Chaque année, LG tente de repousser les limites d’une technologie OLED qu’il maîtrise de bout en bout et qu’il était jusqu’à très récemment l’un des seuls à fournir. Le retour de son principal concurrent, Samsung, avec le QD-OLED oblige le coréen à réaliser de véritables prouesses sous peine d’être dominé sur son propre terrain. À ce petit jeu de l’amélioration constante d’une technologie existante, LG avait légèrement failli l’an dernier en promettant un gain en luminosité qu’il n’a pas vraiment réussi à atteindre lors de son passage sur banc d’essai. Cette année, la promesse est encore plus forte avec une dalle Evo combinée à un processeur Alpha 9 de 5ᵉ génération. La différence avec l’an dernier ? Si LG ne tient pas parole, ce sont Samsung ou Sony et avec son A95K en QD-OLED qui pourraient bien profiter.
Tout pour être fixé au mur
C’est peu dire que LG produit parmi les plus beaux téléviseurs OLED du marché. Le G2 ne déroge pas à la règle, lui qui combine extrême finesse, légèreté (il intègre désormais des matériaux composites) tout en occultant au maximum les bordures (6 mm seulement). Concrètement, avec moins de 25 mm d’épaisseur, le G2 fait tout pour que son propriétaire le colle à son mur. Peut-être même un peu trop. Explications. Persuadé que la seule place de son « design gallery », c’est d’être suspendu, LG considère que l’utilisateur peut se passer d’un pied. Comme l’an dernier, le constructeur coréen préfère fournir un support mural dans le carton. S’il souhaite poser le téléviseur sur un meuble, son propriétaire devra faire l’acquisition d’un pied vendu en option (200 euros tout de même).
En procédant de la sorte, LG met ses utilisateurs devant un dilemme, les incitant la plupart du temps à remettre la main au porte-monnaie. En effet, la majorité des utilisateurs, même de TV OLED, opte pour la disposition sur un meuble. La pratique est d’autant plus pénible que le tarif de la série G a sensiblement augmenté depuis l’an dernier (le 55G1 de l’an dernier était vendu 500 euros de moins que le G2). En revanche, sur la dalle de 65 pouces, celle de notre test, le prix est resté similaire. Le constructeur pourrait, par exemple, laisser l’utilisateur choisir son type de pose au moment de la commande. La solution serait non seulement plus écologique (les supports muraux non utilisés ne prendraient plus la poussière dans la cave) mais également plus intéressante financièrement. Du moins pour l’acheteur…
La lumière au cœur du débat
C’est peu dire que le G2 était plein de promesses avant de passer les portes de notre labo. Le haut de gamme de LG a la chance d’embarquer à la fois la nouvelle dalle OLED EX, ainsi que le la dernière version du processeur maison, l’Alpha 9 de cinquième génération doté d’une IA. Sur le papier, c’est tout simplement ce que le constructeur à de mieux en magasin. Et dans les faits ?
Le G2 offre l’une des meilleures images du marché. L’intérêt de cette dernière génération de dalle, c’est qu’elle fonctionne très bien avec le système de refroidissement propre au G2. De fait, c’est sur ce modèle que le fabricant réalise ses meilleures performances en luminosité. C’est simple : le G2 affiche l’un des meilleurs pics lumineux de sa catégorie en mode HDR en dépassant la barre symbolique de 1000 cd/m2 (1024 pour être précis). Ces performances en luminosité permettent effectivement d’exploiter au mieux le format HDR. Comme pour le reste de sa gamme, ce modèle est compatible avec les formats HDR10, Dolby Vision et HLG. En revanche, LG fait toujours l’impasse sur le HDR10+ promu par Samsung, et c’est bien dommage.
Pour tirer profit de la justesse des couleurs du G2, nous vous conseillons d’opter pour le mode Filmmaker, l’équivalent du mode cinéma, qui enlève les traitements superflus et qui se concentre sur l’essentiel : le respect des couleurs. Là aussi, la luminosité est à son comble, mais pas seulement. La colorimétrie est tout simplement impeccable avec un Delta E moyen mesuré à 1,58, soit largement en dessous du seuil de 3, le point au-delà duquel l’œil humain ne perçoit plus la différence entre les couleurs affichées à l’écran et la réalité. La température des couleurs est également parfaite avec une courbe qui épouse presque parfaitement celle des 6500 K de référence. Enfin, comme toujours, le contraste de l’OLED est considéré comme infini, ce qui vient parfaire le bilan de la qualité d’image de ce G2. En revanche, il ne nous a pas été possible de réaliser notre test habituel sur les angles de vue. Faute de données précises, nous pouvons simplement affirmer, sur la base de notre expérience, que ceux-ci paraissent très bons.
Quant à l’autre point fort du G2, son processeur, il nous faut avouer que nous touchons là aux limites de nos capacités de test. En effet, il est très difficile, même en utilisant les mêmes séquences vidéo, de quantifier les progrès en traitement d’image d’un processeur d’une année sur l’autre. Cette partie est donc davantage subjective, mais nous pouvons affirmer que le moteur de compensation de mouvements est toujours très performant, tout comme l’upscaling qui profite à plein de l’intervention de l’IA pour mettre à l’échelle des contenus sans générer d’artefacts. Autrement dit, si vous craquez pour un G2, il ne faut surtout pas hésiter à ressortir vos anciens DVD, la dalle de LG en prendra grand soin.
Toujours maître en jeu vidéo
Depuis quelques années maintenant, LG s’est bâti une solide réputation de constructeur TV « pour les gamers ». Celle-ci n’est pas usurpée tant le fabricant a pris soin non seulement de son mode de jeu, mais aussi de sa connectique et de la compatibilité de ses téléviseurs avec les différentes plateformes existantes.
Le G2 ne déroge évidemment pas à la règle et gomme même les légers défauts de son prédécesseur. En effet, les quatre entrées HDMI sont au standard 2.1 et leur bande passante a été débridée à 48 Gbit/s. Ce dernier point est une réponse directe aux critiques que le constructeur avait subies de la part de certains joueurs. Force est de constater qu’ils ont été entendus. Bien évidemment, la compatibilité HDMI 2.1 est totale avec la prise en charge de la 4K à 120 Hz, du VRR (Variable Refresh Rate) et de l’ALLM.
Si ces notions vous sont étrangères, nous vous invitons vivement à lire notre article explicatif sur ces technologies et leur intérêt dans le cadre d’une association avec une console de dernière génération.
Qualité audio : le seul point faible ?
En matière d’audio, LG n’a pas vraiment changé la recette éprouvée les dernières années. Le fabricant souffre d’un paradoxe relativement basique. Celui de devoir intégrer un système audio de qualité dans un châssis particulièrement fin. En conséquence, le Coréen ne fait pas de miracles. Le rendu de ce G2 est honnête, mais peut parfois manquer de puissance (malgré les 60W affichés sur la fiche technique). C’est notamment le cas dans les basses qui ne font qu’accentuer le besoin de recourir à une barre de son où à un système audio plus ambitieux.
De fait, même si la démarche de LG est appréciable, le constructeur ayant rendu son OLED compatible Dolby Atmos, le résultat est en retrait par rapport à ce que parvient à obtenir un Sony par exemple, qui reste à notre sens la référence pour les OLED. Là où d’autres, comme Philips avec l’OLED936, ont fait le choix d’opter pour une barre de son, LG préfère miser sur un traitement logiciel du signal audio, grâce à l’intelligence artificielle (AI Sound Pro). Le résultat pourra convenir à une majorité des utilisateurs, mais sans doute pas à ceux dont l’oreille est plus exigeante.
Web OS ajoute la gestion de profils
Avec le G2, LG inaugure une nouvelle version de son interface Web OS. La version 22 du système d’exploitation reprend une partie des bonnes idées d’Android TV avec la mise en avant de certains contenus et une présentation un peu plus aérée. Mais la grande nouveauté cette année, c’est la gestion de profils qui permet de configurer l’affichage en fonction des goûts de l’utilisateur.
Intéressante sur le papier, cette fonctionnalité devra faire la démonstration de son utilité. En effet, dans la mesure où le téléviseur est l’objet familial par excellence, il n’est pas certain que chaque membre de la famille trouve un intérêt à configurer son propre profil. Ce faisant, il ajoute une étape supplémentaire avant de pouvoir accéder à ses contenus, et ce, pour l’ensemble des utilisateurs. Ce choix a une conséquence directe : la disparition de la traditionnelle « Launch Bar », avec des menus qui sont beaucoup plus proches là encore de ce que propose Google TV.
Finalement, même si l’interface est toujours aussi fluide, qu’elle dispose des dernières applications et d’une navigation naturelle à la « Magic Remote », force est de constater que WebOS cède un peu de terrain à Android. Ses dernières évolutions tendent à lisser quelque peu son offre, or c’est justement ce qui était si appréciable avec cet OS, une approche différente sans être moins intuitive.
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