MSI n’en est pas à son premier PC portable ultrafin pour joueur. A peine Nvidia avait-il lancé le format Max-Q l’année dernière (au Computex de Taïwan) que le constructeur de PC -ainsi qu’Asus– dégainait son modèle (le GS43) conforme à cette nouvelle norme.
Un an après, une nouvelle vague de machines Max-Q commence à s’installer doucement sur les étagères et MSI a bien entendu son dernier cru, prêt à être mis en carafe et dégusté, le GS65 Stealth Thin (pour « furtif fin »).
Comme toutes les autres références annoncées récemment, ce GS est une machine 15,6 pouces qui, sur le papier, semble avoir tout mis de son côté pour combler les attentes de ceux qui souhaitent avoir à la fois un puissant outil de jeu et de travail et qui reste transportable. Vendu à partir de 1900 euros, le GS65 se décline dans plusieurs modèles. Celui que nous avons reçu pour test (le 8RF-046FR) se positionne sur le haut du panier et coûte 2700 euros.
Arrivé en exclusivité à la rédaction il y a quelques temps, le MSI GS65 Stealth Thin y a fait son petit effet. Ce PC portable gamer très fin (2,2 cm d’épaisseur), au format 15,6 pouces, a intéressé plusieurs de nos confrères, attirés par son beau et sombre boîtier en alliage de métal/magnésium (sur le dos de l’écran) et plastique, le tout orné de liserés de couleur bronze.
A l’évocation de son poids très contenu de 1,8 kilo et de celui de son adaptateur (moins de 600 grammes !), les yeux des plus mordus de puissance ont pétillé et quelques-uns ont même essayé de le glisser dans leur sac à dos, en catimini.
Carton plein sur la finition ? Malheureusement non. En prenant la machine à pleine main, et en exerçant quelques torsions, la machine craque un peu. La première impression de très bonne rigidité en prend donc un coup dans l’aile.
En regardant de plus près, on se rend compte que quelques petits soucis de finitions subsistent, notamment au niveau de l’arrière de la machine, juste en dessous de la charnière, comme le montre la photo ci-dessus. Les parties en plastique ne sont pas du même acabit que les finitions métalliques, dommage, MSI perd quelques points.
Confort et ergonomie passés au crible
- Les points positifs :
Premier bon point, la connectique du GS65 est variée. Ainsi, brancher toutes sortes de périphériques ou écrans externes s’envisage sans mal.
- Second bon point, MSI ne fait pas l’impasse sur la prise réseau filaire. En outre, les prises audio analogiques sont reliées à un DAC (Sabre) afin d’obtenir une qualité de son digne de ce nom, tant dans les jeux que lorsqu’on regarde un film ou que l’on écoute de la musique. Bien entendu, pour profiter du plein potentiel de cet équipement, un casque audio de qualité est à se visser sur les oreilles.
- Troisième et dernière point positif, le clavier. Comme d’habitude, MSI a fait appel à SteelSeries, une célèbre marque de périphériques de jeu, pour l’élaboration de l’interface de saisie. Dès les premières heures d’utilisation, elle a su nous convaincre à la fois par le toucher agréable de ses larges touches et les sensations procurées en jeu. La course n’est ni trop longue, ni trop courte, pile comme nous l’aimons.
Que les adeptes de la couleur se rassurent, personnaliser le rétroéclairage de chaque touche ou par zone est possible via le logiciel dédié, le SteelSeries Engine.
Le logiciel de SteelSeries permet aussi de paramétrer des profils pour vos jeux préférés et ainsi que d’enregistrer des raccourcis simples voire des macros très élaborées (enregistrement de combinaisons de touches exécutées dans un ordre précis).
- Les points négatifs :
Passons maintenant à ce qui fâche. Le lecteur SD est aux abonnés absents. Dommage, les photographes auraient surement apprécié pouvoir décharger rapidement leurs photos pour, ensuite, exploiter la puissance de la machine pour développer et retoucher à foison.
Second écueil, pour lequel MSI écope d’un carton rouge écarlate : avoir osé disposer la prise du chargeur secteur (et les sorties vidéo) sur la droite du boîtier (voir la photo ci-dessus). Un détail anodin de prime abord mais qui nous a agacés après quelques heures de jeux. Et pour cause : étant droitier, notre souris gaming externe a souvent buté contre la prise du chargeur lorsque nous jouions à des jeux de tir à la première personne. Des titres où les mouvements de souris sont parfois brusques, plus ou moins amples et qui, s’ils sont entravés par un obstacle, peuvent vous “coûter la vie”.
Un écran qui ne tient pas assez ses promesses
A peine le bouton de mise en route effleuré, l’interface de Windows 10 s’affiche, quelques secondes plus tard, sur l’écran 15,6 pouces Full HD à revêtement mat et bords très fins. D’un point de vue visuel et esthétique, l’absence d’un gros cadre plastique s’avère être un “plus” indéniable car l’image paraît plus grande, mieux mise en valeur. Voire plus belle. Mais mieux vaut ne pas se fier aux apparence.
Après avoir passé quelques longues minutes sous la sonde, l’écran nous révèle tous ses secrets. A commencer par une luminosité moyenne maximale trop faiblarde de 270 cd/m2, insuffisante pour un PC portable de ce calibre (et de ce prix).
Le taux de contraste vient sauver les meubles. Mesuré à plus de 1100:1, il permet d’avoir des couleurs plutôt vives mais certaines zones sombres dans les films sont parfois un peu brûlées. Pour les fous de colorimétrie, précisons que le logiciel MSI True Color est installé et permet de faire varier la température en fonction du contenu affiché. Encore un petit “plus” appréciable.
Si le GS65 parvient à décrocher une (petite) mention Assez Bien en Affichage, vous l’aurez compris, il ne le doit pas à ses prestations techniques mais plutôt au taux de rafraîchissement de 144 Hz de sa dalle.
De plus en plus de constructeurs proposent ce type d’écran (Asus fut le premier avec le Chimera G703VI) et c’est un très bon argument. En effet, l’affichage des jeux sera plus fluide que sur un écran de PC portable classique, bien souvent rafraîchi à 60 Hz.
On s’étonne toutefois de ne pas trouver trace de la technologie G-Sync de Nvidia sur ce monstre. Pourtant, le concepteur de puce graphique pousse de plus en plus ses partenaires à l’adopter, aussi bien au sein de leurs moniteurs que sur les PC gaming haut de gamme.
Sans doute MSI a-t-il jugé que celle-ci était dispensable et que la GeForce GTX 1070 Max-Q n’en avait pas besoin pour délivrer son plein potentiel. Une transition toute trouvée pour évoquer les prestations de la plate-forme.
MSI GS65 : l’exemple parfait de la plate-forme Max-Q 2018
Peu importe le modèle choisi, le GS65 embarque des processeurs Intel à quatre ou six coeurs dernier cri. Sur la version testée, c’est le Core i7-8750H qui agite ses six coeurs sous le clavier, épaulé par 32 Go de mémoire vive DDR4. Une bonne base technique à laquelle vient s’ajouter, comme nous le disions juste au-dessus, une GTX 1070 Max-Q.
Bien que celle-ci soit moins puissante que son homologue « GTX 1070 » que l’on trouve sur des PC portables plus épais, elle n’en demeure pas moins très à l’aise dans les titres à afficher en Full HD, avec plein de détails.
Dans nos jeux de références, nos très bons premiers résultats de test sont confirmés : entre 65 et 80 images par seconde de moyenne obtenues dans The Division avec notre réglage maison musclé. Rise of the Tomb Raider, quant à lui, avec toutes les options réglées au maximum se maintient aux alentours de 87 à 90 ips de moyenne. Nous préciserons toutefois que nous avons reçu le GS65 avec des pilotes fournis par MSI, plus anciens que ceux proposés par le site de Nvidia. Nous n’avons pas pu mettre à jour ces derniers car, selon MSI, Nvidia, au moment de notre test, n’avait pas encore implanté le code de la machine dans sa base de données, ne reconnaissant pas – de fait – la GTX 1070 Max-Q. Ils ne devrait toutefois y avoir aucune grosse différence de performances entre nos résultats de tests obtenus avec ces pilotes et ceux que nous aurions pu constater avec la version plus récente proposée par Nvidia.
Terminons par le stockage. Il est assuré par un SSD Samsung M.2 PCIe NVMe de 512 Go très véloce, qui trouve toute sa place dans cette machine. Pour le prix, nous nous attendions à avoir un peu plus de place. Ajouter un SSD semble toutefois possible puisque la fiche technique mentionne la présence d’un second emplacement M.2.
Nous n’avons malheureusement pas pu nous en assurer car, après avoir démonté l’arrière de la machine, nous avons découvert que la carte mère était montée “à l’envers”. Normalement, cela ne nous décourage pas mais, après quelques minutes passées avec le tournevis en main, nous avons renoncé au démontage. Celui-ci nous a semblé trop périlleux et seuls les plus expérimentés s’y risqueront.
Les mains et les genoux au chaud, le throttling en embuscade
En utilisation intensive, la ventilation a fort à faire et là, les choses se gâtent un peu pour le GS65. Comme le montre l’image ci-dessous, au centre du clavier, le mercure grimpe vite.
Sous la machine, la température a également tendance à atteindre 62,5°C ! De quoi décourager quiconque de jouer avec le PC posé sur les genoux. Nous vous recommandons de l’utiliser sur une surface solide et de trouver un moyen de l’incliner légèrement vers vous.
Ainsi la ventilation (composée de trois ventilateurs) pourra aspirer plus d’air frais sans occasionner trop de bruit (40 à 45 dB de moyenne mesurés). Précisons à ce propos que, comme sur toutes les machines équipées de cartes Nvidia de Serie 10, la technologie Whisper Mode – détaillée et éprouvée lors de notre test du Gigabyte Aero 15X ancienne génération – peut vous permettre d’épargner vos tympans, à condition que vous soyez prêt(e) à sacrifier un peu de qualité de rendu graphique sur l’autel du silence.
Enfin, c’est avec une certaine appréhension que nous avons lancé nos tests les plus lourds pour observer si oui ou non, le processeur n’était pas sujet au throttling. En jeu, le processeur se comporte normalement mais la courbe de fréquence des coeurs n’est pas aussi lisse qu’elle le devrait. Le Core i7 fait sans cesse varier sa vitesse mais se maintient – au pire – aux 2,2 GHz de base.
En revanche si vous ne faites tourner que des applications gourmandes en ressources processeur (encodage, calcul, etc.), alors le Core i7 atteint sa limite de température (90/95°C) et abaisse la fréquence sous le seuil normal. Entre 1,5 et 2,1 GHz pour être précis et ce, dès les premières minutes de nos tests. Tout comme une grande majorité des ultraportables actuels, les PC portables gaming fins sont touchés par le “virus” du throttling. En clair, même des machines taillées pour la performance à outrance ne peuvent tenir la promesse de fonctionner à fond, tout le temps. C’est très préoccupant.
Une bonne endurance… tant qu’on ne joue pas
Terminons par l’autonomie, un critère qui n’est pas le point fort des machines de jeu en général. Le MSI GS65 Stealth Thin impressionne toutefois par sa capacité à fonctionner sur batterie entre 4h25 et 6h10, suivant l’intensité du rétroéclairage de l’écran et à condition que vous vous cantonniez aux tâches de base (bureautique, surf, vidéo). Pour le jeu sans bloc secteur, ne comptez pas sur la batterie pour tenir plus d’une heure et ce, malgré la technologie Battery Boost de Nvidia.
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