Dans la famille des PC portables de gamers, il y a les modèles qui jouent la carte de la compacité, et même de l’ultra portabilité, et puis il y a les modèles grand format, qui affichent fièrement des dimensions qui les classent immédiatement parmi les transportables, les PC portables qui sont là pour remplacer votre tour et s’asseoir gentiment et presque à demeure sur votre bureau. Malgré son nom et son héritage, le Stealth GS77 s’inscrit dans cette seconde catégorie et voit tout en grand.
Loin d’être discret, mais rien à redire en connectique
Ses dimensions et son poids en font un candidat idéal pour vos sessions d’haltérophilie… ou de gaming confortablement installé sur un vaste espace dégagé. Avec 2,8 kg sur la balance, le Stealth GS77-12UGS n’est pas un PC à prendre à la légère.
Son large boîtier métallique, inspire confiance et n’est finalement pas si épais (pour un tank gamer, c’est entendu). La finition est bonne et le design discret… pour un PC de joueur. Posé sur un bureau, il occupe bien l’espace et promet beaucoup. De facto, son clavier est assez large, même s’il aurait pu occuper plus de place et ainsi gagner encore confort, car son pavé numérique est extrêmement compact, et pas forcément très agréable à utiliser en définitive. Entre quelque chose de trop petit pour être vraiment pratique et rien, on préférerait parfois rien. Quoi qu’il en soit, les touches ont une courte amortie et assez courte, et parvienne à être à la fois réactive, ferme mais un peu molle. L’expérience de saisie n’est pas mauvaise, mais pas toujours des plus agréables. On veillera aussi à éviter les fioritures du rétroéclairage LED – qui trahissent qu’on a à faire à un PC de joueurs – si on veut travailler avec ce clavier. Il n’est en effet pas facile de taper longuement avec des vagues colorées qui déferlent sous ses doigts.
Le pavé tactile, du fait de la présence du pavé numérique est légèrement excentré, ce n’est pas véritablement problématique, même si cela impose parfois de se décaler sa main notamment quand on écrit et veut déplacer le curseur dans un texte. Il est en tout cas assez précis et agréable à utiliser, même s’il s’avère un peu raide. Encore qu’on préfère cela au pavé tactile qu’on croise parfois dans les PC de gaming et qui semble interpréter n’importe quel effleurement ou pression comme un clic. Bref, au quotidien, il fait plutôt l’affaire, mais on n’incitera personne à jouer avec, rien ne vaut une souris externe. Et à ce sujet, vous aurez l’embarras du choix pour la brancher, sauf à préférer une souris Bluetooth.
Comme vous pouvez le voir dans notre tableau ci-dessus, la connectique du GS77 est riche et variée, et couvre l’ensemble des besoins du joueur et du quotidien. Elle est plutôt bien répartie sur les deux côtés, et à l’arrière du portable. Les prises USB-A sont à main gauche, ce qui signifie qu’une souris filaire, qui y serait branchée, ne devrait pas déranger la grande majorité des utilisateurs – les droitiers en tout cas. A droite, on trouve les ports au format USB-C, tandis qu’à l’arrière, on trouve la prise HDMI, la prise d’alimentation et le port Ethernet. Si on voulait chipoter, on pourrait arguer qu’une prise 2,5 Gigabit Ethernet aurait été bienvenue sur une machine haut de gamme, mais on appréciera déjà suffisamment la présence d’un lecteur de carte SD pour ne pas ronchonner sur ce point.
En faisant le tour de la connectique, vous remarquerez également les nombreux évents. Il faut dire que le Stealth GS77 a du pain sur la planche. Il embarque un processeur Core i7 série H et une GeForce RTX 3070 Ti, et ça peut chauffer un peu. Le 01Lab a mesuré une température maximale à 59,4°C sous le PC, mieux vaudra ne pas le poser sur vos cuisses, en short, par une douce nuit d’été…
Un écran vaste à défaut d’être excellent…
Passons maintenant à l’écran. Les bordures latérales sont assez fines, et celle de la partie haute contient la Webcam, 1080p qui servira éventuellement à la reconnaissance faciale sauf à ce que vous lui préfériez le lecteur d’empreintes situé sous les flèches directionnelles. Sa qualité est plutôt bonne, satisfaisante même quand la lumière n’est pas folle.
Sa dalle de 17,3 pouces est vaste et affiche une définition très confortable de 2560×1440 pixels. C’est donc du 1440p, autrement dit de la Quad HD, qui s’ébroue sous vos yeux, avec un taux de rafraîchissement de 240 Hz. De quoi ouvrir tout grand ses mirettes et en être tout esbaudi ? Oui, et non. Tout d’abord, notre modèle de test souffrait de fuites de lumière aux quatre coins de sa dalle. Ce n’est pas foncièrement gênant quand on surfe sur le Web ou travaille dans un traitement de texte, mais lancer un film ou une session de jeu et ces petites auras lumineuses gâcheront un peu votre immersion dans les ambiances les plus sombres. Ce n’est toutefois pas suffisamment pénalisant pour être repoussant, et l’espace d’affichage offert compense un peu ces travers.
Mais ce sont surtout la luminosité et le contraste de la dalle qui laissent un peu à désirer. Avec ses 324 cd/m2, le GS77 est presque 7% moins lumineux que la moyenne des PC de gaming que nous avons testé ces derniers mois. Tandis que son contraste de 969:1 est presque 19% moins bon que cette même population de machines. Autrement dit, vous pourrez vous offrir des sessions nocturnes sans souci, mais ne comptez pas pouvoir jouer trop confortablement, entouré de sources lumineuses parasites. Le taux de contraste lui indique simplement que les noirs ne seront pas très profonds et les couleurs pas toujours aussi contrastées qu’elles le pourraient. Néanmoins, pour ce qui est de la colorimétrie, le Stealth GS77 est plutôt bon, voire très bon. Son Delta E 2000 (DCI-P3) de 2,12 est 34,5% supérieur à la moyenne des concurrents du portable de MSI. C’est assez rare sur une dalle de PC de joueur pour être signalé.
Une configuration solide, très solide…
On vous a déjà un peu vendu la mèche, plus haut, mais la configuration retenue par MSI est clairement impressionnante. D’ailleurs MSI, comme tous les fabricants de PC de joueurs, décline sa référence principale en plusieurs versions, qui montent jusqu’à un Core i9 et à la RTX 3080 Ti – une configuration qui coûte alors une paille : 4 500 euros. La version que nous avons testée n’offre donc pas le meilleur de ce que propose Intel ou Nvidia, mais il faut savoir ne pas céder aux sirènes de la plus grosse configuration, surtout dans un boîtier portable. Surtout si vous souhaitez maintenir un prix raisonnable – même si 3 078 euros flirtent clairement avec le déraisonnable et préfigure sans doute un appel un peu hystérique de votre banquier.
On trouve donc un Core i7-12700H, de douzième génération, plutôt haut de gamme et tourné vers les performances, comme le prouve la lettre H qui clôt son nom. Il peut tirer jusqu’à 115 W en théorie, mais évidemment chaque fabricant peut faire en sorte qu’il consomme moins dans la configuration. Son minimum théorique de base est de 45 W. Ce processeur performant s’accompagne de 32 Go de mémoire vive, répartis en deux barrettes de 16 Go, pour un maximum de 64 Go. Elles sont légèrement cachées (on les devine au centre sous le rectangle noir dans la première photo ci-dessous). MSI a retenu de la DDR5-4800, quasiment le meilleur de ce que peut gérer le processeur.
Glissons ici, également, qu’on trouve un module de stockage NVMe PCIe Gen 4×4 au format M2 de 1 To. La très bonne nouvelle est que l’ampleur du boîtier lui permet de proposer deux emplacements par défaut. Le second est toutefois plus petit. Ils sont tous deux facilement accessibles une fois la bête ouverte. Le module embarqué tient en tout cas toutes les promesses qu’on peut espérer. Il assure des débits jusqu’à 5,6 Go en lecture et 4,4 Go/s en écriture selon l’outil de test AJA System Test Lite.
La partie graphique n’est pas en reste, avec une GeForce RTX 3070 Ti, équipée de 8 Go de mémoire vidéo GDDR6, qui peut consommer jusqu’à 105 W pour sa part. Nous avons relevé une consommation maximale de la machine qui frôle les 240 W. Quoi qu’il en soit, vous le pressentez sans doute, cette configuration devrait offrir de quoi se faire plaisir avec une dalle en 1440p, à 240 Hz.
Nous commençons toujours notre estimation des performances globales d’un PC avec un outil synthétique, qui permet de défricher un peu les premières impressions. En l’occurrence, on se tourne vers PCMark 10. Le GS77 se place parmir les machines de jeux les plus performantes que nous ayons eu entre les mains ces douze derniers mois.
Comme vous pouvez le voir dans le tableau ci-dessus, il marche main dans la main avec le Omen 16, de hp. Il faut dire que les deux machines partagent la même configuration, aussi bien pour le processeur que pour la carte graphique. On se plaira toutefois à renvoyer à la dernière colonne de notre graphique, où vous pourrez constater une belle différence de prix. Oui, l’Omen est moins bien fini, avec une dalle plus petite et rafraîchie moins rapidement.
Et puisqu’on parle prix, vous constaterez également que le Razer, dont la finition est au top et la configuration également, affiche un prix qui flirte avec les 4 800 euros, pour des performances… moins bonnes en définitive. Nous vous expliquions pourquoi dans notre test, tout récemment.
Nous avons également retenu un Zephyrus, le G14, sorti tout récemment, et motorisé à 100% par AMD, ainsi qu’un autre Omen, 17 pouces cette fois-ci, et un Zephyrus G15, d’Asus. Les deux PC portables sont un peu plus anciens. Néanmoins, chacun est pertinent à sa manière dans ce jeu de la comparaison. La machine hp a un intérêt car elle embarque un Core i7, équivalent à celui du MSI Stealth, mais de 11e génération. Le Zephyrus 15 pouces a pour lui de proposer une solution hybride, le processeur est fourni par AMD tandis que la carte provient de Nvidia (une GeForce RTX 3080, tout de même).
Notre MSI Stealth GS77 fait mieux que toutes ces configurations à l’exception du G14, qui le bat au global mais pas dans tous les sous-tests.
Quand on prend les mêmes machines et qu’on se tourne vers des tests synthétiques dédiés à éprouver la carte graphique, comme 3Dmark Fire Strike Extreme et 3Dmark Time Spy, on constate une même tendance générale du MSI Stealth GS77 à se classer en tête. On constate en tout cas que certaines configurations a priori moins disantes, moins récentes arrivent à s’offrir des scores tout à fait honorables, voire proches des sommets.
Le MSI Stealth GS77 face au monstrueux Blade 15, de Razer
Mais bien entendu, ces tests synthétiques ne font pas tout. Ils ne disent pas, surtout, que cette machine est capable de rouler sur a priori tous les jeux qu’on jette en travers de son chemin. Il faudra parfois ajuster un curseur, ou mitiger ses exigences les plus folles, mais on n’est pas loin de pouvoir tout pousser à fond tout le temps, sans trop réfléchir.
Nous avons donc pris le parti de l’opposer à la machine la plus superlative que nous ayons testé récemment, le Blade 15 pouces, de Razer, dans sa configuration faite d’un Core i9-12900H et d’un GeForce RTX 3080 Ti. Une machine remarquable qui affiche un prix remarquablement élevé, on l’a dit, à près de 4 800 euros.
Mais il est intéressant de constater que le MSI Stealth, qui est loin d’être donné, notre configuration de test est tout de même à près de 3 100 euros, arrive à faire presque aussi bien, voire mieux que le Blade 15. La faute à un écran 4K pour la machine de Razer, certes, mais néanmoins, il est bon de constater que la plus grosse configuration et le plus gros prix ne sont pas forcément synonymes de meilleures performances.
On voit ainsi que dans Red Dead Redemption 2, et avec les mêmes réglages poussés au maximum, le Blade 15 l’emporte de quelques images par seconde en plus. Dans Cyberpunk 2077, en 1440p pour le MSI et en 4K pour le Razer, le combat tourne à l’avantage du Stealth GS77. Même chose, mais d’un rien, dans Assassin’s Creed : Valhalla. Cela ne signifie évidemment pas que la configuration de MSI est plus performante, et si vous tenez absolument à la 4K, elle sera disqualifiée. Néanmoins, cela montre que vous pourrez jouer en 1440p avec une grande fluidité avec la configuration qu’embarque le GS77. Cela vous laisse donc de quoi voir venir… Et on indiquera, pour conclure, que même si notre machine de test a pu ventiler allègrement quand on la sollicitait, elle est malgré tout restée assez discrète. Nous avons enregistré un pic sonore à 41,9 dB, ce qui reste très supportable, sauf peut-être pour une personne qui souhaiterait s’endormir à proximité…
Autonomie : un grand pas en avant pour les gamers
Un PC portable de gamer est historiquement peu endurant. Il n’est pas pensé pour être un marathonien, ce qu’on lui demande c’est de cracher des images par seconde. On l’a vu, en l’espèce, le Stealth GS77 assure sa part du marché.
Mais que donne-t-il en autonomie ? MSI a, une fois encore, soigné cet aspect. Son portable est doté d’une batterie Lithium-Polymère de 99 Wh, selon sa fiche technique, et 95 Wh si on en croit nos yeux, une fois la machine ouverte.
De fait, grâce à cette batterie et au Core de douzième génération, le Stealth GS77 arrive à se tirer plus qu’honorablement de nos tests d’autonomie, et ce malgré sa dalle gigantesque. Ainsi, en autonomie polyvalente, qui fait subir à la machine une succession de tâches du quotidien (Surf, mail, vidéo, etc.) sans interruption, notre machine de test a tenu 6 h 49. On est certes très loin de ce que peut assurer un ultraportable, mais c’est tout de même 29,5% plus endurant que la moyenne des PC gamers que nous avons testés ces derniers 24 derniers mois.
En streaming vidéo, le GS77 tient un peu moins longtemps, à 5h54, mais cela reste toujours 26,3% plus endurant que ces concurrents passés entre nos mains ces deux dernières années. Evidemment, si vous vous lancez dans une partie de Cyberpunk 2077, et selon les réglages que vous avez retenus, et donc les efforts qui seront demandés à la configuration, n’espérez pas dépasser les 60 à 90 minutes de jeu… et encore.
Le MSI Stealth GS77 est donc une machine endurante, pour un PC de gamers, et c’est une bonne chose car il se recharge en revanche plutôt lentement. Il lui faut presque trois heures (2 h 54) pour refaire le plein, ce qui est 40,3% plus lent que la moyenne.
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