Attention, scoop : le partage de connexion depuis votre smartphone a ses limites. Que vous soyez en vacances dans une maison de campagne sans connexion ADSL/fibre, en déplacement professionnel avec beaucoup d’appareils à connecter simultanément ou en équipe, ou simplement que vous cherchiez à économiser la batterie de votre smartphone, le partage de connexion n’est pas toujours la solution la plus simple et la plus efficace pour se connecter efficacement à Internet. Ne serait-ce aussi que parce que les smartphones ne sont pas pensés pour ça, que leurs antennes ont des limites qu’on atteint rapidement, et que votre forfait peut servir à autre chose qu’à assouvir l’addiction à TikTok de vos enfants…
Pour ceux qui veulent une connexion partout, tout le temps, Netgear a une solution, voire plusieurs en fait. Celle que nous avons testée est la plus performante, et conséquemment la plus coûteuse. Il s’agit du Netgear Nighthawk M6 Pro, descendant des M5 et M1 que nous avons eu l’occasion de tester au fil des ans. Un petit modem routeur 5G-Wi-Fi 6E, autonome, car alimenté par une batterie amovible.
Le coût du meilleur de la mobilité
Abordons d’emblée le sujet qui fâche. Le Nighthawk M6 Pro (MR6450) coûte une fortune. Il vous faudra débourser la modique somme de 999,99 euros pour l’acquérir, et c’est bien sûr sans compter sur l’abonnement mobile qu’il faudra souscrire par ailleurs. Vous pourrez également investir dans une batterie supplémentaire pour 35 euros et dans un ensemble d’antennes externes pour 49 euros de plus, nous y reviendrons.
Pour ce prix, Netgear offre ce qui se fait de mieux en ce moment. Pour la partie mobile, il propose de vous connecter au réseau 5G de votre opérateur. Il le fera grâce à un puce Qualcomm, le Snapdragon X65. Introduit en 2021, il s’agit du premier modem 5G 10 Gbit, compatible avec la Release 16 du protocole 5G de la 3GPP, tandis que le M5 ne répondait qu’à la Release 15.
Il fonctionne par ailleurs avec la 5G sub-6 GHz. En France, ces bandes promettent un maximum d’environ 2 Gbit/s descendants (avec 2,1 Gbit/s chez Orange pour la bande des 3,5 GHz, celle du meilleur compromis entre couverture et performances pour l’instant). Le X65 supporte également la 5G millimétrique – dans les pays où ces fréquences sont utilisées – ce n’est pas encore le cas en France, par exemple .
Autrement dit, Netgear a choisi un modem pour son routeur mobile qui ne devrait pas vous faire défaut si vous voyagez à l’étranger, où que ce soit dans le monde. Bien entendu, ce modem est également compatible avec la 4G et ses dernières évolutions. Il est estampillé Cat. 22. Cela signifie que les débits théoriques descendants que vous pouvez atteindre sont de 4 Gbit/s, pour une vitesse montante maximale de 450 Mbit/s.
Ca, c’est bien entendu pour la connexion au monde extérieur, et c’est la première moitié de la promesse du Nighthawk M6 Pro. La seconde moitié, c’est de distribuer cette connexion entrante localement. Pour ça, Netgear propose de vous connecter en Wi-Fi 6E (mais pas que, nous y viendrons), le dernier standard sans-fil finalisé en date. Pour cette partie, il repose donc sur les trois champs de fréquences utilisés par la dernière évolution du Wi-Fi, à savoir les 2,4 et 5 GHz qu’on connaît bien, et la nouvelle bande de fréquences des 6 GHz, avec des débits théoriques de 3,6 Gbit/s, répartis comme suit, respectivement 700 Mbit/s et deux fois 1 450 Mbit/s.
En Wi-Fi, le M6 Pro peut connecter jusqu’à 32 périphériques, ce qui est une belle performance pour un boîtier aussi petit.
Compacité, connectique et… batterie
Bien fini, d’apparence solide, bien qu’en plastique, et plutôt léger – seulement 256g avec la batterie – le M6 Pro a tout d’un routeur de poche. Il ne mesure que 10,5 cm de côté et 2,15 cm d’épaisseur. Ce qui laisse suffisamment d’espace pour placer, sur sa face supérieure, un écran couleur tactile de 2,8 pouces de diagonale (environ 7,1 cm). L’écran est lisible, plutôt réactif, même s’il lui arrive parfois de donner l’impression de ne pas fonctionner immédiatement – généralement parce qu’un changement de réglage est en train d’être opéré, sans que l’interface ne l’indique.
A droite de l’écran, on trouve deux boutons tactiles également, l’un mène à l’interface d’accueil, l’autre permet de revenir en arrière. Rien à redire sur l’ergonomie, mise à part le fait qu’il serait parfois bon que ces boutons soient rétroéclairés. Cela permettrait d’appuyer directement dessus et non au jugé dans le noir et d’éviter quelques petits ratés agaçants.
Sur le façade avant, dans l’épaisseur du boîtier, Netgear a glissé deux ports. Le premier est au format USB-C (3.1), il permet la recharge de l’appareil, ou même sa connexion au réseau électrique quand on retire la batterie. Il sert également à connecter directement un appareil au routeur, il est alors possible de couper le réseau Wi-Fi et de profiter de la connexion 5G entrante en filaire. Mais il y a un autre port filaire, c’est le second connecteur dont on parlait. En l’espèce, il s’agit d’un port Ethernet 2,5 Gbit. Il sert aussi bien à connecter le routeur à une box pour distribuer le réseau en Wi-Fi qu’à brancher un ordinateur via un câble Ethernet afin de lui garantir les meilleurs débits.
Enfin, à chaque extrémité de cette petite façade avant, on trouve deux petites trappes escamotables. Elle cache en temps normal l’accès aux deux connecteurs TS-9, qui permettent de brancher l’antenne externe, afin de gagner en couverture et en débit.
Avant d’aborder ces points plus en détail, retournons le Nighthawk M6 Pro, ôtons son capot inférieur. On observe alors la batterie (amovible, rappelons-le) de 5040 mAh. Il est possible de l’ôter, pour en changer, pour passer en mode de performances optimales, qui requiert d’être branché au secteur et sans batterie, ou tout simplement pour accéder à l’emplacement nanoSIM. Car, bien entendu, il vous faudra une carte nanoSIM dédiée pour pouvoir vous connecter à Internet via les réseaux mobiles. Le M6 Pro n’est pas compatible avec les eSIM.
Configuration et installation : l’enfance de l’art…
Comme pour le M5, il est possible de configurer le Nighthawk M6 Pro soit via une application dédiée, soit via une interface Web : mywebui.net, qui est l’option la plus riche et complète et qu’on recommande aux utilisateurs avancés. Mais pour la mise en route, et même pour la plupart des réglages, il n’est pas nécessaire de s’embêter avec des intermédiaires, passer par l’écran tactile et l’interface embarquée est tout à fait suffisant pour tous les réglages du quotidien. On peut ainsi établir le SSID désiré, le mot de passe, accéder au réglage d’un éventuel réseau invité, afficher le code QR pour faciliter la connexion au réseau, ou encore activer le port Ethernet, établir le temps de mise en veille en cas d’inactivité, ou choisir entre deux options de puissance d’émission.
Ce dernier point est important. Car, plus de puissance d’émission signifie moins d’autonomie, mais une bien meilleure portée, et des débits souvent meilleurs.
De longues sessions en ligne
Parlons rapidement de l’autonomie. Nous ne sommes jamais tombés en panne de batterie. Il suffit pour cela de veiller à bien la recharger ou de connecter le routeur au secteur dès que possible. Acheter une seconde batterie est à nos yeux pertinents si vous êtes souvent en situation d’extrême mobilité ou que vous êtes prudent et ne pouvez vous permettre de perdre le contact avec le Net.
L’autonomie annoncée est de 9h. Avec deux ou trois appareils connectés en simultané pour télécharger de la musique en continu, surfer sur le Web et relever quelques mails, nous avons observé que nous perdions 30% de batterie toutes les 2h20 environ. Nous avons ainsi réussi à tenir 7h15 avec une charge, en activant la mise en veille en cas d’inutilisation – quand on se fait une pause thé, par exemple.
Attention toutefois, il faudra prendre l’habitude de bien éteindre votre routeur quand vous ne vous en servez pas pendant quelques heures, afin qu’il évite de consommer de la batterie inutilement dans un sac.
Bien entendu, cette autonomie variera beaucoup en fonction du nombre de machines connectées au routeur, de la sollicitation de la ligne et des ports et de la qualité de réception du signal. Sur ce point, nous n’avons pas remarqué d’impact des antennes sur la durée de vie de la batterie, que ce soit en mieux ou en mal.
Antenne et couverture
En revanche, les antennes externes, qui ne sont pas forcément nécessaires – sauf si la réception est mauvaise dans un bâtiment – vont vous aider à gagner en débit. La réception sera meilleure, et la couverture locale également.
Dans plusieurs cas de figure, nous avons vu passer nos débits d’environ 10 Mbit/s en bout de portée à une quarantaine voire une cinquantaine de Mbit/s. Il y a donc un intérêt à vous en équiper si vous avez l’intention de vous servir de votre routeur à une certaine distance. Par exemple, le M6 Pro proche du point où le réseau est le mieux reçu et vous dans une autre pièce.
Cependant, ne tirez pas trop de plans sur la comète. Netgear annonce fièrement 90 m2 de couverture… A notre sens, on flirte plus avec les 30 ou 50m carrés, selon l’épaisseur des murs, et la disposition des pièces.
Dans notre appartement de test, la couverture n’a pas dépassé les 50 m2, mais il faut avouer que les murs porteurs épais ne facilitaient pas la vie à notre routeur de test. Augmenter la puissance d’émission aide un peu, bien entendu, voire beaucoup, au niveau de la qualité de la couverture, comme vous pouvez le voir avec les heatmaps ci-jointes. Et bien entendu les débits aussi en ressortent grandis.
Nous avons relevé nos débits sur les trois bandes de fréquences disponibles, séparément. Il est possible de faire cohabiter deux bandes ensemble, l’une devant être le 2,4 GHz, ou d’opter pour une émission sur une seule bande.
Nous avons fait nos mesures avec la puissance d’émission normale, puis avec celle plus énergivore. On voit assez clairement que les débits maximaux ne sont pas forcément dopés à courte portée, en revanche, ils le sont bel et bien quand on s’éloigne du routeur. Ce qui est une bonne nouvelle pour vos vacances connectées.
Sans surprise, les meilleurs débits sont obtenus avec la bande des 6 GHz (il faudra un appareil compatible pour en profiter, évidemment) et des 5 GHz. On notera également qu’avec la puissance d’émission normale, nous n’avons pas réussi à capter le signal de notre réseau au-delà de dix mètres de distance. Alors que c’était possible – certes avec des débits plutôt faibles – quand nous avons poussé la puissance d’émission du routeur.
Dans ces cas, les débits en 5 et 6 GHz permettent même de streamer des contenus vidéos 4K sans trop de souci.
Nous avons évidemment réalisé des mesures de débits en extérieur, là où la 5G est plus à l’aise. En utilisant notre connexion Orange (et T-Mobile lors d’un séjour américain), nous avons en moyenne enregistré des débits descendants de 582 Mbit/s et de 327 Mbit/s montants. On n’est pas au plus haut de ce que promet la 5G, mais ce sont des débits suffisamment bons pour qu’on puisse tout faire confortablement avec plusieurs appareils connectés.
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