Après plusieurs années de dévouement à la catégorie des smartphones d’entrée de gamme, Motorola a depuis quelques mois recommencé à innover. Quelques semaines après avoir présenté son razr pliant, la filiale de Lenovo a dévoilé ses Motorola Edge et Motorola Edge+, deux smartphones au design ultra futuriste. Nous avons testé le premier d’entre eux, commercialisé 599 euros. Compatible 5G, ce smartphone milieu de gamme arbore un design haut de gamme.
L’un des plus beaux smartphones de 2020
Le Motorola Edge est beau, vraiment beau. Malgré son boîtier très étroit pratique à tenir en main (seulement 7,11 cm), l’appareil parvient à embarquer un très grand écran (6,7 pouces). Le constructeur a décidé d’incurver les bords de son smartphone de façon très marquée, façon Huawei Mate 30 Pro. Ce résultat, magnifique à l’œil, rend les bords latéraux du smartphone quasi invisibles. On ne voit que l’écran. Le design du Motorola Edge ringardise assez facilement celui de la plupart des smartphones haut de gamme actuels.
L’autre bonne idée de Motorola est de rendre « tactiles » les bords incurvés de son appareil. Pour faire simple, avec votre pouce ou votre index, vous pouvez effectuer des glissements vers le haut ou vers le bas pour, par exemple, afficher le centre de notifications ou la vue multitâche. Cela rend les bords incurvés un peu plus utiles que sur certains smartphones concurrents ou, reconnaissons-le, l’objectif est purement cosmétique
Le dos du Motorola Edge, très classique, a pour mérite d’intégrer un module caméra qui ne dépasse pratiquement pas du boîtier. On apprécie également la présence d’une prise jack juste à côté du port USB Type-C et la qualité des haut-parleurs stéréo. Motorola a vraiment fait du bon travail, d’autant plus que l’appareil ne pèse « que » 188 grammes.
Quelques erreurs de conception tout de même
Cependant, tout n’est pas parfait. En effet, l’écran ultra incurvé de Motorola présente quelques problèmes de conception. Premier d’entre eux, les couleurs manquent d’uniformité. En effet, quand vous avez l’appareil en main, la gauche et la droite de l’écran semblent jaunis et plus foncés. L’écran est mal calibré et, sur certains contenus clairs, ce problème s’avère particulièrement gênant. Les bords sont si jaunes que l’on pourrait penser que l’appareil est défectueux.
Autre problème cette fois-ci commun à tous les smartphones dotés d’un écran incurvé, les déclenchements involontaires. En manipulant l’appareil ou en répondant à un message, il arrive qu’on déclenche par erreur une action avec la paume de la main, tout simplement posée sur les bords incurvés. Reconnaissons tout de même que ceci survient assez rarement (les ingénieurs de Motorola ont tout fait pour limiter ce souci). Ces fausses manipulations se produisent tout de même de temps à autre. Et à chaque fois, on regrette forcément le bon vieil écran plat.
On aurait apprécié un écran plus lumineux
De technologie OLED, l’écran de 6,7 pouces du Motorola Edge nous a donc conquis par son aspect, si l’on omet les quelques défauts mentionnés ci-dessus. Nous apprécions aussi la caméra frontale du smartphone cachée dans un poinçon, ce qui permet de se passer d’une encoche disgracieuse. Le taux de rafraîchissement de la dalle à 90 Hz est également plaisant même s’il n’égale pas le 120 Hz de certains appareils haut de gamme.
Les mesures de notre laboratoire tempèrent néanmoins nos premières bonnes impressions. La dalle choisie par Motorola n’a en effet rien d’exceptionnel. D’une luminosité maximale de 585 cd/m2 en moyenne (cela monte à 623 cd/m2 en mode boost, si le capteur de luminosité de l’appareil détecte la présence d’une lumière très forte), l’écran du Motorola Edge peut s’avérer de temps à autre moyennement lisible en extérieur. Sur le support GPS d’un vélo par exemple, il n’est pas rare de ne pas réussir à lire son itinéraire. On aurait apprécié une luminosité digne des meilleurs, au-delà des 750 cd/m², mais c’est beaucoup demander à ce niveau de prix…
Au niveau de la fidélité des couleurs, le Motorola Edge déçoit aussi. Par défaut, ce qu’il propose n’est pas à la hauteur d’un smartphone qui se veut premium. On a ainsi mesuré un Delta E de 5,26 (alors que la mesure parfaite doit approcher de 0) tandis que, dans les réglages, le mode « couleurs naturelles » permet d’obtenir un résultat qui reste assez moyen en termes de justesse (Delta E mesuré de 3,96).
Un des premiers Snapdragon 765 aux commandes
Au coeur du Motorola Edge, on trouve le processeur Snapdragon 765 de Qualcomm. Ce SoC milieu de gamme, présenté aux côtés du Snapdragon 865 haut de gamme fin 2019, intègre nativement un modem 5G et délivre des performances très satisfaisantes, et même un peu supérieures à celles du processeur Snapdragon 720G que l’on retrouve dans quelques appareils milieu de gamme. Tout est fluide sur le Motorola Edge, qui tourne bien, quelle que soit l’application utilisée.
Côté logiciel, la surcouche utilisée par Motorola est extrêmement proche de l’Android pur. La fluidité de navigation s’en trouve encore renforcée. Le smartphone dispose de 128 Go de stockage interne, extensible par Micro SD.
Bonne autonomie, recharge lente
Avec sa batterie de 4500 mAh, le Motorola Edge part plutôt bien équipé. Nos tests révèlent que le smartphone dispose d’une bonne autonomie, sans toutefois battre le moindre record. L’appareil tient 14 heures et 36 minutes à notre test d’autonomie polyvalente ce qui fait de lui un smartphone endurant, sans être un champion du domaine (il s’agit d’un résultat équivalent à celui de l’iPhone 11). C’est néanmoins plus qu’assez pour tenir une journée entière. En streaming vidéo (12h30) et en communication (24h29), le Motorola Edge s’en sort encore une fois très bien.
En revanche, le temps de recharge du Motorola Edge n’est pas à la hauteur de son prix. Il faut 2h38 pour redonner 100% d’autonomie à l’appareil avec le chargeur de 18W fourni dans la boîte. C’est beaucoup. Le Motorola Edge est d’ailleurs privé de recharge sans-fil alors que la version Edge+ y a droit.
Un appareil photo complet
Le Motorola Edge se montre polyvalent en photo. En complément de son objectif principal (ouverture à f/1.8) lié à un capteur de 64 Mpix, il dispose d’un ultra grand-angle rattaché à un capteur de 16 Mpix, d’un téléobjectif avec zoom optique x2 (8 Mpix) et d’un capteur ToF. Motorola a pour mérite de ne pas berner l’utilisateur en multipliant les capteurs à tout-va et mise vraiment sur des modules utiles. On s’en félicite.
La plupart du temps, le Motorola Edge réussit de très belles photos. On observe néanmoins quelques problèmes de mise au point qui, parfois, contraignent à refaire une photo pour s’assurer d’avoir un arrière-plan aussi net que le sujet principal. On relève également un manque de fidélité colorimétrique entre le module grand-angle et le module ultra grand-angle. Avec ce dernier, les photos sont très jaunes. Reconnaissons tout de même que, la plupart du temps, le smartphone s’en sort très bien.
De nuit, il lui arrive d’être plus capricieux. Certaines photos sont assez granuleuses et la mise au point ne marche pas à tous les coups. Le Motorola Edge reste néanmoins largement à la hauteur de son prix.
Vous apprécierez également les « filtres » de Motorola qui permettent, par exemple, de ne conserver qu’une seule couleur dans l’image assez facilement. Ils fonctionnent très bien et ajoutent une touche d’originalité à l’appareil.
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