Le Lomo’Instant Square est le premier appareil de Lomography à utiliser le film argentique Fujifilm Instant Square au format carré tandis que le Diana Instant Square, fraîchement annoncé et bientôt en test sur 01net, offrira lui aussi bientôt cette possibilité. Mais quand ce Diana et les appareils de Fujifilm – le numérique SQ10 et l’argentique SQ6 – sont uniquement compatibles avec ce format, le Lomo’Instant Square a l’élégance de pouvoir aussi bien prendre en charge le foramt carré que le format Instax Mini, le film le plus courant (et le moins cher) de chez Fujifilm.
Si cet instantané est disponible en plusieurs coloris, c’est la version blanche que nous avons testée. La première chose que l’on remarque dans cet appareil est qu’il s’agit d’une optique dépliable (lire plus bas), pour la seconde fois dans l’histoire de la marque, après le Belair X 6 qui faisait, lui, appel à des pellicules 120 mm. L’Instant Square Glass a comme atout une grande compacité conférée par son optique folding et présente, d’un point de vue très subjectif, celui du design, l’avantage d’être vraiment hors du commun. Ouvert comme fermé, il interpelle par son aspect étrange. Replié on dirait un prototype de caméra super 8 qui se serait échappé des années 70. Déplié il rappelle un appareil « de grand-père », avec son soufflet noir.
La qualité de fabrication est convenable sans égaler ce que peut produire un industriel comme Fujifilm : le système de protection de la lentille frontale a parfois du mal à se refermer totalement et le caractère mécanique de l’appareil invite à essayer de le préserver des coups. Mais pour avoir voyagé à l’arrache dans notre sac à dos, notre exemplaire de test n’a pas rendu l’âme. Il est donc plus solide qu’il n’y paraît.
Optique « folding » : avantages et inconvénients
Contrairement au Lomo’Instant Wide, l’optique du Lomo’Instant Square Glass n’est pas fixe mais dépliable – en photo, on appelle ça une optique « folding ». Cette dernière, en verre (comme l’indique le « Glass » du nom), a besoin d’une bonne distance de tirage afin de couvrir la totalité de la surface du film carré. Ce type d’optique, rare de nos jours, était courante dans les milieux de la photo grand format et moyen format, car c’est le seul moyen de réduire l’encombrement d’appareils dont la surface d’impression (plaque de verre, film négatif, positif ou instantané, etc.) est grande.
En ayant recours à un système « folding », Lomography permet à son Instant Square Glass d’être aussi, voire plus compact, que la plupart des appareils ne couvrant que le format mini. Le revers de cet ce dispositif est une double fragilité. En cas de chute, le mécanisme d’ouverture peut se casser. Enfin la jupe de caoutchouc, souple, peut mal vieillir dans le temps – mais on pourra toujours bidouiller une solution de rechange dans une dizaine d’années.
Ergonomie (parfois) cryptique
Croyez-le ou non, il est préférable de lire le manuel du Lomo’Instant Square pour bien comprendre le fonctionnement de l’appareil. Comment ouvrir mais surtout refermer l’appareil (il faut soulever gentiment le bras métallique de déploiement de l’optique), comment savoir si le flash est activé ou non, que signifient les modes A et B, etc. Bien que simples en apparence, certains choix ergonomiques (notamment l’état du flash) impliquent de bien lire le manuel afin d’éviter de rater trop de clichés.
Petit conseil d’ami, mieux vaut vérifier l’état du sélecteur de mise au point à chaque ouverture de l’appareil. Votre serviteur a raté plusieurs clichés a cause d’une mauvaise distance de mise au point (appareil réglé à l’infini pour un scène d’intérieur, etc.)
Viseur petit et imprécis
Appareil 100% analogique et de construction simple, le Lomo’Instant Square Glass fait appel à un viseur de Galilée, du nom du célèbre scientifique italien du XVIe/XVIIe siècle. Un viseur réputé imprécis mais qui est ici parfois carrément à l’ouest. Autre grief : il est vraiment petit, trop petit pour ceux qui auraient une mauvaise vue. Sans que ce choix soit rédhibitoire – avec un peu d’entraînement, on s’en sort – il aurait été de bon aloi que Lomography soigne un peu plus cet outil de cadrage.
Retardateur et télécommande, des accessoires vraiment utiles
Le Lomo’Instant Square Glass coûte exactement 100 € de plus que l’Instax Square SQ6 de Fujifilm. L’écart de prix est-il justifié ? Côté optique, l’appareil de Lomography est plus lumineux et plus polyvalent (ouverture réglable à f/10 et f/22 contre f/12,6 fixée chez Fujifilm), mais il offre aussi un meilleur piqué d’image… au prix d’un plus fort vignetage, ce qui n’est pas sans charme.
Non seulement il offre plus de réglages, mais il est aussi livré, comme on l’a vu, avec des accessoires qui peuvent vraiment changer la donne, comme la télécommande infrarouge. Au final l’équilibre classique des forces est respecté : à Fujifilm l’appareil moins cher, simple et fiable « clic-clac-c’est dans la boîte », et à Lomography le boîtier plus riche en potentiel créatif, mais plus cher et aux résultats parfois plus aléatoires.
Il faut cependant noter que Fujifilm commence à prendre le pli et que si l’appareil de Lomography profite de cette télécommande et du retardateur, Fujifilm inclut, lui, des filtres colorés pour flash (3) et a enfin intégré un mode double exposition – Lomography conserve l’avantage de son « splitzer » qui permet de physiquement découper la zone d’exposition.
Haro sur les piles CR2
Si les batteries CR2 ont comme avantage d’offrir un bon voltage (3V) dans un format compact (la moitié d’une LR06 en longueur), elles ont plusieurs inconvénients : elles sont plus chères, moins faciles à dénicher et rares en version rechargeable. Comme pour le Fujifilm SQ6, nous regrettons grandement leur usage. Un appareil un poil plus gros avec des piles LR06 (en version rechargeable pour préserver l’environnement, of course) aurait été préférable.
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