Le Spectre 13 est le dernier-né des machines haut de gamme nomades de HP. Nous l’avions découvert à l’automne et, cette belle machine à peine arrivée à la Rédaction, nous vous en proposions déjà une découverte tout en images. HP nous a envoyé dans un premier temps cette version 13-af004nf qui est dépourvue d’écran 4K, pourtant l’un des atouts mis en avant par le constructeur lors de la présentation du produit. De notre point de vue, les ultraportables dotés d’autant de pixels ne sont, il est vrai, pas toujours agréables à utiliser. Il faut en effet grossir outrageusement l’interface de Windows pour avoir de belles et grosses icônes ou des polices de caractères lisibles. En outre, les dalles UHD ont tendance à consommer plus de batterie que leurs pendants Full HD ! L’endurance s’en ressent donc nécessairement.
Pas de 4K ici, donc, mais un prix tout de même élevé : 2000 euros. Voyons ce que ce Spectre 13 a dans le boîtier !
Le Spectre 13 ne peut pas laisser les amateurs de beaux PC insensibles. Son design est très réussi, ses lignes fuselées lui confèrent une fière allure. Les couleurs de notre version de test ne seront sans doute pas au goût de tous. Sachez donc que l’appareil se décline aussi en noir et bronze.
Ce n’est pas parce que le Spectre 13 est fin (1,3 cm) et léger (1,1 kg) qu’il en devient pour autant fragile. En main, la rigidité de l’ensemble et la qualité des matériaux s’avèrent tout à fait surprenantes. Le dos de l’écran 13,3 pouces et la partie couleur bronze situé à la base de ce dernier sont en métal. Le plateau du clavier et la partie inférieure sont, elles, en alliage de magnésium et fibre de carbone. Précisons aussi que la surface du touchpad est, pour sa part, en verre composite. Bref, les finitions du Spectre restent excellentes, dans la droite lignée de celle de ses prédécesseurs.
Tout en USB-Type C !
Alors que Dell vient tout juste d’abandonner les prises plein format pour passer à l’USB Type-C sur le dernier XPS 13, HP y est passé dès 2016 sur le Spectre. Ce qui n’est pas, à notre avis, une chose dont il faut se féliciter. Situées au dos de la machine, trois prises USB Type-C dont deux compatibles Thunderbolt 3 sont au rendez-vous. Ce sont elles qui se chargent d’accueillir le seul adaptateur USB Type-C/USB 3.0 livré avec la machine et les éventuels (et rares) périphériques compatibles que vous pourriez avoir en votre possession.
Des prises dans lesquelles vient aussi s’enficher l’adaptateur secteur qui rappelle étrangement ceux d’une certaine marque à la pomme. Ainsi, le câble qui se termine par la prise de courant peut être ôté et remplacé par un embout compatible de plus petite taille (non fourni).
Une ergonomie bien retravaillée
Comme tout ultraportable digne de ce nom, le Spectre 13 se doit d’offrir un très bon confort de travail. Si d’ordinaire, nous ne sommes pas amateurs des claviers que le constructeur dispose sur ses appareils, il faut bien reconnaître que celui-ci compte parmi les meilleurs élaborés par HP. Presque aussi bon que celui du Dell XPS 13, notre référence en la matière, c’est peu dire !
Premier bon point, il occupe bien l’espace qui lui est alloué sur le plateau intérieur. Second point fort, les touches sont de bonne taille. Ainsi, les mains trouvent rapidement leurs marques. Mentionnons toutefois que la touche Entrée n’a pas un gabarit usuel. Dans les premiers temps, on a donc tendance à la chercher et heurter la touche « * ». Celle-ci est située juste au-dessus et non au côté de de la touche Entrée comme c’est l’usage. Autre touche ayant déménagé, les « <> ». Ne les cherchez pas à gauche, au côté du « W ». Ils sont à droite, entre la touche « Alt GR » et la flèche gauche.
Troisième et dernier bon point, la puissance de rétroéclairage est suffisante et la lisibilité des touches, excellente. Tant en pleine lumière que dans la pénombre. D’ailleurs, en parlant de pénombre…
Un écran tactile vraiment fin qui n’a qu’un défaut…
HP réussit un joli tour de force en rendant l’écran 13,3 pouces tactile sans que cela n’engendre une augmentation du poids ou de l’épaisseur. Bien entendu, pas de revêtement mat ici, il faut composer avec la vitre brillante de protection. Celle-ci n’est pas franchement traitée contre les reflets si bien que faire varier l’inclinaison de l’écran devient vite une nécessité pour travailler dans les lieux très lumineux ou ensoleillés. En outre, si la forme et le design des charnières laissent penser qu’elles offrent un angle d’ouverture important, ce n’est pas le cas. Comptez 120° maximum.
De face et à l’œil nu, l’écran 13,3 pouces Full HD du Spectre 13 fait vraiment illusion. C’est en partie grâce à la vitre brillante, ne le cachons pas ! La dalle paraît bien lumineuse, très bien contrastée et capable d’offrir un bon rendu des couleurs. Si ces dernières sont globalement justes et que le taux de contraste est effectivement élevé (1339:1 de moyenne maximale), la luminosité est en chute libre !
Nous l’avons mesurée à 249 cd/m2. C’est très décevant. Nous avons eu beau désactiver toutes les options de Windows 10 visant à réduire ou adapter l’intensité du rétroéclairage à l’environnement, rien n’y a fait. Nous n’avons pas réussi à grappiller des candelas supplémentaires. Quelle déception. Le Spectre 13 perd quelques précieux points et ne peut écoper que d’une toute petite mention Assez bien. Pour 2000 euros, nous nous attendions à mieux. Bien mieux.
Une puissance de feu qui ne livre pas son plein potentiel
Comme tout ultraportable qui se respecte, le Spectre 13 est avant tout un grand travailleur. 3D musclée mise à part, cet engin fait donc tourner sans souci toutes les applications bureautiques et multimédia auxquelles vous pourriez penser. En ce qui concerne celles de retouche photo et de montage vidéo, le Spectre se défend, en mettant à profit la puissance des quatre cœurs embarqués au sein du processeur Intel Core i7-8550U. Côté mémoire vive, 8 Go sont du voyage et le stockage est assuré par 256 Go de SSD. Sur le papier, cela paraît peu pour une machine de ce calibre.
L’ensemble s’avère au final très homogène et les scores analytiques et applicatifs obtenus par la machine sont bons. En revanche, comme la grande majorité des PC portables ultrafins passés au Labo ces derniers temps, le Spectre 13 a bien du mal à faire tourner tous les cœurs du Core i7, à fond, sans être victime de throttling. Lorsque vous sollicitez les unités de calcul et le contrôleur graphique du CPU, ce dernier abaisse toutes ses fréquences de fonctionnement pour éviter le coup de chaud.
Et ce phénomène se produit dès la première minute de stress intense ! Concrètement, on passe le Core i7 démarre à 1,8 GHz, le Turbo s’enclenche mais ne grimpe qu’à 2,1 GHz (contre 4 GHz possible) puis la cadence s’effondre pour osciller entre 1,14 et 1,27 GHz pendant toute la durée de notre épreuve…
Dans ces conditions d’utilisation, la ventilation s’affole. D’un calme olympien (30 dB), elle monte progressivement en charge pour, au final, turbiner autant que possible (36,3 dB). Le bruit généré n’est toutefois pas strident et reste supportable. Précisons que l’évacuation de toutes les calories se fait par la partie arrière, les grilles d’aération étant cachées sur le revers du morceau de métal couleur bronze.
Sous la machine, toujours en situation de grand stress, la température grimpe jusqu’à 47,6°C à différents endroits, ne laissant que peu de doutes sur les niveaux atteints par le mercure à l’intérieur du Spectre.
Endurance en trop forte baisse !
Nous qui nous attendions à avoir un nouveau roi de l’endurance entre les mains, capable de détrôner le Dell XPS 13, nous voilà bien déçus.
Comme le montre le graphique ci-dessus, la version 2017/2018 du Spectre 13 (tout en bas) est moins endurante que la version sortie au cours de l’été 2016 (juste au dessus), quasiment équipée de la même manière. Des endurances que nous avons confrontées à celle du dernier XPS 13 testé par nos soins (le troisième en partant du bas), car HP a longuement insisté sur le fait que son Spectre 13 avait de quoi rivaliser avec ce dernier. En guise de teaser et pour enfoncer un peu plus le clou, le graphique le plus haut correspond à la prestation préliminaire de la toute dernière version de l’ultraportable de Dell, toujours en test à la rédaction.
Donc, si HP annonçait 11 h 30 lors de la présentation officielle, pour notre part, nous ne sommes pas arrivés à dépasser les 5 heures au mieux, en lecture vidéo, écran au maximum, Wi-Fi connecté. Pire, avec une vidéo 1080p (x265), la batterie tient une heure de moins. Un temps qu’elle réalise également dès qu’on soumet l’ultraportable à notre scénario d’autonomie polyvalente. Impossible d’oublier l’adaptateur secteur à la maison lorsque l’on part en vadrouille toute une journée, le Spectre 13 rangé dans la pochette fournie… et, ça, c’est vraiment dommage.
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