Depuis l’année dernière, les fans de OnePlus affrontent un terrible dilemme tous les six mois. Quel appareil choisir entre le nouveau smartphone « classique » de la marque (OnePlus 7, 7T ou 8) et sa version haut de gamme (OnePlus 7 Pro, 7T Pro et 8 Pro) ? Le premier modèle est plus abordable mais moins bien loti, le second coche toutes les cases mais coûte plus cher.
Au moment même où OnePlus commence à se diversifier avec des smartphones d’entrée et de milieu de gamme, la marque a décidé de ne pas décliner son dernier « flagship » en un modèle « Pro ». Le OnePlus 8T est le seul appareil lancé par le constructeur cette année au tarif alléchant de 599 euros, ce qui simplifie logiquement le choix des consommateurs. OnePlus réussit-il une nouvelle fois à faire de l’ombre à la concurrence ? N’est-il pas en pleine crise d’identité ? Nous avons testé le 8T pendant presque deux semaines.
Un écran d’exception
Au lancement du OnePlus 8T, nous ne tarissions pas d’éloges le concernant. Il faut dire qu’avec son écran OLED de 6,55 pouces au taux de rafraîchissement de 120 Hz, le OnePlus 8T est plutôt impressionnant. Rares sont les mobiles aussi fluides, d’autant plus que la surcouche OxygenOS utilisée par le constructeur dispose de centaines de petites animations extrêmement réussies. À vrai dire, encore aujourd’hui, nous pensons qu’aucun appareil ne propose une aussi bonne expérience utilisateur du point de la fluidité. Même le Mi 10T Pro, de Xiaomi, et son écran LCD de 144 Hz ne s’en sort pas aussi bien.
Globalement, l’écran du OnePlus 8T est sans doute sa plus grande qualité. Sa luminosité maximale, de 820 cd/m2, lui permet facilement de rivaliser avec les meilleurs du marché, comme les derniers iPhone et Galaxy S de Samsung. En toutes circonstances, l’écran du OnePlus 8T est lisible. Au niveau de la fidélité des couleurs aussi, OnePlus nous rappelle qu’il fait partie des constructeurs les plus perfectionnistes. Le réglage d’affichage naturel permet d’atteindre un excellent Delta E de 1,42 (plus cette valeur s’approche de zéro, plus elle est bonne) tandis que, par défaut, le Delta E de 3,37 est juste satisfaisant.
Enfin, la caméra frontale du OnePlus 8T, dissimulée dans un petit poinçon en haut à gauche de l’écran, est très discrète. C’est appréciable. Autre point positif, l’écran n’est pas incurvé. Cela coûte moins cher à OnePlus tout en rendant l’appareil plus facile à utiliser. Rien à dire, l’écran du OnePlus 8T intègre facilement le top 10 des meilleurs du marché.
Une recharge fulgurante
Autre point très positif, le OnePlus 8T adopte la recharge ultra-rapide. Après la recharge 30W, OnePlus se met à la recharge 65W. Il vous faut pour cela utiliser l’immense chargeur fourni dans la boîte de l’appareil. À l’intérieur du smartphone, on trouve deux batteries de 2250 mAh (4500 mAh au total), ce qui est nécessaire au bon fonctionnement de cette technologie.
En effet, le chargeur de OnePlus émet une puissance de 10V 6,5A que le smartphone répartit en deux courants de 5V 6,5A afin de conserver une recharge basse tension du début à la fin et ne pas « griller » l’appareil. Résultat, il ne faut que 41 minutes pour passer de 0 à 100%. En cinq minutes, on récupère 26% tandis qu’en un quart d’heure, on obtient 59% de batterie. Fulgurant.
Si cette technologie vous semble familière, c’est tout à fait normal. En effet, il s’agit d’un dérivé du SuperVOOC 2.0 d’Oppo, une marque cousine de OnePlus (elles sont liées par BBK Electronics, leur maison mère). Le chargeur de 65W de OnePlus est au passage capable de recharger un PC, un Mac ou une Nintendo Switch.
En revanche, côté recharge sans-fil, OnePlus n’est pas présent. Après avoir proposé cette technologie sur son OnePlus 8 Pro en début d’année, la marque chinoise ne retente pas l’expérience avec le 8T. C’est dommage, pourquoi priver le 8T de ces petits trucs en plus caractéristiques du haut de gamme ?
Toujours des performances d’exception
Enfin, s’il y a bien un point sur lequel OnePlus se montre toujours à la hauteur, c’est bien les performances. Le processeur Snapdragon 865 utilisé par le constructeur fait partie des meilleurs du marché (même s’il existe techniquement une version 865+ plus puissante). Cela permet à OnePlus de conserver sa réputation de marque la plus rapide du marché, tout en étant compatible avec les réseaux 5G. Sur le 8T, tout va très vite. Passer une application à un jeu se fait en un éclair.
En ce qui concerne le logiciel, nous devons nous avouer plus partagés que nos confrères. Si la plupart d’entre eux ont encensé la nouvelle version d’OxygenOS, nous lui reprochons de vouloir trop en faire. OnePlus perd en simplicité et tente d’imposer un nouveau design plus aéré à Android. Cependant, il ne réussit pas à égaler le niveau de qualité du OneUI de Samsung, selon nous. OxygenOS est certes ultra complet (on peut tout personnaliser, il y a enfin un mode écran toujours allumé, etc.), mais il n’est pas parfait. Nous préférions l’ancienne version.
Un design vraiment trop banal
Tout ne nous a pas plu avec ce OnePlus 8T, à commencer par son design. Quand on voit ce que propose le cousin Oppo avec le Reno 4 Pro (un smartphone ultra fin au design très réussi), on ne comprend pas comment OnePlus n’arrive pas à faire mieux.
L’appareil ressemble à n’importe quel smartphone, sans aucune originalité. Son module caméra fait très low cost (et perd au passage l’originalité des modèles précédents où il était au centre), son dos en verre brillant a pratiquement des airs de plastique, son épaisseur de 8,8 mm le rend très rondelet… Bref, sa prise en main n’est vraiment pas agréable. Le 8T n’a pour seul avantage que l’interrupteur coulissant sur le côté droit qui permet, comme sur un iPhone, de rapidement passer du mode sonnerie au mode silencieux.
Une autonomie frustrante en 120 Hz
Autre point décevant, l’autonomie du OnePlus 8T. Si l’on se base sur les mesures effectuées par notre laboratoire, le smartphone est, en apparence, plutôt endurant (14h22 en autonomie polyvalente, 11h46 en streaming vidéo). Pourtant, à l’utilisation, permettez-nous d’émettre quelques réserves. Avec le taux de rafraîchissement de 120 Hz actif et le mode Always on Display configuré, nous avons dû recharger le smartphone tous les jours. Nous sommes systématiquement tombés sous la barre symbolique des 20% en fin de journée, ce qui est vraiment frustrant. Tout ceci est d’autant plus inquiétant que notre utilisation du OnePlus 8T était, selon nous, plutôt modérée (couvre-feu et confinement obligent). Les précédents OnePlus se montraient plus coriaces.
Un double module caméra améliorable
Enfin, s’il y a bien un point sur lequel OnePlus a toujours eu des difficultés, c’est la photo. Plutôt polyvalents, les modules caméra utilisés par le constructeur chinois souffrent habituellement de lenteurs, ce qui crée des photos floues, particulièrement la nuit.
Avec son 8T, OnePlus fait le choix d’un faux quadruple caméra. Le smartphone dispose d’un capteur principal de 48 Mpix (IMX586) rattaché à un objectif ouvrant à f/1.7, d’un ultra grand-angle rattaché à un capteur de 16 Mpix, d’un appareil photo macro et d’un capteur monochrome dédié au mode portrait et un filtre noir et blanc. Autrement dit, les deux derniers modules sont juste là pour rallonger la fiche technique. On leur aurait largement préféré un vrai téléobjectif. Tant pis, nous nous en contenterons.
En photo, OnePlus est toujours à la traîne. Si la qualité des photos de jour est plus que satisfaisante (même si les couleurs manquent parfois de justesse), celle de nuit pose plus problème. La gestion de la lumière n’est pas bonne, le piqué est catastrophique dans certaines zones… On observe tout de même du mieux côté rapidité même si le OnePlus 8T continue de vous demander trop souvent d’attendre 2 à 3 secondes « pour améliorer la netteté ». Bref, nous aurions, une nouvelle fois, espéré mieux.
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