximale moyenne de 548 cd/m² (446 cd/m² avaient toutefois été relevés pour son prédécesseur). C’est largement suffisant la plupart du temps mais cela rendra son usage difficile sur une plage en plein soleil. Malgré la présence d’un mode boost automatique, il nous a été impossible d’aller au-delà des 587 cd/m².
La fidélité des couleurs affichées par le smartphone est, elle aussi, satisfaisante, sans plus. Notre laboratoire le confirme et a mesuré un indice Delta E de 4,53 par défaut pour cet appareil. Ce dernier correspond à l’écart entre les couleurs affichées par le smartphone et la réalité (c’est donc en approchante de 0 qu’on touche à la perfection). En allant dans les réglages d’affichage et en optant pour le mode doux, on peut faire tomber ce Delta E à 3,46. Les couleurs sont d’un coup moins jaunes mais restent moins justes que sur un iPhone 11 par exemple.
Color OS, surcouche controversée
Allons-y cash : nous détestons Color OS. Cette surcouche utilisée par Oppo a des airs d’iOS (les icônes et les menus sont 100% identiques) mais c’est surtout une mauvaise copie. Trop d’erreurs subsistent (les traductions sont mauvaises et le texte est souvent tronqué par des points de suspension), ce qui donne vraiment l’impression d’utiliser un smartphone low-cost. À côté, les surcouches de Huawei (EMUI), Xiaomi (MIUI) et OnePlus (Oxygen OS) semblent vraiment appartenir à la catégorie supérieure. C’est vraiment dommage.
Malgré l’utilisation du processeur milieu de gamme Snapdragon 730G et de 8 Go de RAM, le Oppo Reno 2 peine à nous impressionner. Tout est très rapide sur ce smartphone… sauf quand, brutalement, ça ne l’est plus. Le passage d’une application à une autre peut parfois créer une erreur d’animation tandis que dans certains logiciels, comme Instagram, appuyer sur un bouton peut tout simplement vous faire retourner à l’écran d’accueil. C’est décourageant. Autre exemple de comportement étonnant : il nous a été impossible de contrôler le volume de notre casque directement depuis le smartphone. L’appareil semble créer deux volumes distincts, ce qu’aucun autre smartphone ne fait… Le Reno 2 serait un bien meilleur smartphone sans la surcouche d’Oppo. Il n’y a plus qu’à espérer que Color OS 7, actuellement en bêta, améliore tout cela.
S’il y a de grandes chances que cela ne vous dérange pas vraiment, sachez aussi que le vibreur du Reno 2 est très moyen. On a souvent l’impression de recevoir une secousse – très brève certes, mais pas franchement agréable.
256 Go : un espace de stockage grand large
Avec un prix fixé à 499 euros, le Oppo Reno 2 coûte cher. Pour un smartphone milieu de gamme, ce prix a de quoi surprendre. L’entreprise chinoise le justifie en expliquant avoir conduit différentes études de marché et avoir remarqué que les personnes accordent énormément d’importance au stockage. Oppo a donc fait le choix d’intégrer 256 Go sur son smartphone… d’où la facture salée. Difficile de critiquer ce choix
Une autonomie au-dessus de la moyenne
L’autre point important selon Oppo, c’est l’autonomie. Le Reno 2 embarque une batterie d’une capacité de 4000 mAh contre 3765 mAh pour son prédécesseur. Cela lui permet de bénéficier d’une meilleure endurance, une performance vérifiée par notre laboratoire. Le smartphone a résisté 15h45 à notre test d’autonomie polyvalente, un résultat 20% supérieur à la moyenne des smartphones de sa catégorie sortis en 2019. Il a aussi tenu 11h49 en streaming vidéo et 23h06 en communication. Durant nos quelques jours avec le Reno 2, nous ne l’avons au final que très peu rechargé. Ce smartphone est particulièrement coriace.
En revanche, nous déplorons toujours l’absence de recharge ultra-rapide sur les smartphones Oppo. Pionnier avec son Find X et sa technologie Super VOOC en 2018, la marque chinoise n’a depuis plus rien sorti. Il faut 1h34 au Reno 2 pour passer de 0 à 100% d’autonomie avec le chargeur VOOC 3.0 fourni dans sa boîte. Notons d’ailleurs un bug étonnant de Color OS : l’écran reste allumé quand le smartphone charge. À quoi cela sert-il ?
Un très bon appareil photo
L’appareil photo est le premier point mis en avant par Oppo sur sa page dédiée au Reno 2. Le mobile arbore un quadruple module caméra qui, en réalité, ne propose véritablement que trois objectifs différents. On a ainsi un capteur principal de 48 Mpix (le fameux IMX586 de Sony avec un objectif qui ouvre à f/1.7), un capteur de 13 Mpix auquel est apposé un téléobjectif (f/2.4) pour un zoom optique x2 ainsi qu’un capteur de 8 Mpixmodule apposé à un ultra grand-angle. Le quatrième module est un capteur de profondeur destiné à l’amélioration du mode portrait.
Avec son Reno 10x Zoom, Oppo nous avait déjà prouvé qu’il était un acteur à ne pas négliger en photo. Ce Reno 2 transforme l’essai. En plus de bénéficier d’une application très rapide (ce qui change par rapport aux derniers OnePlus, une marque qui appartient pourtant au même groupe), le mobile réalise de jolis clichés de jour comme de nuit. On remarque tout de même quelques difficultés dans la gestion de la lumière dès qu’on passe dans un environnement sombre. Cela reste largement satisfaisant.
Sur son site, Oppo vante son « zoom hybride x5 ». Ne vous fiez pas à cette appellation marketing, il s’agit ici d’un zoom numérique x5. Ce dernier est bon mais ne peut rivaliser avec un Huawei P30 Pro. En revanche, la qualité du zoom optique x2 est très satisfaisante. Le téléobjectif profitant d’une plus petite ouverture, il est sans surprise moins bon la nuit.
Nous nous avouons donc positivement surpris par la qualité photo du Reno 2. A l’exception du Pixel 3a, aucun smartphone milieu de gamme n’est capable d’assurer d’aussi bonnes performances.
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