Le vélo électrique a beau se développer, il n’en reste pas moins un investissement conséquent, de plusieurs milliers d’euros. Et que dire des VTT, dont les modèles les plus reconnus oscillent entre 4000 et 5000 euros. Dans ce contexte, la commercialisation d’un VTT électrique à moins de 999 euros a de quoi surprendre. Lorsqu’en plus ce vélo est assemblé en France et qu’il bénéficie d’une fiche technique alléchante, notre curiosité est forcément piquée. Nous avons donc décidé d’enfourcher ce Nakamura E-Summit 710, afin de vérifier le bien-fondé du « bouche à oreille » dont jouit le VTT électrique d’Intersport.
Nakamura E-Summit 710 : (Bien) assemblé en France
Parent pauvre des vélos à bas prix, le design n’a pas été bâclé sur ce Nakamura qui profite, au contraire, d’une qualité de fabrication remarquable et de finitions soignées. Pour ne rien gâcher, le VTT a plutôt fière allure avec sa peinture rouge et noire, agrémentée de quelques touches de gris. La batterie, semi-intégrée, vient se loger dans le tube principal et ne « déborde » pas outre mesure. En revanche, l’architecture du cadre ne permet pas d’ajouter un porte-bidon.
Quant au moteur de 250W, il est intégré au moyeu arrière. Il s’agit là d’un choix purement économique (les moteurs centraux intégrés au pédalier étant plus chers) qui entraîne un certain déséquilibre, notamment sur les sentiers grimpants où se dessine une tendance à patiner.
La commande de ce moteur est située sur la gauche du guidon avec un simple bouton central pour l’allumage et uniquement deux flèches pour gérer le niveau d’assistance. Le Nakamura va clairement à l’essentiel.
Un large écran LCD en deux volets complète l’ensemble en affichant pléthore d’informations (vitesse, vitesse moyenne, durée de la sortie, température, etc.). En revanche, il n’existe pas d’application à installer sur son smartphone pour retracer ses parcours.
On peut toujours utiliser une application, ici Strava, associée à une montre connectée pour en savoir plus -voir capture ci-dessous- sur ses trajets (distance parcourue, dénivelé, etc.)
Coup de foudre pour un coup de frein
La qualité de fabrication passe aussi par le choix de l’équipement. Celui de l’E-Summit 710 est tout simplement étonnant. À commencer par la fourche, une Suntour XCR 32 Lo-Coil qui offre un débattement de 120 mm. Elle est paramétrable et plutôt confortable. Le freinage, lui, est tout simplement excellent. Il repose sur un système hydraulique Promax avec un disque de 180 mm à l’avant et un autre de 160 mm à l’arrière. Il s’en dégage une sensation de puissance et de sécurité très rare à ce niveau de prix.
En revanche, nous avons été moins convaincus par les choix en matière de transmission. Le Nakamura opte pour un plateau à neuf vitesses seulement et une cassette assez réduite de 32 dents. Résultat : une démultiplication faiblarde qui oblige le cycliste à mouliner lorsque l’assistance atteint son niveau maximum. C’est notamment le cas sur route où les 25 km/h réglementaires sont franchis très rapidement. Même constat du côté des pédales et des poignées qui sentent la recherche d’économies. Il faudra prévoir un budget pour leur remplacement.
Le top pour les balades en forêt
Plutôt léger avec ses 21 kg, l’E-Summit 710 est aussi très maniable grâce à un cadre bien pensé. C’est sur des petits sentiers forestiers ou des chemins pas trop escarpés qu’il s’exprime le mieux. Fort logiquement, compte-tenu de son prix et de son petit moteur, il rencontre plus de difficultés sur des montées raides, plus techniques, qu’il est impossible de négocier assis. Son moteur plutôt nerveux manque quelque peu de linéarité et donne l’impression de fournir l’intégralité du couple dès le premier coup de pédale.
Cette sensation peut être déroutante lors des premiers kilomètres mais s’appréhende avec le temps. Ce n’est certes pas idéal, mais encore une fois, à moins de 1000 euros c’est un compromis que l’on fait volontiers.
Autonomie : le facteur X
L’autonomie d’un VAE est fonction, non seulement du gabarit de son pilote mais aussi du terrain sur lequel il roule et des conditions climatiques. Celle du Nakamura E-Summit 710 est forcément limitée par sa « petite » batterie de 375 Wh, qui permet tout de même de profiter de l’assistance dans la plupart des balades. Ainsi, sur parcours plat, à un niveau d’assistance intermédiaire, il est possible de dépasser les 50 km. En revanche, sur un terrain plus accidenté il ne faut pas espérer de miracles. À « pleine bourre », au niveau maximum d’assistance, sur un sentier vallonné (560 m de dénivelé) l’autonomie a fondu à 32 km. Ces données confirment, s’il en était besoin, que le VTTAE d’Intersport est plus adapté aux petites balades en forêt qu’aux sentiers de trail. Quant à la recharge, elle peut se faire directement sur le vélo, ou une fois la batterie sortie du cadre. Comptez 6h environ.
Quid de la fiabilité ?
Malgré toutes les qualités de ce Nakamura E-Summit 710, la question de sa fiabilité sur la durée se pose. Cette donnée est évidemment impossible à évaluer dans le temps limité d’un test. Nous n’avons constaté aucune anomalie après 180 km d’utilisation. En revanche, il nous parait important de souligner que malgré les louanges dont il est la cible, ce VTT électrique connaît aussi quelques retours d’utilisateurs mécontents. Ainsi, plusieurs acheteurs ont fait état d’une défaillance moteur (consécutive à un bruit inhabituel sur la roue arrière). Interrogé, Intersport confirme que « sur les vélos des premières productions, les engrenages du moteur pouvaient parfois être bruyants ». Le souci aurait été corrigé depuis.
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