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Test du Moustache Friday 27 FS : l’âme d’un vélo, la vitesse d’un scooter, il file à 45 km/h

Le fabricant français de vélos électriques renouvelle son modèle de speedbike. Le Friday 27 FS évolue en douceur mais est-ce suffisant, pour faire oublier le VAE ou tourner le dos aux scooters électriques ? 

L'avis de 01net.com

Moustache Friday 27 FS Speed

Les plus

  • + Qualité de fabrication
  • + Equipement de haut niveau
  • + Afficheur Bosch Nyon
  • + Rapide et confortable

Les moins

  • - Prix exorbitant
  • - La réglementation du speedbike en France

Confort & ergonomie

4.5 / 5

Qualité de fabrication

4.5 / 5

Autonomie

5 / 5

Qualité de l'équipement

4.5 / 5

Appréciation générale

3.5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 19/03/2021

Voir le verdict

Fiche technique

Moustache Friday 27 FS Speed

Type(s) Ville
Vitesse max. annoncée 45 km/h
Application Mobile Oui
Type de transmission Chaîne
Suspension Arrière, Avant
Voir la fiche complète

Moustache ne fabrique pas que des vélos. La marque française à l’origine de certains des meilleurs VAE du marché, (le Lundi 27.3 est toujours n°1 de notre top 5 des vélos électriques) s’est lancé depuis quelques années dans un secteur parallèle, celui du speedbike.
Le Friday 27 FS est la seconde déclinaison du cyclomoteur maison et s’adresse aux grands rouleurs et à ceux qui souhaitent parcourir de plus grandes distances qu’en vélo, plus rapidement, sans avoir recours à une voiture ou un scooter.
Pour réussir, le Friday 27 FS devra lever les doutes sur deux points fondamentaux. D’une part, il devra montrer l’étendue de ses qualités, mécaniques et électriques. D’autre part, il devra convaincre de l’intérêt même de la pratique du speedbike et de ses avantages sur un VAE ou un scooter électrique. Ces deux étapes sont essentielles pour justifier un prix aussi élevé que celui de la dernière production des ateliers de Moustache. En effet, le tarif du Friday 27 FS oscille entre 6 299 euros et 7 199 euros. Disons le tout de go, sa tâche ne sera pas simple. 

La pratique (très) réglementée du Speedbike

Malgré les apparences, le Friday 27 FS Speed n’est donc pas un vélo à assistance électrique. Il s’agit d’un speedbike, c’est-à-dire un engin qui, aux yeux de la réglementation, est considéré comme un cyclomoteur, au même titre que le scooter. En conséquence, sa pratique est strictement réglementée. Pour rouler en Speedbike il faut :

  • être titulaire d’un permis de conduire (A, B, ou AM)
  • l’avoir fait immatriculer
  • être assuré
  • Porter un casque homologué (certification ECE 22-05)
     

Une autre contrainte impose qu’on ne puisse pas modifier son speedbike et que chaque pièce soit remplacée à l’identique. Enfin, cyclomoteur oblige, le « speed » est interdit de pistes cyclables, il doit donc se contenter des mêmes routes que les voitures. 

Moustache – Le Friday 27 FS dans sa version Dual.

Des lignes connues mais toujours aussi réussies

Cette version renouvelée du Friday n’a pas donné lieu à une étude spécifique sur le design du « speed » chez Moustache. La géométrie a été très légèrement ajustée mais il semblerait que le changement ait été fait davantage pour faire de la place à la seconde batterie que pour modifier le comportement du bolide.
La version 2021 du Friday 27 FS est donc sensiblement identique à la précédente à une exception notable près : la version « Dual » embarque une seconde batterie.

Jean-David Duarte – 01net.com – La suspension arrière maison est très efficace.

Le speedbike de Moustache arbore des lignes toujours aussi élégantes, notamment dans ce coloris noir, assez étonnant pour une marque habituée à jouer davantage avec la palette des couleurs. Cycle haut de gamme oblige, les tubes sont profilés, leurs soudures polies et l’impression générale qui se dégage du Friday est celle d’un speedbike premium, particulièrement bien fabriqué. 

Moustache – Le speedbike de Moustache permet d’atteindre 45 km/h avec l’assistance électrique.

Équipement ultra complet et haut de gamme

Le Friday 27 FS bénéficie d’un équipement de très bonne facture aussi bien pour la partie mécanique que sur le bloc électrique. Son cadre en aluminium est « tout suspendu ». C’est-à-dire qu’il est épaulé par une fourche SR Suntour Mobie à l’avant (100 mm de débattement) et, à l’arrière, par le « Magic Grip ». Un amortisseur arrière développé en interne par Moustache, qui se révèle très efficace avec, là aussi, 100 mm de débattement.
La combinaison des deux offre un confort redoutable, y compris sur les routes pavées. La transmission a été confiée à Shimano avec un système à 11 vitesses, elle est précise et réactive, ce qui est essentiel en speedbike.
Quant aux freins, il s’agit d’un système à disque hydraulique Magura (MT4N) très progressif et plutôt rassurant, que nous aurions toutefois souhaité un peu plus mordant. Enfin, le côté premium du cycle est souligné par une selle en cuir Brooks, qui n’épargne pas les fessiers sur les premiers kilomètres mais qui devient plus accueillante avec le temps. 

Jean-David Duarte – 01net.com – Le klaxon sert essentiellement à « communiquer » avec les automobilistes.

Bien évidemment, dans la mesure où le Friday est prévu pour faire des kilomètres, et notamment du « vélotaf », il dispose de tout l’équipement nécessaire à la survie en milieu urbain. Porte-bagage, klaxon, gardes-boue, et béquille sont proposés de série.
Mention spéciale à la partie éclairage et au système Supernova Mini Pro-45, à l’avant, lui aussi très efficace que ce soit en feux de croisement ou en feux de route. 
Enfin, pour la partie électrique, Moustache a renouvelé sa confiance à Bosch en empruntant le moteur Performance Line Speed de l’équipementier ainsi que ses deux batteries (625 Wh + 500 Wh). Le moteur est une adaptation du Performance Line CX, le fleuron de l’Allemand. Ses 85 Nm de couple sont un atout majeur lorsqu’il s’agit de démarrer rapidement à un feu, quant à la progressivité de son assistance, c’est un modèle du genre. 

Jean-David Duarte – 01net.com – Un magnifique casque respectant la norme ECE 22-05 !

En tout état de cause, le Friday 27 FS a tout l’équipement nécessaire pour rouler longtemps et en confiance. Malgré notre bémol sur les freins, nous ne sommes pas sentis en danger, ni limités par les capacités du speedbike. À ce titre, Moustache réalise sur la partie équipement, un quasi sans faute.

Nyon : l’afficheur next gen

Le Friday 27 FS est également l’un des premiers cycles à embarquer le nouvel afficheur de Bosch, le Nyon. Cet ordinateur de bord intègre un écran de 3,2 pouces et propose une expérience plutôt riche en comparaison des autres modèles du marché.
Tout d’abord, il est détachable, ce qui permet d’éviter de le retrouver endommagé. Cela réduit également l’intérêt de voler un Friday, lorsque son afficheur (qui permet entre autres de le démarrer) n’est pas à bord.
Mais surtout, le Nyon va bien plus loin qu’un afficheur traditionnel. Il permet d’embarquer un GPS. Sa navigation n’est pas aussi pertinente que celle d’un Waze, mais elle permet de se passer de support de smartphone et de préserver la batterie de son téléphone. D’autant que le logiciel de Bosch est particulièrement adapté à la pratique du vélo électrique en général et du speedbike en particulier. En effet, parmi les POI (points d’intérêt) recensés, on retrouve des stations de recharge et des ateliers de réparation.
L’afficheur est tactile et ne se contente pas de fournir les informations essentielles telles que l’autonomie restante, la vitesse ou le niveau d’assistance. Il fonctionne également en adéquation avec le smartphone pour conserver l’historique des sorties ou partager certains itinéraires.
En un mot, le Nyon est l’afficheur le plus abouti que nous ayons eu à tester jusqu’ici et seule sa taille imposante lui interdit une présence sur tout type de VAE. 

Jean-David Duarte – 01net.com – L’afficheur Nyon (à gauche) communique parfaitement avec l’application mobile de Bosch.

Le plaisir de rouler (très) vite

Là où le speedbike se démarque, c’est par son comportement sur la route. Plus proche du vélo que du scooter électrique dans son fonctionnement (il faut pédaler pour avancer), il se rapproche davantage du second en matière de vitesse.
En effet, le principe de ce deux-roues est de bénéficier d’une assistance jusqu’à 45 km/h, là où celle d’un VAE traditionnel se limite à 25 km/h. Néanmoins, cela ne se fait pas sans l’énergie du pilote. C’est là le principal avantage par rapport au scooter, le speedbike implique de faire un minimum d’effort physique.
En d’autres termes, cela reste du sport et il ne suffit pas de poser son pied sur la pédale pour se retrouver propulsé à 45 km/h. Au contraire, la vitesse d’assistance maximale se mérite et il faudra passer sur le grand plateau et faire travailler ses cuisses pour se sentir pousser des ailes.

Jean-David Duarte – 01net.com – Les deux batteries se superposent autour du tube diagonal.

Dans les faits, il est donc assez rare de rouler à 45 km/h. D’une part, parce que la circulation en milieu urbain complique la tâche, mais aussi parce qu’il faut quelques mètres et un bon coup de pédale pour atteindre cette vitesse.
Néanmoins, même à une vitesse de croisière de 35 ou 38 km/h, le plaisir est total et le gain de temps réel. En effet, sur notre parcours de test habituel, soit 20 km entre la banlieue et le sud de Paris, nous avons réduit la durée de trajet de 8 mn en moyenne (de 52 à 44 mn environ).
Enfin, la pratique du speedbike contraint à changer une autre de ses habitudes. En effet, sur ces bolides il faut jouer bien davantage avec la molette de vitesses. La transmission est sollicitée très souvent dans la mesure où chaque ralentissement doit être anticipé au maximum en baissant plusieurs rapports. En l’absence de cette manœuvre, la reprise devient plus difficile et les 30 kg du Friday pèsent de tout leur poids sur le redémarrage.
De fait, le speedbike semble particulièrement indiqué pour embarquer une transmission automatique. Il s’agit là sans doute de l’un des points d’améliorations possibles du Friday 27 FS.

Jean-David Duarte – 01net.com – Le Friday 27 FS donne une impression assez juste de robustesse.

Speedbike en ville : les nerfs à vif

Malgré tous ses avantages, le speedbike ne devrait pas participer à l’apaisement des relations entre cyclistes et automobilistes… au contraire. Ce que son propriétaire économise comme énergie en termes d’effort, il le dépense en argumentation avec les autres usagers de la route.
En effet, les invectives, coups de klaxon intempestifs et autres insultes sont monnaie courante lorsqu’on conduit un speedbike. C’est bien sûr la méconnaissance de ce cyclomoteur qui est en cause et son apparence trompeuse de vélo.
De nombreux automobilistes ne comprennent pas ce que cet engin qu’ils peinent à dépasser fait au milieu de la route, lorsqu’une piste cyclable s’offre à lui sur le bas-côté (rappelons que l’utilisation des pistes cyclables n’est pas obligatoire pour les cyclistes). Trop peu d’entre eux prennent le temps de remarquer la plaque d’immatriculation pourtant évidente à l’arrière du bolide. Les situations qui en résultent sont au mieux désagréables, au pire extrêmement dangereuses.

Moustache – La vie en speedbike n’est pas de tout repos.

Autonomie : l’increvable Dual 

Afin d’avoir un aperçu de la principale évolution de ce Friday, nous avons souhaité le tester dans sa version « Dual », c’est-à-dire doté d’une double batterie. En effet, en plus du bloc de 625 Wh intégré dans tube principal, une seconde batterie de 500 Wh, apparente, vient se poser sur ce même tube. Ce que le Friday perd en élégance, il le gagne en autonomie. En effet, dans cette configuration, il est possible de rouler très longtemps, même à 45 km/h. 

Rappelons les précautions de rigueur lorsqu’on évoque l’autonomie. Celle-ci varie selon le gabarit du cycliste mais aussi sa propension à pédaler, le type de parcours, la température extérieure ou encore la pression des pneus.
En conséquence, nos données de test n’ont qu’une valeur indicative. Pour autant nous avons été agréablement surpris de tutoyer les 100 km d’autonomie en utilisant uniquement le mode d’assistance « sport ». Cette valeur sera légèrement inférieure si l’on s’en remet au mode « turbo ».
En revanche, elle pourrait presque doubler en mode « éco ». C’est là l’un des autres avantages du speedbike par rapport aux scooters électriques dont les autonomies sont encore très réduites. 

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