Cela fait maintenant plusieurs mois que Nokia fait l’actualité. D’abord avec le « clin d’œil » très oubliable du 3310, puis avec le sympathique et trop timide Nokia 5. Pour retrouver l’ambition de la marque, il faut regarder du côté du Nokia 8, son premier fleuron depuis de nombreuses années. Il est équipé du Snapdragon 835, processeur qui accompagne plusieurs appareils haut de gamme en 2017. Son autre particularité est la présence d’un double module photo, avec capteurs couleur et noir&blanc. Une configuration proche de celle du Huawei P10, dont le Nokia 8 partage le tarif : 599 euros.
Un joli design, des finitions à revoir
Arrivant sur un marché dominé par Apple, Samsung, LG ou Huawei, Nokia a dû se créer une identité visuelle. Ses appareils sont donc reconnaissables par une large bande verticale placée au dos, abritant le ou les capteur(s) photo. Ils ont également en commun une coque légèrement incurvée et un bouton principal fin et allongé, entouré par deux boutons capacitifs. Sur le Nokia 8 comme sur le Nokia 5, la fonction multitâche est placée à droite, la fonction retour à gauche. L’utilisateur ne pourra donc pas inverser les deux fonctions, comme le permettent la plupart des concurrents.
Pour habiller son smartphone, Nokia fait le choix de l’aluminium poli. Un matériau visuellement à mi-chemin entre le métal et le verre, qui souffre du même défaut que ce dernier : il accumule rapidement les traces de doigts. Mais il est cohérent avec l’esprit « premium » du Nokia 8, particulièrement plaisant dans sa version bleue. Esthétiquement, l’appareil est une réussite.
Les finitions sont en revanche plus critiquables. Comme souvent, les boutons d’alimentation et de réglage du volume sont placés sur la tranche droite. Sauf que le premier est mal maintenu par son cadre et à tendance à bouger lorsqu’on secoue le smartphone. Peu rassurant.
Une qualité d’affichage irréprochable
A l’instar de Huawei et Apple, Nokia mise sur de l’IPS plutôt que de l’OLED. Plus tôt dans l’année, les iPhone 7, Huawei P10 ou LG G6 ont montré que cette technologie était toujours pertinente en 2017. Le Nokia 8 leur emboîte le pas. Son taux de contraste est excellent, avec un ratio de 1855:1. La luminosité crève le plafond, atteignant les 742 cd/m². Ajoutez à cela des couleurs équilibrées, une définition Quad HD (2560 x 1440 pixels) pour un écran de 5,3 pouces (554 ppp) et vous obtiendrez une qualité d’affichage exemplaire.
Nokia se contente d’une version stock d’Android 7.1.1, ou presque. Baptisée Glance, une fonction permet d’afficher l’heure et le nombre de notifications sur l’écran verrouillé. Un équivalent plus basique de ce qu’on retrouve sur les Samsung Galaxy S8 et LG G6, sous l’appellation Always On. Pour le reste, l’OS n’apporte rien de plus que ce que fournit Google. Nokia pourrait bien faire de cet ascétisme fonctionnel un atout en proposant des mises à jour plus rapides que ses rivaux. Le fabricant a ainsi pour ambition d’être l’un des premiers à offrir Android Oreo à ses utilisateurs.
La puissance du Snapdragon 835
Sans surcouche et avec un Snapdragon 835 couplé à 4 Go de mémoire vive, la réactivité est totale, au quotidien comme en jeu vidéo. Malgré l’écran Quad HD, les parties sont aussi fluides que sur le OnePlus 5, équipé d’un écran Full HD. A nos yeux, le Nokia 8 est l’un des meilleurs appareils pour les joueurs. Après une trentaine de minutes de jeu, la température du boîtier a tendance à grimper, toutefois sans atteindre des niveaux trop importants. Ces excellentes performances sont confirmées par les benchmarks. Sous AnTuTu 6, le Nokia 8 domine.
L’absence d’écran OLED – économe en énergie – et la résolution élevée ne pénalisent pas l’endurance du Nokia 8. Il s’est éteint après 11h41 en autonomie polyvalente, un test qui mélange des usages comme la vidéo ou la navigation Web. C’est moins bien que les Galaxy S8 et OnePlus 5 (deux écrans OLED), mais suffisant pour placer le smartphone parmi les bons élèves. En jeu, le constat est moins favorable. Le Nokia 8 a tenu 3h38, contre 5h31 pour le OnePlus 5.
Photo : bien loin de la concurrence
A 599 euros, le concurrent le plus direct est le Huawei P10. Comme lui, le Nokia 8 embarque un capteur couleurs (13 Mpix) et un capteur monochrome (13 Mpix), censé améliorer la qualité d’image. Cette configuration permet par ailleurs de prendre des photos nativement en noir et blanc. Là où Huawei affiche fièrement le logo Leica, Nokia mise sur Zeiss, fabricant allemand d’objectifs photo haut de gamme. Malheureusement, le résultat n’est pas vraiment au rendez-vous.
Malgré le partenariat avec le grand nom de la photo, les images sont décevantes. Même dans de bonnes conditions lumineuses, le piqué manque et les matières ne ressortent pas. Le niveau de détails est également trop faible. Enfin, nous avons regretté un manque de contraste dans la plupart des situations. En basses lumières, le Nokia 8 ne fait pas mieux, avec un niveau d’exposition bien trop faible.
Deux éléments viennent sauver la mise. Les clichés pris avec le capteur monochrome sont plus réussis – notamment en matière de piqué, bien qu’ils soient moins bons que ceux du Huawei P10. En vidéo, l’image est suffisamment détaillée, en dépit de quelques saccades. Finalement, l’offre photo du Nokia 8 correspond davantage à celle d’un appareil de milieu de gamme qu’à celle d’un smartphone qui veut rivaliser avec les meilleurs.
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