Annoncé à l’occasion de l’IFA 2017 de Berlin, le Lenovo Yoga 920 succède assez logiquement au Yoga 910. On ne change pas une formule qui marche : entre les deux PC ultraportables hybrides convertibles, les différences semblent -somme toute- mineures. Notamment sur la forme. Un exemple ? La diagonale de l’écran tactile passe de 13,3 à 13,9 pouces mais la définition de base demeure le Full HD (même si la 4K est disponible sur certains modèles).
Sur le fond, là encore, ce sont des évolutions plus que de grandes révolutions qui sont attendues. Les processeurs Intel Core de huitième génération s’invitent sur la carte mère, tout comme la mémoire DDR4. La version du Yoga 920 testée ici se nomme Yoga 920-13IKB (80Y7002FFR) et son prix officiel s’élève à hauteur de 1600 euros. Il se peut que vous la trouviez un peu moins cher dans certaines enseignes en ligne car les tarifs des Yoga sont de grands adeptes du… yo-yo.
Lenovo n’est pas un débutant dans le monde des hybrides. Bien au contraire, le constructeur est le premier à avoir imaginé et mis en musique les contours de ce type de PC portables. Ceux-ci ont été présentés au CES 2012, pour célébrer la sortie de feu Windows 8, le premier OS de Microsoft vraiment pensé pour l’utilisation tactile. Digression historique terminée, passons au test.
Lenovo suit les tendances du marché. Le boîtier du Yoga 920 mêle aluminium anodisé à divers alliages. Ainsi, le dos de l’écran opte pour le premier matériau qui se révèle, par ailleurs, très friand des traces de doigts et assez sensibles aux rayures. En clair, mieux vaut ne pas le placer dans un sac à dos ou une mallette contenant des objets susceptibles de venir frotter contre cette partie de l’appareil.
Le plateau du clavier et le dessous de la machine sont, eux, faits d’un mélange de magnésium, de fibre de verre et recouverts d’une peinture métallisée. Epaisseur mesurée : 1,5 cm et l’ensemble ne pèse que 1,36 kilo (auquel s’ajoute les 330 grammes de l’alimentation). un poids très correct et qui reste dans la moyenne des PC hybrides du moment.
Une charnière d’écran reconnaissable entre mille
Trait caractéristique de la famille Yoga (depuis le Yoga 3 Pro), la fameuse charnière de l’écran rappelant le bracelet métallique d’une montre de luxe. Cet enchevêtrement de plusieurs centaines de petites pièces métalliques permet à la machine de se mettre en quatre pour vous satisfaire puisque c’est grâce à elle que l’écran pivote à 360° autour du clavier.
Car qui dit hybride, dit plusieurs positions d’utilisation. PC portable classique pour travailler, tablette très grande taille, modes « tente » ou « stand » pour le multimédia et le surf en solo ou à plusieurs, à vous de choisir comment vous préférez utiliser ce Yoga !
Reste que, sur la forme, le 920 est clairement imprégné de la gamme professionnelle ThinkPad. Le design est très épuré, droit, efficace… et ce n’est pas pour nous déplaire. Mieux vaut une machine ultra nomade fonctionnelle et capable de tenir la distance, qu’un magnifique ultraportable peinant à remplir son office en situation de mobilité ! Toute ressemblance avec un certain HP Spectre 13 ne serait que purement fortuite.
Connectique : Lenovo fait (presque) de la résistance
Contrairement à Dell ou HP, Lenovo n’est pas encore passé au tout USB Type-C sur ses fleurons ultra nomades. C’est tant mieux et c’est aussi ce qui explique que le Yoga 920 accuse une épaisseur -somme toute raisonnable- de 1,5 cm.
Le convertible est donc équipé de deux prises nouvelle génération, toutes les deux compatibles Thunderbolt 3 d’ailleurs. Mais le constructeur chinois pense aussi à tous les utilisateurs disposant de multiples clés, disques durs et autres périphériques USB traditionnels.
Dans les entrailles du Yoga 920 se dissimule un module Wi-Fi n/ac et Bluetooth 4.2 pour assurer toutes les communications sans-fil. Il y a d’ailleurs fort à parier que vous connecterez rapidement une souris externe à ce convertible car son touchpad ne fait pas dans l’efficacité. Pire, cela fait bien longtemps que nous ne nous étions pas autant arrachés les cheveux.
Clavier et écran tactile au point, touchpad à revoir
Le touchpad du Yoga 920 manque cruellement de réactivité. Sans parler de sa mauvaise interprétation des mouvements multi doigts effectués à sa surface pour faire, par exemple, défiler une page web ou faire pivoter une photo. Même en prenant le temps de bien affiner les réglages dans les pilotes, nous n’avons pas réussi à corriger le tir. A croire que Lenovo veut nous pousser à poser nos doigts (ou la pointe du stylet fourni) sur l’écran, afin de piloter Windows 10 et nos applis préférées !
Heureusement que le clavier, lui, est de bonne facture ! Complétement rétroéclairées (avec deux intensités possibles), les touches sont très agréables à parcourir du bout des doigts. De plus, la place allouée aux paumes est confortable, deux éléments qui garantissent de longues heures de saisie sans éprouver de fatigue au niveau des articulations.
Oh, le bel écran 13,9 pouces que voilà
Nous le mentionnions en introduction, Lenovo est parvenu à faire entrer une dalle de 13,9 pouces de diagonale dans le boîtier, en lieu et place du modèle 13,3 pouces usuel. Pour ce faire, le constructeur a quelque peu raboté les bords latéraux de l’écran dont l’épaisseur n’atteint plus maintenant de 0,4 cm. Les bandes noires supérieures et inférieures demeurent pour leur part bien plus imposantes, avec respectivement 0,7 et 2,5 cm.
A l’usage, les quelques dixièmes de pouces gagnés ne changent pas beaucoup la donne. Mais, comme d’habitude, l’absence de bords trop épais donnent l’impression que la surface d’affichage est nettement plus grande que sur un 13,3 pouces classique.
Sur le volet technique, l’écran écope d’une belle mention Assez bien. Ne vous méprenez pas, il ne la doit pas à sa luminosité de seulement 290 cd/m2 mais bien à son taux de contraste de 1394:1, une valeur rarement atteinte par une dalle IPS. Du côté de la fidélité des couleurs, pas de catastrophe à déplorer, mais la justesse n’est pas non plus parfaite.
Quoi qu’il en soit, qu’on travaille ou qu’on profite d’un film, le Yoga 920 assure assez de confort visuel pour la très grande majorité des utilisateurs. Les plus pointilleux, en particulier les photographes ou les artistes numériques devront passer par la case calibration pour avoir un outil de travail capable de les combler.
Intel Core de huitième génération à la barre
En préambule, précisons qu’il nous sera difficile de comparer les prestations du Yoga 920 par rapport à celles de la génération précédente. En effet, le Yoga 910 n’a jamais eu la chance de connaître nos protocoles de test. Notre seul référent est le Yoga 900, plutôt daté.
La configuration de ce nouveau Yoga se compose d’un processeur Core i5-8250U, une puce quadruple coeurs dont les fréquences sont données pour 1,6 GHz (et 3,4 GHz en Turbo Boost), 8 Go de mémoire DDR4 et d’un SSD de 256 Go. Un cocktail de composants relativement « entrée de gamme » pour un ultraportable, ce qui ne colle pas franchement avec le prix de 1600 euros.
Au demeurant, l’ensemble accomplit les tâches que vous lui soumettrez sans aucun souci, jeux 3D exceptés bien sûr. Même les applications de retouche d’image ou de montage vidéo ne lui font pas peur, en témoigne le score de Performances obtenu par le Yoga 920.
Du silence et du throttle
Toutefois, attention à ne pas stresser les parties calculs et graphiques de l’appareil au même moment. Pour rappel, toutes deux sont regroupées au sein du processeur et si vous les malmenez, le Core i5 a la réplique facile : il throttle. Lorsque tous les coeurs sont mis au travail, la puce démarre en trombe, atteint 2,26 GHz et quelques secondes après, c’est le plongeon. Les fréquences se stabilisent aux alentours de 1,36 GHz soit 300 MHz de moins que la puissance annoncée par son concepteur.
Comme ce souci touche presque tous les modèles ultrafins actuels et ne s’observe que lorsque l’on stresse énormément l’intégralité de la puce Intel, difficile de pointer un doigt accusateur sur Lenovo. Il n’en demeure pas moins que le constructeur chinois aurait pu mieux étudier son système de ventilation pour éviter que ce phénomène ne survienne.. et surpasse ainsi ses concurrents.
Le dispositif de refroidissement a toutefois le mérite de rester assez silencieux (34,6 dB) même dans nos conditions de test extrêmes. En clair, dans des scénarios normaux d’utilisation, que vous regardiez un film, saisissiez du texte au kilomètre ou que vous surfiez sur Internet pendant des heures, le Yoga 920 restera très zen.
Même le mercure se tient relativement tranquille ! Il ne grimpe pas au dessus de 42,1°C sous la machine et reste sous la barre des 29°C sur les reposes-paumes. Pas mal du tout !
A grande batterie, très bonne autonomie ?
Comme le montre la photo ci-dessous, la batterie occupe une très large place à l’intérieur du boîtier et, nous l’avons souvent constaté par le passé, ce n’est pas toujours le gage d’une excellente endurance.
Mais, ici, c’est la cas ! Nous avons refait plusieurs fois tous nos tests pour être bien sûrs et les résultats sont sans appel : ce Yoga 920 est un vrai chameau. En lecture vidéo en boucle, il parvient à tenir entre 8 h 40 (Full HD) et presque 10 h (HD) avec l’écran réglé au maximum de sa luminosité et Wi-Fi connecté. Avec notre protocole d’autonomie polyvalente, il dépasse les 9 h 30. Très impressionnant, ce Yoga 920.
Bilan, le Yoga 920 obtient la note de 9,98/10 en autonomie, soit l’une des meilleures que nous ayons attribuées depuis un (très long) moment à une machine mono batterie. En effet, le dernier appareil à avoir obtenu un 10/10 était le Surface Book 2 de Microsoft, équipé d’une batterie dans la tablette et d’une autre, dans le clavier.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
