C’est l’histoire d’une équipe e-sport qui après avoir été sponsorisée par des marques connues de PC a décidé de créer la sienne. La Team Millenium met un pied dans le monde des ordinateurs portables pour joueurs après avoir imaginé et commercialisé des périphériques de jeu, puis des sièges de bureau élaborés et pensés pour les joueurs.
Le ML3 est le premier PC portable 15,6 pouces de l’équipe Millenium et il a été conçu en partenariat avec Intel. En fait, la machine porte le nom de code NUC QC71B et a été imaginée par Intel, créée par ses partenaires manufacturiers puis proposée à différentes marques. Millenium a sauté sur l’occasion pour constituer une collection de PC à son effigie.
D’après nos informations, le ML3 se déclinera en deux modèles et les différences seront à chercher du côté de la quantité de stockage et de la puissance de la partie graphique.
Intel nous a fait parvenir le ML3-R207Q, la référence la plus haut de gamme qui devrait arriver très vite à la FNAC au prix de 2390 euros. On notera toutefois que, contrairement à cette unité de test, la version vendue aura 1 To de SSD en RAID 0 et non 500 Go comme ce fut le cas pour nous.
Simplicité, efficacité, sobriété. Ce sont les trois premières impressions que nous inspire ce PC portable ML3 de Millenium. L’équipe de sport électronique est une nouvelle venue dans la jungle foisonnante des machines pour gamers et elle a recours aux services d’un mastodonte pour faire ses premières passes d’armes. Millenium a apposé sa marque et choisi les composants à embarquer dans ce PC mais il a été imaginé et conçu par Intel, comme les mini PC NUC.
Belle plastique et connectique riche, mais mal placée
Pour séduire le plus de monde possible, le boîtier du ML3 mise sur un revêtement tout en alliage métallique (aluminium et magnésium). C’est réussi, nous sommes conquis. Seul le bord du cadre de l’écran 15,6 pouces est en plastique. La finition gris anthracite est réussie et s’étend à toute la machine. Côté LED, il y a une simple bande lumineuse sur le devant de l’appareil et c’est tout. Pour le côté ostentatoire bien connu des PC portables gamers, on repassera et ce n’est pas plus mal. Le ML3 peut se fondre aussi bien dans un décor professionnel que personnel.
En main, le PC portable offre une sensation de solidité très agréable. Seul le dessous du portable est un peu plus souple que le reste, comme c’est généralement le cas. Pour un 15,6 pouces, ce beau diable est assez léger. Il ne pèse que 1,86 kilo (30% plus léger que la moyenne). Son épaisseur reste aussi très raisonnable : 2,4 cm (presque 15% plus fins que ses concurrents). Et l’adaptateur secteur ? Presque un « poids-plume » pour un PC de jeu ! Seulement 786 grammes affichés sur la balance.
Passons tout de suite à ce qui fâche : le positionnement d’une partie des connecteurs. Comment une équipe e-sport peut-elle accepter que deux prises USB 3.0 (sur trois) se trouvent sur le côté droit d’un PC portable gaming ? C’est à cet endroit que la souris externe va venir cavaler des heures durant ! Et elle a toutes les chances de heurter les prises de périphériques éventuellement connectés. Pour nous, c’est rédhibitoire.
On lui attribue toutefois un premier bon point pour avoir mis à l’arrière la sortie vidéo HDMI, la prise réseau, l’USB Type-C (Thunderbolt 3 et qui peut aussi servir de sortie vidéo DisplayPort) et l’orifice pour l’adaptateur secteur. En matière de connexion sans-fil, le Wi-Fi 6 est de la partie, tout comme le Bluetooth 5.0.
Un clavier agréable, à illuminer soi-même
Le ML3 n’échappe pas aux LED, indissociables des machines gaming. Des couleurs, il y en a plein sous le clavier, une vraie farandole. Et comme on peut personnaliser l’éclairage de beaucoup de façons différentes, il y a de quoi se faire plaisir et trouver des combinaisons qui satisferont tous les goûts.
Les touches sont de bonne taille et adoptent une forme très légèrement creusée. Elles émettent un léger cliquetis mécanique (pour les sessions de jeu nocturne, c’est validé) et offrent une très bonne course, courte, rapide et efficace. C’est tout ce qu’il faut pour contenter à la fois les amateurs de jeux de tir à la première personne (FPS), mais, aussi, les rôlistes en ligne, les aventuriers en herbe voire les grands stratèges. Mention spéciale à la touche SHIFT gauche, très longue, qui tombe vraiment bien sous le petit doigt que l’on ait de petites ou de grandes mains.
Le touchpad est agréable, mais aurait mérité d’être un peu moins haut et large. Et pour cause : il ne sera pas amené à servir dans le cadre d’une utilisation gaming. Le raboter aurait permis de faire descendre un peu plus le clavier et peut-être de jouer un peu plus sur la taille de certaines touches. Voire d’ajouter des raccourcis sur la partie supérieure du plateau. Une idée pour la prochaine version !
Bon point, il est possible de couper le touchpad rapidement et simplement en tapotant la petite diode située en haut à gauche de la surface de glisse. Vous pouvez aussi utiliser le raccourci clavier approprié au besoin. Désactiver le touchpad est essentiel : cela évite tout effleurement accidentel avec la main gauche en pleine partie. De quoi être certain de faire bouger le viseur seulement avec la souris gaming branchée à la machine et rien d’autre.
Ecran : la rapidité au détriment de la justesse
Une bonne machine de jeu se doit d’avoir un écran à la hauteur. Surtout quand elle coûte plus de 2000 euros. La ML3 est équipée d’une dalle de 15,6 pouces de diagonale à bords latéraux fins, qui affiche une définition Full HD (1920 par 1080 pixels). Elle offre un taux de rafraîchissement de 144 Hz (144 rafraîchissements par seconde), ce qui est de plus en plus demandé par les joueurs pour que la fluidité d’affichage soit la plus agréable possible.
Pour aller de pair avec cette vitesse, précisons que l’écran est compatible G-Sync ce qui permettra à la dalle de se calquer sur le nombre d’images par seconde générées par la carte graphique pour éviter les effets de tearing (déchirement de l’image) et les ralentissements dans les jeux.
A vue d’oeil, l’écran fait illusion. Les couleurs sont vives, la luminosité semble intense mais dès qu’on lui applique notre sonde de test, il dévoile son côté… sombre. Seulement 289 cd/m2 de luminosité en moyenne maximale. C’est peu. On note qu’il y a une belle pointe à 311 cd/m2 au centre de la dalle mais sur le reste de la surface, la luminosité est bien moins élevée.
Le taux de contraste, lui, se hisse au-dessus des 1000:1, mais demeure sous la moyenne constatée ces derniers temps (1096:1) sur des PC concurrents. Quant à l’homogénéité, elle est catastrophique. Nous l’avons mesurée à 0.139 (plus on est proche du 0 absolu mieux c’est) et cela s’explique par la présence en bas à droite d’un important effet de clouding (tache blanche) qui vient tout gâcher.
Du côté de la fidélité des couleurs, c’est mieux. Le Delta E est de 3,39 – une valeur moyenne – avec une prédominance nette des rouges et orangés. La température de la dalle flirte avec les 6500K presque tout le temps ce qui est bien. Même constat pour le gamma dont la valeur moyenne est de 2,18 (2,2 étant le standard). On précisera tout de même que nous avons remarqué de belles oscillations en fonction de l’intensité du signal lumineux (jusqu’à 2,55) et ça, ce n’est pas top.
Une mécanique bien huilée qui ronronne
La configuration du ML3 colle aux standards actuels des machines gaming à plus de 2000 euros. Elle se compose d’un processeur Intel Core i7 de neuvième génération, de 16 Go de mémoire DDR4, de 1 To de SSD en RAID 0 (500 Go sur notre unité de test) et d’une carte graphique Nvidia GeForce RTX 2070 Max-Q. Pour rappel, ce modèle est moins puissant que la RTX 2070 classique mais pour une dalle Full HD et vous donner un bon aperçu de ce qu’apporte le ray tracing dans les jeux compatibles, c’est tout bon.
Voir le graphique des scores de 3D Mark animé et en plein écran
En comparant le Millenium ML3 (en violet sur le graphique) à la concurrence, ses performances se rapprochent beaucoup de celles de l’Omen 15 2019 de HP en jeu et du Lenovo Legion Y740 sur la plupart des autres applis. Et pour cause : les configurations sont quasiment les mêmes, dispositif de stockage mis à part.
Le ML3 vient à bout de toutes les applications, même les plus spécialisées (3D, montage, retouche, etc.). Dans les jeux, même constat, le ML3 passe partout, et parvient à générer jusqu’à 300 images par seconde (ips), dans les anciens jeux avec toutes les options réglés à fond. Comptez entre 100 et 200 ips dans les titres e-sport les plus joués actuellement, avec des niveaux de détails élevés (mais pas maximum).
Sur les nouvelles licences, avec les moteurs graphiques bien lourds, les scores oscillent entre 78 et 100 images par seconde, suivant l’API utilisée (DirectX 11 ou 12) dans nos jeux de test. Les niveaux de détails sont réglés sur Haut ou Ultra suivant les titres, comme d’habitude.
Le ML3 souffre-t-il de throttling ? Non. En revanche, sur une session de 15 minutes de stress intense sur le CPU et le GPU, les fréquences font le yo-yo en permanence. Et plus le temps passe, moins le Turbo Boost se met en marche. Mais, au final, les coeurs battent toujours au-dessus de la fréquence de base du processeur, donnée pour 2,6 GHz par Intel. C’est rare et ça mérite un bon point.
Bruit, température et évolution
Les processeurs Intel et Nvidia peuvent donner le meilleur d’eux-mêmes car le système de dissipation du ML3 est vraiment efficace et bien conçu. Comme le montre la photo ci-dessous, il se compose de deux ventilateurs et de quatre caloducs sans oublier les isolants en tous genres. On remarque aussi que les deux ventilos ne sont pas montés de la même façon : le premier, à gauche, expulse les calories, l’autre, à droite, aspire et expulse de l’air.
Lorsqu’on regarde un film ou qu’on fait de la bureautique, la ventilation garde le silence et se déclenche de temps à autre, pour la forme. Dès que vous lancez un jeu ou une bonne grosse application, là, tout ce petit monde s’active. Au maximum, les émissions sonores ont été mesurées à 41,1 dB ce qui est… assez audible tout en positionnant le ML3 juste derrière l’Alienware m15 R2, l’actuel roi du silence.
Le mercure s’affole toutefois un peu plus avec plus de 40°C sur le repose-paumes et 57,3°C sous la machine, le tout relevé dans une pièce à 25°C. Compte tenu de l’épaisseur de la machine et de la nature des composants en présence, ça n’est pas très étonnant. Un conseil, ne jouez pas avec le ML3 sur les genoux.
Nous n’en attendions pas moins d’Intel : il est possible de faire évoluer la mémoire DDR4 (128 Go supportés par le processeur) et le stockage du ML3. Le nettoyage de l’intérieur du PC portable sera facile, car tout est à portée de bombe à air et autres pinceaux attrape-poussière.
Presque 6 heures d’autonomie
Vous connaissez notre rengaine ? Être endurant n’est pas ce que nous exigeons absolument d’un PC portable pour joueur. Et pourtant, le ML3 se défend bien dans nos tests d’autonomie. Soumis à nos deux scénarios d’utilisation classiques (visionnage vidéo et utilisation polyvalente), le PC Millenium tient entre 5 heures et 5h50. Incroyable, en plus d’être bon joueur, il peut se glisser dans un sac et vous accompagner (à condition de ne pas vouloir jouer sur batterie et de ne pas oublier le chargeur). Précisions enfin qu’il se recharge à 50% en un peu plus d’une heure et totalement, en 3 heures.
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