Au milieu d’un océan de nouveaux acteurs (Xiaomi, Oppo, Realme, Vivo, TCL, Honor, etc.), certains constructeurs historiques peinent à se faire remarquer. Il y a ceux qui abandonnent (HTC, LG, BlackBerry…) et ceux qui, malgré des parts de marché de plus en plus négligeables, continuent de croire que leur histoire n’est pas terminée. Parmi eux, il y a notamment Motorola. Après avoir connu deux rachats (Google en 2011, puis Lenovo en 2014), l’ex-fabricant américain ne semblait plus vraiment très ambitieux ces dernières années (il se se contentait de ses marchés forts comme l’Amérique latine). Depuis quelques mois, Motorola croit en sa « remontada » et veut redevenir crédible en France et en Europe.
Les nouveaux Motorola Edge illustrent ce changement. Nous avons testé le modèle intermédiaire, le Edge 20, commercialisé au tarif 499 euros. À qui s’adresse-t-il vraiment ?
Un design bien plus qualitatif
Il nous a suffi de quelques minutes avec le Edge 20 pour identifier un changement de philosophie. Habitué des looks très classiques, pour ne pas dire banals, Motorola propose cette fois-ci quelque chose de très classe.
Les bordures d’écran sont toutes fines, le dos de l’appareil est parfaitement plat, sa prise en main est ferme… On remarque clairement une montée en gamme. Tout ceci est d’autant plus agréable que le Motorola Edge 20 est très léger (163 grammes) malgré sa grande taille (6,7 pouces), ce qui en fait un appareil vraiment plaisant à utiliser. Il nous rappelle beaucoup la gamme Reno d’Oppo, elle aussi connue pour son élégance.
Selon nous, la seule anomalie du design du Motorola Edge 20 est la présence d’un bouton dédié à Google Assistant sur sa bordure gauche. Assez inutile – il nous a fallu 3-4 jours avec le téléphone pour remarquer sa présence -, on se demande pourquoi Motorola a décidé de l’intégrer. Il gâche la copie très épurée de Motorola.
Précisons d’ailleurs que le capteur d’empreintes du smartphone, intégré à son bouton de déverrouillage, est très bien caché. On regrette qu’il laisse un peu trop de jeu – on peut le bouger très légèrement -, mais son fonctionnement est irréprochable.
Un écran OLED à 144 Hz !
Sans être l’écran le plus lumineux du marché, l’écran OLED du Motorola Edge 20 s’en sort particulièrement bien. Le laboratoire de 01net.com a relevé une luminosité moyenne de 663 cd/m2, ce qui le place au-dessus de la moyenne des autres smartphones à moins de 500 euros.
Côté fidélité des couleurs aussi, Motorola est dans la moyenne avec une mesure Delta E par défaut de 4,83 et en mode « couleurs naturelles » de 1,99. Ici, il n’y a pas grand-chose à signaler. Motorola ne tente pas de tromper ses clients avec des composants inférieurs à ce que propose la concurrence (comme ce que peuvent faire de plus grands acteurs comme Samsung, qui surfacturent un produit), le Edge 20 fait ce qu’on attend de lui.
En revanche, s’il y a un point sur lequel Motorola est plus surprenant, c’est le taux de rafraîchissement de l’écran. Oubliez le 60 Hz d’un autre temps, le 90 Hz intermédiaire ou même le 120 Hz, dont on parle tant, Motorola propose du 144 Hz sur son smartphone (d’autres l’ont fait avant, comme Xiaomi ou Asus). Impressionnant ? Oui et non. Par défaut, le mobile est configuré sur 60 Hz pour préserver son autonomie. Si l’option 144 Hz existe bel et bien, la dalle utilisée par Motorola repose sur une technologie non adaptative (LTPS) qui fait rapidement fondre l’autonomie.
Cette fluidité renforcée vaut-elle vraiment le coup ? Dans les jeux compatibles, sans doute. Sinon, il s’agit surtout d’un détail visant à conquérir le cœur des plus geeks d’entre vous. Autrement, Motorola propose une option alternative permettant d’alterner entre 60 et 120 Hz. Son fonctionnement exact n’est pas connu.
Des performances au rendez-vous ?
Sur le papier, le Motorola Edge 20 n’est pas le smartphone le mieux équipé sur sa tranche de prix. Son processeur Snapdragon 778G appartient au milieu de gamme, et correspond généralement à des smartphones vendus entre 400 et 450 euros, comme le Samsung Galaxy A52s ou le Realme GT Master Edition. Motorola a clairement mis tout son budget sur l’écran au risque de faire passer les performances au second plan.
Cependant, ce n’est pas vraiment problématique. Ces dernières années, les puces milieu de gamme se sont vraiment améliorées. Si l’on ne joue pas avec autant de fluidité sur un Motorola Edge 20 que sur un iPhone 13 Pro, nous devons reconnaître que le smartphone nous a semblé très fluide durant nos 10 jours d’utilisation. Cette puce supporte d’ailleurs les réseaux 5G et ne semble pas consommer trop de batterie. Difficile de tenir rigueur à Motorola de ce choix de SoC, donc.
En revanche, sur l’aspect logiciel, Motorola joue la carte de l’Android pur. Cela ravira sans doute de nombreux utilisateurs… mais d’autres regretteront l’absence d’options ou de fonctions que l’on trouve sur MIUI ou ColorOS, les surcouches de Xiaomi et Oppo.
Selon nous, le logiciel a 50% de responsabilité dans l’achat d’un smartphone. Grands fans de l’Android stock pendant très longtemps, nous ne pouvons que reconnaître que les petites fonctions de personnalisation de certaines surcouches rendent l’expérience utilisateur plus sympathique quand elles sont bien implémentées. Ici, ne vous attendez pas à être surpris. Le Motorola Edge 20 est très simple d’utilisation, pour ne pas dire trop simple.
Petite batterie, bonne autonomie
La légèreté du Motorola Edge 20 s’explique par l’utilisation d’une batterie de 4 000 mAh. Un choix risqué dans l’univers Android où le 5 000 mAh est de plus en plus la norme pour les grands smartphones.
Étrangement, cela ne pénalise pas le Edge 20. S’il est certain que son autonomie aurait été plus grande avec une plus grande batterie, le smartphone s’en sort suffisamment bien pour être au-dessus de la moyenne de sa catégorie. Le Edge 20 a résisté 14h43 à notre test d’autonomie polyvalente, 11h47 en streaming vidéo et 32h24 en communication, ce qui est très satisfaisant.
À l’utilisation, cela se traduit par une recharge à peu près tous les soirs, sans que l’on ait l’impression d’être trop proche de tomber en panne. Cependant, il est important de préciser que toutes ces mesures ont été réalisées avec l’option 60 Hz. En 144 Hz, il nous semble difficile de tenir une journée entière.
Avec le chargeur inclus dans la boîte, le Motorola Edge 20 se recharge en une heure pile. Il ne supporte, en revanche, pas la recharge sans-fil, ce qui n’est pas surprenant à 499 euros.
A découvrir aussi en vidéo :
108 Mpix pour marquer le coup
Enfin, terminons ce test par la photo. Au dos du Edge 20, on remarque la présence d’un triple module caméra. C’est suffisamment rare pour être souligné dans cette gamme de prix. Motorola ne se moque pas de ses clients avec de faux capteurs visant à vous faire croire que le smartphone est aussi polyvalent qu’un mobile haut de gamme. Chaque module a une utilité propre. En plus du capteur principal, on a un ultra grand-angle (capteur de 16 Mpix) et un téléobjectif avec zoom x3 (capteur de 8 Mpix).
En plus d’être complet, le module caméra du Edge 20 a pour principale particularité l’utilisation d’un grand capteur principal de 108 Mpix (1/1,52 pouce). Sauf si vous choisissez de prendre des photos dans la définition maximale à l’aide d’un mode spécial, cela donne des images de 12 Mpix (neuf pixels fusionnent en un).
Ce capteur de 108 Mpix, sans être aussi performant que sur certains mobiles haut de gamme, réussit des photos très satisfaisantes. Il n’y a que de nuit où l’on voit parfois ses limites avec des photos un peu trop granuleuses et une mauvaise gestion des variations lumineuses. Le reste du temps, Motorola s’en sort très bien pour un appareil à moins de 500 euros.
Seul défaut, l’application Appareil photo de Motorola continue d’être un peu trop brouillonne. Trop d’options sont proposées et les animations ne sont pas agréables. Motorola gagnerait à améliorer le tout avec une interface plus minimaliste, à l’image de ses nouveaux téléphones.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
